samedi 10 juin 2017
Journée : après-midi
Pas de vin à midi. Déjeuner léger. Pourtant l'esprit s'alourdit. Prendre bien sa place sur le couvre-lit de velours et tendre la main vers le livre. Quelques pages avant le sommeil. Le demi-songe, où l'on est encore dans les phrases. Des mots que l'on prolonge sans savoir que ce sont les siens maintenant. Quelques bruits effleurent, affleurent. Un cri d'enfant, de joie. Un oiseau perché sur la rambarde du balcon, à peine à un mètre du lit. Il me regarde peut-être, le livre à l'envers le long de ma hanche. Ai-je la bouche ouverte ? Je ne le saurai pas. Lui le sait mais ne le dira pas. Une rumeur indistincte, un avion lointain ou la radio en sourdine. Les bruits entrent dans la somnolence, la font dériver, n'importe où. On est là et on n'y est pas. Liste des choses à faire encore, qui paraît infranchissable. La fenêtre apparaît. Le soleil. Une autre s'est ouverte en face. Encore un moment, en bougeant légèrement le bras. L'à-côté est encore frais. Le livre n'est pas tombé. Parfois si, mais sans bruit. Profiter du moment. Peut-être, après, reprendre le livre. Ou boire de l'eau fraîche, toujours dans le même verre. La liste s'est dégonflée. Vieux fou ! On a le temps. Un reste de brume, entre le verre et soi, que l'eau emporte ou une autre cigarette. Qui donne envie de boire encore. Sans qu'on l'ait décidé, on se lève de la chaise. Le corps est raisonnable. Le reste n'est que quotidien : on entame la liste. Futur terreau pour d'autres rêves, malgré les phrases, malgré les bruits. Tout n'est qu'un. Ou autre.
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9 commentaires:
Là, le style est un peu différent. Les phrases sont un peu plus longues dans l'ensemble.
Cornus : c'est parce que l'après-midi s'étire pour moi par rapport au matin, relativement court.
Pas seulement une question de taille... les émotions pointent sous l'inventaire !
Je préfère celui-là, le vocabulaire permet mieux l'évocation mais j'ai encore du mal, on dirait un ensemble de statut twitter.
Jérôme : c'est vrai qu le matin ne procure que rarement des émotions.
Nicolas : si tu me parles twitter, tu vas me vexer ! :-)
Je ne suis pas tellement d'accord avec le fait que "le matin ne procure que rarement des émotions". C'est sans doute vrai pour toi, mais absolument pas pour moi, surtout quand je suis à la campagne à la belle saison. Personnellement, c'est le soleil de plomb en milieu de journée qui est la moins propice en général.
C'est pas vexant du tout, à part la concision twitter c'est comme les blogs : la qualité dépend de celui qui le tient.
J'attends le texte du soir, et celui de la nuit si ça dépasse la trilogie.
Attention, à ces heures là, il y a peut-être trop d'émotions !! :-)
Cornus : tu as raison, j'ai oublié de taper le ME de ne me procure....
Nicolas : ça va sans doute venir ...
Jérôme : indiscret avec ça ! :-)
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