vendredi 30 juin 2017

Voilà

C'est le dernier mot à la mode qui m'exaspère. On n'entend que ça à la radio, à la télé, que ce soit dans la bouche d'artistes, de sportifs ou de politiques. C'est moins laid que "et tout", davantage réservé aux jeunes, mais tout aussi agaçant.

En l'entendant, j'ai toujours l'impression d'être un débile mental à qui l'on évite une explication trop longue parce que, sans doute, il ne la comprendrait pas. Ou bien que celui qui parle considère l'interviewer comme un demeuré à la question stupide. Pourtant rien de tout cela, sans doute : plutôt le manque de vocabulaire de celui qui l'emploie, ou le vide abyssal de son esprit cachant derrière ce raccourci les clichés qu'il aurait pu étaler à la place. Voilà : c'est dit !

Les Chaussures italiennes

Je croyais que j'allais lire un polar. Je croyais retrouver l'inspecteur Wallender, croisé autrefois dans Les Chiens de Riga il me semble. J'avais faux sur toute la ligne. Ici, c'est un homme à la soixantaine bien entamé, vivant seul sur un petit îlot du nord qui, sans s'y attendre, retrouve une famille.

C'est un livre bouleversant, classique et loufoque en même temps, profondément émouvant, en particulier par l'analyse de la solitude, de l'approche de la vieillesse et des rapports de couple ou paternels. Pour tout dire, je me suis senti très proche de cet homme qui fuit la compagnie et la recherche à la fois, de ses grands défauts et de certaines de ses lâchetés. Je n'ai, après tout, que 4 ans de moins que l'auteur.
(Henning Mankell, Les Chaussures italiennes. Ed. du Seuil. Trad. de Anna Gibson.)

jeudi 29 juin 2017

C'est à vous

A vous, si cela vous dit, de mettre sous cette photo un titre, une phrase ou un petit texte qu'elle vous aurait inspiré. (Vous pouvez l'agrandir en cliquant dessus.)

mercredi 28 juin 2017

Triste nouvelle

C'est toujours par ces deux mots courts mais éloquents que commencent les mails que m'envoie parfois, de plus en plus souvent hélas, la secrétaire de direction de mon ancien établissement scolaire. Je sais alors qu'en ouvrant ce mail, je vais découvrir qu'un de mes anciens collègues, enseignants ou autres, est parti.

Je m'y attends, bien sûr, puisque, à l'époque où j'ai été embauché, j'étais parmi les plus jeunes, voire le plus jeune pendant un certain temps. Mais c'est chaque fois un pan qui s'écroule avec la perte de ces gens qui m'ont été proches, qui pour certains ont été des amis.

Aujourd'hui, il y a avait un de ces mails dans ma boîte. L'ancienne économe est morte avant-hier, à 102 ans. Bel âge pour mourir, sans doute, mais c'est une femme qui m'a beaucoup marqué. J'en parlais toujours avec le plus grand respect. Je connaissais son nom, je viens d'apprendre son prénom : Yvonne.

Avant d'être prof, j'avais été pion dans cet établissement. Je surveillais les immenses études du soir dans une salle tout en longueur. Je n'avais que quelques années de plus que les lycéens que je surveillais et des liens s'étaient noués rapidement.  Un soir, nous avions parlé des manifs qui, à l'époque, étaient plus que fréquentes (un peu après 68) et, à la suivante, j'avais aperçu quelques-uns de ces élèves dans les troupes qui défilaient. La semaine suivante, j'étais viré. Motif officiel : on n'avait plus besoin de moi.

