samedi 31 décembre 2016

Présent

Un peu d'étymologie pour finir l'année : le mot "présent". Son origine est assez paradoxale puisque le mot vient du "praeesse": être devant, être à la tête de. Or être devant, c'est aussi bien être là, devant quelqu'un, qu'être devant dans le temps, c'est à dire, selon le sens que l'on prend, être avant ou être après. Ainsi, dès son origine, le mot semble échapper à la durée puisque le présent d'aujourd'hui est aussi le futur d'hier et le passé de demain.

Alors, surtout, par la présente, je voulais vous souhaiter de nombreux présents pour ce soir ou, faute de mieux, de rester présentables en fin de soirée !

Saint Sylvestre

Si ça peut vous intéresser...


La voix et les mots de la météo

Pour cause d'économies budgétaires, France-Inter n'émettra plus sur grandes ondes. Jusque-là, ça ne me dérange pas beaucoup. Ce qui me gêne beaucoup plus, c'est la disparition de la météo marine. Eh oui, Plume, même certains "terriens" s'y intéressent. Certes pas pour les mêmes raisons que vous, les "côtiers". Personnellement, vu mon contentieux avec la mer, je n'aurais jamais dû m'y attacher.

Deux choses pourtant m'y ont conduit: d'abord la voix de Marie-Pierre Planchon, une des plus belles voix de France-Inter, qui, comme quelques autres (Gérard Sire, Kathleen Evin, ...), m'a toujours fait rêver. Et puis tous ces mots auxquels je ne comprenais pas grand chose et auxquels j'inventais un sens, une histoire : Viking (et je voyais les drakkars  aborder les côtes normandes), Dogger (un monstre marin proche parent de la chienne Scylla du détroit de Messine), Fischer (un marin de conte, pauvre et famélique), German (encore des hordes), Ligure (là, je voyais déjà mieux), Cabrera (un roc où s'accrochaient des chèvres), Iroise (une couleur diaprée, un reflet, un miroitement),  Antifer (la princesse égyptienne), et Cantabrico (soleil et fruits bien mûrs), etc... J'étais bien loin de la mer et des préoccupations des pêcheurs, plus prêt du plaisir des messes en latin de mon enfance.

vendredi 30 décembre 2016

Le vert paradis....

Et pour bien vous montrer que je suis en train de retomber en enfance .....


L'instant Kitch

La télé, au moment des fêtes, a coutume de rediffuser des films improbables que je ne regard guère. Pourtant, ces jours-ci, je me suis laissé aller deux fois. Un soir pour La Chute de l'empire romain, de Anthony Mann (1964), un autre soir pour Notre-Dame de Paris de Jean Delannoy (1956).

Pourquoi ? Le premier à cause de la pléiade d'acteurs à son générique (Sophia Loren, Stephen Boyd, Alec Guinness, James Mason, Christopher Plummer, Anthony Quayle, John Ireland, Omar Sharif, Mel Ferrer) et pour le sujet, même si le réalisateur a pris beaucoup de libertés avec la vérité historique. Le second aussi pour les acteurs(Gina Lollobrigida, Anthony Quinn, Alain Cuny, Robert Hirsch, Philippe Clay, Jean Tissier, Valentine Tessier, Marianne Oswald, Piéral, Dominique Davray, Madeleine Barbulée, Daniel Emilfork, Michel Etcheverry, Boris Vian, Germaine Delbat) et parce qu'il m'avait séduit quand j'étais enfant, avant de lire le roman de Victor Hugo.

Que m'en reste-t-il ? Actions, batailles, péripéties pour l'un, humour, décor en carton pâte et atmosphère beaucoup plus légère que dans le roman pour l'autre. Eh bien, j'ai aimé, je ne me suis pas endormi sur mon canapé. Et le côté "bon enfant" de ces films désuets me plaît davantage que beaucoup de films actuels. Pour moi, ce fut un peu comme relire un Jules Verne.

jeudi 29 décembre 2016

Ca n'arrête pas !

Depuis quelques jours, il suffit de brancher la télé ou la radio pour apprendre que l'hécatombe artistique de 2016 continue.

Ainsi, en quelques jours, s'en sont allés le chanteur George Michael (Wham), le compositeur Pierre Barouh (Chabadabada, de Un Homme et une femme), l'écrivain Michel Déon (dont j'ai prévu de terminer ses Pages grecques), l'actrice Carrie Fisher (Princesse Leïla, de Star Wars, que je ne connaissais pas), l'actrice Debbie Reynolds (sa mère) et Jean-Christophe Victor (fils de l'explorateur Paul-Emile Victor et concepteur de l'émission passionnante Le Dessous des cartes à laquelle Plume rend un hommage bien mérité). Allez, Good Morning.


Le bonheur

C'est étrange comme tout le monde en parle alors que peu de gens, dans la rue, en affichent les traces sur leur visage. Étrange aussi comme tous les hommes politiques nous le promettent (pour demain) en prenant ce que l'on appelle des "mines de circonstances". Bref, le bonheur, c'est comme l'Arlésienne, on en parle beaucoup mais on ne le voit jamais !

C'est fou ce qu'on trouve de chansons sur ce thème en se baladant sur internet. Alors voilà, chaque semaine, vous aurez droit à deux d'entre elles, une que j'aime et une ... moins. Vous n'aurez pas de mal à les classer dans l'une ou l'autre des catégories. Allez, soyez heureux !
 



mercredi 28 décembre 2016

Au revoir là-haut

Je m'étais dit : un prix Goncourt, bof. Je m'étais dit : un roman sur la guerre de 14, bof. Je m'étais dit, je m'étais dit,... et puis 1 euro chez Emmaüs et quelques commentaires louangeurs d'amis plus tard, je l'ai lu. Non, je l'ai dévoré.

