mercredi 31 janvier 2018

Belle journée pour aller à Sain-Bel

Dimanche, comme aujourd'hui, il faisait beau. Suffisamment rare ces temps-ci pour ne pas rester enfermé. Mais aller où ? Un peu par hasard, je me retrouve à Sain-Bel, pas très loin de Lyon, entre Monts du Lyonnais et Monts de Tarare.

C'est une petite ville tranquille, où l'on passe parfois, sans vraiment s'y arrêter. Le bas, près de la route principale, au bord de la rivière la Brévenne, n'offre pas d'intérêt. C'est sur les collines qu'il faut grimper pour avoir de quoi se mettre sous la dent.

Le nom de la commune de Sain-Bel viendrait du latin "sanctum bellum" (guerre sainte) et le "t" de saint serait tombé lors de la Révolution française. Elle est dominée par les restes de la forteresse de Montbloy, possession au X° siècle de l'abbaye de Savigny, où les abbés résideront jusqu'au XVII°. Parmi ses hôtes célèbres, on peut citer Jacques Cœur et le roi Charles VIII. Le château actuel date des XIII° et XIV°.

Hormis le château, elle possède aussi quelques maisons du XIV° et XV° et, sur la colline en face, une petite église remaniée plusieurs fois au Moyen-Age, désaffectée en 1945 suite à l'effondrement du clocher et jouxtée par une autre commencée à la fin du XIX° (et sans intérêt).




 



















Dans le village proche de Sourcieux-les-mines, devant l'église, une croix monumentale (1492) sculptée par les frères Blard et classée monument historique depuis 1926.




mardi 30 janvier 2018

Etranges Rivages

Plusieurs fois, ici, j'ai dit mon intérêt pour les polars de Arnaldur Indridason. Le dernier lu, Étranges Rivages, n'a fait qu'intensifier cet intérêt. Je crois que c'est le plus achevé, le plus dépouillé, le plus personnel.

Erlandur, son inspecteur, part sur les terres de son enfance, que sa famille a quittées après la mort et la disparition de son jeune frère dans une terrible tempête de neige. De retour, solitaire, dans la maison familiale de la lande, abandonnée depuis des décennies, il va, conjointement à une autre enquête, partir sur les traces éventuelles de ce drame.

Alors que, souvent, dans les romans policiers, les personnages en sont réduits à de pâles squelettes psychologiques, ici ils ont une chair et une existence. J'en suis même à me demander dans quelle mesure ce roman-ci ne comporte pas nombre d'éléments autobiographiques, tant tout cela résonne vrai.

A lire cependant après les autres, car il y est besoin d'une certaine imprégnation préalable.
( Arnaldur Indridason, Étranges Rivages. Ed. Métailié. Trad. de Eric Boury.)

dimanche 28 janvier 2018

Et pourquoi pas la peinture ? (2)

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(Toutes mes excuses pour la mise en page de cet article : mon ordi refuse de faire autrement !)

L'Annonciation de Maurice Denis. C'est celle-ci, découverte dans un vieux dictionnaire d'une maison louée  au Cap Ferret, qui m'a donné l'idée de ma collection. Depuis, j'en ai accumulé des centaines, rangées dans des albums ou encore en vrac dans mes tiroirs. J'ai même une liste de celles qui me manquent, découvertes au fil du temps mais pas photographiées et n'existant pas en reproduction.  Pourquoi cette décision de collection ? Juste une impulsion qui est vite devenue une passion.

L'Annonciation est un thème assez académique et représenté des milliers de fois, que ce soit en peintures, statuaires ou sur des vitraux. L'Annonce de la naissance du Christ à Marie est faite par l'archange Gabriel (A noter qu'il existe aussi de nombreuses autres annonciations, à d'autres personnages de la Bible, voire des annonciations de mort.).

L'archange apparaît traditionnellement sur la gauche du tableau, même si certaines, assez rares, sont inversées. Parfois, il est surmonté d'un "bébé volant" censé représenté le Christ. Si l'on considère que la dernière apparition de Christ est représentée par le Noli me tangere et que celui-ci est, en général, situé sur la droite, on peut dire que sa vie est ainsi délimitée par les deux bords des tableaux.

