vendredi 30 octobre 2015

Les Rivières pourpres

Il y a bien longtemps que j'avais entendu parler du film qui eut, paraît-il, un grand succès. Je viens de lire le roman, de Jean-Christophe Grangé.

L'action se passe à la fois près de Grenoble et dans le Lot. Les deux enquêtes que ses flics hors normes mènent vont finir par se rejoindre pour n'en former plus qu'une, un peu comme ce qui se passent dans les films de Lelouch. Des cadavres énucléés d'un côté, une profanation de sépulture de l'autre. Je n'en dirai pas plus pour ne pas tuer le suspense...

J'ai lu ce thriller avec plaisir car l'énigme est assez bien ficelée. Pourtant, une chose m'a gêné : les descriptions que l'auteur fait fréquemment des personnages et des paysages : on a l'impression d'avoir affaire chaque fois au même personnage tant les descriptions physiques se ressemblent (toujours le même type d'hommes). Quant aux descriptions des paysages, elles sont souvent à la limite du baroque dans le style employé. A vous de voir...
( Jean-Christophe Grangé, Les Rivières pourpres. Ed. Albin Michel)

jeudi 29 octobre 2015

Marguerite

Une fois n'est pas coutume, je suis allé au cinéma aujourd'hui, et, une fois n'est pas coutume non plus, le matin. Peu de monde (le film a déjà quelques semaines) et petit prix dans un des rares cinémas indépendants de Lyon.

Il s'agit de Marguerite, de Xavier Giannoli, avec, dans le rôle principal, Catherine Frot, l'histoire d'une baronne qui crut tout sa vie avoir une voix et qui n'en avait pas, c'est le moins que l'on puisse dire.

On commence par rire, tant les airs sont massacrés (un des sommets : l'air de Chérubin, dans les Noces de Figaro. Ou bien encore l'air de la Reine de la nuit dans La Flûte enchantée !), tant la voix est fausse, tant ceux qui la flattent sont vils et intéressés.

Et puis, peu à peu, on rit moins, puis plus du tout, lorsqu'on apprend que cette "folie" vient d'un manque d'amour de son mari pour cette femme qui l'aime profondément. Catherine Frot est bouleversante dans sa maturité vieillissante, dans le besoin de son personnage de réaliser sa passion. On comprend peu à peu que c'est une aristocrate qui étouffe dans la société corsetée des années vingt. Et on la plaint.

Son mari prend, trop tard, conscience de ce manque et, lorsque, pour quelques secondes, elle chantera divinement bien, elle mourra sur scène, devant lui. Mais n'est-ce pas, inconsciemment, ce qu'elle souhaitait ? Et, comme souvent lorsque je sors de la salle sombre en y ayant vu un beau film, je ne sais plus du tout ni le lieu, ni le jour, ni l'heure.

mercredi 28 octobre 2015

Momentini

- Rentré mes plantes balconnières aujourd'hui. Je sais, c'est tôt, mais j'ai besoin de place pour caser les chrysanthèmes en voie d'achat avant de les acheminer sur les différentes tombes. Les géraniums ont l'air d'avoir mieux résister que l'an dernier à cette vermine de chenille qui se transforme ensuite en vilain papillon. Il faut dire que, dès que j'ai la moindre suspicion, je taille !

- Rencontré le rustre du dessus l'autre jour dans la rue. Je l'ai rendu transparent. Je sais très bien faire moi aussi !

- Les deux poubelles successives que j'avais placées dans le hall d'entrée pour y jeter les prospectus et autres réclames ayant été volées, la dame qui fait le ménage des communs de l'immeuble vient d'en mettre une autre, à ses frais. Combien de temps va-t-elle rester (la poubelle, pas la dame) ?

- Pas le déluge mais presque aujourd'hui à Lyon. Et c'est le jour que j'ai choisi pour mon rendez-vous chez le podologue ! Ce matin, ayant lu l'article de Karagar sur l'hypocondrie et n'ayant plus mal du tout, je me suis demandé si je n'en étais pas affecté moi aussi : souvent, en effet, dès que je prends un rendez-vous médical, je commence à aller nettement mieux. Mais, en enjambant une flaque d'eau ce matin, j'ai eu la réponse ! Aucun doute : le rendez-vous est bien justifié.

- Le meilleur pour la fin : ce matin, un sms. L'expéditeur : Minist Int. Le message : Votre carte d'identité est disponible. Fini, l'incognito ! Maintenant, il va falloir passer à la suite, et c'est pas gagné !

mardi 27 octobre 2015

Il faut manger pour vivre.... mais pas tout !

