dimanche 31 janvier 2016

Trouvailles (rapportées)

Les Dupond(t) n'ont qu'à bien se tenir. Quand je ne suis pas là, on m'informe de leurs trouvailles. Leurs deux dernières :

- Ce type est vulgaire, je n'aime pas ses propos granuleux !

- Tu ne fais que te plaindre. Arrête un peu tes italies !

Momentini

- Erratum : les Vénus, au Capitole, n'ont pas été voilées, mais enfermées dans des caissons. Ça ne change pas grand chose.

- Lu un article du Blog des correcteurs où il est question de la disparition du "nous" au profit du "on". Pour moi, le pompon, sur ce sujet, c'est quand il est écrit "on est arrivéS" ! Ça me fait chaque fois bondir.

- On reparle de la réforme de l'orthographe, que les éditeurs scolaires mettent en application dans leurs nouveaux manuels. J'ai déjà dit ce que j'en pensais, je n'y reviens pas ! Il s'agirait de simplifier pour les enfants. Alors que l'on m'explique pourquoi l'on vient d'inventer "auteurE" ! Jusque là, -teur donnait au féminin -teuse ou -trice. Et on en rajoute ! Ça s'appelle simplifier, ça !?

- "Quand le ciel bas et lourd...". C'est exactement ça, aujourd'hui, à Lyon.

samedi 30 janvier 2016

Deux pour le prix d'une.

Mais chaque fois, Maryvonne !

Maryvonne
  


Petit bonhomme


vendredi 29 janvier 2016

C'est à vous

A vous, si cela vous dit, de mettre sous cette photo un titre, une phrase ou un petit texte qu'elle vous aurait inspiré. (Vous pouvez l'agrandir en cliquant dessus.)

Chocolat

Petite surprise en écoutant France Inter tout à l'heure : j'apprends l'existence d'un clown célèbre à Paris à la fin du XIX° siècle et au début du XX° : Chocolat, un noir issu d'une famille déportée en esclavage à Cuba, vendu plus tard au Portugal dont il s'enfuira. Il sera surtout connu pour son duo avec le clown anglais Footit : un clown blanc autoritaire et un auguste noir qui lui sert de souffre-douleur. Internet m'apprend que l'expression "je suis chocolat" ("on m'a eu") a été popularisée grâce aux dialogues de leur numéro.

Pourquoi m'arrêter là-dessus ? En fait, pour deux raisons : d'abord parce qu'autrefois Pierre, qui connaissait bien mon amour pour le chocolat (surtout noir), m'appelait parfois de ce surnom que tout le monde a oublié autour de moi (et que je vous prie instamment d'oublier vous aussi...).

Ensuite parce que, lorsqu'il fut vendu, à l'âge de 8/10 ans comme garçon de ferme à la mère d'un marchand portugais près de Bilbao, cette femme, le trouvant trop noir, entreprit de l'étriller avec une brosse à bestiaux afin de l'éclaircir un peu. Or ma grand-mère maternelle, chez qui je vécus jusqu'à 8 ans, trouvait les marques de bronzage très vulgaires : l'idéal pour elle était encore une peau parfaitement blanche. Et elle me frottait parfois avec une pierre ponce pour effacer toutes ces traces.

Deux points communs, donc. Mais ma grand-mère m'adorait, ce qui fait tout de même une belle différence.

jeudi 28 janvier 2016

Cachez ce sein...

Il paraît qu'à Rome, on a voilé les Vénus des musées du Capitole. Il y avait une autre solution, c'est qu'on ne convie pas l'invité de marque à les visiter. Après le Moyen-Âge, où on leur appliqua le même traitement, elles pouvaient librement dévoiler leurs charmes. Allez, les tartuffes ont encore de beaux jours devant eux !

Gros Calin

Non, non, je ne suis pas assailli par un trop-plein de tendresse. Il s'agit du Gros Calin de Romain Gary que j'avais oublié de mentionner dans mon article précédant et que m'a rappelé Jean-Pierre. Et il m'est revenu un lointain souvenir que j'ai eu grand plaisir à retrouver.

Il y a de cela des lustres, j'avais rencontré par hasard un comédien/metteur en scène qui l'avait adapté pour la scène. Il avait aussi œuvré avec Les Mirabelles, troupe de théâtre travesti, originaire d'Aix-en-Provence, dont j'avais également vu un spectacle (sans doute Blanchisserie blanche, avec Nini Crépon). Puis il avait tiré une pièce des Fragments du discours amoureux de Roland Barthes.

Pendant son court séjour à Lyon, nous nous étions vus assez souvent et avions vraiment sympathisé. Il m'avait, à ce moment-là, beaucoup parlé de Patrice Chéreau qu'il comptait au nombre de ses amis. Bref, un homme sympathique et intéressant.

Quelques temps plus tard, je l'ai vu au programme d'une émission littéraire de Bernard Pivot (Apostrophes ou Bouillon de culture ?). Et j'ai eu le culot de téléphoner à la télévision pour tenter de lui parler. On m'a dit qu'il était déjà sur le plateau, que l'émission allait commencer et qu'on ne pouvait le déranger. Mais on me promit de lui transmettre mon message. Je doutais fort que cela soit fait. Mais, quelques heures plus tard, le téléphone sonna chez moi : c'était lui !

Pour je ne sais quelle raison, nous ne nous sommes jamais revus et j'ai aujourd'hui totalement perdu sa trace. Mais j'en garde un excellent souvenir. Comme la vie était simple, à l'époque ! Et merci à Jean-Pierre d'avoir permis à ce souvenir de se frayer un chemin dans ma mémoire encombrée.

mercredi 27 janvier 2016

Animaux des religions (5) : le serpent

Il s'agit là de l'un des animaux les plus symboliques de toutes les religions. Traiter le sujet à fond serait trop long. Aussi, comme d'habitude me contenterai-je d'aborder presque uniquement le bassin méditerranéen, en délaissant volontairement les mythologies aztèque, nordique ou orientale .