Il faudrait que je reprenne cette collection, laissée en jachère depuis trop longtemps. Mais elle m'aura au moins servi à une chose : entrer dans la peinture, art qui ne m'attirait pas du tout auparavant, en étant également beaucoup plus sensible aux détails (car c'est bien dans ces détails que se trouvent l'intérêt de ce thème et la liberté des artistes).

En voici quelques autres, sélectionnées un  peu au hasard car il n'en est aucune qui me laisse indifférent.


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Couvent San Marco, Florence (Fra Angelico)





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Annonciation dite du Cestello. Galerie des Offices, Florence (Sandro Botticelli)


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Annunziata,. Galerie régionale de Sicile (Antonello da Messina)


 

samedi 27 janvier 2018

Un peu de haine

Hier soir, avec Frédéric, nous parlions de nos goûts et de nos aversions concernant principalement la chanson française. Alors voici, dans ce domaine, la liste des gens que je ne peux vraiment pas supporter d'entendre (pas plus que de voir), ceux que je mettrais bien volontiers, en pleine tempête,  dans un bateau qui prend l'eau  :
- Vincent Delerm (auquel j'associe volontiers son papa Philippe).
- Benjamin Biolay
- Patrick Bruel
- Christophe Maé
- Les Gipsy Kings
- Yves Montand (inutile, le bateau, pour lui)
- Maurice Chevalier (même chose. Ça fait de la place pour les autres !)
- Arielle Dombasle

Sept hommes pour une femme. Serais-je plus sensible aux voix féminines ?

Momentini

- Mon ordinateur récalcitrant fonctionne mais il recommence à ralentir sérieusement et, parfois, à se déconnecter (il n'est pas obligé de me copier, tout de même !). Il va bien falloir que je fasse appel au monsieur de la boutique proche, monsieur dont, d'ailleurs,  j'attends toujours qu'il me rappelle !

- Hier, à la télé, des images d'archives montrant le générique de l'émission culte "Cinq colonnes à la Une". Ça m'a rappelé une vieille grande-tante qui, elle, parlait de "Saint-Paul dans la lune". Attention : elle n'était pas apparentée aux Dupond(t) mais simplement un peu (!) sourde.

- Le Rhône déborde, la Saône déborde. Mais que font les Shadoks ?

vendredi 26 janvier 2018

Le Tir aux alouettes

Voilà bien un livre qui m'a fait plaisir.

Moins connu que Les Chocolats de l'entracte du même François Chalais que longtemps, dans mon imagination, j'ai cru être le frère de Jean Marais (à cause de la voix et d'un certain physique sans doute), il propose des souvenirs de ce critique cinématographique, des rencontres à Cannes ou ailleurs, des "choses vécues" où l'on voit passer Fellini, Bardot, Scola, Aumont, Manuel, Ronet, Fassbinder, Hossein, Brynner, Guitry, Mercouri, Signoret, Kinski et beaucoup d'autres.

Écrit dans un style impeccable, avec l'élégance du monsieur qui, parfois, pouvait aussi avoir la dent dure (en particulier avec les politiques et les gloires passagères) tout en gardant le même savoir-vivre, ce livre est vraiment délectable.
(François Chalais, Le Tir aux alouettes. Ed. Plon.)

C'est à vous

A vous, si cela vous dit, de mettre sous cette photo un titre, une phrase ou un petit texte qu'elle vous aurait inspiré. (Vous pouvez l'agrandir en cliquant dessus.)

jeudi 25 janvier 2018

Musique et cinéma

Une nouvelle rubrique. J'aime la musique, j'aime le cinéma. Pourquoi ne pas associer les deux ? D'autant qu'il suffit parfois de quelques notes entendues pour revoir les images qui nous ont marqués.