Si ça continue, je vais commencer à regarder mon assiette avec circonspection ! Hier, on apprenait que la viande et la charcuterie étaient suspectes : elles seraient cancérogènes (car c'est comme ça que l'on dit maintenant). Bon, la viande, j'en mange peu et en plus je me délecte avec la volaille, qui, elle, n'est pas en cause !

Et aujourd'hui, ce sont les pâtes, le riz et autres légumes secs qui sont concernés, s'ils sont conditionnés en boîte carton. Ajoutons à cela la salade si elle ne sort pas de son jardin : de la javel, un peu certes mais tout de même, dans l'eau de lavage ! Et j'en oublie sûrement.

Alors, aujourd'hui, j'ai remis ça avec la pâte de coins. Mais, tout à coup, j'ai eu un doute : au moment de l'étaler sur ma plaque de four, elle a pris une forme ronde ! Est-ce normal pour de la pâte de coin(g)s ?

lundi 26 octobre 2015

Surprise

On m'avait dit que le Musée des Moulages, celui qui est tout près de chez moi et que voudrait bien connaître Cornus, était en restauration. J'avais l'habitude de recevoir le programme de leurs expositions par mail, et, comme il y a bien longtemps que je n'ai pas eu de nouvelles, j'y suis passé cet après-midi.

Coup de chance, le portail qui, fermé, ne permet pas de voir les travaux, était ouvert. Et là, le choc. Voilà ce que j'ai découvert !


N'est-ce pas un peu trop pour de la "restauration" ? Si ce n'est pas de la démolition, ça y ressemble bigrement ! Et où ont été déménagés les moulages antiques et moyenâgeux ? Un ouvrier en vue mais qui a disparu aussitôt. Je repasserai pour tenter d'en savoir plus.

dimanche 25 octobre 2015

Association d'idées

On aura beau faire, le restaurer, le rouvrir après des années de fermeture, cet hôtel du col des Echarmeaux, sous le soleil ou dans la brume, me fera toujours penser (pourquoi ?) à Psychose ou à Shining !

Le Cimetière de Prague

Je ne sais que penser des romans d'Umberto Eco. Chaque fois (Le Nom de la rose, Le Pendule de Foucault), j'en ressors avec un avis assez mitigé. Certaines parties me plaisent, d'autres m'ennuient considérablement.

Il en va de même pour Le Cimetière de Prague. De quoi est-il question ? Difficile de résumer. D'un dédoublement de personnalité, de complots maçonniques, jésuitiques, sataniques, judaïques, et de bien d'autres choses.

Mais j'ai souvent l'impression que l'auteur se livre à une compilation de savoirs (certes pointus) qui alourdissent considérablement le propos et qui font que l'on en perd parfois le fil. Intellectuel donc (et ça, je ne déteste pas) mais parfois bien indigeste.
(Umberto Eco, Le Cimetière de Prague. Ed. Grasset. Trad. de Jean-Noël Schifano.)

samedi 24 octobre 2015

Pas une tête qui dépasse !

Je parlais hier du commentaire totalement absurde d'une journaliste de radio et disais que cette façon de faire, qu'elle soit appropriée à la situation ou pas, m'exaspère. J'y reviens.

Que demande-t-on à un journaliste d'information sinon seulement de nous informer ? J'aime que l'on nous présente, en mots comme en images, les faits bruts,  sans voyeurisme et sans commentaire. Or, sur la plupart des chaînes de télévision ou sur certaines radios, c'est exactement l'inverse qui se passe.

Pour le voyeurisme, nous sommes servis actuellement avec l'accident de car qui a fait de nombreuses victimes. Images des véhicules carbonisés, interviews des témoins, des habitants des villages concernés, gros plans sur les visages défaits des familles des victimes, et ceci pendant de longues minutes, avec passage réitéré des images, au cas où l'on n'aurait pas compris, la première fois, la gravité de la situation. A quoi sert ce déballage, sinon à satisfaire l'envie de sensationnalisme des téléspectateurs ?

Pour les commentaires à la con, le " La France a peur" de Roger Gicquel en 1976 semble largement dépassé. Ne sommes-nous pas assez adultes pour savoir que penser par nous-mêmes des événements qui viennent de se produire ? Faut-il que l'on nous explique à quel moment il faut avoir peur, à quel moment être émus, à quel autre rire ? La radio semble  un peu plus à l'abri de ce genre d'abus mais pour combien de temps ?