Tout semble commencer, dans l'état actuel de nos connaissances, par l'ouroboros, un serpent (ou un dragon ?) qui se mord la queue et forme ainsi un cercle parfait, présent, entre autres, en Égypte ancienne. Il représenterait là la limite entre le "noun", l'océan primordial, et le monde ordonné, puis, logiquement, le cercle du temps et de l'éternité. Mais parfois, l'interprétation est négative : se mordant la queue, il serait le symbole de l'autodestruction et de l'anéantissement, du début et de la fin de toutes choses.

La forme circulaire a donné lieu à une autre interprétation : l'union du monde chtonien (infernal), figuré par le serpent, et du monde céleste, figuré par le cercle. Union de deux principes opposés, par conséquent : celle du ciel et de la terre, du bien et du mal, du jour et de la nuit, du Yin et du Yang.

Chez les gréco-romains, il est souvent question du basilic, souvent représenté comme un petit serpent au venin et au regard mortels ( alors que le Moyen-Age le décrit comme un mélange de coq et de serpent tout aussi maléfique). Basilic, du grec "basileus", roi, le roi des serpents, alors que les romains le nommaient "sang de Saturne". Les grecs pensaient qu'il était né, comme tous les serpents, du sang de la tête de Méduse, trachée par Persée, et que le seul antidote contre lui était les larmes de phénix (facile à se procurer, comme on peut le penser...). Les romains lui attribuaient au contraire des propriétés médicinales pour guérir certaines maladies et lutter contre les envoûtements.

N'oublions pas non plus Python, serpent monstrueux des grecs, fils de Gaïa (la Terre) ou d'Héra selon d'autres légendes. Il veillait sur l'oracle de Delphes, d'abord consacré à Thémis, déesse de la justice, puis à Apollon lorsque ce dernier le transperça de ses flèches pour se venger du monstre qui, sur les ordres d'Héra, avait pourchassé sa mère Léto, alors enceinte du dieu et de sa sœur Artémis. Lorsque Apollon se fut rendu maître des lieux, l'oracle fut nommé Pythie et, pour apaiser la colère d'Héra, Apollon créa les Jeux pythiques, les plus importants du monde panhelléniques après ceux d'Olympie.

Enfin, le serpent de la Genèse, le tentateur d'Eve qui lui fit manger la pomme, ce qui nous valu, à nous, pauvres humains, pas mal de pépins, dont le premier fut d'être chassés du Paradis terrestre. Et c'est justement là que le serpent finit par se mordre la queue, puisqu'une tradition de l'Océan indien, d'inspiration védique et européenne, décrit le père du dieu Kérdik, dieu solaire ou démon, comme un dieu-serpent nommé Paradis, mot venant du persan pairi daéza (enceinte royale), entourant le jardin des dieux pour les protéger des créatures indignes.

Curieusement, peu de serpents célèbres dans la littérature : Gros Calin de Romain Gary, le boa (sans nom) qui essaie de dévorer Milou dans Tintin au Congo et finit lui aussi par se manger la queue, et Kaa dans Le Livre de la jungle. En revanche, de nombreux titres de polars incluent le mot serpent. Deux d'auteurs célèbres : Le serpent, de Mickey Spillane, et Vipère au sein, de James Hardley Chase. Et, pour finir, un roman que j'ai adoré à mon adolescence : Vipère au poing, d'Hervé Bazin.

mardi 26 janvier 2016

Huis clos en Toscane

Tous le monde connaît Les Dix petits Nègres, le fameux roman policier d'Agatha Christie. Eh bien en voici un avatar moderne. La scène se passe, non pas sur une île rendue inaccessible par la tempête, mais dans une somptueuse villa toscane, au milieu des vignes et des cyprès, une grande demeure patricienne où se réunissent six anciennes camarades de classe des années après s'être, pour certaines, perdues de vue.

L'organisatrice de ces retrouvailles se fait attendre. Peu à peu, la tension monte et les filles disparaissent les unes après les autres... Rien de bien original donc, mais rien de déplaisant non plus, sauf une appétence certaine de Diana Lama pour les clichés stylistiques, ce qui finit par alourdir le propos. Est-il aussi besoin d'expressions exagérées pour faire naître l'angoisse ?
(Diana Lama, Huis clos en Toscane. Ed. La Table ronde. Trad. de Carole Cavallera.)

Le mardi, c'est gâterie.


lundi 25 janvier 2016

Diva

Belle émission consacrée à la Callas hier soir sur Arte. Intéressante bien sûr par le sujet mais aussi par de nombreuses archives encore totalement inconnues de moi. Et quelques informations que je ne connaissais pas non plus, par exemple qu'elle avait eu un bébé, mort à la naissance : Omero.

Femme de contrastes : laide dans sa jeunesse, splendidissime (pour moi) ensuite. Diva assoluta dans le monde, petite bourgeoise dans sa vie privée (elle dit même, à un moment, qu'elle est une "brave fille" !), femme aimée qui abandonna puis fut abandonnée, ombre quasi momifiée dans son luxueux appartement de l'avenue Georges-Mandel à Paris.

Et, dernière ironie de sa vie, ses cendres furent volées au Père-Lachaise puis retrouvées par hasard dans une allée d'immeuble. Mais la voix, elle, ne disparaîtra pas.

dimanche 24 janvier 2016

La ruelle fantôme

Il y a quelque temps, en me promenant dans mon ancien quartier, que j'ai pourtant habité 17 ans, je remarque une impasse que je n'avais jamais repérée. Peu profonde et assez large, elle invitait à la photographie.

Aujourd'hui, je décide d'y ramener mes pas. Je passe devant mon ancien immeuble, que je salue poliment, je longe la préfecture et me voici dans la bonne rue. Je la parcours intégralement : pas trace de l'impasse !