Attention : chef-d’œuvre (pour moi). Louis Malle, Maurice Ronet (ah ! Maurice Ronet !)  (et puis Jeanne Moreau, Lino Ventura, Georges Poujouly- oui, celui de Jeux interdits!). Et la musique : Miles Davis !!!


Comment faire l'amour avec un nègre sans se fatiguer

Titre alléchant. Un mince roman de Dany Laferrière qui traînait depuis quelque temps dans mes piles de "à lire". Je pensais oublier mes ennuis électroniques en me plongeant dans la lecture. Raté !

Je n'ai pas vu l'intérêt de ce roman, à aucun moment. Bien sûr, parfois, on sourit, il arrive même que l'on rie devant quelque trouvaille stylistique. On peut aussi être intéressé par les nombreuses références littéraires, musicales ou picturales (dont certaines, je l'avoue, m'ont complètement échappé) mais après ? Je demandais à ce livre de me divertir, au sens pascalien du terme (moi aussi, j'ai des références), je ne l'ai pas été du tout. Dommage parce que le monsieur, entendu à la radio ou vu à la télé, me semble sympathique. Heureusement, le livre que j'ai pris dans la lancée m'intéresse bien davantage.
(Dany Laferrière, Comment faire l'amour avec un nègre sans se fatiguer. Ed. Le serpent à plumes.)

Petit contretemps

Mardi, après une journée que, si je n'avais pas l'impression d'être vulgaire, je qualifierais de "journée de merde"(donc je n'ai pas l'impression), j'ouvre mon ordinateur et là, rien : uniquement, sur la gauche, la colonne de mes marque-pages. Qu'a cela ne tienne, ça devrait me suffire pour accéder à mes différents sites. Premier clic : rien. Deuxième clic sur un autre : rien. Et ainsi de suite pendant un certain temps. J'éteins l'ordinateur, le rallume : même chose. Je débranche la box, la rebranche : même chose. Je la débranche une deuxième fois, puis une troisième, de plus en plus longtemps : rien.

J'appelle celui qui, d'habitude, est mon sauveur quand il y a caprice informatique, Stéphane. Nous naviguons un certain temps, par conseils téléphoniques interposés, sur les paramètres de la machine : aucune avancée. Conclusion, selon lui : j'ai dû choper un virus, ce qui ne m'étonne pas puisque, les jours précédents, j'ai eu quelques alertes notifiées sur mon écran. Dernier conseil de Stéphane : il faut que j'emporte l'ordi dans une boutique pour qu'un spécialiste me répare tout ça.

Le lendemain matin, mercredi donc, je suis devant la boutique qui a eu la bonne idée de s'installer dernièrement à 200 mètres de chez moi. Rideau baissé : le monsieur est en intervention à l'extérieur mais laisse son numéro de téléphone portable pour le contacter. Je laisse un message au répondeur qui promet que le monsieur rappellera dans les plus brefs délais. J'attends encore !

Alors hier soir, comme je ne suis guère patient et que je me rends hélas compte que je ne peux pas longtemps me passer de mon écran, je me lance. Je n'ai aucune connaissance du fonctionnement de ces machines mais tant pis : coincé pour coincé, je saurais au moins pourquoi. Et après une heure d'errance absolue (apparemment, le silence infini de ces grands espaces ne m'effraie pas, moi !), je tombe sur "réparer ...". Si je clique, je risque je ne sais plus quoi. Je risque et, depuis hier soir, mon ordi fonctionne et (je touche du bois) sans plus se déconnecter comme il le faisait trop souvent depuis quelque temps.

Eh bien, croyez-moi ou pas, j'étais très fier (et surtout soulagé)! Et si moi aussi j'ouvrais une boutique, histoire d'arrondir mes fins de mois ?

dimanche 21 janvier 2018

Et pourquoi pas la peinture ? (1)

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La Lithotomie, de Jérôme Bosch, vers 1494. Madrid, Muse du Prado.
La lithotomie, c'est l'extraction de la pierre de folie. On pensait depuis des siècles que la folie pouvait être extirpée de la tête d'un humain par une trépanation. Cette pratique charlatanesque perdura jusqu'au XVIII° siècle.

