jeudi 28 février 2019

Grâce à Dieu

J'ai voulu me rendre compte par moi-même et suis donc allé au cinéma voir le nouveau film de François Ozon, Grâce à Dieu,  sur les abus pédophiles d'un prêtre du diocèse de Lyon.

Bien qu'assez long, ce film est prenant d'un bout à l'autre. Difficile de dire beau vu le sujet dont il traite.

Prenant par la qualité de l'interprétation, en particulier des acteurs Melvil Poupaud, Denis Ménochet ou Swann Arlaud, les victimes (sans oublier Josiane Balasko,Hélène Vincent, François Marthouret et Bernard Verley).

Prenant aussi pour la qualité de la mise en scène et la finesse avec laquelle est traité le sujet. Prenant par la justesse des dialogues, nombreux et sans musique additionnelle inutile (me semble-t-il).

Prenant enfin, pour moi surtout, parce que les faits racontés se sont passés tout près de l'endroit où je travaillais (l'église du prêtre incriminé se trouvant juste en face de la librairie où j'achetais les livres pour mes élèves, et ce au moment des faits).

Un film à voir donc, même si les séquences de flash-back avec les victimes alors enfants me semblent inutiles et donc "racoleuses", même si seulement évocatrices

Malaise

Valérie, sur son blog Notes périssables, raconte une histoire sur une erreur d'étage. Cela m'a rappelé ce qui se disait au collège sur une collègue en retraite, ou plutôt sur la mésaventure assez comique qui lui était arrivée.

Alors qu'elle rentrait chez elle (croyait-elle), elle vit que l'appartement était plongé dans le noir, à l'exception de la salle de bains au fond du couloir. Là, un homme, son mari (croyait-elle toujours) était nu, un pied sur le rebord de la baignoire en train de se couper les ongles d'un pied. Comme il lui tournait le dos, elle voulut lui faire une surprise et empoigna vigoureusement tout ce qui pendait sous son entrejambe en disant : "C'est à qui, tout ça ?". La plus grosse surprise, ce fut elle qui l'eut : l'homme se retourna et ce n'était pas son mari mais son voisin du dessous.

J'aurais aimé être là ensuite, toutes les fois qu'ils se rencontraient dans l'ascenseur....

mercredi 27 février 2019

C'est à vous

A vous, si cela vous dit, de mettre sous cette photo un titre, une phrase ou un petit texte qu'elle vous aurait inspiré. (Vous pouvez l'agrandir en cliquant dessus.)

Musique et cinéma



Barry Lindon, de Stanley Kubrick (1975)
Schubert et Haendel : "my cup of tea", comme aurait pu dire Barry lui-même.

mardi 26 février 2019

Arte mise, toujours.

Je ne dirai jamais assez la reconnaissance que j'ai envers Arte pour leur programmation, en particulier cinématographique. On est presque assuré à chaque fois d'avoir affaire à un très bon film, voire à quelques chefs-d’œuvre. Hier soir, deux films dans la soirée.

- d'abord, Hope and Glory, de John Boorman (1987) : Bill, un jeune garçon de Londres, a sept ans lorsque la seconde guerre mondiale éclate, transformant sa vie ennuyeuse en un jeu permanent. La guerre vue à travers les yeux d'un enfant joueur : bel angle pour traiter du sujet (En France, il y a eu aussi Jeux Interdits, en beaucoup plu sombre). 

- ensuite, La Maison des otages, de William Wyller (1955) avec Humphrey Bogart en évadé et chef de bande qui prend en otage une famille américaine très wasp. Je l'avais déjà vu il y a très longtemps et le suspense m'en avait paru intense. Hier, je me suis plus attaché au jeu des acteurs et j'avoue y avoir décelé quelques outrances, même chez ce cher Humphrey. Mais bon, tant qu'on est à ce niveau, j'en redemande.

Et un peu de musique, ça vous dirait ? (235)



Les Carpenters, groupe américain des années soixante-dix/quatre-vingt. Le titre Yesterday once more date de 1973. Je le croyais plus ancien. Heureuse époque des slows. Mais je viens, pour la première fois, de lire la traduction en français. Excusez-moi mais un peu cucul. Souvent, avec les chansons anglaises, il vaut mieux ne pas comprendre.

lundi 25 février 2019

Un inconnu célèbre

Savez-vous qui est André Jeanbon ? Je ne le savais pas non plus il y a une minute. André Jeanbon, dit Jeanbon Saint-André est né le 25 février 1749 à Montauban. (et mort en 1813). Il y a donc juste 170 ans aujourd'hui, et c'est comme ça que je suis tombé sur son nom. Ce pasteur protestant va tenir un grand rôle pendant la Révolution Française : il fut député puis président de la Convention et membre du Comité de Salut Public avant de devenir consul de France à Alger puis à Smyrne.

Mais ce n'est pas pour ça que son nom aurait dû être retenu. C'est en effet lui qui, le 15 février 1794 (27 pluviôse an II), propose d'adopter le pavillon tricolore : bleu, blanc, rouge, en trois bandes verticales et égales (le peintre David suggérant que le bleu soit fixé à la hampe).

Plusieurs théories expliquent la présence de ces trois couleurs sur le drapeau national (trois couleurs également présentes dans de nombreuses bannières dans le monde).
La plus fréquente veut que le rouge vienne de la bannière de Saint-Denis brandie par les rois de France en cas de grand péril (de même ensuite par les révolutionnaires et toutes les luttes ouvrières). Le blanc (devenu, seulement en 1815, sous la Restauration, symbole de la monarchie) était porté en écharpe au combat par les chefs de guerre et le roi afin de signaler leur grade.
Le bleu, associé au rouge, apparaît au Moyen-Age, dans les couleurs des bourgeois de Paris.