Une véritable jubilation. Une "intrigue" très bien ficelée et pleine de surprises, un angle de vue totalement inédit sur la boucherie de la première guerre mondiale, un humour absolu pour exposer cette histoire d'escroquerie aux bons sentiments et un cynisme époustouflant. A moi qui ai horreur des commémorations compassées devant les monuments aux morts, cela ne pouvait que plaire !
( Pierre Lemaître, Au revoir là-haut. Ed. Albin Michel.)

Biche, ô ma biche

Bon d'accord, ce n'était pas une actrice qui pouvait tout jouer. Bon d'accord, elle a servi de faire valoir à De Funès. Bon d'accord, pas de film inoubliable à son actif. Mais, à son niveau, c'était une sorte d’icône aimée du public. Et moi, comme beaucoup, elle me faisait rire.


lundi 26 décembre 2016

Premier round

Dans le combat hivernal de mon estomac contre les désagréments après agapes trop appuyées, premier round remporté !

Samedi soir, chez moi. A six, et tous présents. Et tous en forme, les sourds pas trop sourds, les bavards pas trop bavards. Même ceux qui ont coutume de parler (trop) fort (qui sont souvent les mêmes que ceux cités précédemment) l'avaient mis un peu en sourdine. On a même connu un Dupond(t) ( l'autre n'était pas là, sinon...) sans Duponnades. Pendant toute une soirée ! C'est un exploit.

Dimanche midi, avec ma sœur, on finit les restes. Et le soir, c'est reparti, chez Jean-Claude. A neuf, cette fois-ci. Et les sourds étaient redevenus sourds, les bavards récupéraient leur retard. Et pour se faite entendre, tout le monde devait parler fort ! Et toujours pas de Duponnades, ou alors elles m'ont échappé parce j'ai parfois fermé les écoutilles (réflexe de sauvegarde dans ces cas-là). Mais belle soirée tout de même, avec mes premières huîtres de l'année, et pour ça, je suis capable de tous les sacrifices.

Et ce matin (enfin, toute fin du matin), en pleine forme : ni aigreurs, ni maux de tête, ni jambes en coton. Je crois que j'ai trouvé la solution : ni champagne, ni vin blanc. Ou alors, je rajeunis (mais ça, personne ne me l'a dit ! Les goujats !)

samedi 24 décembre 2016

Les cheminées et les souliers, c'est ringard !

Bonne soirée tout de même !


vendredi 23 décembre 2016

Des yeux



Michèle Morgan, qui termine ce générique du Cinéma de minuit, n'était pas à la seule à avoir de beaux yeux. D'ailleurs tous les yeux ne sont-ils pas beaux lorsqu'ils vous regardent ainsi, bien en face ? Hélas, je n'ai jamais eu la chance de les croiser lorsqu'à Paris, je logeais chez un ami face à son appartement de l'hôtel Lambert, tout au bout de l'île Saint-Louis

Sur le banc

Je rentrais de chez le kiné, heureux de la chaleur et du massage qui avaient fait disparaître ma douleur au haut de l'épaule droite. Il était là, assis sur un banc de l'avenue de Saxe, pas très loin du grand magasin d'alimentation mais pas juste devant comme le font la plupart des mendiants. Gros, débonnaire, un grand sac plastique à côté de lui, semblant ne contenir que d'autres sacs plastique. Il m'a souri et m'a demandé "une petite pièce". Je n'en avais pas mais je fumais et il m'a demandé une cigarette.

Et nous nous sommes mis à bavarder. Il m'a dit sa dépendance au tabac. Pour un de ses amis, c'était l'alcool mais pas lui. Il était propre, habillé chaudement, peut-être au début de sa vie dans la rue. Avant, il travaillait à transporter jusqu'aux trains tout ce qui peut s'y vendre : sandwiches, boissons, confiseries ...

A un moment, une femme élégante du quartier est venue s'asseoir à côté de lui. Il lui a dit bonjour, sans rien lui demander. Elle lui a répondu, a fouillé un instant dans son sac à main puis est repartie en le saluant à nouveau. En les voyant côte à côte, j'ai bêtement pensé : c'est Noël. Il m'a montré ce qu'il fumait habituellement, son tabac prise dans une petite boîte métallique, moins chère que les paquets de cigarettes.

En reprenant mon chemin, je me suis retourné : il était toujours sur le banc, retournant les petits sacs plastique dans le grand sac plastique. J'ai aussi pensé à Plume.

jeudi 22 décembre 2016

Le bonheur

C'est étrange comme tout le monde en parle alors que peu de gens, dans la rue, en affichent les traces sur leur visage. Étrange aussi comme tous les hommes politiques nous le promettent (pour demain) en prenant ce que l'on appelle des "mines de circonstances". Bref, le bonheur, c'est comme l'Arlésienne, on en parle beaucoup mais on ne le voit jamais !

C'est fou ce qu'on trouve de chansons sur ce thème en se baladant sur internet. Alors voilà, chaque semaine, vous aurez droit à deux d'entre elles, une que j'aime et une ... moins. Vous n'aurez pas de mal à les classer dans l'une ou l'autre des catégories. Allez, soyez heureux !




mercredi 21 décembre 2016

Solstice

Allez, je vais encore jouer  mon petit Alain Rey ! Aujourd'hui, c'est le solstice d'hiver, c'est à dire le jour le plus court de l'année. En général, il se situe toujours entre le 21 et 22 décembre (celui d'été entre le 21 et 22 juin) dans l'hémisphère nord.

Mais d'où vient le mot solstice ? Quelle en est l'étymologie ? Personne ne sera surpris si je dis que cela vient du latin solstitium, formé de deux mots : sol, le soleil et status (de stare : s'arrêter). D'ailleurs, en grec moderne, le mot se dit "iliostasio", également arrêt du soleil.