Ici, Bosch se moque de cette tromperie : il remplace la pierre par un bulbe de fleur (une autre fleur est posée sur la table). Sans doute le bourgeois corpulent, qui tient de près sa bourse à l'origine de la convoitise du charlatan, s'est-il naïvement laissé convaincre par le moine et la nonne. Le "chirurgien" a lui-même un entonnoir sur la tête. Le moine est sans doute alcoolique et la nonne ignorante.

J'aime la peinture de Jérôme Bosch et j'aime sa façon de traiter ce sujet.  Comme j'aime le tableau de Bruegel l'ancien sur le même thème :

L'excision de la pierre de folie - Pieter Bruegel.jpg

Un peu moins les suivants, dans l'ordre Pieter Huys, Jan Sanders van Hemessen et Il Todeschini. Et il y en a des tas d'autres.

Pieter Huys A surgeon extracting the stone of folly.jpg

Jan Sanders van Hemessen 001.jpg

L’Excision de la pierre de folie - Todeschini.jpg

Et un peu de musique, ça vous dirait (203)

Un peu de douceur dans ce monde de pluie !


La Porte

Encore une fois, je vais en surprendre quelques-uns mais je ne sais pas si j'ai aimé ou pas ce roman. Ce dont je suis sûr, c'est que je ne l'oublierai pas tant il est dur. Publié en Hongrie en 1987, il ne fut connu en France qu'en 2003, suite à la mise à l'index des œuvres de Magda Szabo par le régime communiste de son pays. Cette année-là, il reçut le prix Femina étranger et en 2015 il fut élu meilleur livre de l'année par le New York Times.

Il s'agit de la vie d'un couple (elle écrivain, lui médecin gravement malade) à Budapest avec leur bonne, Emerence, une femme imprévisible dont la psychologie est très difficile à comprendre, une femme libre, silencieuse, solitaire, aux colères titanesques, chez qui personne n'a l'autorisation d'entrer.

Livre de femme, mettant en scène des femmes mais on est très loin de l'eau de roses.
( Magda Szabo, La Porte. Ed. Viviane Hamy. Trad. de Chantal Philippe.)

samedi 20 janvier 2018

Etrange retournement

Depuis quelques jours, j'ai repris un stylo et du papier, un vieux bloc dont seule la première page avait été griffonnée d'une écriture torturée par Pierre après sa visite chez le pneumologue qui lui avait appris son cancer. Ces mots datent du 22 novembre 2002. Le médecin lui avait dit : "Tout peut évoluer très vite". En juin 2005, Pierre est mort.

C'est là que j'ai voulu commencer.  Étrangement, l'ordinateur qui m'avait libéré de mon incapacité à écrire me devient aujourd'hui suspect. Dix ans de blog m'ont déformé, c'est en tout cas ce que je ressens de plus en plus souvent. J'y ai pris des habitudes, des manies, des coquetteries et, même si j'aime toujours y laisser une trace, ce n'est pas là que je vais essayer de mettre en forme ce roman qui me trotte dans la tête depuis des années et dont les textes que j'avais ici intitulés "Fiction" n'étaient qu'un premier jet, une silhouette squelettique qui m'avait pourtant fait découvrir ce sur quoi je voulais réellement écrire.

J'espère seulement avoir suffisamment de courage pour poursuivre.

vendredi 19 janvier 2018

Momentini

- "Nasdaq, laisse le monsieur tranquille !". Un nom de chien ridicule, mais, heureusement, le chien ne le sait pas (les maîtres non plus, apparemment).

- "Tiens, elle pleut !" Est-ce que je deviens dur d'oreilles ou bien ont-elles vraiment dit ça, les deux minettes dans la rue l'autre jour, alors que les premières gouttes tombaient ? Là, ce n'est plus ridicule, c'est franchement con !

- Le patron de la SNCF en panne dans un des ses TGV, ça ne s'invente pas ! Ce n'est pas ridicule, c'est jubilatoire !