A noter, paradoxalement que Jeanbon n'était pas .... de Paris !

Momentini

- Hier soir, sur Arte, un très beau western, hors normes, hors stéréotypes : Impitoyable, de Clint Eastwood. Ce qui n'est pas fréquent, les femmes y tiennent un rôle important. Juste un regret : le titre, totalement normé et trop accrocheur. J'ai vérifié : c'est le même en anglais.

- Dans le billet précédent, Bleck, en commentaire, me demandait : pourquoi toujours des photos ? Je ne sais pas. je sais seulement que j'aurais du mal à ne pas en prendre (sauf les photos de repas de famille ou autres, que j’exècre au point de toujours les rater). Mon appareil m'est tout aussi indispensable que mes livres. Une façon de fuir la mort en retenant l'instant, diraient certains psys. Non. Plutôt curiosité et amour de l'esthétique (que je peux trouver aussi bien devant une œuvre d'art que dans le contenu d'une poubelle).

- Ma voisine du dessous, une vieille dame (la dernière de l'immeuble) a déjà planté des pensées et des jacinthes sur son balcon. Elle est toujours la première à le faire. Et j'en profite.

- Comme à chaque printemps, envie de tout chambouler chez moi. Et puis, quand je regarde les bibliothèques surchargées de livres, j'attends toujours un peu ...

dimanche 24 février 2019

Pourquoi toujours des photos réussies ?

Bella domenica

- Des bugnes au petit déjeuner, en même temps qu'une grille de mots croisés de Laclos. Souvent, j'oublie de boire et le café refroidit. Porte ouverte sur le balcon. Ciel bleu. Tout le mode dort encore. Sérénité.

- Petit tour sur les blogs, mais, à cette heure-ci, personne n'écrit. Un petit coup de solitaire sur écran en  fumant mes premières cigarettes. Détente.

- Repas léger et dehors. La lessive tournera toute seule. ¨Peu de voitures. Ça sent bon le printemps. Les silhouettes s'affinent. Certains même déjà en short. Autrefois, j'en profitais pour aller courir. Ça me manque toujours. Le sevrage n'a toujours pas été fait. Nostalgie.

- Retour sur mon canapé avec bouquin et sans lunettes (je les enlève toujours pour lire). Évidemment petit dodo : le livre est excellent mais ce n'est pas une raison. Cocooning.

- Soleil dans mon salon, jouant sur la corbeille à fruits, éclaboussant le mur de ses reflets pailletés. Les coups de fil du dimanche. Tout le monde répond. Rareté.

- Ciel assombri. Les cheminées et les chiens assis se détachent sur le toit en face, plus sombres. Les lampes s'allument. Silhouettes derrière les persiennes. Curiosité.

Un bon dimanche, quoi !

samedi 23 février 2019

A se ronger les sangs....

Mon 1er est un rongeur qui travaille avec sa queue et n’a rien pour s’asseoir.
Mon 2
ème est un rongeur qui travaille avec sa queue et n’a rien pour s’asseoir.
Mon 3
ème est un rongeur qui travaille avec sa queue et n’a rien pour s’asseoir.
 
Mon tout est une grecque connue en mathématiques

Des avis qui me plaisent

Entendues ces jours-ci à la radio, ces deux phrases m'ont semblé profondément justes :

- Marguerite Duras, à propos de Delphine Seyrig : "Quand elle parle, on dirait qu'elle vient de manger un fruit."

- Emil Cioran, à propos de la poésie : "Dans un monde sans poésie, les rossignols se mettraient à péter. "

vendredi 22 février 2019

Et pourquoi pas la peinture ? (43)

Résultat de recherche d'images pour "le greco portrait of an elderly man"


Le Greco, Portrait d'un frère dominicain (vers 1606-1610). Musée du Prado, Madrid.

Le Greco, de son vrai nom Dominikos Theotokopoulos, (1541-1614) n'est pas un de mes peintres préférés. J'ai beaucoup de mal avec la peinture espagnole, souvent morbide et violente. Seul Goya trouve grâce a mes yeux.

Les portraits du Greco montrent toujours des visages allongés (on dit qu'il était astigmate, ce que je ne peux lui reprocher, l'étant aussi moi-même) et ascétiques, sombres, où transparaît souvent une violence latente. Aussi ai-je été surpris en découvrant récemment celui-ci. Certes, il ne respire pas à franchement parler la joie de vivre et évoque, bien sûr, pour moi, les sombres activités de l'Inquisition.

Pourtant, il en émane une forme de sensualité, particulièrement dans les oreilles généreusement ourlées, les lèvres bien rouges. et la chevelure mal peignée. Mais ce que je trouve le plus attirant dans ce visage, c'est le regard, non pas altier mais chaud, comme une invitation à oser...  Et les traits sont contemporains. Peut-être inquisiteur mais homme tout de même.

jeudi 21 février 2019

Quattrocento

Sous le nom de l'auteur et au-dessus du titre, ces quelques mots : 1417, un grand humaniste florentin découvre un manuscrit perdu qui changera le cours de l'histoire.

J'achète, pensant avoir affaire à un roman historique situé à la Renaissance chez les Médicis. A lire en récréation, donc. Surprise : ce n'est pas du tout ça (et c'est bien mieux que ça), il suffit de lire les premières pages pour s'en convaincre. En fait, Stephen Greenblatt a produit un ouvrage très savant et abondamment documenté sur la découverte dans un monastère allemand d'une copie du De Natura Rerum de l'écrivain latin Lucrèce (théorie des atomes).

Pensez si cela m'a immédiatement intéressé. D'abord, je retrouvais mon cher Lucrèce, un peu oublié depuis la fac mais dont je n'avais pas oublié la fascination qu'il avait provoquée chez moi à l'époque. Et puis le livre a un sujet beaucoup plus vaste que la simple découverte de Poggio Bracciolini. On se promène dans les monastères suisses ou allemands, dans les couloirs de la Curie romaine, dans l'histoire de l'Italie loin d'être unifiée, dans les ateliers de copistes, dans les grands noms de ce quattrocento si riche culturellement.