Quant aux "humoristes" de tout poil qui prennent comme fond de commerce l'actualité, politique en particulier, en la tournant en dérision, sur TF1 ou sur Canal en début de soirée, il y a bien longtemps qu'ils ne me font plus rire.

vendredi 23 octobre 2015

Trouvaille (radiophonique)

Nationalisation de la dupon(d)titude ! Ça valait vraiment le coup de se lever de très bonne heure ce matin. D'abord pour aller ramasser des cèpes en quantité jamais vue par moi à ce jour (environ 4 à 5 kilos!), ensuite pour entendre une petite perle à la radio. La journaliste, voulant faire un commentaire censé être intelligent (mais ne sont-ils pas payer uniquement pour informer ?), ce qui m'exaspère chaque fois, a conclu un reportage par ces mots :
" Au royaume des sourds, les borgnes sont rois !"
Comme aurait pu dire ma grand-mère : mieux vaut entendre ça que d'être aveugle !

jeudi 22 octobre 2015

C'est à vous

A vous, si cela vous dit, de mettre sous cette photo un titre, une phrase ou un petit texte qu'elle vous aurait inspiré. (Vous pouvez l'agrandir en cliquant dessus.)

mercredi 21 octobre 2015

Juste avant l'extinction

Il est un lieu où je me rendais très souvent autrefois et où je ne vais plus guère : le Parc de la Tête d'Or. Cet après-midi, soleil aidant, j'y suis allé faire un tour. Je crois que l'automne est le meilleur moment pour en découvrir toute la beauté, et, en semaine, on ne risque guère l'affluence des week-ends.


La rouille n'en est encore qu'à son début mais la luminosité était splendide. Sur le lac, un cormoran (qu'une femme prit pour un corbeau !) pêchait et avala devant moi un beau poisson que l'on vit un instant glisser le long de son cou. Des canards dormaient sur un tronc à demi immergé. Les canaux se couvraient de feuilles détachées et les graminées resplendissaient sous le soleil rasant.



Et puis, l'astre passé derrière l'horizon, le spectacle s'est éteint, les grand-mères, pressées de rentrer, hâtaient leurs petits enfants qui voulaient encore jouer. Alors, j'ai repris mon vélo...










mardi 20 octobre 2015

Pourtant ...

Erri de Luca, un écrivain italien que j'estime beaucoup, a senti le vent du boulet. Accusé d'avoir appelé au sabotage de la future ligne TGV Lyon-Turin, en soutien aux opposants au projet qui annoncent un désastre écologique dans la vallée de Suse, il avait prévenu que, s'il était condamné (il risquait plusieurs mois de prison ferme), il ne ferait pas appel du jugement. Il a finalement été relaxé hier par le tribunal de Turin.

Je me réjoui grandement de cette décision, bien sûr. Erri de Luca n'est pas et n'a jamais été un terroriste. Pourtant, pourtant, je ne sais pourquoi, me reviennent à l'esprit ces vers de La Fontaine (Les Animaux malades de la peste) :

Selon que vous serez puissant ou misérable
Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.

Mais j'ai sans doute l'esprit plus tortueux qu'une ligne de TGV !

lundi 19 octobre 2015

Chapeaux, les mots

J'ai commencé à aimer la littérature en lisant celle du XIX° siècle : Hugo, Verne, Balzac, Malot... Je me souviens encore des émotions ressenties en tournant les pages, en voyant les illustrations, et en partant loin, en voyage, grâce aux unes et grâce aux autres.

Mais ce que j'avais totalement oublié jusqu'à aujourd'hui, c'est le plaisir que j'avais en découvrant les sortes de petits "chapeaux" que l'on y trouve fréquemment en début de chapitre (sauf chez Balzac) et qui en résument l'action.

Plaisir double : pour certains,  j'anticipais le déroulement de l'intrigue, j'essayais de deviner ce qui allait se passer :
- Mademoiselle Gillenormand finit par ne plus trouver mauvais que M. Fauchelevent soit entré avec quelque chose sous le bras (Les Misérables)
- Cyrus Smith est-il vivant ? - Le récit de Nab - Les empreintes de pas - Une question insoluble - Les premières paroles de Cyrus Simth - La constatation des empreintes - Le retour aux cheminées - Pencroff atterré ( L'Ile mystérieuse)
- Je rencontre un géant chaussé de bottes de sept lieues. (Sans Famille)

D'autres titres, plus énigmatiques, me faisaient rêver car je ne savais ce qu'ils voulaient dire :
- Un padrone de la rue de Lourcine. (Sans Famille)
- La Mer des Sargasses. (20000 Lieues sous les mers)

C'était juste après que mon instituteur m'avait, en me lisant James Fenimore Cooper, rendu sensible aux mots. Ce fut le sujet de mon premier article sur ce blog. Et ça ne m'a toujours pas passé.

dimanche 18 octobre 2015

Momentini

- Marche quasi habituelle ce matin jusqu'au marché des quais du Rhône. Plus loin de chez moi que celui de Saint-Louis mais beaucoup moins cher, et puis ça me fait marcher. Beaucoup de monde, ce matin. Temps frisquet mais sec. Beaux étals des produits de l'automne : châtaignes, champignons, courges, choux, pommes, poires, raisins.... Me suis fourni en raisins, courge, haricots verts, poires et coings (eh oui, encore!). Et un petit bouquet de lisianthus blancs.