- Canal + et sa pub de Noël qui montre, entre autres, des centaines de supporters tomber en avant dans un pack promotionnel. Les familles des victimes de Furiani ont dû apprécier ! C'est con et odieux.

jeudi 18 janvier 2018

Musique et cinéma

Une nouvelle rubrique. J'aime la musique, j'aime le cinéma. Pourquoi ne pas associer les deux ? D'autant qu'il suffit parfois de quelques notes entendues pour revoir les images qui nous ont marqués.



Le film, Sacco et Vanzetti, date de 1971. Je vais finir par croire que ce fut une grande année pour moi. J'avais 19 ans. J'allais passer le bac. Je découvrais une certaine réalité sociale, une Amérique que je ne connaissais pas. Je sortais de Balzac pour tomber dans le monde moderne et, détail secondaire, c'était la première fois que je comprenais une chanson en anglais !

mercredi 17 janvier 2018

C'est à vous

A vous, si cela vous dit, de mettre sous cette photo un titre, une phrase ou un petit texte qu'elle vous aurait inspiré. (Vous pouvez l'agrandir en cliquant dessus.)

mardi 16 janvier 2018

Petits Oiseaux

Je finis à l'instant ce roman de Yôko Ogawa. Juste pris le temps, avant de venir ici, de téléphoner à l'Institution des Chartreux pour en savoir plus sur la venue, ce soir, de Paul Auster à Lyon. Bien sûr, la conférence est complète.

Petits Oiseaux est sans aucun doute un des meilleurs romans de Yôko Ogawa. Je suis toujours éberlué par l'inventivité de la création de cette japonaise que je lis depuis longtemps. Ici, deux frères, dont les parents vont rapidement disparaître, vivent ensemble dans la maison familiale. Mais l'aîné ne parle pas le langage humain : le seul qu'il connaisse, c'est celui des oiseaux, le pawpaw, par lequel il communique avec ceux du jardin et ceux de la volière du jardin d'enfants tout proche. Son frère le comprend et, à la mort de l'aîné, va poursuivre ce dialogue. Un jour, il soigne un oiseau à lunettes blessé...

Il se passe peu de choses dans ce livre, seulement de petites choses du quotidien transfigurées par la poésie de l'écrivain. C'est un livre plein de nostalgie mais d'une nostalgie qui fait du bien. Un livre à la suite duquel il sera difficile d'en choisir un autre.
(Yôko Ogawa, Petits Oiseaux. Ed. Actes Sud. Trad. de Rose-Marie Makino Fayolle.)

lundi 15 janvier 2018

Et un peu de musique, ça vous dirait (202)



Parce que j'avais dix-neuf ans. Parce que, à ce moment-là, les slows étaient à la mode. Parce que j'y croyais. Parce que, récemment, j'ai appris des choses touchantes sur son enfance. Parce que cette chanson a un lien étroit avec le livre que je suis en train de terminer, un des meilleurs romans de Yoko Ogawa.

dimanche 14 janvier 2018

Trouvailles (dites : les Dupond(t) le retour.)

Hier, soirée chez un ancien collègue de Frédéric avant qu'il ne vende son appartement lyonnais suite à la mort de son ami et ne se retire à la campagne, dans le Jura. Les deux Dupond(t) étaient de la partie, l'un toujours aussi réjoui, l'autre toujours aussi grincheux.

- Dupond(t) 1 : - Mais alors, ta maison ressemblait à la maison bleue de Trénet !
- Dupond(t) 2 : - Oui, celle de Los Angeles, la capitale américaine des gays.
(S'ils les avaient entendus, Maxime Le Forestier n'aurait jamais regretté de ne pas avoir eu de frère!)

- Dupond(t) 1 : - Cet homme est raciste, homophobe et coléreux.
- Dupond(t) 2 : - Et, en plus, ils n'aiment pas les homosexuels !
( N'ai-je pas raison de les appeler les Dupond(t), ou, je dirais même mieux, les Dupond(t) ?)