Et l'on voit passer Épicure bien sûr mais aussi Shakespeare, Thomas More, Francis Bacon, Giordano Bruno, dont la statue orne le Campo dei Fiori à Rome, à l'endroit même où il fut brûlé, Galilée, Copernic, et, cerise sur le gâteau, notre Montaigne national, un autre de mes chouchous. De quoi me donner une forte envie de me replonger dans le bordelais le plus connu (ou qui mérite le plus de l'être).
(Stephen Greenblatt, Quattrocento. Ed. Flammarion. Trad. de Cécile Arnaud.)

C'est à vous

A vous, si cela vous dit, de mettre sous cette photo un titre, une phrase ou un petit texte qu'elle vous aurait inspiré. (Vous pouvez l'agrandir en cliquant dessus.)

mercredi 20 février 2019

Restons en Alsace

Mon premier a tes tents
Mon teuxième a tes tents
Mon troisième a tes tents

Mon tout est un filain téfaut.

Musique et cinéma



L'Affaire Thomas Crown (1968), de Norman Jewison, avec Faye Dunaway et Steve McQueen. Repassé à la télé lors de la mort de Michel Legrand, mais je n'ai pas pu le revoir.

Sans doute la partie d'échecs la plus connue du cinéma, et une musique qui ne l'est pas moins (Les Moulins de mon cœur).

mardi 19 février 2019

A l'est, rien de nouveau

La banlieue est de Lyon est d'une laideur non pas rare, car c'est souvent le cas autour des grandes villes, mais remarquable (c'est-à-dire que l'on ne peut pas ne pas remarquer) : immenses panneaux publicitaires, grands magasins de  tout ce qu'on veut et surtout de tout ce que l'on ne veut pas, restaurants (chaînes) à fuir, rocades, bretelles, voies rapides....

Le concessionnaire où j'ai fait faire l'entretien annuel de mon véhicule cet après-midi a déménagé : de la banlieue est, il est passé à .... la banlieue est. Seule différence : il est maintenant situé face à un hippodrome. Mais, comme il n'y avait pas de courses aujourd'hui, je me suis sagement installé sur un canapé et j'ai lu le livre que j'avais eu la prudence d'emporter avec moi.  Presque deux heures de lecture, j'ai bien avancé. J'avais, candide ou optimiste, aussi emporté mon appareil photos. Inutilement, car il n'y a toujours rien qui vaille le coup d'être photographié, ni silhouettes ni paysages.

Et un peu de musique, ça vous dirait ? (234)



Un morceau et un compositeur découverts par hasard lors des dernières Victoires de la musique classique à la télévision. Une musique déjantée, nerveuse, un peu folle qui m'a plu immédiatement. En plus, l'allusion au film d'Antonioni n'est pas pour me faire fuir non plus.
Mais je peux aussi comprendre que certains n'aiment pas.

lundi 18 février 2019

Momentini

- Froid le matin (mais je dors), printanier l'après-midi, ciel diurne jusqu'à presque 19 h. Je revis....

- S'il est bon de dénoncer l'antisémitisme, il est tout aussi bon de faire de même avec l'antiféminisme, l'antihomoïsme, l'anticolorisme, et tous les anti quelque chose qui me débectent.

- Les tribunaux ont rejeté la demande d'avocats afin de faire retarder la sortie du dernier film de François Ozon, Grâce à Dieu, consacré à la pédophilie dans les milieux cléricaux. J'irai sûrement voir ce film afin de me faire une idée sur la façon dont est traité ce sujet grave par le cinéaste. Je me méfie toujours des effets d'annonce.

- Les travaux dans la salle de bains de ma voisine sont (enfin !!!) commencés. Quand un ami m'avait dit qu'il me faudrait sans doute attendre un an pour entreprendre les miens dans mon "dressing", je n'y avais pas cru. J'avais tort.

 
Du film de Wim Wenders, Les Ailes du désir, il ne me reste que cette image : Bruno Ganz, l'ange Daniel, au sommet d'un clocher décapité d'une église de Berlin, veillant sur les humains (le souvenir aussi d'une profonde émotion et d'un Peter Falk sorti de la Peugeot 403 de l'inspecteur Colombo).
Acteur suisse né à Zurich en 1941, Bruno Ganz est mort le 15 février. Ce grand acteur, que je dirais secret, a déployé ses ailes. Définitivement.

dimanche 17 février 2019

J'en connais (au moins une) qui aime les charades

Charade alsacienne: 

Mon 1er est un bas mouillé sur la corde à linge.
Mon 2
ème est un bas sec sur la corde à linge.
Mon 3
ème est un bas sec sur la corde à linge.
Mon 4
ème est un bas sec sur la corde à linge.
Mon 5
ème est un bas sec sur la corde à linge.  

Mon tout est un proverbe bien connu. 

Mise en page

Une mise en page correcte des photographies est assez difficile à réaliser, voire impossible quand ce ne sont pas les miennes et que je les emprunte. Ça m'énerve mais je n'ai pas encore trouvé la solution.

D'autre part, en relisant de très anciens billets, je me rends compte que je faisais de grossières erreurs pour la mise en page de la ponctuation, en particulier pour ce qui concerne les : et les !. Pas bien grave, certes, mais tout aussi agaçant. A ceux qui les lisent actuellement, je demande toute leur indulgence. J'ai appris à mieux faire depuis, mais tout relire et tout corriger, je n'en ai pas le courage.

