lundi 31 juillet 2017

La (nouvelle) vague se retire.


Le circuit des quatre fromages (11)

Mardi 18 juillet (3) : Gratot.

Pendant que nous sommes dans le coin, nous faisons un petit détour pour visiter le château de Gratot (ce qui nous changera aussi des églises, même si nous observons de l'extérieur celle proche du château).

Construit entre les XIII° et XVIII° pat les d'Argouges, il fut laissé à l'abandon au XIX° et sauvé de la ruine totale par une équipe de bénévoles à partir de 1968. Une légende y est attachée : en revenant de la chasse, un seigneur d'Argouges rencontra à la fontaine une très belle jeune femme, une fée, dont il tomba immédiatement amoureux et à qui il demanda sa main. Elle accepta à la condition qu'il ne prononce jamais le mot "mort" devant elle. Hélas, ce mot lui échappa un jour et la fée, poussant un cri, monta sur le rebord de la fenêtre et disparut en laissant l'empreinte de son pied et de sa main. Depuis, une des tours du château est nommée la tour de la fée.

 











Une pancarte au bord de la route et nous voilà, toujours à Gratot, à l"Ermitage Saint-Gerbold, un des derniers ermitages bâtis existant encore en France, hélas fermé ce soir-là.

Saint-Gerbold fut évêque de Bayeux au VII° siècle, mais c'est entre 1403 et 1418 que la chapelle est construite. Son lieu d'origine est incertain, sans doute le Calvados. Il vit ensuite en Angleterre où il devient intendant d'un riche seigneur dont l'épouse lui fait vainement des avances. Furieuse, celle-ci l'accuse d'avoir abusé d'elle. On le jette alors à la mer attaché à une meule. Par miracle, la pierre devient une embarcation qui le conduit jusqu'à la côte, près de Bayeux. Alors qu'il vit en ermite, la population le réclame pour succéder à l'évêque défunt. Mais sa rigueur morale le fait détester des habitants qui le chassent. Gerbold jette alors son anneau épiscopal dans une rivière en jurant qu'il ne reprendra la tête du diocèse que si on lui rapporte l'objet. Le pays est alors frappé d'une terrible épidémie de dysenterie que seul l'ancien évêque pourrait stopper. Heureusement, un pêcheur retrouve l'anneau dans le ventre d'un poisson. Gerbold revient et l'épidémie cesse. Quant à lui, il meurt en 695. Rien n'indique qu'il soit un jour venu à Gratot.




Retour au gîte par Vire et Flers.

Le circuit des quatre fromages (10)

Mardi 18 juillet (2) : Coutances

Petite pluie cet après-midi pour nous accueillir à Coutances. Un petit tour au café de l'autre côté de la place et la pluie cesse. Le porche principal de la cathédrale est en travaux : l'église serait-elle fermée ? Mais non, heureusement !

Notre-Dame fut construite au XI° en style roman (structures visibles dans les murs et les tours de la nef) puis gothique au XIII°. La nef et les tours sont enveloppées d'une "chemise" de calcaire dans le nouveau style, la tour-lanterne, le transept et le chœur sont totalement reconstruits. Fin XIII° et début XIV°, des chapelles latérales sont ajoutées dans la nef. Si les guerres de Religion et la Révolution ont fait disparaître une partie du décor, la cathédrale a échappé aux bombardements de 1944  (les verrières médiévales avaient d'ailleurs été déposées préventivement).





 









 

 

Un peu plus bas,  Saint-Pierre : l'église actuelle date de la la fin du XV°-début du XVI° et mêle style gothique flamboyant et Renaissance (tour lanterne). A l'intérieur sont visibles neuf inscriptions des XV° et XVI° siècles.






 






dimanche 30 juillet 2017

Le circuit des quatre fromages (9)

Mardi 18 juillet (1) : Bayeux

Là, il s'agit de mon premier coup de cœur. Pourquoi ? Je ne sais pas.  Les autres cathédrales sont également très belles, bien sûr, mais j'ai eu un petit faible pour celle-ci, dans une ville à taille humaine, agréable à la promenade et d'accès facile. Cette ville vaut de l'Aure (nom de la rivière qui la traverse) !

La Cathédrale Notre-Dame fut dédicacée le 14 juillet 1077 par l'évêque Odon de Conteville en présence de son frère Guillaume le Conquérant. Des fouilles, au XIX°, ont mis à jour, sous cette cathédrale, des vestiges de bâtiments gallo-romains et des remparts de la cité au chevet. Quelques éléments romans subsistent mais le chantier gothique débute vers 1180. Sa tour centrale, commencée au XIV°, est foudroyée en 1425 et sera restaurée (1477-1479).

L'église, au moment des guerres de religion, sera pillée par des huguenots en 1562-1563 : les statues, stalles, orgues, et reliques du trésor sont détruites. En 1700, un nouveau jubé est construit et la tour centrale est couronnée d'un dôme de style classique. En 1790, la Révolution l'endommage une nouvelle fois. La restauration sera entreprise au XIX°. Violet-le-Duc fera détruire le jubé pour améliorer la solidité de l'ensemble mais n'obtiendra pas que l'on rase, pour la même raison, la tour centrale.






 






















Malheureusement pas de photos de la fameuse Tapisserie, dite de la reine Mathilde : elles étaient strictement interdites, et difficile de se cacher pour contrevenir à l'interdiction. La tapisserie, dont la "paternité" est contestée (Reine Mathilde ou atelier de broderie anglais ?)  date du XI° et décrit la fin du règne du roi d'Angleterre Édouard le Confesseur (1064) et les événements précédant la bataille d'Astings (1066), ainsi que cette bataille elle-même. Elle a probablement été commandée par Odon de Bayeux, le demi-frère de Guillaume et a failli être détruite lors de la Révolution française.Très bien mise en valeur, cette tapisserie est un chef-d’œuvre et mérite bien sa réputation.

Odo bayeux tapestry.png