Et j'ajoute une petite information complémentaire et croustillante : les créateurs de l'association "Global orgasm for peace" ont décidé de faire de ce jour la journée mondiale de l'orgasme ! Selon eux, faire l'amour pendant cette longue nuit favorise la paix dans l'humanité car "les pensées positives liées à l'acte sexuel peuvent modifier le champ d'énergie de la Terre et réduire en conséquence les niveaux dangereux d'agression et de violence actuelle". Il faudra demander aux berlinois ce qu'ils en pensent ! Quoi qu'il en soit, je vous souhaite une très très bonne nuit !

mardi 20 décembre 2016

En salle d'attente

Cet après-midi, c'était pour moi la visite annuelle chez l'urologue. Passage obligé par la salle d'attente (il n'est jamais à l'heure), un lieu que je redoute pour la chaleur qui y règne et pour, parfois, les gens qui s'y trouvent. Pour passer le temps, j'avais emporté avec moi le roman que je suis en train de lire mais, dans ces moments-là, plutôt que de me plonger dans une lecture attentive, je préfère observer ceux qui m'entourent, tous d'un certain âge.

Une femme seule avait l'air sympathique. Elle n'avait pas pris de revue sur la table basse et se tenait bien droite et digne. Elle a souri en me voyant sortir mon livre, un sourire complice, et s'est légèrement penchée pour en voir le titre. Peut-être l'avait-elle lu.

A côté d'elle, un couple : elle plongée dans des mots croisés, visiblement pour échapper à son mari, une sorte de vieux coq qui manifestait une haute conscience de sa valeur supposée et s'est pavané lorsque le médecin a appelé son nom.

Dans un coin, un homme qui ressemblait à un rat maigre et faisait oublier la laideur de son visage par le rouge agressif de ses baskets. Une femme noire qui faisait tout pour passer inaperçue. Puis il en est arrivé d'autres, tous des hommes, traversant la salle comme si elle était vide ou que les autres étaient invisibles. La plupart, une fois assis, ont plongés sur leur téléphone portable.

De tous, seuls la femme sympathique, la femme noire et le rat ont répondu à mon bonjour. Ceux qui sont entrés après ne devaient pas connaître le mot. Finalement, je n'ai attendu qu'un quart d'heure.

T'avais d'beaux yeux, tu sais !

Cette réplique célébrissime de Gabin dans Quai des brumes, il faut la mettre au passé. Michèle Morgan vient de mourir aujourd'hui, à 96 ans. Dans ma famille, comme dans beaucoup d'autres, on la vénérait, vraiment. C'est probablement une des plus grandes actrices françaises, une des plus "culte" en tous cas.

De tous les films que j'ai vus avec elle, il m'en reste quelques-uns, pas forcément les plus connus, qui ont marqué ma mémoire. Remorques, de Grémillon ; La Symphonie pastorale, de Delannoy ; Fabiola, de Blasetti ; Les Orgueilleux, de Allégret (malgré Gérard Philipe), Le Miroir à deux faces, de Cayatte . Et surtout, Fortunat, de Joffé (avec un Bourvil bouleversant) et celui que je n'ai vu qu'une fois et que la télévision ne repasse jamais : La Loi du nord, de Feyder, avec Charles Vanel et Pierre Richard-Willm. Des films parfois mélo, mais pourquoi pas.

L'année 2016 avait commencé avec une série de décès de célébrités. Elle se termine de même.


La Cité des jarres

Les polars nordiques sont très à la mode en ce moment, mais je ne le savais pas lorsque j'ai lu mon premier Indridason. Je dois en être au troisième ou quatrième et j'aime toujours autant. Parce que j'aime les personnages récurrents qui me rappellent l'époque où je me délectais de Mac Bain et de son 87° district. Parce que j'aime son personnage d'inspecteur, Erlandur, qui se trimbale avec des problèmes de famille carabinés. Et parce que j'aime aussi ses intrigues où l'on n'a pas l'impression de relire la même histoire pour la vingtième fois.

Là, toujours Reykjavik, toujours sa fille Eva Lind, qui traîne son mal-être dans la drogue, et une sombre histoire de génétique. J'aime beaucoup, vous dis-je !
( Arnaldur Indridason, La Cité des jarres. Ed. Métailié. Trad. de Eric Boury.)

lundi 19 décembre 2016

Merci

Un tout petit mot que l'on emploie tous les jours, sans même y penser la plupart du temps. Un mot que l'on entendra probablement souvent en cette période de cadeaux (même si, parfois, on pense : "Mais qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire de ce truc ?").

Merci vient du latin bien sûr : merces, qui signifiait salaire ou récompense. Plus tard, par glissement, il signifiera grâce, pitié (accorder sa grâce, c'est, par exemple récompenser quelqu'un de s'être bien battu) et s'écrira d'abord mercit (IX° siècle). D'où les expressions "demander, crier merci", "être sans merci" et "une lutte sans merci". D'abord féminin (être à la merci de quelqu'un), il deviendra masculin.

Au XII° siècle, le mot peut signifier parole de remerciement ("granz mercis") et c'est dans ce sens qu'il est employé aujourd'hui. Mais plusieurs bizarreries : c'est un mot qui n'a pas de pluriel (même si l'on peut dire "mille merci"), il peut aussi bien marquer une acceptation qu'un refus, une grande joie qu'une tout aussi grande indignation (merci bien, selon le ton employé).  Et pourquoi remercie-t-on alors que l'on n'a pas "mercié" une première fois ?

Un air que j'entendais, tout petit.



Pas vraiment ma génération, mais je connaissais par mes parents. Léo Marjane (pour ceux qui l'ignorent, c'est une femme) vient de mourir à 104 ans.Je la croyais disparue depuis longtemps.

Neuf mariages et un enterrement



Bon, il nous reste Kirk Douglas et Olivia de Haviland....

samedi 17 décembre 2016

Et un peu de musique, ça vous dirait ? (171)


Momentini

- Pollution sur Lyon. Le matin, ciel bas, du gris, mais du gris sale qui se dépose sur les voitures. On hésiterait presque à aérer la chambre tant, parfois, ça pue dehors. L'après-midi, soleil en général mais pas de vent. Et pas de pluie depuis longtemps.

