lundi 31 octobre 2016

Mes détestations

On parle toujours de ce que l'on aime. Alors voici quelques exemples de ce que je déteste, en musique. Oui, une sorte de podium de mes exécrations !

Médaille d'or, pour toute son "œuvre" :


dimanche 30 octobre 2016

Mille Femmes blanches

Il y a quelque temps, la Grande Librairie. Un des invités : Jim Fergus. Inconnu au bataillon. Il vient de publier La Vengeance des mères, "suite" d'un autre de ses romans, Mille Femmes blanches, vingt ans après. Le bref résumé de ce dernier m'intrigue.

Le lendemain, petit tour, par hasard, à Emmaüs, ma grande librairie à moi. Et toujours par hasard, je tombe sur..... Mille Femmes blanches. Hasard, oui, mais je suis toujours sensible à ce genre de petits événements. Aussitôt vu, aussitôt acheté, aussitôt lu.

Un bouquin splendide que je vous recommande chaleureusement. L'histoire : ce sont, en grande majorité, les carnets de May Dodd, une fille de la bonne bourgeoisie de Chicago internée de force comme folle par sa famille pour avoir pris un amant en dehors de sa classe sociale, et qui, pour recouvrer sa liberté, accepte la proposition que lui fait le gouvernement américain : le président Grant, en 1874, veut échanger mille femmes blanches contre autant de chevaux avec une tribu de cheyennes, ce afin d'intégrer peu à peu les indiens via leur descendance "mêlée".

May Dodd fera partie du premier (et seul) convoi parti pour les grandes plaines. Mariée au chef Little Wolf, elle découvrira petit à petit sa nouvelle vie de squaw, les rites des peaux-rouges, les combats entre tribus et assistera à la lente agonie de son peuple d'adoption.

En dévoiler plus serait dommage. Je vous le redis : il faut absolument lire ce grand roman où la condition de la femme et la suffisance des caucasiens sont présentes à toutes les pages.
(Jim Fergus, Mille Femmes blanches. Ed. Le Cherche Midi. Trad. de Jean-Luc Piningre.)

Petit tour en Rhône-Alpes (mais pas Auvergne)

A peine rentré ce soir de la tournée des cimetières. Heure d'hiver oblige, il fait déjà nuit. On nous avait promis des jours de soleil. Rien ! Brume, humidité et ciel plombé, que ce soir en Isère, dans l'Ain ou dans la Loire.

Hier : Saint-Chef, malgré l'abbaye, est bien triste sous la grisaille. Il faudra que je pense à y aller une fois à une autre saison pour profiter de la beauté des paysages. Je n'ai pas pris une seule photo.

Humidité dans l'Ain. Une sorte de crachin persistant qui finit par vous transpercer. Heureusement très bon repas au restaurant habituel, avec grenouilles non moins habituelles. La patronne est de Lorraine, la serveuse de la Loire. Un couple ? On s'en fout un peu....

Aujourd'hui, la Loire. Je voulais faire découvrir à Frédéric la beauté de la vue sur la massif du Pilat. Nous n'aurons pas vu les cimes de toute la journée. Après le cimetière, promenade dans le village. On a déplacé le monument aux morts pour l'installer près de la mairie. C'est vrai qu'il est mieux là qu'où il était précédemment. Puis repas à Saint-Etienne, près de la gare de Châteaucreux. Excellent et peu cher, comme souvent dans cette ville. Bizarrement, c'est seulement la deuxième fois de ma vie que je mange au restaurant dans ma ville natale, la première ayant été pour les quatre-vingts ans de ma grand-mère.

Et puis, l'après-midi, détour jusqu'au village (hameau) où j'ai passé mon enfance avec, le temps se levant un peu, promenade sur le chemin que nous empruntions dans la campagne pour rejoindre l'église du bourg le dimanche. La maison où j'ai vécu n'existe plus, mais le pré en face est toujours là et entretenu. En revanche, le petit bois de châtaigniers dont je parlais dernièrement est dans un état lamentable : certains arbres (celui avec le tronc creusé où nous cachions) ont disparu. D'autres ne produisent plus que quelques châtaignes maigrichonnes. Nous n'avons rien ramassé.

Dans le hameau plus haut, c'est encore pire. Si la ferme de la vieille paysanne qui m'offrit mes premiers livres a bien été restaurée (il reste encore le lucarnon qui donnait dans le réduit où elle égouttait ses fromages blancs), la ferme voisine a ses champs encombrés de carcasses de voitures ou camions visiblement là depuis longtemps et il ne reste rien du verger où nous allions chaparder quelques pommes aux deux vieux garçons qui le possédaient.

Et puis, sur la crête, ma sœur me rappelle "la maison du garde". Je l'avais complètement oubliée, celle-là. Elle se dresse toujours au sommet de la colline. "Garde"de quoi, je ne l'ai jamais su. Mais le simple mot nous faisait peur, et, quand on voyait le "garde" lui-même, c'était encore pire ! Je ne me suis jamais approché, ni de lui, ni de sa maison.