Je me suis sans doute trompé de rue de départ, mais je préfère penser que l'espace, ouvert un instant sur l'impasse, s'est depuis refermé sur elle, comme dans les films. Un peu fêlé, le Calyste ? Si vous voulez...

samedi 23 janvier 2016

C'est à vous

A vous, si cela vous dit, de mettre sous cette photo un titre, une phrase ou un petit texte qu'elle vous aurait inspiré. (Vous pouvez l'agrandir en cliquant dessus.)

Une journée très particulière

Des journées comme celle d'hier, on en rêve!

A peine levé, coup de téléphone de mon voisin qui me prévient que l'électricité sera coupée dans l'immeuble à partir de midi, suite aux nombreux problèmes de ces derniers jours, et ce jusqu'à 4 ou 5 heures de l'après-midi.

11h45 : Lux non fuit ! Première préoccupation, retrouver la boîte d'allumettes pour pouvoir manger chaud (heureusement, j'ai le gaz !).

Début d'après-midi, charivari à tous les étages : la voisine du cinquième fait changer portes et fenêtres, justement ce jour-là. Et les travaux d'ascenseur continuent, malgré le manque d'electricité. Guère moyen de faire la sieste dans ses conditions.

Heureusement, il fait beau. Calyste décide de fuir et d'aller faire une balade, en quête de clichés à prendre, bien sûr. Retour vers 4 heures. Rue fermée par des camionnettes EDF et, ô surprise, un beau tractopelle en train de défoncer la chaussée. Apparemment, ça va durer plus longtemps que prévu ! Et bonjour le boucan !

Deuxième priorité : changer les piles de la petite radio pour ne pas être complètement coupé du monde. Et ensuite, que faire à la nuit tombée ? Lire bien sûr ! Mais avant, retrouver la lampe frontale. Puis direction le lit pour finir La Ferme africaine et entamer le suivant, un polar sur lequel je m'endors.

Au réveil, il commence à faire froid chez moi ! J'avais déjà mis le pull et la polaire, j'y rajoute la grosse robe de chambre et, à nouveau, direction le lit et lecture. Frédéric doit venir manger. Je commence à croire que nous irons au restaurant.

Plusieurs coups d’œil dans la rue : on s'affaire mais toujours pas de lumière ! Ça commence à faire longuet ! Et, à 8 heures pile, j'entends le petit bip de mon téléphone à nouveau connecté ! Finalement, nous mangerons bien chez moi, d'autant que dehors, il s'est mis à pleuvoir !

Un de plus !

A la télévision, à la radio françaises, rien ! Heureusement que Jean-Pierre a été là pour me prévenir : Franco Citti est mort le 14 janvier à Rome, à l'âge de 81 ans.

Qui est Franco Citti ? Un acteur italien à qui Pasolini donna ses plus beaux rôles dans nombre de ses films : Accatone, Mamma Roma, Œdipe roi, Porcherie, Le Décaméron, Les Contes de Canterbury, Les Mille et une nuits... Excusez du peu ! ...

Et puis, en voyant son âge, je me prends à rêver. 81 ans ! Est-ce possible ? Pour moi, il restera toujours le beau jeune homme des films que j'ai aimés. C'est ça, le miracle du cinéma !

La Ferme africaine

Vous vous souvenez ? Meryl Streep, Robert Redford, Klaus Maria Brandauer et la musique de John Barry et de Mozart. "J'avais une ferme en Afrique, au pied des collines du Ngong...". Ce sont presque textuellement les premiers mots de La Ferme africaine, de Karen Blixen, dont le film Out of Africa est inspiré.

Mais le reste diffère assez sensiblement : bien sûr, on trouve dans le livre de Blixen comme dans le film les caféiers qu'elle s'acharna en vain à faire pousser sur ses terres trop en altitude, on trouve Denys Finch Hatton, le chasseur de grand fauves qui survole la région en avion.

Mais la passion qu'elle éprouva pour lui n'est pas évoquée alors qu'elle constitue un des moteurs du film. Du mari volage, il n'est pas question non plus. Alors décevant ? Bien au contraire ! Blixen égrène ses souvenirs du début du siècle dans une langue merveilleusement poétique, nous décrit les paysages du Kenya d'une façon telle qu'on ressent intensément l'amour qu'elle avait de ce pays et des gens qui dépendaient d'elle. Un petit bijou !

En consultant Wikipédia, j'ai aussi appris plusieurs choses sur le film : d'abord que le titre est tiré de Pline l'Ancien (Ex Africa semper aliquid novi, De l'Afrique, toujours quelque chose de nouveau). Ensuite que le rôle confié finalement à Meryl Streep l'avait été des années auparavant à Greta Garbo puis à Audrey Hepburn. Enfin qu'Iman Bowie, l'épouse de David Bowie, est présente dans le film.
( Karen Blixen, La Ferme africaine.Ed. Gallimard. Trad. de Alain Gnaedig.)

jeudi 21 janvier 2016

Momentini

- Aujourd'hui, c'est au tour d'Edmonde Charles-Roux ! Bon mais là, à 96 ans, on pouvait s'y attendre. Et puis, je ne connais pas particulièrement. Plusieurs fois tenté d'acheter Oublier Palerme chez Emmaüs, et puis je ne l'ai pas fait.

- J'ai toujours refusé de voir les remakes de la Trilogie marseillaise, et même les originaux, je m'en suis passé pendant bien longtemps. Ai voulu les revoir ces soirs derniers. Eh bien, toujours le même avis: super pour Raimu, Charpin et comparses mais Fresnay avec l'accent marseillais et Orane Demazis qui se pâme toutes les deux minutes, ça ne passe vraiment pas !

- Deux coupures d'électricité cette nuit (ça fait 5 depuis quelques mois!). Ai découvert le "plaisir" de lire avec une lampe frontale ! Un peu comme au bon vieux temps de la bougie (que je n'ai d'ailleurs pas connu !).

- Pas de photos ces jours-ci. Ciel trop gris. Aujourd'hui, après-midi plutôt ensoleillé mais rien à photographier.