- Entendu à la radio un parisien qui partait en vacances, tout heureux de quitter les miasmes de la capitale. En voilà un qui n'a pas vu le ciel au-dessus de la vallée de Chamonix !

- Troisième collage de mon appareil dentaire. J'ai dit à ma dentiste que j'allais invoquer Sainte Rita, patronne des causes désespérées. Elle m'a fait le plaisir d'éclater de rire. Ce qui ne doit pas lui arriver souvent !

- Fantaisie télévisuelle : ils passent pour la xième fois la série des Sissi ! Comment peut-on encore regarder ça ! Niaiseries et couleurs acidulées. Je zappe très vite !

- En revanche, documentaire très intéressant sur Clémenceau . Mais quel sale bonhomme, au final. Grâce à lui, la première guerre mondiale a duré un an de plus.

vendredi 16 décembre 2016

Objets inanimés, avez-vous donc une âme emmerderesse ?

Les Romantiques étaient, paraît-il, (ou faisaient semblant d'être) en communion avec la nature. Mais le monde a bien changé depuis, et, aujourd'hui, nous sommes souvent en guerre avec les objets quotidiens. Pas un jour sans que quelque chose vous énerve, alors que, théoriquement, c'est censé vous simplifier la vie.

Certains objets le font par surprise, alors que jusque là, ils avaient été parfaitement obéissants et avaient rempli correctement ce pour quoi ils sont faits. Par exemple les clés, que l'on met toujours au même endroit et qui, un beau jour, alors que l'on est pressé, se sont cachées on ne sait où. Ou encore un stylo que l'on a abandonné sur son bureau pour répondre à un coup de fil et qui, au retour, n'est plus là, en a profité pour se cacher sous un paquet de copies ou un prospectus.

Pour d'autres, on s'y attend. On dirait qu'ils n'ont été inventés que pour vous pourrir la vie. Moi, par exemple, j'appréhende toujours lorsque je dois ouvrir une boîte de sardines : je suis sûr que l'huile, malgré toutes les précautions prises, me coulera sur les doigts. Ou bien le bouchon plastique de la bouteille d'eau pétillante qui refuse de se revisser correctement. Ou celui, de sécurité, des produits dangereux sur lequel il faut appuyer tout en tournant, et qui fait de la résistance pendant dix minutes avant de se décider à obtempérer.

Mais la médaille d'or revient, pour moi, à ces deux derniers : d'abord les produits avec l'indication : "ouverture facile", dont la languette, si elle existe, se casse dès qu'on tire dessus et qui vous oblige à aller chercher un couteau ou des ciseaux. Et surtout, surtout, le roi des rois des emmerdeurs, le film plastique, dont on ne retrouve plus le bout, qui se découpe de travers et en profite pour se mettre en boule et se coller si bien qu'il n'y a plus qu'à jeter le résultat. A l'époque de la haute technologie, les ingénieurs ne sont pas foutus de trouver autre chose ?

Et vous, vous en avez aussi des choses qui vous hérissent le poil ?

mercredi 14 décembre 2016

Matin à Ecully

En entrant, le cercueil m'a paru petit. Elle avait dû beaucoup maigrir depuis la dernière fois où je l'ai vue, alors qu'elle quittait, à regret, le collège pour s'exiler à la maison de retraite, toute proche de l'église d'Ecully. Elle pensait revenir parfois. Ses difficultés croissantes de mouvement l'en ont empêchée, boitillement, que j'ai toujours connu, puis canne. puis déambulateur (et après ?)

La photo d'elle, une photo récente apparemment, sur le déroulé de la cérémonie me l'a confirmé : bien sûr c'était toujours elle mais on ne la reconnaissait presque plus, juste l'éclat de la malice aux fond des yeux plus enfoncés.

Il y avait du monde à ses funérailles. J'ai dû me garer sur l'emplacement des livraisons : la grosse cuisinière, une brave femme, me l'avait permis. D'anciens directeurs que j'ai aimés, des collègues en retraite qui s'enfoncent eux aussi dans la vieillesse et que je ne vois plus guère que dans ces circonstances, quelques-unes de ses compagnes, Marie-Thérèse en particulier, la lorraine que j'aimais tant, avec un déambulateur elle aussi et plusieurs prêtres chenus.

La chapelle était froide, trop neuve, impersonnelle, comme celles que l'on trouve dans les centres funéraires ou les hôpitaux parfois. Seul le tabernacle en bronze envoyait un peu de chaleur à l'assemblée. Froid aussi le temps sur les hauteurs de Lyon. Chacun est parti bien vite, après quelques mots rappelant notre ancienne amitié. Je suis rentré et j'ai préparé une salade. Pour Frédéric.

L'Evénement

Après la déception de ma dernière lecture, j'ai voulu une valeur sûre. Le livre traînait depuis un moment sur ma commode, comme une trentaine d'autres achetés à bas prix chez Emmaüs. Annie Ernaux, voilà un écrivain que j'aime, depuis le premier que j'ai lu : La Place. Quelqu'un a dit d'elle, l'autre jour, je ne sais où, radio ou télé : "C'est un grand auteur français". Je partage cet avis.

Elle parle de petites choses, de riens, de la vie, de sa vie, sans recours à la fiction. Une écriture plate et blanche, mais précise et incisive d'où sourd toujours l'émotion. Lors de ses apparitions, rares, elle ressemble à ce qu'elle écrit : humble, discrète mais envoûtante.

L’Événement, c'est l'accouchement auquel elle a eu recours alors qu'elle était encore étudiante. Sujet délicat et qui demande du tact. J'étais presque gêné, moi un homme, en ouvrant ce livre. Il est splendide, comme d'habitude. Pas de militantisme, pas de provocation, pas non plus de dolorisme ni de plaintes. Et cette vérité qu'elle nomme si bien : Je m'efforcerai par-dessus tout de descendre dans chaque image, jusque ce que j'aie la sensation physique de la "rejoindre" et que quelques mots surgissent, dont je puisse dire, "c'est ça".
(Annie Ernaux. L'Événement. Ed. Gallimard.)

mardi 13 décembre 2016

Le Petit Prince a 70 ans

Aujourd'hui, hommage solennel pour son auteur au Panthéon, avec le ban et l'arrière ban des ministres. Je me demande bien pourquoi ! Le Petit Prince a 70 ans : il est donc grand temps qu'on le mette en retraite et qu'on n'en parle plus ! N'avons-nous pas d'autres grands hommes ?