- Toujours pas de nouvelles de ma carte d'identité. Mais tant mieux : si mon dossier est refusé (pour cause de déclaration de vol en catalan), je ne vais pas tarder à le savoir. S'il est accepté, je devrai encore attendre une quinzaine de jours. Alors, j'attends. Ensuite, ce sera le même bazar pour le permis de conduire et la carte grise....

-  Révision des cinq mille (ou juste un peu plus) aussi cette semaine : bilan cholestérol, sucres, etc, et radio du talon pour savoir si la douleur que je ressens en marchant ne viendrait pas d'une épine calcanéenne. Ensuite ce sera rendez-vous chez le podologue. Peut-être aussi test pour l’apnée nocturne. Et tout ça sans carte vitale !

samedi 17 octobre 2015

Avec tout ça

Décidément, je ne suis pas bon pour retenir les dates d'anniversaires. Avec tout ça, j'ai complétement oublié celui de ce blog, né le 4 octobre 2007. Huit ans déjà, et 4479 articles ! Je n'en reviens pas ! Quand on me dit que je suis bavard, ça doit être vrai ! Tiens, ça mérite bien un petit bouquet !

De la nostalgie, M'ssieurs-Dames (40)


vendredi 16 octobre 2015

Trouvaille (de saison)

Nos Dupond(t) ne chôment pas. La dernière (enfin, pour le moment !) :
- Tu as vu ce temps aujourd'hui. Il est tombé du crachat toute la journée.
Pour le coup, là, je prends un parapluie !

jeudi 15 octobre 2015

Instrument de torture

Les parapluies, je l'ai dit, je ne les aime pas. Et les cravates ? Elles, je ne les supporte pas, et pourtant, je les aime ! Contradictoire ? Non.

La dernière fois que j'en ai mis une, ça doit remonter à plusieurs décennies. D'ailleurs, le costume qui est censé aller avec n'est pas sorti de sa housse depuis aussi longtemps. Je n'ai jamais su faire correctement un nœud. Chaque fois que j'en mettais une, c'est Pierre qui s'y collait. Et je savais déjà que, quelques minutes plus tard, elle finirait dans ma poche. Avec cet instrument de torture, j'ai l'impression d'étouffer ! J'ai essayé le nœud-papillon, le résultat est à peu près le même, même si je résiste une ou deux minutes de plus.

Et pourtant, je trouve ça très élégant. Sur les autres ! Surtout, j'aime l'objet cravate. A chacun de mes voyages en Italie, j'en rapportais une, en soie, pour Pierre qui, par son travail, en avait l'utilité. Je ne les ai pas jetées ni données. Elle remplissent un carton dans le placard de ma chambre.

Mes préférées ? Celle avec des Pères Noël que m'avait confectionnée de sa main une mère d'élève. Par pour sa beauté, pour le geste. Et celle en cuir rouge (que l'on voit sur la photo), fine comme c'était alors la mode, parce que je l'ai mise souvent entre vingt et trente ans et que son nœud supporte d'être un peu relâché.

mercredi 14 octobre 2015

Détail

Je ne risque pas d'oublier la date d'anniversaire de ma vieille voisine : c'est la même que celui de Pierre. Quand je l'ai vue, il y a deux jours, elle m'a dit :"Oh, n'appelez pas. Ça n'a pas d'importance. Vous savez, à mon âge (elle a 87 ans), on n'y fait plus attention. Ce sont des détails."

Aujourd'hui, je l'ai appelée et le lui ai souhaité (deux fois, même, puisque je l'ai ensuite croisée dans l'escalier). Elle était ravie et toute rosissante. Des détails ? Où va se nicher la coquetterie ?...

mardi 13 octobre 2015

C'est à vous

A vous, si cela vous dit, de mettre sous cette photo un titre, une phrase ou un petit texte qu'elle vous aurait inspiré. (Vous pouvez l'agrandir en cliquant dessus.)

lundi 12 octobre 2015

Aimer l'une et l'autre pas

Samedi après-midi, bibliothèque de la Part-Dieu. Non pas pour emprunter des livres, j'ai la mauvaise manie de les acheter, mais pour deux expositions.