Cette femme, Yvonne, douce et adorable, m'avait défendu bec et ongles et avait finalement obtenu que l'on me rembourse aussi mes frais de transport, ce que l'on me refusait sans son intervention. Je l'ai revue seulement une ou deux fois par la suite. J'en avais demandé des nouvelles, plusieurs fois. On m'avait simplement répondu qu'elle était à la retraite. Personne ne semblait plus se soucier d'elle, qui, pourtant, avait été un personnage clé de l'établissement. Je la croyais morte depuis longtemps, dans l'indifférence. Non : elle méritait bien, pour son humanité, de vivre aussi longtemps.

mardi 27 juin 2017

Vaches et pommiers

Pour l'instant, je m'évertue à préparer notre prochain séjour en Normandie. Pas toujours facile quand on ne connaît pas du tout la région et qu'en plus, il faut compulser deux guides verts. Mais, petit à petit, ça prend forme, sauf que, comme d'habitude, j'ai envie de tout voir et que je prévois des visites à la pelle. Ce sera à affiner sur place.

Dans ma liste : Falaise, Argentan, Haras du Pin, Sées, Caen, Bayeux, Coutances, Rouen, Jumièges, Honfleur, Le Havre, Etretat, Domfront, Mont Saint-Michel, Mortain, Les Andelys, Gisors, Giverny.
Encore une fois, beaucoup d'églises et d'abbayes, des châteaux et des musées. J'espère qu'entre tout cela, nous aurons le temps d'apprécier le paysage....

lundi 26 juin 2017

Mais qui chantait ça ?

J'aime les westerns et ai revu hier soir avec plaisir Alamo, de John Wayne (1960), western sans indiens mais avec des mexicains ! En écoutant le thème musical récurrent, je me suis creusé la tête un moment pour savoir qui chantait l'adaptation française de The green Leaves of Summer.  C'est le titre français qui m'est revenu d'abord, et puis j'ai trouvé ! A vous d'aller fouiller dans votre mémoire : titre et interprète(s).
Question subsidiaire : quel est le chanteur ivoirien qui a aussi interprété cette chanson ? Un indice (enfin, si on veut) : il est né en 1922 à Grand-Bassam en AOF (aujourd'hui Côte d'Ivoire) et mort à Antibes en 2011). Autre indice (je suis si bon !) : il a aussi chanté dans Thierry la Fronde.

Et on ne triche pas !


Berlin café

Si l'on vous dit Berlin, Istanbul, Damas, ça ne vous évoque pas forcément des choses très drôles, j'imagine. Si je rajoute 1943, ça ne s'égaie guère ! Et pourtant, ce livre est plutôt réjouissant malgré l'histoire qu'il raconte,  moitié Adieu à Berlin, d'Isherwood, (qui a donné le film Cabaret), moitié Journal d'Anne Franck.

A la fin des années 30, Daniel, un jeune juif séfarade de Damas s'installe à Berlin et, se faisant passer pour un catholique espagnol (tendance Franco), ouvre le Kaukasus, un cabaret où des filles orientales fascinent, par leurs danses du ventre, de hauts dignitaires nazis. Intercalés, d'autres chapitres présentent le journal  de Daniel, dans les années 43 à 45, alors qu'il se terre dans le grenier d'un immeuble en ruines pour échapper à la Gestapo, après avoir été entraîné malgré lui dans un réseau d'espionnage.

Malgré des passages terribles (mais racontés beaucoup plus légèrement que dans Les Bienveillantes), ce roman respire l'espoir et la joie de vivre, comme un grandiose pied de nez à l'horreur ambiante.
(Harold Nebenzal, Berlin café. Ed. Le Cherche Midi. Trad. de Gilles Morris-Dumoulin.)

dimanche 25 juin 2017

Arnaque

Racontée par notre amie du Jura, dont le voisin, bavard et prétentieux, est un homme que je supporte (nous supportons) mal. C'est lui qui, un jour, nous avait dit : "Je ne parle pas de vous mais d'hommes normaux."Il voulait sans doute parler de mâles comme lui qui se prennent pour des Don Juan dès qu'ils croisent une femme !