- Dupond(t) : - Tiens, l'autre jour, j'ai vu La Marquise des Hanches, avec Robert Hossein.
(Pauvre Michèle Mercier, la voilà bien affublée !)

samedi 13 janvier 2018

Petite vengeance fleurie

Il y a bientôt quatre ans, pour les 70 ans de Jean-Claude et Pierre, s'était déroulé en fin de soirée un petit psychodrame dont je ne crois pas avoir encore parlé. Les deux nouveaux septuagénaires avaient prévu d'offrir à chaque femme présente une petite plante à fleurs. Mais, manifestement, les femmes avaient été moins nombreuses que prévu car, une fois la distribution faite, il restait encore quelques pots sur la table. Ils proposèrent alors aux hommes qui le désiraient d'en emporter un aussi. Jean-Claude, qui connaît mon amour pour les fleurs, m'en avait fait la proposition directement.

Il y avait deux sortes de ces plantes dont le nom m'échappe actuellement (mais je ne doute pas que le spécialiste nordique saura me le souffler) : certaines à fleurs blanches, d'autres à fleurs rosées. J'aime les fleurs blanches et choisis un des pots restants. Et là, le ciel a failli me tomber sur la tête : deux énergumènes, que j'ai souvent cités sous le nom de Dupond(t), me sautèrent à la gorge en affirmant que ce pot précisément était celui de l'un d'entre eux. Ils ne m'accusèrent pas de vol mais peu s'en fallut ! Pas contrariant et afin d'éviter un esclandre ridicule, je me rabattis sur un rose.

Depuis, alors que je m'attendais à une courte durée de vie, la petite plante a décuplé de volume ! Au début de cet hiver, en la rentrant au chaud, je l'ai taillée car le pot, de par le poids, menaçait de se renverser. Les tailles n'étaient pas négligeables et j'ai eu l'idée d'en mettre quelques-unes dans un vase. Au bout de quelques jours, des petits bourgeons sont apparus, puis de vraies fleurs ! Et, depuis, elles ne cessent de fleurir.

Outre le plaisir de voir la force de la vie (et ce n'est pas Chroum qui me démentira), j'avoue en éprouver un autre, plus pervers, chaque fois que je vois ces fleurs : j'imagine que la plante défendue bec et ongles par un des Dupond(t) est, elle, morte depuis longtemps....

(PS : le nom vient de me revenir : il s'agit d'un kalanchoe !)

vendredi 12 janvier 2018

Adieu, Anne

La journée commençait pourtant bien : après la venue, hier soir, de Paul Auster à la Grande Librairie, son interview ce matin sur France-Inter. Toujours aussi intelligent et intéressant, l'américain. Et puis j'ouvre ma boîte mails et je découvre l'intitulé que je redoute de voir : triste nouvelle. C'est la secrétaire de direction du centre scolaire où je travaillais qui m'annonce la mort de quelqu'un que j'y connaissais.

Et cette fois-ci, c'est quelqu'un que j'aimais beaucoup : l'ancienne directrice du lycée professionnel où j'ai travaillé pendant quatre ans. Une petite femme qui ressemblait à un char d'assaut et qui m'avait embauché en 1980. Je me souviens de mon appréhension ce jour-là. Elle m'avait reçu dans son minuscule bureau donnant sur la tout aussi minuscule cour de récréation encadrée de hauts murs tristes. Elle m'avait proposé des heures de français, bien sûr, mais aussi d'autres d'une matière que je connaissais pas et que l'on appelait à l'époque : Connaissance du monde, et qui regroupait des sujets aussi vastes que son intitulé. Je n'avais jusque là enseigné que le français et le grec, et ce dans un lycée au recrutement relativement sélect.

Devant mon désarroi, bêtement accentué par le fait que je portais une veste de laine bleu marine que m'avait tricotée ma mère,  elle m'avait assuré que je pouvais le faire. Et je l'ai fait, avec un plaisir (et une fatigue aussi) que je n'imaginais pas, découvrant un autre monde où les délinquants en herbe et les filles-mères remplaçaient les fort en thème. Lorsque j'ai quitté l'établissement pour un autre plus "normé", je n'ai pas regretté ma fatigue mais les rapports que j'avais établis avec ces élèves difficiles et mes collègues. Je suis sûr que ces quatre ans m'ont définitivement formé et profondément marqué.