La première, intitulée Créer, c'est résister, ne m'a laissé de souvenirs impérissables. En revanche, j'ai beaucoup apprécié la Rétrospective consacrée à Shadi Ghadirian, photographe iranienne née en 1974, qui dénonce le statut de la femme dans ce pays et a, de la violence et de la guerre, une approche très personnelle.





 

Coing coing

Aujourd'hui, ce fut la journée pâte de coings. Je les ai achetés hier au marché, presque trois fois moins cher qu'au supermarché. Rien que de les sentir, je salivais déjà. Mon père était un pro pour cette pâte et avait transmis la recette à mon frère. Je m'y étais essayé il y a quelques années, avec un succès mitigé.

Cette fois, c'est Jean-Claude qui m'a expliqué sa façon de faire, en rajoutant "bon courage" en guise de conclusion. J'avais effectivement oublié comme il est long de la préparer. Laver les fruits pour leur ôter la légère couche velouteuse dont ils sont recouverts, les peler (mieux vaut avoir un couteau qui coupe bien !), les trancher, enlever les pépins et la partie centrale, encore plus dure que le reste, les découper en petits morceaux, les faire cuire en veillant à ce que ça n'accroche pas, incorporer le sucre, puis  nouvelle cuisson où il n'est guère possible de s'éloigner.

Le résultat a l'air convenable, à l’œil. Nous verrons demain pour le goût. Je me suis aussi lancé dans la gelée avec les peaux et les pépins. Là, je ne suis pas satisfait du résultat. J'ai trop mis d'eau sans doute, ou pas assez de sucre. Ma mixture finira probablement dans les yaourts !

dimanche 11 octobre 2015

Arnaque

Il y a deux jours, je reçois sur ma boîte mails un message d'un ancien "ami" perdu de vue depuis des années. Outre la surprise de le voir réapparaître, le contenu de ce message ne manque pas de m'intriguer :
Bonjour, comment vas tu ?
J'aimerais vraiment te parler en toute discrétion
S'il te plaît contacte moi par mail car je suis injoignable téléphoniquement.

Cordialement

Cet ami étant libanais, je pense immédiatement au problème des réfugiés syriens dans ce pays. Mais quel rapport avec lui qui vit en France depuis des années ? Un doute m'assaille. Je lui réponds de façon assez neutre :
Bonjour, un plaisir pour moi que d'avoir de tes nouvelles depuis si longtemps. Ton message est bien mystérieux... Je suis à ta disposition pour t'écouter (mon téléphone n'a pas changé et je suis, moi, joignable) ou te lire ici.
A bientôt.
Amitié
.
La réponse ne se fait pas attendre :
Merci déjà de m'avoir répondu et encore pardon pour ce mail soudain . Suis assez gênée de te demander ce genre de chose mais en fait sais plus où donner de la tête...
Je suis en déplacement pour une affaire très importante et confidentielle.
Je comptais faire un aller retour rapide raison pour laquelle je n'ai informé personne et malheureusement les choses ne se sont pas passées comme prévu.
Pour dire vrai, j'ai en ce moment de réelles difficultés financières avec une échéance qui tombe au plus mal, alors j'ose de tout cœur espérer que tu puisses me faire parvenir  5 coupons de recharges PCS ( des coupons de 200€ si possible , je n'ai que ma carte prépayée PCS MasterCard et c'est le moyen le plus rapide pour moi de recevoir de l'aide ) afin de régler certains impayés , passer des coups de fil vraiment importants mais surtout pouvoir me déplacer le plus normalement afin de sortir de cette situation qui ne m'honore guère.
Je te rembourserai cette somme une fois de retour avec tous les détails sur ce que je traverse en ce moment mais, dans l'immédiat j'ai plus que besoin de ton soutien .
Puis je compter sur ton aide ?
Mille merci d'avance. J'attends  ton message.
Cordialement

.
Là, ce n'est plus un doute, c'est une énorme suspicion d'arnaque. Étant médecin spécialiste, cet ami n'a guère de soucis financiers. De plus, il n'aurait jamais fait de fautes d'orthographe comme "suis assez gênéE". Enfin, connaissant sa délicatesse, je ne le vois guère envoyer une telle demande. S'ensuivent deux démarches de ma part. D'abord répondre :
Afin d'être sûr de ne pas avoir affaire à une arnaque, peux-tu me préciser où exactement nous nous sommes rencontrés ?
.
Ensuite, appeler l'ami, bien qu'il prétende être injoignable. Et il décroche ! Il est à Lyon et nulle part ailleurs. Il s'est fait pirater sa boîte mails et tous ses contacts ont eu la même requête. L'arnaque, visiblement, vient du Canada. Mais l'affaire ne s'arrête pas là. Je reçois ensuite un mail soi-disant de Yahoo m'informant que ma boîte avait été piratée et que je devais, sous peine de la voir fermer, leur redonner toutes mes coordonnées. Inutile de dire qu'ils attendent encore, comme moi, j'entends qu'ils me disent où nous nous sommes rencontrés : ils auraient bien du mal à le dire !