Ce charmant homophobe a dernièrement rencontré au bord de la route un couple de bulgares en panne d'essence. Il s'arrête et l'homme lui demande de bien vouloir le véhiculer, lui, sa femme et son jerrican,  jusqu'à la pompe la plus proche. Au moment de payer (une trentaine d'euros), l'homme lui avoue qu'il ne possède pas de carte bleue mais a seulement sur lui des billets bulgares. Le voisin paie et le couple lui remet une bonne liasse de billets, en disant qu'il y en avait pour beaucoup plus, mais que cela paierait sa gentillesse et la peine du dérangement.

Quand le prétentieux se rend à la banque pour changer ses billets, on lui tend deux euros !

Je sais que je ne suis pas un homme "normal" mais ça ne m'a pas empêché, à cette nouvelle, d'avoir une petite érection ! Qui c'est qui l'avait eu dans le c... ?

Trouvailles (les premières de l'été)

Jura. Nos deux Dupond(t) sont là aussi, arrivés depuis quelques jours et en pleine forme, apparemment. Et, dès l'apéro, c'est parti !

-Dupond(t) : ras le bol de ces anglais. Pourquoi la frontière pour les migrants se trouve-elle à Calais ? Avec le brexit, elle devrait se trouver à Bourges ! (Traduction : Douvres !).
(Et Charles Martel, lui, a arrêté les arabes à Moitié !)

- Dupond(t) : je viens d'avoir des amis au téléphone. Ils arrivent de Grèce où ils ont fait une croisière dans les îles. Merveilleux ! Leur préférée: Saturnin. (Traduction : Santorin !)
(T'as raison, mon canard ! )

Méprise

Frédéric devait passer hier matin me prendre en voiture devant chez moi. Il m'appelle pour me dire qu'il était presque arrivé. Je descends et je vois se garer devant ma porte une voiture sombre (vous connaissez ma passion pour les voitures et la connaissance que j'en ai !). "Tiens, me dis-je in petto, comment s'est-il habillé ? Je ne lui connais pas ce pantalon prune !" Emporté par mon élan, j'ouvre le coffre pour y déposer mon sac.

Et là, je vois sortir, côté conducteur, un jeune homme que je connais pas et qui n'a rien à voir avec Frédéric. Je ne sais pas lequel des deux était le plus interloqué, mais je pense que c'était moi ! Par chance, le jeune homme était de tempérament heureux et a accepté mes explications avec le sourire ! D'autant que, juste à ce moment-là, la "vraie" voiture de Frédéric arrivait ! Quand on vous dit qu'il faut se méfier des grosses chaleurs !

De l'air, de l'air !

Petite escapade hier dans le Jura, pour la journée. Enfin des températures respirables, et même quelques gouttes de pluie en soirée. Agréable séjour où nous avons pu prendre l'apéro et manger dehors (midi et soir).

Pour la Saint-Jean, sa fête, Jean-Claude nous avait promis une surprise, en lien avec la musique, avait-il suggéré mystérieusement sans préciser davantage. Nous pensions voir arriver un ami, mais en rapport avec la musique ? Et voilà ce que, après l'apéro, nous avons vu apparaître : Jean-Claude, grossièrement déguisé avec les moyens du bord et nous interprétant tout aussi grossièrement (mais est-ce que cela méritait mieux ?)  : "Il est où, le bonheur ?" de Christophe Maé !


J'espère être aussi dynamique à son âge !

vendredi 23 juin 2017

Vive la vie !

Non, non, la canicule ne m'a pas provoqué un accès irrépressible d'euphorie tardive !
 
Voilà ce qu'adolescent, je regardais à la télévision tous les soirs (de 66 à 70). J'étais fan de ce feuilleton (on ne parlait pas de "série" à cette époque). Je viens de revoir cet épisode : calme, gentil, lent, sans prise de tête ni violence. Je me demande comment un ado maintenant réagirait en voyant ces images. Moi, aujourd'hui, je trouve ça un peu mièvre et, finalement, assez mal joué, mais touchant.


jeudi 22 juin 2017

Larcin ?