L'odeur des mots

J'ai toujours été très sensible à la musique des mots. Le nom de ce blog vient d'ailleurs de cette sensibilité et de cet amour. Mais les mots ont aussi une odeur, pas celle des livres où ils se trouvent et qui me font préférer le papier à l'écran, mais leur odeur propre, subtile mais qui n'appartient qu'à eux.

Quand j'ai entendu ce matin à la radio quelqu'un évoquer la serfouette, c'est toute une boîte de senteurs qui s'est ouverte sur ma table. Une serfouette, pour ceux qui ne connaissent pas, est un outil de jardin avec un manche en bois et une partie métallique en forme de racloir d'un côté et munie de deux dents de l'autre.

C'est l'odeur de la terre qui s'invitait, et celle de l'humus automnal, celle de la chaleur estivale ou de la douceur des soirées printanières, celle des tomates rougissant au soleil, celle des fleurs de ma mère au jardin autrefois, et les bruit des guêpes saoules du sucre des reines-claudes, et la senteur entêtante du massif de buis, comme celle des fleurs de l'acacia. C'était toute mon enfance qui me sautait à la face.

Inutile de dire que son autre nom, le rayonnoir, ne me fait pas le même effet.

C'est à vous

A vous, si cela vous dit, de mettre sous cette photo un titre, une phrase ou un petit texte qu'elle vous aurait inspiré. (Vous pouvez l'agrandir en cliquant dessus.)

Made in USA

En voyant ça, hier, à la télé, j'ai cru à une blague. Mais le 1er avril est loin et, de toute façon, ce n'était pas drôle. Un documentaire sur des orphelins à adopter aux États-Unis, tous déjà âgés de plus de dix ans et donc plus difficilement casables.

Alors, les yankees organisent un défilé, comme un défilé de mode. Ces gamins, généralement noirs, on les habille, on les maquille et on les fait marcher devant des couples d'éventuels adoptants ! Ces gens-là vont à ce défilé comme d'autres vont à la SPA pour choisir un animal. "Regarde celui-ci comme il est mignon ! Il a l'air si doux ! ... "

Ce jour-là, aucun des orphelins n'a été adopté. Je ne sais pas s'il faut s'en attrister pour leur déconvenue ou se réjouir du fait qu'ils n'aboutiront pas dans des familles pareilles ! Moi, ça me fait vomir !

lundi 12 décembre 2016

Anne, ma soeur Anne

Elle s'appelait Anne. C'était une sœur mais pas ma sœur. Une religieuse que ses compagnes appelaient Annette et que nous les profs, nous appelions sœur Anne.

Sans qu'elle le sache, je lui avais trouvé d'autres noms : la "sœur reproductrice", parce c'était elle qui se chargeait de la plupart de nos reproductions. Nous lui donnions à l'avance nos stencils et elle faisait tourner la machine à alcool (je parle bien sûr d'un temps que les moins de 20 ans...). A l'avance ? C'était bon pour mes collègues femmes mais les hommes, et particulièrement moi (mais je n'en abusais pas), pouvaient, en lui faisant un grand sourire, obtenir leurs copies dans la minute qui suivait.

"Sœur Colisée" aussi. Non pas parce qu'elle était grosse (mais elle l'était) mais parce qu'un jour, quelqu'un lui avait donné un vieux manteau en poil de chameau , beaucoup trop étroit pour elle mais qu'elle adorait et mettait constamment en le boutonnant de haut en bas. Résultat : ça tirait beaucoup sur les boutons et ça formait tout du long des sortes d'arcades qui m'avaient fait penser au monument romain.

Ce surnoms de ma part peuvent paraître irrévérencieux mais ils ne l'étaient pas. J'aimais beaucoup cette femme, car, avant d'être sœur, elle était femme pour moi, et femme de caractère. Une originale comme j'en ai peu rencontré (l'autre étant la bonne de cure de l'oncle de Pierre). Elle menait une vie presque totalement indépendante de la communauté où elle habitait, par ses fonctions d'aide aux enseignants d'abord, par son appartenance à une chorale qui lui permettait de sortir certains soirs de la semaine pour les répétitions.

Et ceci me fait resurgir un autre souvenir : un jour, nous l'avons vue arriver en salle des profs avec une coiffure totalement improbable : légèrement frisée mais surtout bleue sur le devant ! Elle allait se faire coiffer uniquement dans une école de coiffure et prêtait sa tête aux élèves en contrepartie de la gratuité. Croyant qu'elle n'avait pas encore remarqué la particularité de son (ses) coloris , je la lui avais fait gentiment remarqué. Elle l'avait bien vue, mais, me dit-elle, comme, lors des spectacles de la chorale, elle n'apparaissait que de face, cela n'avait pour elle aucune importance !

Une femme heureuse, je pense, jusqu'à ce que l'âge l'oblige à se déplacer avec un déambulateur, elle qui aimait tant "s'enfuir". Elle vient de mourir, à 102 ans. Cette semaine, j'irai à ses funérailles.

Le bonheur

C'est étrange comme tout le monde en parle alors que peu de gens, dans la rue, en affichent les traces sur leur visage. Étrange aussi comme tous les hommes politiques nous le promettent (pour demain) en prenant ce que l'on appelle des "mines de circonstances". Bref, le bonheur, c'est comme l'Arlésienne, on en parle beaucoup mais on ne le voit jamais !