Des Femmes bien informées

Pour la France, il y a Boileau et Narcejac, pour la Suède Sjöwall et Wahlöö et pour l'Italie Fruttero et Lucentini. Il y avait, car Lucentini est mort en 2002. Mais, comme Sjöwall après la mort de Wahlöö, Fruttero a décidé d'écrire seul. Et, contrairement à la tentative de la suédoise, son roman solo est une réussite.

Turin, bien sûr, comme pour chacune de leurs enquêtes. Une jeune prostituée roumaine, ayant refait sa vie en épousant un grand banquier italien, est retrouvée assassinée dans un fossé de la banlieue turinoise. Huit femmes, plus ou moins proches de la victime, livrent leurs témoignages sur l'affaire et, peu à peu, la vérité se fait jour.

Enquête bien ficelée, lecture fluide et, ce qui ne gâte rien, une bonne dose d'humour. Pour passer un bon moment bien tranquillou  pendant que l'automne s'installe.
(Carlo Fruttero, Des Femmes bien informées. Ed. Robert Laffont. Trad. de François Rosso.)

samedi 10 octobre 2015

Souvenirs, souvenirs

Eh oui, j'étais jeune et j'aimais...


vendredi 9 octobre 2015

Des fâcheux et des rustres

Lorsque j'étais lycéen, j'avais eu à copier toute une tirade des Fâcheux, pièce peu connue de Molière, pour avoir un peu trop bavardé. Le vieux professeur, celui dont j'ai retrouvé plus tard la chevelure sur la tête du Moïse de Michel Ange, ne manquait pas d'humour et m'a, de plus, fait connaître ce mot qui, ma foi, me plaît beaucoup pour désigner ceux qu'aujourd'hui l'on traite d'emmerdeurs. J'ai eu affaire à l'un d'entre eux pas plus tard qu'avant-hier.

Ma vieille voisine, assez gravement malade mais qui se bat contre le crabe comme une lionne (une mangouste, plutôt, vue sa taille), a l'habitude de se lever très tôt et de se coucher de même. Pendant les absences de mon voisin du dessus (qui a une maison de campagne en Ardèche), elle s'occupe de son courrier. Avant-hier soir donc, vers 19h, le téléphone sonne : c'est le voisin qui me demande si la vieille dame est chez elle car elle ne répond pas à ses appels réitérés. Je lui explique que, parfois, elle sort prendre le soleil l'après-midi et qu'à cette heure-là, elle est sûrement déjà au lit.

- Et si elle avait pris un malaise ? Vous avez ses clefs, on pourrait monter...
- C'est tout de même un peu gênant. Réessayez et tenez-moi au courant.

Mais le bougre avait réussi à  m'inquiéter. Je téléphone de mon côté. Et la vieille dame me répond. Elle était effectivement couchée, ayant très mal au dos. Sur mon autre téléphone, en même temps, le voisin me rappelle : il veut récupérer son courrier (comme si ça ne pouvait pas attendre le lendemain !). Je les laisse se mettre d'accord, ayant la confirmation que celui que j'entends marcher comme un pachyderme au-dessus de ma tête quand il est à Lyon est un sombre con, ce que je savais depuis longtemps.

Hier, je le croise dans l'escalier avec sa femme (beaucoup plus agréable que lui). Elle entame la conversation, mais lui passe à côté de moi comme un ours, sans un mot, même pas bonjour, sans s'excuser de m'avoir dérangé et surtout inquiété, sans même me remercier. Par respect pour sa femme, je n'ai pas relevé, mais je le garde un peu sur l'estomac ! Rustre et fâcheux, il les accumule, celui-là, avec sa gueule rebutante d'ancien huissier de justice à la retraite !

jeudi 8 octobre 2015

Changement et continuité

Aujourd'hui, lever très matinal mais pour la bonne cause : la cueillette des champignons. Chaque fois je râle que Jean-Claude m'oblige à me tirer du lit aussi tôt (nous avons tout de même près d'une heure et demie de route jusqu'au col des Echarmeaux), mais, chaque fois, j'aime revoir cette vallée de l'Azergues sous la brume à peine teintée par les premiers rayons du soleil, la vigne vierge qui rougit à notre passage, et flairer, en arrivant, les senteurs d'humus qui se dégagent des bois encore sombres. Ça vaut bien un sacrifice, non ?