J'avais envie de fleurs et pas envie du tout d'aller jusqu'au marché, par cette chaleur de four. Alors, je me suis rendu dans ma cour, côté jardinet, quand la nuit fut tombée et j'y ai coupé quelques boules d'hortensia. 


Et même pas honte de cette soustraction : l'hortensia en question, c'est moi, pour qu'il le mette en pleine terre,  qui l'ai donné il y a des années au jeune concierge de l'époque pour lui éviter (à l'hortensia) de dépérir comme les précédents dans un pot sur mon balcon. L'hortensia en question, c'est moi qui pendant longtemps l'ai taillé, soigné seul alors qu'il se couvrait de cochenilles. Maintenant c'est la brave dame du rez-de-chaussée qui s'en occupe.

Alors j'ai pris ma récompense... et une photo alors que la chaleur avait déjà raison de lui.

Canicule

Je rêve de fjords enneigés, de grandes balades en traîneau genre Docteur Jivago, de cascades abondantes descendant des glaciers, des lacs gelés du grand nord canadien, d'une vie de manchot sur la banquise des pôles, d'esclaves avec des palmes me procurant de l'air....

Bref ! J'ai chaud !!!!

mercredi 21 juin 2017

Et un peu de musique, ça vous dirait ? (190)

Trouvée sur la toile, cette vidéo de Viva la mamma à la Scala de Milan. Mais, tout chauvinisme bu, je préfère le spectacle d'hier soir ....


Dramma giocoso

Beaucoup plus giocoso que dramma le spectacle que j'ai vu hier soir à l'opéra de Lyon. Le titre : Viva la mamma, de Gaetano Donizetti. Sous-titre : Le Convenienze ed inconvenienze teatrali. Je n'en avais jamais entendu parler mais je ne regrette pas d'y être allé : trois heures de loufoqueries, de pitreries et de rires.

L'histoire :  un opéra, Romulus et Ersilia,  se répète dans un théâtre de Lodi. Il y a là le maestro, le poète, le compositeur, une diva, son mari, un ténor, un castrat, une seconda donna et surtout la mère de cette dernière, mamma Agata, qui vient tout perturber pour que l'on donne à sa fille un solo digne de sa "voix" et un duo avec la prima donna. La mamma va même se proposer pour remplacer le castrat.


Opéra sur l'opéra donc, mais plein de malice avec un méli-mélo de voix qui s'interchangent, en particulier pour le personnage de Mamma Agata, joué par un homme,  Laurent Naouri, excellent pitre qui réalise là une performance en passant du grave profond  à l'aigu ridicule avec une facilité étonnante. La prima donna, quant à elle, n'est autre que Patrizia Ciofi. Et, cerise sur le gâteau, la salle était climatisée !

Je suis rentré ensuite à pieds, en profitant d'un peu d'air sur les berges du Rhône. Ce qui ne m'a pas empêché d'arriver chez moi complètement .... humide !



mardi 20 juin 2017

C'est à vous

A vous, si cela vous dit, de mettre sous cette photo un titre, une phrase ou un petit texte qu'elle vous aurait inspiré. (Vous pouvez l'agrandir en cliquant dessus.)

lundi 19 juin 2017

Secret de famille ?

Visite au cousin germain de mon père, près de Saint-Étienne. Le doyen de la famille maintenant, portant bien ses 83 ans, son humour et son abondante crinière blanche, caractéristique des mâles de la famille. Plaisir pour moi de les voir, sa femme et lui qui était si près de mon père.

Eau fraîche et discussions à bâtons rompus autour de la grande table de la salle à manger. Et puis sa femme sort l'album photos de leur 80 ans (il faut bien en passer par là !), pour nous présenter leurs enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants dispersés un peu partout en France et dans le monde.