Sous le voile

 Résultat de recherche d'images pour "la vierge de l'annonciation"




Voilà ce qui me travaillait depuis que j'avais vu cette photo de Steve McCurry ! Une certaine ressemblance avec la Vierge de l'Annonciation d'Antonello de Messine ! Ou même impression générale, en tout cas. Le bleu, le noir, le regard de face, même si la Vierge ne nous fixe pas tout à fait droit dans les yeux. Et peut-être une même connaissance d'un avenir douloureux.

samedi 16 février 2019

Hâte-toi lentement

Allez, celle-ci est beaucoup plus facile. 

Un escargot se retrouve malencontreusement au fond d'un puits de 10 mètres.
Pour en sortir, chaque matin, il monte de 3 mètres et chaque nuit il descend de 2 mètres.
Combien de jours lui faudra-t-il pour sortir de ce puits?

Syndrome de Stendhal ?









Maintenant, je fréquente un peu moins les galeries de photos, pas par désintérêt mais parce qu'elles sont assez loin de chez moi et que je préfère marcher dans des endroits plus calmes. Mais cette expo à la Sucrière (quartier Confluence), je ne pouvais pas la manquer : Le Monde de Steve McCurry, un grand photographe américain contemporain. Quelques deux cents photos prises tout autour du monde lors de ses voyages.

Sans doute pour la première fois avec autant d'intensité, j'ai été bluffé par ce que j'ai vu. C'est d'une beauté époustouflante. Que ce soit les portraits, les dégâts de la guerre, les paysages ou les scènes de la vie quotidienne, tout parle, tout interpelle. Beaucoup de monde autour de moi (heureusement, le lieu est vaste) mais je n'ai vu personne. C'était comme si j'entrais dans les photos ou que j'étais là quand elles ont été prises.

Si vous êtes dans les parages, ne manquez pas cette merveille. L'expo se tient du 6 février au 26 mai. Un tout petit aperçu de cette beauté.

vendredi 15 février 2019

Le Verdict du plomb

Et un Connely, un de plus. J'ai d'abord été un peu désorienté : annoncé comme "une enquête de l'inspecteur Harry Bosch", le récit ne fait apparaître ce personnage récurrent chez cet auteur que très rarement dans les trois-quarts du roman. Il est remplacé comme acteur principal par un avocat, Mickey Haller, qui doit défendre un magnat du cinéma hollywoodien. Si vous ne savez pas, comme moi, comment fonctionne la justice américaine, comment se déroule un procès, jetez-vous sur ce livre : tout y est expliqué, et sans ennui ressenti.

Ce n'est qu'à la fin du roman que l'on en comprend le titre, Le Verdict du plomb, et les liens qui unissent de près l'inspecteur et l'avocat. Mais tant pis pour vous, je n'en dirai pas plus.
(Michael Connely, Le Verdict du plomb. Ed. du Seuil. Trad. de Robert Pépin.)

Et pourquoi pas la peinture (42)



Moi qui aime tant l'Italie, je me suis rendu compte que je ne connaissais pas les peintres de ce pays, hormis les Primitifs et ceux de la Renaissance bien sûr. Et je suis tombé sur ce tableau : Stradina al sole (Ruelle au soleil, 1863). Pourquoi avoir choisi celui-ci ? Parce que, immédiatement, en le voyant, j'ai pensé au Trastevere à Rome et à une ruelle assez semblable près de l'endroit où je loge habituellement : même long mur chaud, même maisons modestes, même couverture de verdure (du lierre ?). Seul le costume féminin a évolué.

Et puis pour la destinée peu commune de celui qui l'a peint : Giuseppe Abbati (1836-1868). Né à Naples, il séjournera avec sa famille successivement à Florence et à Venise avant de revenir à Naples. En 1860 (il a 24 ans), il participe à l'Expédition des Mille (expédition de Garibaldi en Sicile en vue d'en arriver à l'unification de l'Italie). Lors d'une bataille, il perd un œil , ce qui n'est pas l'idéal pour un peintre. En 1866, il participe à la troisième guerre d'indépendance, est fait prisonnier et est emprisonné en Croatie. Installé à Florence à la fin de la même année, il se fait mordre par son chien en 1867 et meurt de la rage deux mois plus tard. C'est ce que l'on appelle ne pas avoir de chance ...

Il appartenait au mouvement artistique des Macchiaioli (les tachistes), initiateurs de la peinture moderne italienne, favorable au renouveau du réalisme.

Moi, j'aime. Et vous ?

jeudi 14 février 2019

Je me suis fait pigeonner


D'habitude, je n'ai que peu d'affection pour ce genre de volatiles, surtout quand ils répandent leur fiente sur mes balcons, font des trous dans la terre de mes pots de fleurs et me frôlent d'un peu trop près en atterrissant dans la rue. Je n'en ai pas la phobie non plus, mais chacun chez soi.

Mais celui-ci m'a apprivoisé (pigeonné ?). Depuis quelques jours, je le vois se poser sur le rebord de ma fenêtre, l'après-midi en général. Il me regarde à travers les carreaux alors que je suis assis devant mon ordinateur à à peine un mètre de lui. Pas impressionné du tout, le rouquin. Il reste un moment, comme si c'était moi qui étais en cage et lui en visite au zoo. Même le fait de prendre mon appareil photos ne l'a pas fait fuir. On dirait même qu'il prend la pose ! Quand il en a assez, il s'envole, jusqu'au lendemain, sans jamais laisser de cochonnerie.

Bon, c'est pas tout mais je ne connais même pas son prénom. Il faudra qu'on parle.... Et aujourd'hui, jour de la saint Valentin, il n'est même pas venu. Volage, va !