Tous ces gens ont disparu depuis longtemps, on a construit des villas dans le hameau. Il n'y a plus que ma tête pour savoir encore comment c'était. Avant. Tout cela, c'est vrai, me fiche un peu le bourdon.

mercredi 26 octobre 2016

Comment être à la page sans se ruiner.

Plus de 3700 pages pour trois euros ! Qui dit mieux ? Bien sûr chez Emmaüs qui a eu la (mauvaise) idée de s'installer à côté de chez moi. Je ne savais déjà plus où mettre les livres. Maintenant, ça déborde. Mais comment résister entre autres à la biographie de Catherine de Médicis par Jean Orieux dont j'avais tant aimé le La Fontaine?

Deux jours en Savoie

Petit séjour chez mon ami Émile. Au programme, cuisine du terroir, avec une bonne langue bouillie sauce gribiche et légumes du jardin (pommes de terre, navets, carottes). Ou cuisine d'ailleurs avec des lasagnes préparées par sa voisine italienne.

Et puis surtout longue promenade le long du lac du Bourget ou dans la campagne avec, toujours, ces odeurs d'automne que j'aime tant. Petit tour rituel aussi au jardin qu'il prépare pour l'hiver. Ne reste plus vivant qu'un beau massif de zinnias dont j'ai rapporté un bouquet.

Une visite aussi à un sculpteur sur bois, mécanicien de métier, dont j'ai moyennement aimé les œuvres mais dont les explications passionnées m'ont touché par leur sincérité.

Deux jours de beau temps lorsque la brume matinale a laissé apparaître le beau massif du Revard qui s'embrase toujours au soleil couchant.


mardi 25 octobre 2016

Les châtaignes

Plume, sans le savoir, m'a replongé dans un monde de couleurs, d'odeurs, de douceurs de ciel comme seul l'automne peut en produire.

Nous habitions à la campagne, une campagne industrielle pourtant, marquée par les traces que l'on voit encore aujourd'hui de l'exploitation des mines de charbon. Mais, en face de chez nous, il y avait un petit bois, juste au-dessus du pré de ma grand-mère. Il appartenait à une vieille femme (en tout cas, c'est ainsi qu'elle m'apparaissait dans ma jeunesse), acariâtre et désagréable, dont la seule qualité était de ne pas vivre dans le hameau mais au village voisin.  Elle venait rarement visiter son bois mais, lorsqu'elle apparaissait, il valait mieux ne pas s'y trouver.

Car nous en profitions bien, de ce petit bois. Les jeudis et l'été pour se cacher : je me souviens d'un gros châtaignier au tronc énorme dont la fourche la plus basse était juste à la hauteur de mes possibilités d'escalade (ma mère, voyant mes difficultés à grimper, par rapport à mon frère qui montait comme un singe, m'a souvent dit, à l'époque, que j'avais le derrière plus lourd que la tête).
A l'automne, nous allions y cueillir des champignons (vignerons ou charbonniers ?) et surtout ramasser des châtaignes.

C'était à celui qui trouverait les plus grosses, mais moi, j'aimais aussi la beauté lisse des plus petites, cachées tout au fond de leur bogue. Parfois, il fallait brasser les feuilles rousses pour les découvrir enfouies. Et souvent, je m'arrêtais pour m'emplir le nez de l'odeur de l'humus et de la décomposition. Seuls les insectes que nous dérangions souvent m'inquiétaient un peu. J'aimais ces fins d'après-midi dehors, après l'école et les devoirs, où nous avions juste le temps d'en remplir un petit panier avant que la nuit tombe.

Ensuite, dans la cuisine, il fallait les fendre en prenant garde à ne pas se couper. Puis ma mère les préparait, directement sur les rondelles bouillantes du fourneau où quelques-une explosaient encore, soit dans un bol de lait froid. Parfois, une vieille tante, lorsqu'elle séjournait chez nous, en confectionnait un gâteau dans un moule en forme de couronne. A sa mort, la recette s'en est perdue mais je crois me souvenir qu'elle mélangeait la purée qu'elle en faisait à du chocolat noir fondu. J'essaierai peut-être un jour de refaire ce gâteau mais il n'aura jamais le goût de celui de ma tante.

lundi 24 octobre 2016

Sentimental, moi ?

Je finirais par le croire quand je vois mes réactions face à deux films vus à la télévision ces derniers temps.

D'abord, La Belle Equipe, de Julien Duvivier (1936), avec Gabin, Vanel, Charpin et Viviane Romance. Le film, bien que daté, se laisse regarder mais c'est la chanson qui m'a ému : Quand on s'promène au bord de l'eau.... C'était une des chansons préférées de mon père. Combien de fois l'ai-je entendu la fredonner ou la siffler, comme aussi celle entendue cet après-midi à la radio : La Complainte de la Butte. Ah ! la petite mendigote ! Un mot qui m'a toujours fait rêver, même si, gamin, je n'en comprenais pas le sens.