Et, au détour d'une phrase, la révélation. Mon grand-père, le frère du père de ce cousin, qui est mort écrasé par les tampons de deux wagons pendant la guerre, sous le couvre-feu il me semble, se serait suicidé en se plaçant volontairement entre ces deux wagons ! Son père lui a toujours dit que son frère était mort de cette façon.

C'est un pan de mon monde qui s'effondre. Sans laisser paraître mon désarroi, je pose des questions pour en savoir plus. Pourquoi se serait-il suicidé ? Pourquoi n'en ai-je jamais entendu parler avant ? Pourquoi, dans ma famille, n'a-t-on jamais évoqué ce suicide ? Ma grand-mère, sa femme, qui m'a tout raconté de sa propre vie, ne me l'a jamais dit . Mon père (2) qui s'est confié à moi juste avant de mourir ne m'en n'a pas parlé non plus (mais il était très jeune à la mort de son père et on a pu lui cacher la vérité (si vérité il y a) à lui aussi). Le cousin n'en sait pas plus (lui aussi était jeune à l'époque).

Cela fait bizarre d'apprendre quelque chose de nouveau sur sa famille alors que l'on n'est plus très jeune. Mais j'ai vite pris une décision : mon grand-père est mort comme on me l'a toujours dit avant. Et tant pis si ce n'est peut-être pas vrai !

Dans les veines ce fleuve d'argent

Que d'eau, que d'eau ! Après le Niagara, le Po. Un petit livre, vite lu, mais passionnant pour un amoureux de l'Italie comme moi. Un vieil homme se souvient un jour de la question que lui a posée  dans sa jeunesse l'un de ses amis. Il décide de retrouver sa trace afin de lui répondre et commence un périple tout au long du Po jusqu'au village où habite cet ami. Rencontres tout au long de l'eau, autant de prétextes pour raconter la vie des pauvres gens, des légendes ou histoires rattachées au fleuve. Comme un bonbon que l'on suce avant de s'endormir, mais qui laisse, à la fin, un petit goût amer. Quelle était la question ? Il faudra lire le roman !
(Dario Franseschino, Dans les veines ce fleuve d'argent. Ed. Gallimard/ L'Arpenteur. Trad. de Chantal Moiroud.)

samedi 17 juin 2017

Bientôt vingt ans...


Le monde à ma porte

- Apéro avec Frédéric au bar du portugais. On boit français (picon-bière et mauresque).
- Nos voisins de terrasse : des roumains (phrasé moitié slave moitié latin) mais italiens dans les gestes.
- Achat d'une pastèque chez l'épicier afghan. Il nous tutoie. A côté de sa caisse, un roman de Murakami. On parle de littérature japonaise sous les cerfs-volants de son magasin. Je lui conseille Ogawa.
- La boutique du tailleur malien est fermée.
- On rentre pour continuer l'apéro chez moi: les terrasses du restaurant russe et de l’himalayen sont bondées, comme celles de la pizzéria et du réunionnais.

Ça sentait le monde, hier soir, dans ma rue.

vendredi 16 juin 2017

Un petit tour et puis s'en vont, ou arrivent

S'en vont un 16 juin :
- le professeur Christian Cabrol (première transplantation cardiaque en France) (2017)
- Maurice Nadeau, éditeur (2013)
- Thierry Roland, journaliste sportif (2011)
- Elsa Triolet, écrivain (1969)
- Helmut Kohl, homme politique (2017)

Arrivent un 16 juin :
- Annie Cordy, chanteuse (1928)
- Jean d'Ormesson, écrivain (1925)
- Stan Laurel (1890)
- Joyce Carol Oates (1938)
- Albert Thomas, homme politique (1878-1931)

Un jour dans l'ouest

Ça m'a pris comme ça. Il faisait beau, envie de revoir les aqueducs romains de Chaponost. Il sont toujours là, entretenus tant bien que mal. Il y a même un parking maintenant, occupé par un car d'ados apparemment plus occupés à jouer au foot qu'à s'extasier devant ce travail de romains !