Bottes enfilées, doudounes refermées, sacs à la main, nous voilà partis. Rien, d'abord, si ce n'est un parterre de dix amanites toutes plus belles les unes que les autres. Mais du comestible, pas le chapeau d'un. En revanche, partout des branches cassées, des arbres arrachés, des souches déterrées. Certains endroits sont méconnaissables. Les dernières tempêtes ont dû être violentes ici.

Une sélection
Et puis les premières chanterelles, et puis les premiers cèpes. C'est moi qui ai découvert le premier. Je suis comme un gamin : je mets mon point d'honneur à le dénicher celui-là, et c'est bien souvent le cas. Montée harassante dans les bois où nous croisons un couple de vieillards que nous saluons. A l'accent, ils sont ou Roumains ou bourguignons :  en tout cas, de beaux "R" roulés....

Peu avant midi, nous arrêtons, avec une récolte assez bonne, principalement de cèpes. Plus un champignon un peu bizarre, une sorte d'éponge végétale que Cornus saura sans doute reconnaître...
Repas au col, mais nos anciens restaurateurs ne sont plus là depuis six mois. D'autres les ont remplacés. Le taxi anglais, que j'admirais chaque fois, n'est plus devant la porte; La serveuse, elle, est toujours la même et le menu aussi bon et peu onéreux.

Trouvé contre une souche
Et que croyez-vous que je fis en rentrant sur Lyon ? Comme souvent, j'ai terminé ma nuit, mais, rassurez-vous : c'est Jean-Claude qui conduisait. Demain, ce sera omelette aux cèpes !
(Vous avez remarqué mon titre à la Jana Austen ?)

mercredi 7 octobre 2015

Le petit Joueur d'échecs

Où il est question d'une éléphante trop grosse pour entrer dans un ascenseur, d'une fillette trop grande pour se libérer d'une faille entre deux immeubles, d'un jeune garçon assez petit pour se glisser sous un automate et qui ne grandira jamais, d'un gardien d'autobus trop gourmand de sucre, d'un chat, d'une colombe, de "Little Alekhine", réplique en bois du célèbre joueur d'échecs russe, et de tant d'autres choses encore.

De la part de Yôko Ogawa, rien ne surprend. D'habitude, j'aime, je savoure même. Cette fois-ci, la sauce n'a pas pris pour moi et cela dès le début. Ce roman regorge de trop de symboles lourdement assénés pour ne pas être indigestes.
(Yôko Ogawa, Le petit Joueur d'échecs. Ed. Actes sud. Trad. de Rose-Marie Makino-Fayolle.)

mardi 6 octobre 2015

Je n'ai rien de Mary Poppins

J'ai toujours détesté les parapluies. J'en ai pourtant plusieurs, dont un très ancien provenant de la maison Piganiol à Aurillac et qui m'a été légué par je ne sais qui, ma grand-mère paternelle probablement. Mais je ne m'en sers jamais, en tout cas jamais très longtemps. Je trouve plus d'inconvénients que d'avantages à cet instrument.

D'abord, c'est encombrant et j'aime par dessus tout avoir les deux mains libres lorsque je marche. Encombrant aussi lorsqu'on se croise sur un trottoir étroit avec un autre porteur de l'engin. Voir même dangereux dans ce cas-là : on s'accroche, on se le reçoit dans l’œil, on ne sait jamais lequel des deux va élever le sien pendant que l'autre le rapproche de sa tête.

J'en ai aussi de plus petits. Pas mieux ! Vous avez la tête bien au sec, mais vos pieds sont trempés. Sans parler de la fâcheuse manie qu'ils ont de se retourner à la moindre rafale un pu plus forte.

Ensuite, j'en ai connu plusieurs qui, au fil des ans, sont devenus perméables, transformant la pluie autour de soi en brumisation sur soi. Et puis, je ne compte plus tous ceux que j'ai oubliés à droite à gauche, perdus, cassés en m'asseyant dessus sur le siège de ma voiture.

A la place, j'ai essayé la capuche. Là aussi, quelques minutes suffisent à ce que je l'enlève : j'aime aussi voir ce qui se passe à côté de moi, sans œillères, entendre ce que l'on me dit. Et il faut voir la tête que j'ai avec une capuche !