Déjà !


mercredi 20 janvier 2016

Et ça continue !

Hier soir, Plume fut la première à m'annoncer la mort d'Ettore Scola. Voilà bien un cinéaste que j'aimais. Bien sûr, Une Journée particulière, où Loren est bouleversante en mère de famille surchargée de travail et rencontrant Mastroianni, son voisin homo qui lui donnera un peu de tendresse. Bien sûr, Nous nous sommes tant aimés, bien sûr Affreux, sales et méchants, bien sûr La Nuit de Varennes...

Mais celui qui m'a le plus marqué (avec la Journée), c'est sans aucun doute Le Bal. Pourquoi ? Je ne sais pas, mais sans doute parce que j'avais vu aussi le spectacle de la troupe du Campagnol dans les années 80, spectacle sans paroles mais ô combien prenant par son originalité.

Espérons que l'on va s'arrêter là !

mardi 19 janvier 2016

Mythe et logique

Argos, le chien d'Ulysse, a attendu vingt ans le retour de son maître avant de se laisser mourir. Comme Cornus, j'avais été frappé par l'âge avancé de ce canidé, mais les chiens mythiques n'ont-ils pas tous les droits ?

Cela m'a rappelé la remarque d'un élève de sixième il y a quelques années, lorsque nous étudions des extraits de l'Odyssée pour une partie du programme intitulée Les textes Fondateurs.

Lorsque je me lançais dans la mythologie, c'était un vrai bonheur de les voir tout à coup sages et silencieux, les yeux grand ouverts et pour certains le pouce bien enfoncé dans la bouche. J'avais toujours plaisir à voir ces petits qui se croyaient déjà grands revenir des années en arrière, lorsque leurs mères, pour les endormir, leur lisaient les contes les plus célèbres.

Dieu merci, ils ne s'endormaient pas et, pour certains, gardaient tout leur esprit critique. L'un d'eux, un jour leva la main alors que j'expliquais l'habitude qu'avait Chronos d'avaler tous ses enfants pour ne pas risquer d'être détrôné, et ce qui arriva ensuite, lorsque Zeus, sauvé par sa mère, lui fit "recracher" tous ses frères et sœurs.
- Mais il ne les avait pas digérés ?
Une des plus belles répliques de ma carrière !

Le mardi, c'est gâterie...


Il ne fait pas bon s'appeler Michel, en ce moment.

En écoutant d'une oreille la radio, j'ai d'abord cru à un lapsus : Michel Tournier à la place de Delpech ou Galabru. Mais non, la suite concernait bien l'écrivain. J'avoue que ça m'a fichu un coup, bien que je connaisse l'âge avancé du monsieur.

Michel Tournier, je l'ai lu avec passion pendant longtemps. Du Roi des Aulnes (titre inspiré par Goethe) à Vendredi ou les limbes du Pacifique, en passant par Les Météores ou Les Rois mages, je saurais encore aujourd'hui dire où je me trouvais quand je les ai lus. Par exemple Les Météores, c'était dans le train : de Lyon à Cuneo dans le Piémont où je rejoignais Silvio rencontré à Paris.

J'ai aussi fait étudier Vendredi ou la vie sauvage pendant des années à mes élèves de cinquième, décortiquant sa structure en m'appuyant sur une interview de l'auteur où il expliquait sa façon de travailler, comme pour une photographie avec son négatif et son positif. Dans le même texte, il y avait aussi Cabanis et Dhôtel, et nous comparions.

Ensuite, je l'ai un peu abandonné, goûtant moins les romans suivants comme Le Médianoche amoureux ou Gilles et Jeanne. Mais j'aimais bien le personnage, sorte d'ermite germanophile réfugié dans son presbytère de la vallée de Chevreuse, son style classique, sa façon de se documenter sérieuse et approfondie.

lundi 18 janvier 2016

Animaux des religions (4) : le chien.

Le chien, que l'on considère comme le plus ancien compagnon de l'homme, est pourtant  un animal ambigu dans les mythologies et religions, car à la fois gardien et prédateur.

Chez les Égyptiens, Anubis est un dieu funéraire, protecteur des embaumeurs et maître des nécropoles. Il est représenté tantôt en  grand chien noir couché sur le ventre, tantôt en homme à tête de chien. Cette représentation aurait été inspirée aux Égyptiens par le comportement des chiens (ou des chacals), charognards à la recherche de cadavres à dévorer.

Dans la mythologie gréco-latine, certains chiens ont accédé à une grande célébrité : Argos, Scylla et surtout Cerbère.
Argos est le nom du chien d'Ulysse, dans l'Odyssée, qui, par fidélité, attendit le retour de son maître et fut le premier à le reconnaître après vingt ans d'absence. Alors, il consentit à mourir, dans les bras de son maître.
Scylla, toujours dans l'Odyssée, est un monstre hybride, un être composé d'éléments féminins, marins et canins, qui, dans le détroit de Messine, happa et dévora six des compagnons d'Ulysse, sous les yeux du héros qui en parle comme le plus horrible des spectacles auxquels il aurait assisté lors de ses longues pérégrinations.
Enfin, Cerbère, si connu qu'il devint un nom commun désignant un gardien sévère, un concierge par exemple (ou, au Québec un gardien de but au hockey), est le chien à trois têtes qui surveillait l'entrée des Enfers, empêchant les morts d'en ressortir et les vivants d'y entrer. Les morts l'apaisaient en lui offrant le gâteau de miel qui avait été placé dans leurs tombes avec l'obole pour le nocher Charon qui leur faisait traverser le Styx. Quelques vivants, pourtant, parvinrent à le tromper : Pirithoos, Thésée, Psyché, Énée, Orphée et enfin Héraklès. On dit parfois qu'il était le frère d'Orthos (chien bicéphale gardien des troupeaux de Géryon), de l'Hydre de Lerne, du lion de Némée et de la Chimère. Quelle famille !