En lisant ce mail, les larmes me sont montées aux yeux au souvenir de cette femme que j'avais une dernière fois revue, en fauteuil roulant, lors des obsèques de son directeur adjoint et qui m'avait tendrement pris dans ses bras, comme pour m'adresser un dernier adieu. Je l'aimais : elle avait eu confiance en moi, plus que je ne l'avais moi-même.

Adieu, Anne.

La Muraille de lave

Encore un Indradason, offert par Frédéric celui-ci. Toujours l'Islande et Reykjavik, mais, cette fois-ci, pas d'inspecteur Erlendur, parti à la rencontre de son passé dans les fjords de l'est. C'est Sigurdur Oli qui mène seul l'enquête ici, une enquête mêlant trois intrigues qui finiront par se rejoindre : l'enfance noire d'Andrés, un clochard déjà rencontré dans un autre roman, la pornographie infantile et le monde des grandes banques.

Bien, comme d'habitude, même si les apparitions des deux enfants d'Erlendur et l'évocation de leurs problèmes respectifs m'ont un peu manqué. Je crois qu'il faut être déjà bien imprégné de l'univers de cet auteur de polars islandais pour apprécier.
(Arnaldur Indridason, La Muraille de lave. Ed. Métailié. Trad. de Eric Boury.)

jeudi 11 janvier 2018

Musique et cinéma

Une nouvelle rubrique. J'aime la musique, j'aime le cinéma. Pourquoi ne pas associer les deux ? D'autant qu'il suffit parfois de quelques notes entendues pour revoir les images qui nous ont marqués.

Cette fois, c'est, pour moi, un point de convergence. Que des gens que j'aime : Pialat (A nos Amours, 1983), Sandrine Bonnaire et Klaus Nomi (musique : Henry Purcell) !

mercredi 10 janvier 2018

C'est à vous

A vous, si cela vous dit, de mettre sous cette photo un titre, une phrase ou un petit texte qu'elle vous aurait inspiré. (Vous pouvez l'agrandir en cliquant dessus.)

mardi 9 janvier 2018

La planche à clous

Je croyais avoir déjà raconté cette histoire mais apparemment non. Alors pour satisfaire la curiosité de Cornus...

Pendant toutes mes années de lycée (c'est-à-dire, à l'époque, de la sixième à la terminale),  j'ai vu un vieux monsieur (en tout cas tel me paraissait-il), un petit bonhomme débonnaire en blouse grise,  passer à chaque heure dans chaque classe pour relever la liste des absents. Avec certains professeurs, il ne s'attardait pas et se contentait de les saluer poliment. Avec d'autres, moins impressionnants peut-être et plus ouverts (ce qui n'était pas la majorité dans l'éducation des les années soixante), en particulier mon professeur de français-latin-grec, celui qui m'a tout appris, il restait quelques instants à bavarder avec eux ou avec des élèves.

Dans ces moments-là, il demandait toujours si nous nous étions bien comportés et si nous avions fait notre travail correctement. Parfois l'enseignant avait quelques reproches à faire à tel ou tel. Alors le bonhomme tentait (vainement) de prendre un air sévère et promettait, la prochaine fois, d'apporter sa planche à clous pour nous en asséner quelques coups sur les fesses : "Vous allez avoir affaire à la planche à clous du père V. (c'est ainsi que nous l'appelions, sans lui manquer de respect, et qu'il s'appelait lui-même). Sacré nom d'un petit bonhomme !". Bien sûr, nous ne l'avons jamais vue, mais la planche à clous est restée mythique dans notre lycée. Et, étrangement, l'élève visé se mettait au travail, plus pour faire plaisir au père V. qu'au professeur, à mon avis. Nous l'aimions beaucoup.