C'est fou ce qu'on trouve de chansons sur ce thème en se baladant sur internet. Alors voilà, chaque semaine, vous aurez droit à deux d'entre elles, une que j'aime et une ... moins. Vous n'aurez pas de mal à les classer dans l'une ou l'autre des catégories. Allez, soyez heureux !




Madame Solario

Voilà un roman bien étrange ! Sa publication à Londres date de 1956 et on n'a toujours pas percé le mystère de son auteur. Homme, femme ? Personne ne sait. C'est ce qui m'a poussé à l'acheter.

Étrange aussi par sa composition. La première partie est consacrée à un jeune anglais en villégiature sur les rives du lac de Côme en Italie, dans un des palaces qui en bordent les eaux. Puis, ce personnage devient totalement secondaire et ne réapparaît comme essentiel que dans la dernière partie (de loin la plus intéressante, à mon avis). Le reste met en scène Madame Solario et son frère, entourés de toute une riche société romaine ou étrangère que l'on rencontrait souvent dans ce genre de lieu au XX°siècle.

Étrange encore par l'atmosphère qui s'en dégage : on pense à Proust ou au Visconti de Mort à Venise, puis à Choderlos de Laclos, sans que jamais, toujours à mon avis, on n'atteigne ces sommets. Peut-être à cause de ce qui est le plus étrange dans ce roman : l'histoire elle-même, ce presque huis-clos. On devine qu'un drame s'est joué dans le passé de cette dame, on le devine à demi-mots mais sans jamais être absolument sûr de ses déductions. Quels rapports régissent les relations entre cette femme, son frère et un conte russe plutôt antipathique ? Jamais ce n'est clairement exprimé et, j'avoue que, toute fine que soit l'analyse psychologique du personnage féminin, on en vient souvent à s'ennuyer ferme.
( Auteur anonyme. Madame Solario. Ed. Stock. Trad. de Mme R. Villoteau.)

dimanche 11 décembre 2016

Les "roberts"

Il existe un nombre incalculable de mots pour désigner les seins des femmes (comme d'ailleurs pour le sexe de l'homme). L'un de ses mots, pour des raisons très personnelles, m'intriguait particulièrement : les "roberts". D'où cette dénomination pouvait-elle provenir ? J'ai eu une réponse à ma question en écoutant France-Inter l'autre jour. Mais en fouillant un peu, j'ai fini par en découvrir une autre. A vous de choisir celle que vous préférez ou qui vous semble la plus réaliste.

- Les "roberts" sont appelés ainsi à cause de l'inventeur du biberon à soupape (qui régule le débit du lait) : Edouard Robert, un ingénieur de Dijon qui le commercialise en 1860. La découverte connaît très vite un immense succès. De là à assimiler le dispositif aux seins des nourrices, il n'y a qu'un pas.

- Pour d'autres, cela vient de Robert d'Arbrissel, fondateur de l'abbaye de Fontevraud qui, pour tester sa force de résistance à la tentation, aurait dormi entre deux femmes plantureuses. Mais, à sa mort, celui qui deviendra saint confessera un certain nombre de faiblesses ... Cette mauvaise langue de Voltaire en profitera plus tard pour, dans "La Pucelle d'Orléans", pour lui consacrer un quatrain :
A ce grand saint qui se plut à coucher
Entre les bras de deux nonnes fessues
A caresser quatre cuisses dodues
Quatre tétons, et le tout sans pécher.
Il paraît même que ces supposées faiblesses de Saint Robert sont à l'origine du dicton populaire : "A la Saint Robert, tous les arbres sont verts."

samedi 10 décembre 2016

Et un peu de musique, ça vous dirait ? (170)

Pourquoi ai-je mis si longtemps à en parler, alors qu'il a fait les délices de mon adolescence ? Ici musique légère et vidéo sucrée mais les paroles ! Comme vous pouvez le voir, j'étais un adolescent très optimiste !


On s'y croirait !


vendredi 9 décembre 2016

En voilà un qui tient le coup

On parle toujours des morts célèbres et l'on n'en a pas manqué cette année. Eh bien, aujourd'hui, c'est d'un centenaire que je parle. Quelqu'un de très célèbre que vous connaissez certainement . Alors qui ? Bon, allez, je vous aide : il s'appelle, en vrai, Issur Danielovitch, son surnom est  Izzy Demsky. Il est né le 9 décembre 1916 à Amsterdam (ça, ça risque plutôt de vous embrouiller). Il a aimé les femmes aux yeux clairs, les céphalopodes, les vaches et Van Gogh. Il a côtoyé la gloire et, une fois, pris le dernier train. Ultime indice : son père était chiffonnier ! Alors, toujours pas trouvé ? C'est pourtant moins difficile que les énigmes de Cornus ! (Je rajouterai le bon libellé pour cet article après, sinon ce serait trop facile !)

Impair et passe

Et j'en ai profité ! Je devais exceptionnellement prendre ma voiture ce matin et, coup de chance, ma plaque minéralogique finit par un chiffre impair ! Et me voilà parti. On se serait cru au mois de juillet, presque au mois d'août : pas un embouteillage, des conducteurs détendus, limite courtois. Et dire qu'à Lyon, il y a quelques années, ça devait être toujours comme ça ! En plus, un grand soleil et un air enfin respirable. Et demain, je ne pourrai pas prendre ma voiture ? Ben si, demain l'alerte pollution est levée ! Qui c'est qui a eu de la chance ? (Et qu'on ne me traite pas de pollueur : je circule habituellement quasi exclusivement à vélo et à pied !)

C'est fait !

J' avais pensé n'aller hier soir que jusqu'aux quais du Rhône : les tours-lampadaires de la piscine devaient être illuminées, et elles l'étaient. Curieusement plus de lumignons que les années précédentes sur les fenêtres des particuliers dans mon quartier, mais beaucoup moins de monde en descendant le cours Gambetta.