C'est à vous

A vous, si cela vous dit, de mettre sous cette photo un titre, une phrase ou un petit texte qu'elle vous aurait inspiré. (Vous pouvez l'agrandir en cliquant dessus.)

mercredi 13 février 2019

Une histoire de pommes

Alain et Pierre ont tous deux quelques pommes dans leurs sacs.
Si Alain donnait une de ses pommes à Pierre, ils auraient alors tous deux le même nombre de pommes.
A l'inverse, si Pierre donnait deux de ses pommes à Alain, celui-ci aurait trois fois plus de pommes que Pierre.

Combien Alain et Pierre ont-ils chacun de pommes ?

Musique et cinéma



Non, ce n'est pas pour Romy Schneider encore un peu godiche dans ce film sirupeux, encore moins pour Karl-Heinz Böhm ou Magda Schneider (die mutter), que j'ai choisi cet extrait, mais bien pour la musique et ce qu'elle représente ici : un acte de résistance.

Milan est alors sous domination autrichienne et l'orchestre, au lieu de l'hymne autrichien, joue Va, pensiero, le chœur des esclaves, de l'opéra de Verdi Nabucco, le chœur de la liberté. De plus, les nobles milanais se sont fait remplacer dans la salle par leurs domestiques.

Et ce n'est pas tout : au milieu du XIX° naît en Italie le mouvement du Risorgimento, (la Renaissance) ayant pour objectif l'unification de l'Italie et la fin de la domination autrichienne. Apparaît alors sur les murs le graffiti Viva Verdi (sous forme de deux V majuscules entrelacés). Astuce que cette façon d'utiliser le nom du musicien, le graffiti signifiait en réalité Viva Emanuele Re D'Italia. Le royaume d'Italie sera proclamé le 17 mars 1861 et, après l'annexion de Rome (capitale des États Pontificaux), cette ville en deviendra la capitale le 20 septembre 1870.

mardi 12 février 2019

Un jus amer

Cet après-midi, une émission radio sur Roberto Succo (jus en italien), un serial killer comme on dit aujourd'hui.
En l'écoutant, je me suis retrouvé dans les années 80 en Haute-Savoie. Nous passions, Pierre et moi, le réveillon de nouvel an chez des copains, près d'Annecy. Ce soir là, deux de leurs amis étaient là, que nous ne connaissions pas. Beaux tous les deux. Mais elle, encore plus. Une eurasienne au visage magnifique, d'une finesse extraordinaire. Tombons dans le cliché : c'était une porcelaine. Intelligente et intéressante. Nous avions prévu de nous revoir. Il n'en a  rien été. Elle fut, quelque temps après, une des victime de Roberto Succo. Elle s'appelait France. On n'a jamais retrouvé son corps.

Moi, mes souliers....

Fait pas bon vieillir, ma brave dame ! Ces derniers temps, j'ai fait des kilomètres à pied. Résultat : bobo sous le talon et la plante des pieds. Avec la hanche, ça commence à bien faire. Mais ces kilomètres, c'était pour m'acheter des souliers. En cette fin de période de soldes, 70% de réduction, ce n'est pas à négliger.

Parce que voilà : depuis plusieurs années, je porte les mêmes ! Je crois que je les aime d'amour ! Des souliers montants qui tiennent bien la cheville, dans lesquels je suis bien, que j'entretiens quand j'y pense et qui ne râlent jamais pour autant, qui m'ont suivi partout (Moi, mes souliers ont beaucoup voyagé... Merci, Félix, et, tiens, ...... bonne fête). Mais les souliers, c'est comme l'amour : ça s'use. Totalement lisses dessous, donc dangereux par temps humide. Manquerait plus que je me fracture le bassin !

Hommage ! 


Et un peu de musique, ça vous dirait ? (233)



Georges Chelon : en voilà un que j'écoutais dans les années soixante. Un chanteur à texte au milieu de la vague des  yéyés (que j'aimais bien aussi pour certains, Françoise Hardy par exemple). Lui, on ne peut pas dire qu'il encombre les ondes radiophoniques....

lundi 11 février 2019

Qui cela peut-il intéresser ?

Le bon point photographié plus bas, je l'ai trouvé dans un vieux bouquin récupéré à la bibliothèque de rue de la place Guichard. Je l'ai pris, sachant pertinemment qu'il ne devait pas intéresser grand monde.

Il s'agit de la correspondance (1905-1914) entre Jacques Rivière et Alain-Fournier, deux auteurs prometteurs qui, tous deux, n'auront pas le temps de vieillir. On connait Alain-Fournier par Le Grand Meaulnes , aujourd'hui un classique que, je n'ai pas peur de le dire, ne m'a pas passionné. Jacques Rivière est beaucoup moins connu aujourd'hui. Il fut pourtant un des dirigeants importants de La Nouvelle Revue Française (NRF).

Je compte bien lire cette correspondance un de ces jours.

Déshumanisation

J'ai revu hier soir un film qui m'avait beaucoup marqué à sa sortie : On achève bien les chevaux, de Sydney Pollack (1970), d'après le roman d'Horace McCoy (1935). Pour ceux qui ne le connaissent pas, il s'agit d'un marathon de la danse lors de la grande dépression aux États-Unis. Des couples doivent danser sans s'arrêter (si ce n'est pour dix minutes de repos chichement accordées) jusqu'à ce qu'il n'en reste qu'un, censé gagné 1500 dollars.

C'est un des films les plus violents que je connaisse. Peut-être pire encore que Les Raisins de la colère (traitant de la même période) parce que, dans ce dernier, il apparaît tout de même une forme d'humanité. Pas là. Même la douleur et la folie sont considérées comme susceptibles de plaire au public. Étonnamment, je le trouve totalement moderne, tant la déshumanisation a gagné du terrain depuis les années soixante-dix.