Petit tour dans le centre ville pour aller voir l'église que je n'ai jamais visitée. Rien de bien intéressant sauf quelques vitraux modernes dans une petite chapelle attenante et un étonnant Ange de l'Annonciation, sans la Vierge..


 


Puis direction Brindas où je n'ai jamais mis les pieds, petite ville tranquille et sans prétention qui a su préserver quelques vestiges de son passé.




Vaugneray ensuite où l'art religieux terriblement laid du XIX° a encore frappé. Heureusement que d'autres villages moins argentés n'ont pu détruire leurs églises romanes pour construire ces horreurs !



Enfin, dernière étape : Courzieux , célèbre pour son parc animalier et où, dans ma jeunesse folle, nous avions, avec des amis, remporté une coupe pour notre performance en course à pieds (renseignement pris, c'était comme l’École des Fans : tout le monde gagnait sa coupe, juste pour avoir participé !). C'est sans doute le site de mon périple que j'ai préféré. Le vieux centre ville est souvent dans un état lamentable et aurait sérieusement besoin d'être restauré, mais je préfère ça aux lotissements de villas individuelles qui pullulent dans l'ouest lyonnais !










jeudi 15 juin 2017

Et un peu de musique, ça vous dirait ? (189)


Les Chutes

Joyce Carol Oates, je connaissais ce nom. Rien de plus. Pour moi, qui suis monomaniaque, il n'y avait qu'un seul écrivain contemporain : John Irving. Et puis, j'ai essayé. C'est fou comme Emmaüs m'aura fait découvrir des romans que, sans ça, je n'aurais jamais lus.

J'ai lu Les Chutes, comme en apnée, un état hallucinatoire, en accord avec ce qui est écrit, cette histoire d'une famille américaine au bord des chutes du Niagara, évocation noire d'un lieu que des milliers de touristes voient tout autrement. Roman noir, répétitif, sans réelle chronologie où l'on se perd sans se perdre, que l'on a envie d'abandonner et que l'on n'abandonne pas parce que, quelque part, c'est une part de nous qui s'y trouve, celle que l'on fuit souvent et que l'on retrouve toujours, alors que l'on ne s'y attend plus.
(Joyce Carol Oates, Les Chutes. Ed. Philippe Rey. Trad. de Claude Seban.)

mercredi 14 juin 2017

C'est à vous

A vous, si cela vous dit, de mettre sous cette photo un titre, une phrase ou un petit texte qu'elle vous aurait inspiré. (Vous pouvez l'agrandir en cliquant dessus.)

Journée : nuit

Retarder. Retarder. Jusqu'à n'en plus pouvoir. Des ombres affairées passent derrière les vitres. Ce sont des vies rangées, des vies métronomiques. La fin de la partie, un tour inachevé. Et puis le noir ensuite, sauf une ou deux trouées. Même la rue s'endort, voitures solitaires. Finir par s'allonger, comme on va à la tombe. Et la trouver bien douce. Pas le choix des images qui ont hanté les nuits. La frêle fleur alpestre,  en danger de mourir. La mort du pachyderme, le cri libérateur. La mare où s'embourbait ma plus petite sœur. Le plafond qui descend, pareil à un pendule. L'église  Saint-Trophime, le soleil dans les rues et le silence de l'autre qui vient de disparaître. La neige de charbon au sommet d'une pente. Ma mère me tient la main mais où donc allons-nous ? L'impression que quelqu'un est là, au bord du lit. La main sur la lumière mais il n'y a personne. Les mirages de la fièvre, autrefois, dans la chambre, qui créait tous les monstres de la tapisserie. Un moustique est passé et puis j'ai replongé. Parfois dans la même eau. Souvent sous d'autres cieux. Visages des défunts qui nous sourient de loin. Es-tu là ? J'y étais mais tu ne peux m'étreindre. Terreur de le pouvoir : restez où vous dormez, et laissez-moi dormir. La tonnelle de roses au jardin de ma mère. Les guêpes affolées au sucre de la prune. Le professeur sévère mais qui vous complimente. Je le connais déjà avant de le connaître : je l'ai vu dans un songe, perché sur son estrade, un Jupiter tonnant, le sourire d’Éros. Les projets d'avenir, qui s'évanouiront. Les idées de romans que l'on oubliera vite. Les roues de la voiture d'un ami trop pressé, que l'on a vu tomber et que l'on a cru mort. Le moustique repasse et l'on reprend le livre. Mais que lit-on en fait qui n'est pas son histoire. Les nuits sont des annales qui bégaient dans le noir.

