Voilà un roman bien étrange ! Sa publication à Londres date de 1956 et on n'a toujours pas percé le mystère de son auteur. Homme, femme ? Personne ne sait. C'est ce qui m'a poussé à l'acheter.
Étrange aussi par sa composition. La première partie est consacrée à un jeune anglais en villégiature sur les rives du lac de Côme en Italie, dans un des palaces qui en bordent les eaux. Puis, ce personnage devient totalement secondaire et ne réapparaît comme essentiel que dans la dernière partie (de loin la plus intéressante, à mon avis). Le reste met en scène Madame Solario et son frère, entourés de toute une riche société romaine ou étrangère que l'on rencontrait souvent dans ce genre de lieu au XX°siècle.
Étrange encore par l'atmosphère qui s'en dégage : on pense à Proust ou au Visconti de Mort à Venise, puis à Choderlos de Laclos, sans que jamais, toujours à mon avis, on n'atteigne ces sommets. Peut-être à cause de ce qui est le plus étrange dans ce roman : l'histoire elle-même, ce presque huis-clos. On devine qu'un drame s'est joué dans le passé de cette dame, on le devine à demi-mots mais sans jamais être absolument sûr de ses déductions. Quels rapports régissent les relations entre cette femme, son frère et un conte russe plutôt antipathique ? Jamais ce n'est clairement exprimé et, j'avoue que, toute fine que soit l'analyse psychologique du personnage féminin, on en vient souvent à s'ennuyer ferme.
( Auteur anonyme. Madame Solario. Ed. Stock. Trad. de Mme R. Villoteau.)
lundi 12 décembre 2016
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2 commentaires:
J'avais bien aimé malgré une atmosphère (volontairement) étouffante. Mais les personnages m'étaient antipathiques. As-tu lu aussi que Winston Churchill serait l'auteur?
Jérôme : d'après wkpd, que je suis allé consulté après avoir écrit ce billet, l'auteur serait une américaine, Gladys Huntington. Jamais entendu parler, pas plus que de la supposée paternité de Churchill. Atmosphère étouffante et personnages antipathiques, tout à fait.
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