Alors, bien souvent, je vais tête nue. Ma grand-mère m'aurait dit : "Ça va te faire grandir !".  Plus rien à craindre : j'en suis plutôt à l'âge où l'on se tasse. Elle aurait aussi pu me dire : "Tu vas friser !". Trop tard : il y a longtemps que c'est fait. D'ailleurs, il faut bien le dire, j'ai toujours aimé la pluie (pas trop longtemps, s'entend).

lundi 5 octobre 2015

Réflexions autour d'une mort

Aujourd'hui, on enterrait une des vieilles dames qui gravitent autour de mon noyau d'amis. Elle était malade depuis longtemps et sa mort n'a surpris personne. Rendez-vous au funérarium pour une petite cérémonie civile organisée par la même association à laquelle nous nous étions adressés pour mon frère. Les gens ont trouvé très bien, et ça l'était sans doute effectivement.

Mais j'ai trop fréquenté ces dernières années pour ne pas être en overdose :  les lieux, le cérémonial aux paroles douces, trop douces, le "convoi" (en fait, chacun est allé à pied jusqu'au cimetière voisin) sous la pluie. Seule les larmes de sa petite-fille qu'elle a quasiment élevée m'ont touché. J'avais, autrement, l'impression que tout est banalisé, standardisé, formaté, que la mort est presque devenue un rite commercial.

Je pensais aux enterrements auxquels j'ai assisté dans mon enfance, avec prêtre, messe et vrai convoi. Ça avait une autre allure. Mais n'était-ce, finalement, pas la même chose, avec, souvent, juste un peu plus d'hypocrisie ? Je crois, en fait, que j'en ai soupé des paroles consolatrices et des fosses ouvertes.

dimanche 4 octobre 2015

samedi 3 octobre 2015

Trois lettres aussi (plus une)

J'ai appris cet été, dans un château de Touraine, que le clou était autrefois symbole de richesse : plus on cloutait sa porte (ou son coffre, je ne me souviens pas), plus on  était censé avoir de biens. D'où sans doute l'expression : ça ne vaut pas un clou. Mais le français n'étant pas à une contradiction près, on dit aussi : le clou du spectacle pour ce qu'il y a de mieux. Bizarre !
Je me suis amusé à chercher comment l'idée ne pas valoir grand chose s'exprimait chez quelques-uns de nos voisins : en Allemagne, on dirait, paraît-il,  "ne pas valoir une chanterelle"; en Espagne "ne pas valoir un poivron" ou encore "ne pas valoir le travail de le regarder" ; en Italie "ne pas valoir une figue sèche" ou "ne pas valoir un H" ;  en Sicile, "ne pas valoir un mégot" ; au Portugal "valoir autant qu'un zéro à gauche" ; en Roumanie, "ne pas valoir un oignon gelé". Un peu plus loin, les expressions sont tout aussi imagées : au Québec, "ne pas valoir une claque" ; et, le plus suggestif, en Colombie, "ne pas valoir un pet" !

En revenant en France, qui connaît encore les expressions "mettre au clou" et "traverser dans les clous" ? Allez, assez de pédanterie. Je m'en vais passer la soirée chez mes amis et je vais m'y boire un bon apéro. Clou, clou, clou...

vendredi 2 octobre 2015

Le chat

La fenêtre est ouverte. Profiter encore des dernières chaleurs. Le chat s'est mis au soleil sur le rebord extérieur, un chat gris, encore jeune. Et voilà qu'un pigeon vient perturber sa sieste, en se posant juste au-dessus de lui. Au diable la chaleur : la proie est trop tentante. Il la croit à porter de patte, le petit matou. Tout doucement, il se lève et s'appuie sur le volet, le cou tendu vers l'oiseau. L'autre s'épouille, à grands coups de bec sous les ailes, indifférent à ce qui se passe en-dessous.

Une fenêtre claque. Le chat détourne la tête, une seconde, juste une petite seconde avant de reprendre sa position de chasse. Le pigeon le regarde, narquois. Moi, fumant ma cigarette, je regarde les deux, une scène du monde des instincts dans ma cour d'immeuble. Le chat tente un bond. Le rebord est étroit, il ne peut faire davantage. Son pelage frémit devant tant d'insolence. Il ne renonce pas. Un deuxième bond et le volatile qui ne s'en émeut guère.

Bientôt, le pigeon s'envole, vers le sommet du toit. Le chat ne le voit plus mais le cherche encore, imprimé sur sa rétine. Quelques secondes encore, espérant son retour. Et puis, indifférent, saute dans la cuisine.

jeudi 1 octobre 2015

Hortografe (2)

A savourer  ! De quoi passer agréablement le temps dans un embouteillage !