Chez les Grecs anciens, Sirius était le chien d'Orion et les deux personnages furent transformés en étoiles de la constellation du Grand Chien. Sirius est indirectement à l'origine du nom commun  la canicule (canicula : la petite chienne) alors que, bizarrement, on dit, quand il ne fait pas beau, que c'est un temps de chien.

Enfin, dans l’Église orthodoxe, Saint Christophe, patron des voyageurs, est parfois représenté sur certaines icônes, sous une forme cynocéphalique (à tête de chien). Je n'ai pas trouvé d'explication à ce mode de représentation.

Il faudrait citer beaucoup d'autres chiens mythologiques, comme Garm (gardien du pays des glaces et des brumes dans les pays du nord), Cuchulainn chez les Celtes, Barghest, Hills et Gurt dans le folklore britannique. Mais je préfère en évoquer de beaucoup plus connus sans doute, même s'ils ne sont en aucun cas liés aux religions : Milou, Rantanplan, Idefix, Snoopy, Croc-Blanc, le chien des Baskerville ou Cujo.

dimanche 17 janvier 2016

Trouvailles (agapesques)

Le Président de la République présente chaque année ses vœux aux corps constitués et, chez Jean-Claude, nous, chaque année, nous les présentons aux corps déconstitués (ou en voie de l'être), c'est à dire à nos vieilles et à nos vieux. Les Dupond(t) étaient là pour les agapes.

Début de repas très calme. Pas une seule trouvaille, pas un seul faux pas. Auraient-ils changé à ce point ? 2016 serait-elle l'année sans dérapages ? Que nenni ! Le naturel chassé au foie gras, il revint au galop dès les pintades et le gratin de cardons à la moelle sur la table.

Un petit florilège :
- Mon frère est allé au Burkina Facho l'an dernier.
( Ce pays se trouverait-il en Nazi ?)

- Je connais des gens qui aiment les pratiques sexuelles à plusieurs. Quelle horreur ! Moi, je déteste les Big Bangs !
(Il faut bien parfois que le corps explose !)

- Il a été condamné à mort. On lui a sanctionné la tête.
( Ça, ça pend au nez des gens qui nous cassent les pieds...)

- Le mari de ta fille est mort ?
- Oui.
- Alors elle est veuve ?
(Logique imparable !)

samedi 16 janvier 2016

C'est du Joly !

Tiens, un hommage qui m'a fait bigrement plaisir : hier à la télé, des sketchs de Sylvie Joly interprétés par d'autres comédiennes : Anémone, Murielle Robin, Claire Nadeau, Valérie Lemercier, Carole Bouquet, Valérie Karsenti, Michèle Laroque, Mathilde Vitry (fille de Sylvie Joly), Anne-Elisabeth Blateau, Valérie Mairesse, Catherine Hiegel, et un comédien : Alex Lutz.

En voici un qui n'a pas été choisi hier soir : Le Cantal. Vous aimez ? Moi oui !


vendredi 15 janvier 2016

Je suis vous.

Les commémorations, quelle que soit la forme qu'elles prennent,  n'ont jamais été ma tasse de thé. Je n'ai jamais apprécié les défilés militaires ou les dépôts de gerbes aux monuments aux morts. Chez moi, il n'y a aucune photo affichée d'un ami ou membre de la famille disparu. Si j'ai envie de les revoir, je sais où elles se trouvent mais je préfère ce que j'ai gardé en tête de chacun d'eux.

Et ces jours-ci, télévision interposée, j'en arrive à saturation ! La commémoration se banalise et perd ainsi tout son sens, toute sa force. Rien ne peut arriver maintenant sans qu'il y ait automatiquement déplacement de ministres, discours d'élus à la mine compassée, dépôt de fleurs, de bougies et autres dessins, déclenchement de cellules psychologiques, comme si tout événement avait la même gravité.

Deux élèves d'un lycée lyonnais sont morts sous une avalanche dans les Alpes, après avoir emprunté une piste noire fermée car trop dangereuse ces jours-ci. L'affaire est certes dramatique mais combien de drames semblables se déroulent-ils chaque jour ? On a pu voir la ministre de l’Éducation Nationale et le maire de Lyon y aller chacun de leur petite "homélie" chagrinée devant les caméras. Ne peut-on foutre la paix aux familles endeuillées et leur laisser vivre en intimité ces moments difficiles sans tenter de les récupérer ?

Voilà, c'est dit, et tant pis si ce billet risque de ne pas me faire que des amis.

C'est à vous.

A vous, si cela vous dit, de mettre sous cette photo un titre, une phrase ou un petit texte qu'elle vous aurait inspiré. (Vous pouvez l'agrandir en cliquant dessus.)

jeudi 14 janvier 2016

Couacs

Je sens que c'est le jour ! Je viens de récupérer mon ordinateur qui boudait depuis 16h30 ! Monsieur voulait se mettre à jour ! J'accède à sa demande : 12 mises à jour ! D'habitude, ça va relativement vite mais là, bloqué pendant des heures sur la première ! Débrancher la prise, taper x choses sur le clavier : autant pisser dans un violon ! Et puis là, il y a dix minutes, alors que je me résignais à aller me coucher de bonne heure, comme Proust, de guerre lasse, j'ai débranché le cordon directement sur l'ordinateur, sans même l'avoir éteint auparavant, puis remis en route. Et ça a marché : il m'annonce mise à jour effectuée à 100% ! Il aime la méthode forte, le bougre !