mardi 13 juin 2017

Entendre autrement



Tout à l'heure, après la sieste, j'ai mis la radio et suis tombé par hasard sur ce morceau de musique, l'andante du Concerto pour deux mandolines de Vivaldi. Musique rabâchée, entendue des centaines de fois, à laquelle on ne fait plus attention.

Mais tout à l'heure, j'ai eu l'impression de découvrir le morceau, comme si je ne l'avais jamais écouté. Les notes étaient les mêmes mais je les entendais comme différemment. Plus la mélodie surconnue, mais quelque chose de frais et, pour moi, pour la première fois, d'un peu triste.

lundi 12 juin 2017

Journée : soir

Entre chien et loup. Entre rien et tout. Autrefois l'heure des rencontres furtives, pour me rassurer sur la vie. Jusqu'à la nuit amie. La mort oppressante ne m'aurait pas. Sacrifier au plaisir pour oublier les ombres. S'alléger du soleil, entrer dans la pénombre. Sans faire de vagues. Cueillir le premier souffle et s'en oindre la peau. Après, accepter que le jour meurt, que l'on va ponctuer d'un râle libérateur. La feuille est plus bruissante, le gravier plus crissant. Le hâle se répand sur les visages vus. Silhouettes éphémères et pressées d'en finir. Frères humains du soir, d'un soir sans avenir. Tendresse d'un sourire avant l'oubli total. Comment s'appelait-il ? On ne l'a jamais su. Qu'importe le prénom, il reste le sourire. Souvenir d'un sourire. Ou des yeux sans visage. Ou d'un parfum furtif qu'on emporte avec soi. Ou d'une main si fine, ou calleuse ou trop brusque. Si je passais la nuit auprès de ces bosquets ? Sue le banc, je verrais planer les libellules, s'activer les fourmis, se dissoudre les chants, s'éteindre la clarté. Le monde minuscule qui reprendrait ses droits. Mais il faut bien rentrer. Oublier l'éphémère. Faire comme si le reste ne l'était pas.

dimanche 11 juin 2017

Quans vous en avez assez, vous me le dites...

(Mais pas sûr que ça change grand chose !)


samedi 10 juin 2017

Journée : après-midi

Pas de vin à midi. Déjeuner léger. Pourtant l'esprit s'alourdit. Prendre bien sa place sur le couvre-lit de velours et tendre la main vers le livre. Quelques pages avant le sommeil. Le demi-songe, où l'on est encore dans les phrases. Des mots que l'on prolonge sans savoir que ce sont les siens maintenant. Quelques bruits effleurent, affleurent. Un cri d'enfant, de joie. Un oiseau perché sur la rambarde du balcon, à peine à un mètre du lit. Il me regarde peut-être, le livre à l'envers le long de ma hanche. Ai-je la bouche ouverte ? Je ne le saurai pas. Lui le sait mais ne le dira pas. Une rumeur indistincte, un avion lointain ou la radio en sourdine. Les bruits entrent dans la somnolence, la font dériver, n'importe où. On est là et on n'y est pas. Liste des choses à faire encore, qui paraît infranchissable. La fenêtre apparaît. Le soleil. Une autre s'est ouverte en face. Encore un moment, en bougeant légèrement le bras. L'à-côté est encore frais. Le livre n'est pas tombé. Parfois si, mais sans bruit. Profiter du moment. Peut-être, après, reprendre le livre. Ou boire de l'eau fraîche, toujours dans le même verre. La liste s'est dégonflée. Vieux fou ! On a le temps. Un reste de brume, entre le verre et soi, que l'eau emporte ou une autre cigarette. Qui donne envie de boire encore. Sans qu'on l'ait décidé, on se lève de la chaise. Le corps est raisonnable. Le reste n'est que quotidien : on entame la liste. Futur terreau pour d'autres rêves, malgré les phrases, malgré les bruits. Tout n'est qu'un. Ou autre.