Les acteurs : Jane Fonda, Michael Sarrazin, un acteur canadien que, dans ma mémoire, j'avais confondu avec Michael York., et Susannah York (d'où, peut-être, mon erreur.)

dimanche 10 février 2019

Trouvé dans un vieux livre


Comme ils étaient beaux, les bons points, à l'époque !

samedi 9 février 2019

J'ai mal à ma péninsule

Je suis très agacé, voire profondément attristé, de ce qui se passe aujourd'hui entre les deux pays frères que sont pour moi la France et l'Italie. Le palais Farnèse est vide, l'ambassadeur ayant été rappelé, et les mots doux fusent de part et d'autre des Alpes.

Nos hommes politiques s'indignent de la façon dont on les traite dans la péninsule. Je ne cautionne pas du tout les formations politiques au pouvoir en ce moment en Italie mais, outre le fait qu'elles adoptent une attitude visant uniquement les élections européennes (mais fait-on autre chose chez nous ?), je pose la question : qui a commencé ? Notre donneur de leçon national a-t-il jamais eu l'intention d'établir un consensus avec nos voisins en ce qui concerne le refoulement des immigrés à la frontière à Menton ? Non. A-t-il réfléchi en traitant de légère la position italienne face à la déferlante d'immigrés dans ce pays, en Sicile particulièrement (alors que la France a adopté une attitude encore plus ferme)? Non. C'est bien de dire que les Italiens sont nos cousins, encore faudrait-il ne pas les considérer comme de lointains parents de province un peu demeurés.

Cocteau disait : "Les français sont des italiens en colère." Comment s'étonner maintenant si les italiens deviennent des français en colère ?

vendredi 8 février 2019

Et pourquoi pas la peinture ? (41)

The mad woman-Theodore Gericault-MBA Lyon B825-IMG 0477.jpg



Théodore Géricault, La Monomane de l'envie (1819-21)

Géricault est surtout connu pour ses chevaux. Moi, je leur préfère ses portraits, en particulier les monomanes (ou fous) dont il existe cinq exemplaires. Celui-ci se trouve au Musée des Beaux-Arts de Lyon.

Il me plaît parce qu'il provoque en moi à la fois de la répulsion et une profonde tendresse. Répulsion devant les traits évidents de la folie sur ce visage de vieillarde (fixité du regard, bouche crispée, tête penchée comme celle d'un taureau qui va foncer). Tendresse parce que j'aime les vieux, les vieilles femmes particulièrement ( j'ai été élevé par ma grand-mère). Quand j'en croise dans la rue, ratatinées, allant à pas comptés, couvertes d'un manteau élimé, portant avec peine un cabas toujours trop lourd, je m'arrête souvent pour les regarder et je pense à ce que fut leur vie, de soumission à leur mari, de dévouement à leurs enfants, obligées de faire avec ce qu'on veut bien leur donner pour nourrir la famille. Et sans jamais se plaindre. Que les femmes sont fortes et admirables !

Une Voix dans l'ombre

Retour au polar italien avec la nouvelle sortie en poches d'un Camilleri. Je m'y sens pour ainsi dire comme chez moi depuis le temps que j'en lis. Dans celui-ci, toujours le commissaire Montalbano, toujours sa bonne Adelina, toujours sa maîtresse turinoise Livia et toujours la mafia. J'allais oublié : toujours de bons petits plats locaux.
Mais, comme Montalbano lui-même, qui s'en plaint, je vieillis ! A la lecture des premières pages, j'ai cru que j'avais racheté un livre déjà en ma possession et déjà lu (c'est arrivé quelquefois). Il n'en était finalement rien. Va falloir que je mène une enquête pour savoir où sont passés certains de mes neurones.
(Andrea Camilleri, Une Voix dans l'ombre. Ed. Fleuve noir. Trad. de Serge Quadruppani.)

Momentini

- Enfin, la date est fixée : le Mumo (nouveau nom du Musée des Moulages) rouvrira ses portes tout début mars. J'espère qu'ils auront un peu "démilitarisé" la présentation des statues, un peu trop en ordre de marche, selon moi. Et que l'entrée sera toujours gratuite, car c'est le seul musée à Lyon à l'être.

- Visite à la tombe de Pierre cet après-midi, à l'ancien cimetière de la Guillotière. Toujours aussi frappé par le nombre d'italiens enterrés là (de même que bon nombre d'arméniens) ainsi que par la ressemblance de la partie la plus ancienne avec le Père Lachaise. La promenade est agréable, un jour comme aujourd'hui,  ensoleillé et vide de présence sauf celle les chats.

- Sur des mots croisés de Michel Laclos, la  définition d'un mot de trois lettres : associé à Fiat. Je vous laisse chercher.

jeudi 7 février 2019

Un lyonnais impérial (ou un empereur lyonnais, au choix)

Son nom : Tiberius Claudius Drusus, né à Lugdunum le 1er août 10 av. J-C., mort à Rome le 13 octobre 54, intoxiqué ou empoisonné (douce Agrippine !) par un plat de champignons.  Plus connu sous le nom de Claude, quatrième empereur romain après Auguste, Tibère et Caligula (cinquième sur la liste des Douze Césars).

Claude a longtemps été méprisé comme Princeps à cause des écrits venimeux d'auteurs latins, plus soucieux de plaire au pouvoir en place de leur temps que de relater des faits avérés. Je pense en particulier à Sénèque, précepteur de Néron, dont L'Apocoloquintose (Transformation de Claude en citrouille, par référence ironique à l'Apothéose, transformation posthume des empereurs en dieux) n'est guère flatteuse pour ce prédécesseur de Néron que l'on pense bègue et boiteux.

C'était en fait un intellectuel en principe peu destiné au pouvoir qui s'intéressa beaucoup aux Étrusques dont il étudia la langue. Il créa même trois nouvelles lettres dans l'alphabet latin, dont le digamma inversé (un F actuel inversé) qui devait différencier le U et le V (car, par exemple, dans un mot comme VVLPES, les deux premières ne notaient plus le même son). Hélas, sa réforme ne passa pas à la postérité. Mais l'étude de nouvelles découvertes archéologiques et épigraphiques permet de réviser cette image : Claude était un empereur promoteur de réformes utiles, un bon gestionnaire soucieux de son peuple. Je vous fais grâce des détails.