Chouette, me dis-je, je vais aller voir ce qu'ont écrit mes amis du nord, du sud et de l'ouest et je tombe sur ce message : "service temporairement indisponible" ! Alors, finalement, je vais tout de même aller me coucher de bonne heure ! Il y a des jours comme ça !

mercredi 13 janvier 2016

Des goûts et des années

Le léger différend entre Plume et Cornus m'a fait me pencher sur mes goûts musicaux. Et je me rends compte qu'ils ont beaucoup évolué, les ans passant, sauf quelques indéboulonnables, comme Bach, Prokofiev, Ferrier, Deller et Barbara. J'aimais beaucoup Mozart autrefois, aujourd'hui je suis plus réservé. Je n'aimais pas les lieder, je les écoute avec plaisir. Je ne supportais pas Wagner, je m'y laisse prendre maintenant. Certaines œuvres, sans doute trop écoutées, se sont un peu affadies. Ce qui n'a jamais varié, c'est l'éclectisme de mes goûts, me portant aussi bien vers la chansonnette que vers la musique dite "sérieuse". Il y a aussi des rencontres que l'on n'oublie pas : c'est le cas, pour moi, en ce qui concerne Bowie et Monteverdi.

Adolescent, je ne connaissais guère la musique classique, hormis les valses de Strauss, présentes à la maison et écoutées jusqu'à satiété. C'est un ami du lycée qui m'a fait découvrir le reste, en me conseillant un jour d'acheter trois sonates de Beethoven. La rencontre avec Pierre m'a aussi ouvert des chemins, en particulier ceux de la musique sacrée.

La variété, chez nous, était uniquement française, mêlant les idoles de mes parents (Mariano, Berthe Sylva, Piaf, ...) et celles des années soixante (Vartan, Christophe, Mireille Mathieu, ...). Au lycée, un grand lycée bourgeois de Saint-Étienne, ceux qui m'entouraient parlaient des Beetles et des Rolling Stone. Ces gens-là n'étant pas mes amis, parce que fils de familles aisées (ou, ce qui revient au même, moi n'étant pas leur ami parce que de famille modeste), j'ai ressenti immédiatement une aversion profonde pour ces groupes que, par erreur, je prenais pour des snobs bourgeois, à l'instar de mes camarades qui faisaient chaque été des stages en Grande-Bretagne, alors que j'aidais à la ferme pour rentrer les foins

A noter également que j'avais le même blocage, mais curieusement inversé, en littérature : je ne lisais et n'aimais lire, que les grands classiques (Hugo, Zola et surtout Balzac) et considérais la littérature policière comme "diabolique".

C'est par des rencontres dues au hasard que j'ai progressé, en tout cas changé : autour de mes vingt ans, j'ai entendu Bowie pour la première fois et je suis tombé amoureux de sa voix (et tant pis s'il chantait en anglais). Je n'ai pas de genre musical préféré, je ne connais même pas le nom de tous ces genres musicaux. Ce sont les voix que j'aime, quelque soit le genre musical. Dans les mêmes années, j'ai lu Ed Mc Ben, Eric Ambler, puis George Chesbro, Chester Himes, Tony Hillerman et bine d'autres, et j'ai aimé ça.

Voilà pourquoi je ne jugerai jamais les goûts des autres, les miens ayant bien souvent variés. Il y a simplement des choses qui me plaisent et d'autres pas et je me sens maintenant totalement libre. Mais mon plus grand plaisir (n'oublions pas que j'étais prof) est de faire découvrir des œuvres, musicales, littéraires ou autres, que j'aime à des gens que j'aime.

En relisant ce billet, je me rends compte qu'il est mal fagoté mais il est sorti comme ça et je ne le corrigerai pas : c'est ma sincérité.

mardi 12 janvier 2016

Et un peu de musique, ça vous dirait ? (161)

Ma gâterie du mardi ! Kathleen Ferrier a capella. Si l'on ne sait pas ce qu'est la suavité...


Momentini

- Un petit connard (ou une) a renversé mon bougainvillée sur mon palier, juste devant ma porte : de la terre partout et les racines à l'air. L'ascenseur était en panne. Donc, j'en déduis que le fautif habite dans les étages supérieurs. En bon Hercule Poirot, si j'élimine ceux que je connais depuis des années, j'ai une petite idée.... Même si c'est involontaire, il (elle) aurait pu prévenir...

- Les soins dentaires continuent. J'en arrive à l'instant. Elle n'est pas douce, ma bougresse de dentiste ! Je n'avais presque plus mal. Après son anesthésie, c'est reparti !

- Regardé sur Arte quelques films tirés des romans d'Agatha Christie. Pourquoi, malgré un casting de grand luxe (Ustinov, Bacall, Kim Novak, Lise Taylor, Hudson, Jean-Pierre Cassel, Birkin, Angela Lansbury, Connery, Géraldine Chaplin, ....), ces films sont-ils si plats et ne font que nous effleurer ? Un peu comme la plupart des romans de la vieille anglaise, d'ailleurs...

- Retrouvé par hasard un  mail d'un québécois qui me proposait d'intégrer une de mes photos dans une exposition sur la neige, à Montréal. J'ai totalement oublié de répondre à l'époque (il y a environ un an). Et là, c'est un peu tard, l'expo fermant ses portes ces jours-ci. Pas grave, ça fait tout de même plaisir.

- Quelques petits travaux de rénovation chez moi, quelques gros travaux d'ascenseur dans l'immeuble. Va y avoir du mouvement. Va falloir songer à se lever plus tôt (donc se coucher idem).

lundi 11 janvier 2016

David et Jannette

Je parlais l'autre jour de voix immédiatement reconnaissables. En voici une, celle de David Bowie, que l'on n'entendra plus et que j'ai toujours aimée. J'ai choisi une de ses chansons que, peut-être, les radios n'auront pas passée aujourd'hui.



Et puis, dans une toute autre catégorie, un au revoir à Janette, la deuxième de nos vieilles à nous quitter en peu de temps et qui aurait été bien surprise d'être associée à Bowie !

dimanche 10 janvier 2016

Un Mariage à Lyon

Qu'il n'y ait pas de malentendu : je ne suis pas en train de convoler en justes noces. Vous auriez été prévenus ! Non, il s'agit là d'un recueil composé de plusieurs nouvelles de Stefan Zweig écrites à diverses périodes de sa vie. Mais, contrairement à d'autres, ce recueil montre une étonnante unicité dans les thèmes abordés, bien que les dates d'écriture s'étalent de 1901 pour la plus ancienne à 1929 pour la plus récente.