Et puis, hier, Les Choristes, de Christophe Barratier (2004), avec Jugnot, Berléand et Merad, l'adaptation d'un film précédent (1945) de Jean Dréville : La Cage aux rossignols, avec Noël-Noël. Là, ce sont des souvenirs personnels qui m'ont assailli : le couloir du troisième étage du collège où j'avais ma classe, voisine de la salle de musique où répétait la chorale. Combien de fois ont-ils repris "Vois sur ton chemin", la chanson du film, au point même de provoquer chez moi une indigestion ! Mais ce sont les visages des enfants qui me sont brusquement réapparus, et je pourrais presque en citer tous les noms. Aujourd'hui, ils ont peu ou prou 25 ans et se sont envolés ailleurs, les rossignols.  Je ne sais où.

Au Parc en automne

Peu de monde en semaine et les ors qui s'installent. Il faut connaître les coins les plus isolés pour goûter  toute la beauté de ce parc.
















dimanche 23 octobre 2016

Les feuilles mortes

Des noms que l'on n'entendait presque plus et qui reviennent tout à coup parce que ceux qui les portaient ont disparu.
Pierre Etaix, cinéaste proche de Tati. J'ai essayé, je n'ai pas pu.
Pierre Tchernia. Que du plaisir dans ma jeunesse.
Dario Fo. J'avoue n'en connaître que le nom.
Andrzej Wajda. J'ai essayé Danton et me suis endormi.
Neville Marriner. Ah ! St Martin-in-the-Fields !
Clément Michu. Né à Villeurbanne, un second rôle à la bouille sympathique.
Yvette Chauviré. Une étoile parmi les étoiles, mais je la croyais éteinte depuis longtemps.
Sic transit gloria mundi ....

C'est à vous

A vous, si cela vous dit, de mettre sous cette photo un titre, une phrase ou un petit texte qu'elle vous aurait inspiré. (Vous pouvez l'agrandir en cliquant dessus.)

Lectures d'automne

Trois romans lus récemment :

D'abord, Le Facteur sonne toujours deux fois, de James Cain (1934), qui donna lieu a deux adaptations cinématographiques : la première en 1946 avec Lana Turner et John Garfield, et la seconde en 1981 avec Jack Nicholson et Jessica Lange. Un court roman noir écrit très sobrement qui m'a rappelé, par son behaviorisme, Des Souris et des hommes. L'intrigue n'a rien à voir avec celle du roman de Steinbeck, bien sûr, mais j'ai aimé ce livre coup de poing.

Ensuite, Avenue des mystères, de John Irving (2016), un de mes auteurs préférés. Après le choc de Le Monde selon Garp, j'ai lu avec le même plaisir tous ses romans précédents et celui-ci m'a également passionné. Bien  sûr, il ne faut pas être trop cartésien et accepter de se laisser mener par le bout du nez dans une sorte de folie littéraire totalement baroque, jouant à la fois sur la réalité et l'onirisme. Mais je n'ai, à cela, aucun mal.

Enfin, une merveille : L'Idole, de Robert Merle (1994). Encore un auteur que je prise beaucoup, que ce soit pour sa saga historique Fortune de France ou pour ses romans La Mort est mon métier, L'Île, Malevil ou Les Hommes protégés. L'Italie du XVI° siècle, Rome et le Vatican, Florence et les Médicis, et au milieu d'intrigues de pouvoir, une simple bourgeoise à l'extraordinaire beauté qui va déchaîner bien malgré elle des passions fulgurantes.

Patrimoine en vrac (4)

Et là, vrac est le mot qui convient. La Demeure du Chaos se situe à Saint-Romain-au-Mont-d'Or, une commune assez chic de l'ouest lyonnais qui fit tout pour en empêcher l'installation. Depuis peu, après une suite d'actions en justice, le site est devenu un musée d'art contemporain proposant plus de 4000 "œuvres d'art" en plein air.

J'ai fait l'effort d'aller le visiter puisqu'il faut bien tout connaître mais j'avoue ne pas avoir été totalement emballé par ce que j'ai vu, à deux ou trois exceptions près, les portraits muraux en particulier. A vous de juger.






















 A titre de comparaison, quelques vues du village :


mercredi 19 octobre 2016

Patrimoine en vrac (3)

Le même jour, à Pierre-Bénite, dans la banlieue sud. Visite d'une maison Renaissance florentine que je ne m'attendais pas à voir là, tant cette ville présente peu d'agréments, mais que me fit connaître une émission de télévision : Des Racines et des ailes, il me semble. La villa du Petit Perron, construite en 1520 par Jean Camus, marchand épicier originaire d'Auxonne.

Si la façade côté jardins a été restaurée, le reste des trois étages et du parc est encore en piteux état mais une fondation qui m'a paru très active s'occupe depuis quelques années de lui redonner tout son lustre d'antan. J'ai en particulier aimé, dans une pièce du rez-de-chaussée, les fresques qui peu à peu réapparaissent sous un enduit de plâtre dont on les avait recouvertes lorsque les lieux avaient été partagés en plusieurs appartements. J'espère bien y retourner faire un tour lorsque cette restauration sera plus avancée.