J'ai toujours été très sensible à la musique des mots. Le nom de ce blog vient d'ailleurs de cette sensibilité et de cet amour. Mais les mots ont aussi une odeur, pas celle des livres où ils se trouvent et qui me font préférer le papier à l'écran, mais leur odeur propre, subtile mais qui n'appartient qu'à eux.
Quand j'ai entendu ce matin à la radio quelqu'un évoquer la serfouette, c'est toute une boîte de senteurs qui s'est ouverte sur ma table. Une serfouette, pour ceux qui ne connaissent pas, est un outil de jardin avec un manche en bois et une partie métallique en forme de racloir d'un côté et munie de deux dents de l'autre.
C'est l'odeur de la terre qui s'invitait, et celle de l'humus automnal, celle de la chaleur estivale ou de la douceur des soirées printanières, celle des tomates rougissant au soleil, celle des fleurs de ma mère au jardin autrefois, et les bruit des guêpes saoules du sucre des reines-claudes, et la senteur entêtante du massif de buis, comme celle des fleurs de l'acacia. C'était toute mon enfance qui me sautait à la face.
Inutile de dire que son autre nom, le rayonnoir, ne me fait pas le même effet.
mardi 13 décembre 2016
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3 commentaires:
La serfouette, ça fouette bon la mauvaise herbe coupée, la terre creusée pour y replanter du bon petit serpolet, de l'estragon, du persil, du thym, du romarin, de la ciboulette !
Le rayonnoir, ça sent plutôt le dépôt inodore et alvéolaire d'Amazon.com !
Chez nous, on n'appelait pas ça serfouette mais piochon à dents (car il existe des piochons sont les dents sont rampacées par une lame pointue). Mais tu as raison sur l'odeur de certains mots et j'adore ton évocation jardinière.
Chroum : et puis, c'est moche, comme mot, rayonnoir.
Cornus : mon père aussi disait souvent piochon à dents.
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