Essentiellement consacrées à la guerre ou plus généralement à la violence et à la solitude de l'humain face à ce qui le dépasse, elles sont toutes exceptionnelles dans l'analyse qu'elles font des peurs et des sentiments des hommes dans ces périodes troublées. Mais outre le don de fin psychologue que je connaissais déjà chez Zweig, elles montrent un immense talent pour la description quasi picturale des paysages qui entourent ces personnages, une description souvent romantique, où la nature est en communion avec l'homme (ou en complète opposition). La plus belle, s'il faut choisir, est sans conteste la plus courte : Au bord du lac Léman.

Dernièrement Arte et François Busnel ont consacré un documentaire à l'écrivain autrichien : Stefan Sweig, histoire d'un européen. J'ai été un peu déçu : un téléspectateur ne connaissant pas Sweig n'aurait pas été conquis, un mieux renseigné n'apprenait rien.

samedi 9 janvier 2016

La Befana

"Befana" vient du grec "Epifania", apparition, manifestation. La Befana est une figure du folklore italien.
La légende dit que les Rois Mages, en route pour Bethléem, demandèrent leur chemin à une vieille femme, une sorte de sorcière au nez crochu, qui le leur indiqua mais refusa de les suivre. Prise de remords, elle se mit elle aussi en route mais ne les rejoignit jamais. Ne sachant où se trouvait la maison de l'enfant Jésus, elle entrait par la cheminée (d'où ses vieux habits noirs) dans toutes celles de son chemin où se trouvait un enfant et y déposait un cadeau et des sucreries. 
Dans la nuit du 5 au 6 janvier, les enfants italiens accrochent (accrochaient !) une chaussette près de la cheminée. A ceux qui avaient été gentils, elle laissait des caramels ou des chocolats. Mais ceux qui ne l'avaient pas été recevaient des morceaux de charbon.
Voici une comptine, La Befana vien di notte, que, malheureusement, je n'ai pu trouver enregistrée :
La Befana vien di notte
Con le scarpe tutte rotte
Col cappello alla romana
Viva viva la Befana !

La Befana vient la nuit,
Les chaussures tout abîmées,
Le chapeau à la romaine,
Vive, vive la Befana !

Et sa variante des Pouilles :
 
La Befana vien di notte,
con le scarpe tutte rotte,
ai bambini piccolini, lascia tanti cioccolatini
ai bambini cativoni, lascia cenere e carboni.

La Befana vient la nuit,
Ses chaussures tout abîmées.
Aux enfants tout petits, elle laisse beaucoup de chocolats,
Aux enfants vilains, elle laisse des cendres et du charbon.

Contrepoids

On parle beaucoup, ces derniers jours, de morts. Alors, en guise de contrepoids, voici ceux, connus, qui sont nés un 9 janvier :
Joan Baez (chanteuse), George Balanchine (chorégraphe), Bibie (chanteuse), Didier Camberabero (rugbyman), Pierre Combescot (écrivain), Simone de Beauvoir (écrivain), José Luis de Villlonga (acteur et écrivain), Lara Fabian (chanteuse), Kate Middleton (duchesse de Cambridge), Richard Nixon (politique), Marianne Oswald (chanteuse), Jean Poperen (politique), Lee Van Cleef (acteur), Anne Vernon (actrice) et Simon Vouet (peintre).

Chacun y trouvera bien son bonheur....

(Pour les morts illustres du 9 janvier, on trouve : Anne de Bretagne (reine), Pierre Fresnay (acteur), Jacqueine Joubert (animatrice TV et radio), François Lacenaire (poète-assassin), Louise Michel (militante), Napoléon III (empereur), Pierre-Joseph Proudhon (philosophe), Alexandre Stavinsky (homme d'affairs véreux) et Jean-Pierre Vernant (historien).

vendredi 8 janvier 2016

Animaux des religions (3) : le boeuf

A dire vrai, plutôt le taureau. Pour cet animal, les références ne manquent pas. Si je voulais être un tant soit peu exhaustif, il me faudrait des pages.

En commençant par les hommes préhistoriques et l'art paléolithique ( en particulier Lascaux) qui en fournit de nombreux exemples dans l'ornementation des grottes.

Chez les Égyptiens, il était adoré sous le nom d'Apis, symbole de la force et de l'énergie créatrice, de la fécondité. De même chez les Egéens et les Crétois.

Pour les Grecs et les Romains, il était l'animal principal des sacrifices, noir pour Poséidon, Neptune, Pluton et les divinités infernales. Pour Apollon, on allait même jusqu'à lui dorer les cornes. A la même époque, le culte à Mithra représente ce jeune homme coiffé du bonnet phrygien et agenouillé sur l'animal renversé, en train de plongé un poignard dans le cou de l'animal. Cette scène symbolise la régénérescence du monde.

Les légendes sur le taureau sont pléthore dans les mythologies antiques. Zeus, roi des dieux, s'éprend de Io, une prêtresse de son épouse Héra, qu'il séduit puis, pour éviter la colère de la déesse, transforme en génisse blanche. Harcelée par Héra qui n'est pas dupe, Io s'enfuit et parcourt une mer que l'on nomme depuis Ionienne, avant de traverser le Bosphore, étymologiquement "passage de la vache".

Le divin séducteur, toujours lui, s'éprend aussi d'Europe, fille du roi de Tyr en Phénicie (Liban actuel). La voyant sur une plage de Sidon, Zeus, pour ne pas l"effrayer, se transforme en taureau blanc afin de la séduire et de se cacher d'Héra. Il fait monter la jeune fille sur son dos et l'emmène jusqu'en Crète où il s'unit à elle après avoir pris forme humaine. Nous devons à cette jeune fille le nom de notre continent, l'Europe.

