Je suis reposé, je suis calme, alors je vais en profiter pour parler calmement d'un sujet qui pourtant m'excite souvent les terminaisons nerveuses: les quêtes publiques.
Tout à l'heure, en arrivant au supermarché, j'ai eu la surprise de voir les scouts (quelle obédience? J'ai oublié) en train de quêter. Encore! Il y a quelques temps, c'était la Banque Alimentaire, l'autre jour les Petits Frères des Pauvres, si je me souviens bien.
Je n'ai rien contre ces quêtes publiques, rien si ce n'est qu'elles ne devraient pas être nécessaires dans un pays comme le nôtre (A quel rang sommes-nous au classement mondial des richesses?). Je trouve que les bénévoles qui consacrent une partie de leur temps à aider les autres sont des gens formidables, quelle que soit leur motivation profonde. Je pense que les fruits de ces collectes améliorent sensiblement le quotidien de milliers de familles ou d'individus isolés.
Encore faut-il qu'elles respectent une certaine façon d'agir. Aussi bien la Banque Alimentaire que les Petits frères des Pauvres distribuaient à l'entrée des sacs plastique que vous leur rendiez ou non à la sortie avec le contenu de vos dons. A aucun moment, les bénévoles de ces associations ne s'imposaient à vous. Restant discrets, ils rataient certainement un certain nombre de "clients", mais préservaient ainsi le libre-arbitre de chacun.
Les scouts, eux, comme chaque fois, se postent, par un ou en couple, derrière chaque caisse, s'emparent de vos achats sans vous demander aucunement votre avis pour les entasser dans les sacs plastique du supermarché (Personne ne leur a sans doute appris que les fruits ne se rangeaient pas sous les kilos de sucre, et les salades avec le bidon de cinq litres de lessive liquide!), puis, pour certains assez ostensiblement, vous montrent le récipient où vous êtes censés déposer votre obole sonnante et trébuchante.
La plupart des gens n'osent pas refuser et donnent. Moi, non. Au début avec une certaine gêne, maintenant en toute décontraction. Et j'explique, s'il le faut ( et il le faut souvent, vue la tête du susdit scout, effarée): j'ai horreur que l'on me force la main, dans ce domaine comme dans tous les autres. Je suis ainsi fait que si l'on veut m'obliger à faire quelque chose, je ferai systématiquement le contraire. C'est peut-être enfantin, mais c'est comme ça.
Je veux être libre de donner à qui je veux, quand je veux, et pas seulement au moment de Noël (ou des opérations "Bol de riz" au collège) pour me mettre au net avec ma conscience dans ces périodes "favorables". Et le reste de l'année, on les oublie, les pauvres? L'attitude de ces gens-là me rappelle trop celle de ces personnages de romans du XIX° siècle qui, grands bourgeois, possédaient (je choisis à dessein ce mot) "leurs pauvres". De plus, lorsque je donne, je n'ai pas besoin que ça se sache, que ce soit en public.
Enfin, ces braves scouts, dont beaucoup sont issus de la très bonne bourgeoisie lyonnaise (pas tous, je sais), ont-ils pensé qu'en se comportant ainsi, ils obligent certaines personnes âgées au pouvoir d'achat très réduit et qui n'osent pas dire non, à se priver, elles, de quelque chose à un moment ou à un autre, et de quelque chose d'essentiel, pas du dernier téléphone portable à la mode?
Non, au nom de la solidarité et du partage, on fait parfois vraiment n'importe quoi.
J'espère avoir réussi à rester calme, mais je n'en suis pas sûr.
Bon Noël à tous, pendant que j'y pense.
samedi 22 décembre 2007
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