Le Musée des Beaux-Arts de Lyon propose jusqu'au 4 mars une exposition intitulée : Claude, un empereur au destin singulier. J'y suis allé hier, le sujet me parlant, de par mon ancien métier et aussi parce que Claude est, particulièrement, un empereur qui m'intéresse. Je n'ai pas été déçu, même si, finalement, je n'y ai pas appris beaucoup de choses nouvelles. Mais les objets exposés, provenant de Lyon mais aussi de Rome et des musées du monde entier, sont très parlants et bien sélectionnés, voire, pour certains, fort beaux.

Avant de vous en montrer quelques-uns, je voudrais aussi exprimer mon mécontentement pour la façon de prononcer de l'une des guides de visites (que je n'ai pas suivies) : on ne dit pas ClOde mais ClAude !


 
Personnifications de trois peuples étrusques
Messaline et Britannicus

Claude proclamé empereur (Charles Lebayle, 1886)

Diplôme militaire ( honesta missio)

Tête de Claude ou de Néron

 
Le digamma inversé est à la dernière ligne : AmpliaVit
Livie en Cérès
Portrait d'Antonia la Jeune (autrefois encastré dans l'église paroissiale de Condrieu)

Camée : Claude

Bustes d'anonymes


Les fameuses Tables Claudiennes

Relief dit des Prétoriens

C'est à vous

A vous, si cela vous dit, de mettre sous cette photo un titre, une phrase ou un petit texte qu'elle vous aurait inspiré. (Vous pouvez l'agrandir en cliquant dessus.)

mercredi 6 février 2019

Mais qui peut-ce être ?


Je vous l'accorde, ce n'est pas facile. Alors un indice : c'est un camé !!! Réponse demain. (Voilà que, maintenant, je me mets à faire comme la télé !)

Musique et cinéma

Réconciliation est-ouest ? En tout cas, il n'y a pas photo : je préfère la version russe !

Le Cuirassier Potemkine, Eisenstein. (1925)



Les Incorruptibles, Brian de Palma. (1987)


mardi 5 février 2019

Mystère floral


Tout est apparemment normal sur cette photo : un bouquet de tulipes qui commencent à se défraîchir. Des grandes et des plus petites. Oui, mais lorsque je l'ai acheté, il y a quelques jours, elles avaient toutes exactement la même taille ! Pourquoi certaines ont continué à se développer et pas d'autres ? C'est la première fois que je vois ça.

Et un peu de musique, ça vous dirait ? (232)



D'accord, ce n'est pas tout jeune (paroles : 1913. Musique : 1934). Pas de mon époque, pas même de celle de mes parents (ou à peine pour la musique). Mais grâce à eux, j'ai toujours connu Berthe Sylva, chanteuse réaliste (connue surtout pour Les Roses blanches) et, tout jeune, j'adorais ces chansons à texte. Et puis, est-ce si obsolète ? Des Butaud et des Pataud, il y en a encore plein les rues. Mais ils sont souvent "invisibles"...

lundi 4 février 2019

La Dormeuse de Naples

Un roman court d'Adrien Goetz, vite lu, trop vite comme souvent. Une fable sur la disparition d'un tableau d'Ingres racontée par trois témoignages : Ingres lui-même, Corot et un peintre inconnu ami de Géricault.

Voyage à travers les peintures du XIX°, errance à Rome et Naples qui m'ont rappelé bien des souvenirs.

Et puis ces quelques phrases prêtées à Corot où je me suis retrouvé, dans la conception que j'ai de la photographie :

" Je n'étais donc pas intéressé par la figure. J'étais comme un artiste mahométan à qui sa religion interdit les visages. (...) Je choisissait dans la campagne des morceaux qui ne disaient rien au voyageur."

"Mes paysages sont des portraits (...) ces vues représentent les amis que j'ai aimés. Par association d'images, ce sont eux que je revois lorsque je les regarde."
(Adrien Goetz, La Dormeuse de Naples. Ed. Le Passage.)

Fin du jour

Il a fait beau aujourd'hui, ciel bleu alors que la radio parlait de nuages plombés. Un bleu clair, un peu fade, mais sans nuées. Ensuite, uniformité de lait, comme une écuelle dans laquelle le chat aurait trempé ses pattes sales. Plus l'après-midi, par encore chien-et-loup. Une heure bête où aucune photo prise ne serait belle, comme sous un grand soleil d'été à midi. Le bruit des moteurs dans la rue. Si je me penche à la fenêtre, des gens décapuchés regardant le trottoir, attendant qu'il leur apprenne quelque chose. Mes bouclettes taillées, je me suis endormi sur mon livre. La lumière ne filtre pas encore entre les persiennes du voisin d'en face. Je suis là, à écrire n'importe quoi, comme toujours à cette heure-là.

dimanche 3 février 2019

Merci, Johannes

On va encore penser que je me complais parfois dans les rubriques nécrologiques, mais celui-ci, je ne pouvais pas le laisser passer.

C'est le 3 février 1468 que Gutenberg est mort à Mayence, sa bonne ville de naissance 68 ans plus tôt. Qu'est-ce qu'on aurait fait sans lui, hein ? Qu'est-ce que j'aurais fait ? Vous imaginez un monde sans l'imprimerie ? Sans livres donc ! Horreur absolue !!!

Je sais bien qu'aujourd'hui, il y a des tas d'autres moyens d'accéder à la culture (encore que) ou à la détente mais bon, moi, il me faut des pages à tourner, des odeurs de papier et d'encre à sentir, des tentations à éviter (pas toujours...) chaque fois que j'entre dans une librairie.
Allez, merci Johannes !