Quelques années plus tard, j'ai eu une collègue de maths qui portait le même nom et était, elle aussi, originaire de Saint-Étienne. Bien sûr, je lui ai parlé un jour de la fameuse planche à clous et de celui qui nous en menaçait. Ma collègue était sa nièce et m'a raconté une fin d'histoire bien triste : celui qui, selon ses dires, avait effectué pendant son service plusieurs fois le tour de la terre à pied  était mort à vélo quelques jours après sa retraite sous les roues d'une voiture.

Lorsque, aujourd'hui, je l'évoque, je revoie encore sa silhouette sympathique, ses yeux rieurs et il me semble encore entendre sa voix. Sacré petit bonhomme !

lundi 8 janvier 2018

Trouver chaussure à son pied

J'ai demandé à ma sœur de m'offrir en cadeau de nouvel an une paire de chaussures, comme l'an dernier. Eh oui, quand on marche beaucoup, ça s'use vite ! Nous attendions un peu, que les magasins ne soient plus bondés. Mais cet après-midi, je suis passé devant une officine qui proposait déjà 50% de réduction.

Et je suis reparti comme j'étais venu ! D'abord, il faut que le modèle me plaise et qu'il corresponde à ce que je veux en faire. Donc déjà pas mal de rejetés sans même être essayés. Ensuite il faut que, dans le modèle choisi, ils aient ma pointure (ou mes pointures, selon la coupe). Et les modèles soldés n'ont pas forcément toutes les tailles (surtout les tailles standard).  Enfin, et c'est le principal, la forme doit correspondre à celle de mes semelles orthopédiques, sans trop serrer, sans trop "naviguer", pas trop pointue, plutôt montante. Et ça, c'est pas gagné !

Alors, j'ai remis mes vieilles groles, dans lesquelles je me sens très bien mais qui ne feront pas un an de plus !

dimanche 7 janvier 2018

Les années soixante foutent le camp !

Ce n'était pas ma chanteuse préférée, mais je l'aimais bien tout de même. Et puis là, je pense à quelqu'un à qui ça fera sûrement plaisir, d'autant que la chanson est de 63 !


Retour aux sources !

Cet après-midi, je suis monté sur la colline de Fourvière, plus exactement à Lugdunum (c'est le nouveau nom de l'ensemble musée archéologique et théâtres romains) pour voit une expo intitulée : Aqua, l'invention des Romains. Retour aux sources donc pour moi, de part le thème de l'expo et parce que ce musée, je l'ai visité des dizaines de fois avec mes élèves.

Pas grand chose à dire sur l'expo en elle-même : très technique (ça, c'est le point positif) mais très réduite.





J'ai donc ensuite refait une xième fois le tour du musée, cette cathédrale de béton dont l'architecture m'a toujours accroché. Quelques nouveautés exposées, dont l'arrière d'une statue monumentale d'un cheval de bronze.



Les Tables Claudiennes


Le dieu de Coligny

Le calendrier gaulois






Masque funéraire en plâtre d'une enfant



Peu de changement, au final, sauf des animations pour enfants en bas âge qui ont le don de m'agacer (les animations, pas les enfants en bas âge, quoique!). Je n'ai pas revu le trésor de Vaise, mais on m'a assuré qu'il était toujours là. Je l'ai sans doute raté en contournant un attroupement de braillards. En revanche, j'ai découvert le calendrier gaulois de Coligny (Jura) dont une copie se trouve à la mairie de ce village proche de l'endroit où je me rends assez souvent et dont j'étais certain que l'original était à Saint-Germain-en-Laye.

Ensuite, petit tour rapide à Fourvière, sur l'esplanade mais la ville était brumeuse. Lorsque je vais dans ce quartier, j'ai l'impression que la vie s'y est arrêté depuis longtemps : mêmes magasins de souvenirs que lors de mes voyages avec l'école primaire, même hauts murs des monastères, même austérité des hôpitaux. Il faut dire que le temps ne m'incitait pas à être positif....