Une fois au Rhône, l'affluence moindre étant supportable, je décidai de traverser le fleuve jusqu'à la place Antonin Poncet (un avion) puis Bellecour (la grande roue avec projections) puis la Cathédrale Saint-Jean (seul endroit où j'ai retrouvé le monde habituel) puis la place des Jacobins et celle des Célestins. Devant le peu d'intérêt des choses vues (sauf Saint-Jean), je décidai de rentrer tranquillement, à pied. Pas envie de la foule habituelle des Terreaux.







Sont-ce les risques d'attentats qui ont dissuadé les touristes habituels ? La mairie, par conséquent,  a-t-elle décidé de faire des économies sur les illuminations ? Et la pollution a-t-elle joué un rôle ? Cette année pour moi ne sera pas une grande année. J'espère seulement que les efforts entrepris par les particuliers se renouvelleront l'an prochain. Après tout, c'est bien ça, l'âme véritable du 8 décembre !

jeudi 8 décembre 2016

Des verres, des bougies et quelques allumettes

 Projection place des terreux, Réf : 2806
(Photo : Alain Sauvayre, 2013)

Les verres sont prêts : rouges, verts, jaunes, bleus, blancs, une quarantaine qui sont restés une année enveloppés dans du papier journal au fond d'un placard dont il ne sortent qu'une fois par an et dont tout lyonnais qui se respecte à une série chez lui. Certains viennent de ma grand-mère : quelqu'un les avait peints pour elle, peut-être l'un de mes pères. Au fil des utilisations, la peinture s'est écaillée. Ils ne servent plus guère. D'autres sont teintés dans la masse, moins beaux mais plus résistants.

Hier, j'ai acheté les lumignons, une quarantaine aussi. Certains tiendront toute la soirée, d'autres, si le vent se lève, s'éteindront à moitié consumés. Mais il n'y a pas de vent aujourd'hui. Le plateau pour les transporter jusqu'aux fenêtres est prêt aussi, ainsi que la boîte de grandes allumettes.

Tout à l'heure, quand la nuit sera vraiment tombée, je les répartirai dans tout l'appartement, même sur les balcons qui donnent sur cour et que personne d'autre que mes voisins ne pourront voir. Deux ou trois de ces voisins auront fait de même, de moins en moins chaque année : tout le monde maintenant se précipite dans le centre ville pour admirer les illuminations municipales sans faire l'effort d'y participer eux-mêmes.

Dans l'après-midi, sur les quais du Rhône,  une armada de cars était déjà sagement garée, venant de France ou des pays voisins, Suisse et Italie surtout. Il y aura encore du monde, ce soir, dans les rues de la presqu'île. Quelques courageux gagnent le centre à pied : j'en ai croisé tout à l'heure qui m'ont demandé leur chemin. Partout, ça sentait déjà le churros et le vin chaud à la cannelle.

Un rite chaque 8 décembre. Une sorte de Noël par avance, que chacun célèbre à sa façon, soit religieuse soit profane. Je n'ai jamais aimé Noël mais les lumignons du 8 décembre ont toujours gardé pour moi la magie de l'enfance.

 suite

mercredi 7 décembre 2016

Momentini

- De beaux rêves ces dernières nuits, dont je garde une trace fugace au réveil et qui s'effacent aussitôt le lever. Dommage. Alors, je tente parfois de les retenir un peu, de les mémoriser, en restant plus longtemps dans mes draps tièdes.

- Fasciné par un film vu dernièrement : Inglourious Basterds, de Quentin Tarantino. Rarement été collé à ce point à l'écran.

- Demain, huit décembre, fête des lumières à Lyon. Les illuminations municipales des monuments seront cette année cantonnées à la presqu'île et sous haute surveillance, pour cause d'état d'urgence. Je n'irai pas en centre ville. A la nuit tombée, je mettrai mes lumignons sur le bord des fenêtres, comme chaque année, et irai peut-être faire un tour jusqu'aux quais du Rhône pour voir ce que l'on peut voir de loin. 

- Je n'ai pas tout compris : un président en titre peut se représenter aux futures présidentielles et rester en fonction. Mais lorsque ce président précise qu'il ne se représentera pas, qu'est-ce qui empêche son premier ministre de faire de même (se présenter) sans avoir à démissionner ? Sans doute un point de la Constitution ?

mardi 6 décembre 2016

Au fond de la mémoire

Sur l'écran de télévision tourne une publicité pour une eau de parfum. Cate Blanchette récite : si a la leggerezza, si a l'amore, si a me stessa .... Et dans ma tête ressurgit je ne sais d'où une image tout autre : celle d'une maison perdue dans un grand parc humide, en Provence sans doute, un parc où l'on entre par un grand portail en partie affalé sur lui-même, où je pénètre un jour avec un homme que je ne connais pas et dont j'ai oublié jusqu'à l'apparence.

Au fond d'une allée  broussailleuse, une maison délabrée qui a dû être accueillante du temps de sa splendeur. Elle est entourée de bambous et de joncs pourrissant au bord d'une eau verte où surnagent quelques feuilles des arbres qui la bordent. L'homme m'avait ouvert la porte du salon. Il semblait un peu perdu, aristocrate ruiné ou fou, je n'aurais su dire, et m'avait proposé à boire. Il était parti au fin fond de ces innombrables pièces, jusqu'à la cuisine sans doute, où je l'entendais à peine me préparer un verre.

La salle où je me trouvais était envahie de vieux meubles, certains autrefois fort beaux mais aujourd'hui bancals et couverts de poussière, de vaisselle accumulée, de vieux tapis et de napperons défraîchis. Pour échapper à cet enfermement, je m'étais dirigé vers la véranda qui donnait sur le parc. Là, c'était pire encore : une verrière encrassée où s'accrochaient d'anciennes toiles d'araignées, le même empilement de meubles, la même profusion de bibelots, sur une table basse des restes d'un dernier repas où couraient déjà quelques fourmis. J'avais frissonné.