Los Angeles River

Décidément, je me prends de plus en plus de passion pour les polards de Michael Connely. Celui-ci, Los Angeles River, est sans doute celui que j'ai préféré. Du lourd, du très lourd pour cette intrigue en partie située dans les zones désertiques autour de la ville des Anges.

Et puis, toujours ces jeux du hasard que j'aime tant : dans celui-ci, je retrouve un personnage (pas le héros, ce ne serait plus du hasard) déjà rencontré dans un autre publié ultérieurement. Et hier soir, ma sœur me prête, sans être au courant de ce que je viens de lire, un autre roman de Connely, Créance de sang,  dont il est beaucoup question dans celui que je viens de finir. En somme, je fais comme les saumons : je remonte la rivière...
(Michael Connely, Los Angeles River. Ed. du Seuil. Trad. de Robert Pépin.)

samedi 2 février 2019

Ces chers voisins

A l'heure où oncle Donald tente (vainement jusqu'à ce jour) de construire un mur entre le Mexique et les États-Unis, on peut se souvenir du 171° anniversaire du Traité de Guadalupe Hildago entre ces deux pays, le 2 février 1848, après une guerre de trois ans.

Mais, à l'époque, les mouvements étaient inversés : c'étaient les états-uniens qui envahissaient le Mexique, ceci sous des prétextes plus ou moins futiles. Avec ce traité, ils récupéraient 1,5 millions de km2 (en échange de 15 millions de dollars), territoires qui deviendront bientôt les états du Nouveau-Mexique, de l'Arizona, du Nevada, de l'Utah et de la Californie. C'est le plus important agrandissement des États-Unis après l'achat de la Louisiane cinquante ans plus tôt. 

Quant à la somme payée par les Yankees, elle sera vite renflouée par la découverte de filons aurifères près de San Francisco.... Autres temps, autres mœurs ?

Douces nuits

J'ai le bonheur, en général, de m'endormir très facilement. A peine le livre posé, la couverture remontée et l'oreiller bien façonné, plus de Calyste. Il faut même que je programme le réveil au milieu de la nuit pour me relever et suivre le conseil de mon urologue. Sans lui (le réveil, pas l'urologue), c'est sept-huit heures sans interruption.

Mon grand plaisir, c'est de trouver la position idéale juste avant de sombrer : bien couvert, sur le côté (droit ou gauche indifféremment), en chien de fusil et les mains sous l'oreiller. Quand c'est fait, je peux sombrer.

Au retour des toilettes, dans la nuit, un autre plaisir est de retrouver sous les draps la chaleur qui n'a pas disparu. C'est un peu comme si je ne dormais pas seul, avec les inconvénients d'un compagnon de lit en moins ! Et là, j'ai juste le temps de me dire : je suis bien, et je replonge.

J'ai aussi l'impression que je rêve de plus en plus en vieillissant. C'est rassurant. Pendant des mois après la mort de Pierre, mes nuits étaient vides, comme une autre mort pour moi. Maintenant, mes nuits sont pleines de personnages, de conversations, de paysage, de couleurs peut-être. Mais, juste après le réveil, il n'en reste rien. Seulement l'impression de bien-être, car j'ai aussi l'autre bonheur de faire rarement des cauchemars. Il ne me reste plus qu'à apprendre à me souvenir.

vendredi 1 février 2019

Momentini

- L'azalée que l'on m'a offerte à Noël n'a pas résisté. Pourtant mon appartement n'est pas trop chauffé. Je n'ai sans doute pas su trouver le bon mode de baignage. Elle s'est peu à peu desséchée. Je vais tâcher de la replanter en pleine terre.

- A la télévision, vu pour la première fois Les Parapluies de Cherbourg. Très contrarié au début par le fait que tout dialogue soit chanté, même les échanges les plus anodins. Puis conquis,  non pas par la jeune Catherine Deneuve, un peu trop fade, ni par Marc Michel, trop "propre sur lui", mais par le jeu plus "réaliste" de Nino Castelnuovo.

- J'ai fini de poster sur mon site photos toutes celles de mon dernier voyage à Rome (Juin). Résultat : je ne pense qu'à y repartir. Il me reste encore à faire le même travail pour toute celles depuis Juin, soit environ 1500. Ensuite, parce que ma capacité de stockage est presque remplie, je les transférerai sur mon disque dur externe, en veillant à ne pas en perdre par maladresse comme ça m'est déjà arrivé une fois.

Et pourquoi pas la peinture ? (40)

Gustave Courbet - Le Désespéré.JPG


Gustave Courbet(1819-1877) :Le Désespéré (autoportrait, 1843-45).

Ce portrait, hélas appartenant à une collection privée, m'a toujours fasciné. D'abord par son format paysage (horizontal et rectangulaire), ce qui est rare pour ce genre de peinture, d'ordinaire verticale.

Mais surtout par l'expressivité du visage en gros plan, les yeux fixant le spectateur. Visage à la pâleur extrême, rehaussée par le blanc de la chemise. Cheveux très noirs sur lesquels la lumière tombe d'en haut. Des mains comme des serres qui semblent lui arracher les cheveux. Pourtant, l'homme est jeune, sans rides, avec les pommettes rosées. Que voit-il face à lui ? Qu'est-ce qui l'effraie, le sidère autant ? Il me semble que l'on est proche ici de la peinture espagnole, souvent sinistre dans ce qu'elle évoque.

Est-ce son exil en Suisse qui le désespéra ? En effet, Courbet, élu républicain, participa à la Commune de Paris (1871) et fut condamné à faire relever à ses frais la colonne Vendôme qu'on l'avait accusé d'avoir fait renverser.