Un des descendants d'Europe et de Zeus sera Minos, roi de Crète, et l'histoire ne s'arrête pas là. La femme de Minos, Pasiphae, s'éprend d'un taureau et s'accouple avec lui. De leur union naît un monstre, Le Minotaure, que Minos enferme dans un labyrinthe construit par l'architecte athénien Dédale. (Juste pour le plaisir, cet alexandrin de Racine, dans Phèdre, que j'ai toujours trouvé magnifique : La Fille de Minos et de Pasiphae.)

En dehors de sa nécessité pour le renouveau de la nature, le sacrifice du bœuf est indispensable chez les Grecs à la bonne entente entre les dieux et les hommes. Les "bouphonies" (rituel sacrificiel du bœuf) voyaient les acteurs du rituel se renvoyer la responsabilité d'un meurtre collectif pour, en fin de compte, accuser.... le couteau.

Le sacrifice du taureau ("tauroctonie") remonte aux plus ancien mythes iraniens et, jusqu'au culte à Mythra, est relié aux mythes de la fondation et du renouvellement du monde, puis se recentre comme preuve de virilité lorsque les légions romaines s'emparent de ce culte.

On peu aussi rappeler qu'à l'origine, en Grèce antique, une hécatombe est un sacrifice religieux de cent (hécaton) bœufs, mais les cités moins fortunées pouvaient en sacrifier moins, ou en sacrifier un seul en complétant avec 99 victimes de moindre coût.

Enfin, plus "proche" de nous, l'Ancien Testament nous montre, dans l'épisode de Caïn et Abel,  Dieu offusqué de ce que Caïn, le paysan,  lui offre seulement des fruits de la terre alors qu'Abel, le berger, lui consacre les premiers nés de son troupeau de moutons et leur graisse. Réminiscence des temps où seul le sacrifice d'un taureau honorait les dieux

jeudi 7 janvier 2016

C'est à vous

A vous, si cela vous dit, de mettre sous cette photo un titre, une phrase ou un petit texte qu'elle vous aurait inspiré. (Vous pouvez l'agrandir en cliquant dessus.)

Drive

Un écrivain qui a publié Chester Himes : une vie, et qui dédicace son roman Drive entre autres à Ed Mc Bain, ne peut pas me laisser indifférent.

Roman noir, Drive raconte l'histoire d'un chauffeur pour cascades dans les films hollywoodiens qui arrondit ses fins de mois lors de casses où il n'intervient qu'en tant que conducteur. Jusqu'au jour où il est "doublé" par ses partenaires et qu'il décide de se venger.

Tout y est : truands, banlieues glauques, motels en bordure d'autoroutes. Rien d'étonnant à ce que le roman ait été adapté au cinéma. Et même le fait, un peu gênant au début, de la non-chronologie du récit devient, lorsqu'on est entré dans le livre, une bonne preuve, s'il en faut, de la virtuosité de James Sallis.
(James Sallis, Drive. Ed. Rivages. Trad. de Isabelle Maillet.)

mercredi 6 janvier 2016

De la nostalgie, M'ssieurs-Dames (42)

Un amour de jeunesse, mais qui dure encore...


mardi 5 janvier 2016

Un autre Michel

Il ne fait pas bon s'appeler Michel en ce moment. Après Delpech, Galabru. Un acteur beaucoup décrié, qu'il était bon de moquer dans l’intelligentzia du spectacle parce qu'il avait joué dans un certain nombre de navets. C'est vrai. Il n'en était pas moins pour moi un grand comédien, un de ceux dont la race se perd. Et puis, en vieillissant, mon père avait fini par tellement lui ressembler physiquement.

L'Abyssin

J'avais la suite (Sauver Ispahan ). Joseph m'a procuré le premier opus que je ne parvenais pas à trouver. Rufin, j'aime bien, je le lis avec plaisir. L'écriture est belle et la documentation sérieuse. Dépaysement garanti.

Mais je me rends compte aujourd'hui que beaucoup des romans que je lis ces derniers temps font, sans le vouloir, écho aux événements actuels en Afrique du nord ou au Proche-Orient. Une autre façon d'éclairer l'actualité.
(Jean-Christophe Rufin, L'Abyssin. Ed. Gallimard.)

dimanche 3 janvier 2016

Proverbes de papillotes (6)

(Il faut bien les finir...)

- Proverbe tchadien :
Pour savoir où l'on va, il faut savoir où l'on est.

Amour de prime jeunesse

C'était en 65. J'étais ado et j'aimais les chansons à la radio. Celle-ci  particulièrement parce qu'elle était douce et que j'assimilais à Laurette la patronne d'un café près de l'arrêt des cars où nous allions souvent avec Yvon quand nous avions deux sous en poche. Je le revois encore, ce petit bar à l'angle d'une rue qu'arpentaient sans cesse des femmes dont nous ne comprîmes que plus tard le métier. J'ai oublié le visage de cette bistrotière mais je me souviens bien de sa douceur et de sa gentillesse à nous permettre de rester des heures assis chez elle en ne consommant qu'une menthe à l'eau et en nous prenant pour des grands.

Et puis, Delpech, je le trouvais beau avec sa fossette au menton, ses dents blanches et ses yeux de pierrot lunaire. Je l'avais vu sur scène, dans une fête en plein air organisée par le parti communiste à Cotatay où mes parents s'étaient laissé entraîner par des amis. C'était la première vedette que je voyais en "vrai" et je n'en étais pas peu heureux.

Après, bien sûr, une fois la prime adolescence passée, j'ai eu d'autres amours et je l'ai laissé tomber. Mais sa mort m'a touché en me rappelant tout cela.


samedi 2 janvier 2016

Une voix

Il y a des gens qui ont une voix. Jean-Marie Pelt en avait une, chaude, amicale, presque paternelle. J'aimais écouter ce botaniste chaque samedi sur France Inter dans l'émission de Denis Cheissoux: CO2 mon amour. Un des rares "écologistes" que je supportais, sans relents politiciens mais avec des conseils et des remarques pleines de bon sens. Mort peu avant Noël, à 82 ans. Mais les voix n'ont pas d'âge.