Ah ! Tu veux du végétal !

Les hostilités pivoinesques sont rouvertes !

vendredi 9 juin 2017

Journée : matin

Lever. Gris. Il pleuvra sans doute. Ou peut-être. Le temps change ici. Vite. Comme à la montagne. Ou à la mer. Les derniers pressés filent vers leur travail. Café d'abord et cigarette ensuite. Ou en même temps. Arroser les plantes. Même s'il pleuvra. Il faut qu'il pleuve oblique pour les mouiller. Depuis combien d'année as-tu ces géraniums ? Vaisselle de la veille au soir, plus le bol. Égoutter l'égouttoir, à cause du calcaire. Sur le balcon, deuxième cigarette. Assis sur les talons. Dix-sept vélos dans la cour. Quelques fenêtres ouvertes d'où parfois des femmes secouent des draps. Odeur des chambres au lever, intime, profonde. Le lit à faire, vite, mal. Pas loin  d'ici, on dit le baptiser. Ça m'avait plu la première fois que j'avais entendu ça. Le recouvrir de la couverture, en lissant quelques plis. Le livre sur la table de nuit. Marque-page qui dépasse à la page du sommeil. La douche, très chaude, avec une éponge. La bonne idée de porter la barbe. Ne plus avoir à se raser, ou rarement. Avec la vieille tondeuse. Envie de caresser le blaireau de ton père. Uniquement décoratif maintenant. Liste des courses. Sourire à la caissière. J'ai oublié les œufs. Du pain, acheté dans la petite boutique. Qui craque sous ma main. Couvert de farine. Il y en aura sur la table, tout à l'heure. Ouvrir le téléphone aussi : on te reproche de n'être jamais joignable. Mais qui cherche à te joindre ? Des publicités sur le fixe. Tu te forces à être poli. L'ordinateur présente quelques messages. Des publicités encore ou des lieux de culture. Rarement des proches. Ils n'appellent pas non plus. Le repas à la cuisine, face aux géraniums. La cour sent la bonne cuisine. Parfois un peu de musique. Autrefois un violoncelliste qui répétait. Il a déménagé. Sa rengaine te manque. Pendant le café, le couple de pigeons sur le toit du hangar. Ils s'aiment, ou voudraient bien. Le ciel a bleui. Il ne pleuvra pas.

jeudi 8 juin 2017

Nos amis les bêtes

Pour faire plaisir à Cornus (attention : cette phrase n'a rien à voir avec le titre !)

A la plaine africaine du parc de la Tête d'or. Sourire émerveillé des enfants (et même de certains grands) et, pour ma part, une gêne certaine à voir tourner en rond ces animaux dans leur cage, même dorée.








 

De profil, cette fois-ci !






Et puis voici Lulu, le gibbon femelle, ma préférée et une vétérane puisqu'elle est arrivée au parc en 1961. Si c'est son année de naissance, elle a maintenant 56 ans, ce qui semble être un record ! Elle reste tranquillement assise, sans jamais regarder ceux qui passent de l'autre côté de la vitre, totalement philosophe et sans doute viscéralement triste.