C'est l'image de cette véranda qui m'est revenue hier soir, sans raison, comme un flash autour duquel j'ai replacé le reste, le parc, l'eau verte, le salon encombré, l'homme hagard . Une image que je ne savais pas enfouie au fin fond de ma mémoire. Je ne me souviens de rien d'autre.

Oui, vous connaissez Billy Chapin

Comme moi, vous ignoriez son nom mais vous le connaissez, du moins si vous avez vu au moins une fois le film La Nuit du Chasseur, seul film réalisé par Charles Laughton, sorti en 1955, et que je place très très haut dans mon panthéon cinématographique, peut-être même à la première place .

Tout le monde se souvient de  Robert Mitchum, de Shelley Winters et de Lillian Gish, les adultes, mais qui connait le nom des enfants interprétant les rôles de John et de Pearl Harper ? Il s'agit, pour la petite fille à la poupée, de Sally Jane Bruce, et pour son frère de.... Billy Chapin. Il vient de mourir, le 3 décembre, à 72 ans. Le sombre chasseur a fini par le rattraper.

Pour vous le remettre en mémoire :


lundi 5 décembre 2016

Le bonheur

C'est étrange comme tout le monde en parle alors que peu de gens, dans la rue, en affichent les traces sur leur visage. Étrange aussi comme tous les hommes politiques nous le promettent (pour demain) en prenant ce que l'on appelle des "mines de circonstances". Bref, le bonheur, c'est comme l'Arlésienne, on en parle beaucoup mais on ne le voit jamais !

C'est fou ce qu'on trouve de chansons sur ce thème en se baladant sur internet. Alors voilà, chaque semaine, vous aurez droit à deux d'entre elles, une que j'aime et une ... moins. Vous n'aurez pas de mal à les classer dans l'une ou l'autre des catégories. Allez, soyez heureux !




dimanche 4 décembre 2016

Un autre Dupont

Superdupont n'est plus : les deux autres vont-ils postuler ? (Je viens d'apprendre la mort de Gotlib)

SuperDupont by Gotlib

Miroir, gentil miroir

Tombé là-dessus par hasard. C'est fou, tout de même, ce que l'on peut faire avec un miroir !


Les Dupond(t) de la radio

Je ne vois guère les Dupond(t) en ce moment. Pas trop de regrets sauf pour le manque d'alimentation de ces articles. Mais la radio prend souvent le relais, même France Inter ! Je vais finir par l'écouter avec un petit carnet à côté de moi, pour ne pas oublier ! Voici trois interventions récentes dont je me souviens :

- un spécialiste du sommeil : "Les gens ne dorment plutôt pas assez que trop peu."

- notre président de région (je simplifie son bafouillage) : "Connaissez-vous les dialogues d'Audouard ?" (Oui, je sais, Audouard a aussi écrit des dialogues de films mais là, visiblement, il voulait parler d'Audiard.)

- J-P Mocky : " Aldo Movar possède un univers. Ce n'est pas seulement un faiseur de films."

Comme dirait notre Johnny national : "On a tous en soi quelque chose des deux Dupond(t) !

samedi 3 décembre 2016

Sondage

Un sondage, ce matin, sur les habitudes alimentaires. Par un institut mandaté par les chambres de commerce et d'industrie. Ils m'avaient déjà appelé, plusieurs fois. La première, j'avais dit non, vue la longueur annoncée du sondage (une 1/2 heure environ). La deuxième en plein repas : ils devaient me rappeler le soir. Et ce fut ce matin.

L'intéressant n'est pas le sondage mais la personne qui le faisait : une jeune femme, apparemment, si j'en crois sa voix plutôt juvénile. Quelqu'un de très sympathique et qui, en réponse, ne demande pas forcément un mot qui correspond à une de ses catégories. Elle appelait de Strasbourg où il faisait très beau ce matin. Car, après le sondage proprement dit, nous avons bavardé assez longuement sur nos régions respectives, sur les tempéraments de ces habitants de la France de l'est qui se ressemblent assez finalement, sur la beauté de nos villes respectives, etc. Résultat : 3/4 d'heure au téléphone mais beaucoup de chaleur humaine. J'aime ces relations improbables, belles parce qu'elles resteront fugitives.

vendredi 2 décembre 2016

C'est à vous

A vous, si cela vous dit, de mettre sous cette photo un titre, une phrase ou un petit texte qu'elle vous aurait inspiré. (Vous pouvez l'agrandir en cliquant dessus.)


ou alors :

Parlons chiffres

J'ai toujours aimé les chiffres mais, de plus en plus, je me rends compte que je préfère les chiffres impairs. Je ne sais pas pour quelle raison. Peut-être parce qu'ils sont tous monosyllabiques : un, trois, cinq, sept, neuf, mais presque tous les pairs aussi. Peut-être aussi parce que, à l'exception de neuf qui n'est d'ailleurs pas mon préféré et de un, ce sont tous des nombres premiers. Premiers, primitifs, bruts, comme certains arts ? Allez, j'arrête de délirer...

jeudi 1 décembre 2016

Aujourd'hui, .....mais hier

Que s'est-il passé un 1er décembre ? Ma sélection :
- 1789 : Joseph Guillotin propose la décapitation pour tout coupable, quel que soient son rang et son état.
- 1949 : Disparition des tickets de rationnement en France.
- 1955 : Arrestation de Rosa Parks

Si ça vous intéresse, voici le lien du site où je puise mes renseignements. C'est ici.

Ah ! Fichtre !

Aubade96

Deux hommes (campagne du ministère de la santé pour la protection contre le sida) qui s'enlacent tendrement sur les affiches publicitaires d'abribus, ça perturbent les enfants, nous disent certains bien-pensants. Mais bien sûr, celle-ci, dont je n'ai pu retrouver ni le nom du photographe (que j'aurais, sinon, mentionné) ni l'année d'affichage mais qui est dans la même ligne commerciale que celle présente en ce moment en bas de chez moi, ne choque personne, ni pour le message joint ni pour l'image de la femme qu'elle véhicule. Ah ! les susceptibilités à géométrie variable !