vendredi 31 mai 2013

Momentini

- J'en apprends tous les jours! Avec mes cinquièmes, que le vrai nom de Molière est Jean-Philippe Quinquetin, qu'il a vécu au XIX° siècle, sous le règne de Louis XVI. L'an dernier, j'avais eu droit au musicien de cour Jean-Baptiste Wagner! Avec mes troisièmes, que échouer et échoir ont exactement le même sens. Heureusement, ils se sont un peu rattrapés en disant qu'ils ne trouvaient pas beaux les "putti" voletant dans certains tableaux présentés sur leur livre.

- Ma chère coiffeuse est en vacances, son employée habituelle en arrêt maladie pour cause de fracture du coude (en faisant de la trottinette avec ses neveux!). J'ai eu droit hier à un ami de la patronne que je n'ai pas eu besoin de voir (coup de téléphone pour prendre rendez-vous) pour avoir une idée de ses orientations sexuelles. En réalité, moins folle que prévu. En plus, il coupe bien et ma tignasse indomptable en avait grand besoin.

- Au collège, les mauvais jours arrivent avec la fin de l'année: parents revendicatifs attaquant les enseignants plutôt que d'admettre que leur chère progéniture a tout de même quelques défauts, dont celui, souvent, de la paresse. Ou bien parents qui sentent venir l'orage de l'orientation (pourtant annoncée depuis quelques mois et impérativement à préparer si l'on veut que cela se passe bien) et préfèrent jouer les abonnés absents: la tactique de l'autruche, donc.

 - Hier, La Grande Librairie chez Decitre à Lyon. J'avais cru naïvement que cela se passerait au vieux magasin de Bellecour, où je me fournis. Que nenni: les caméras avaient été installées à la nouvelle librairie de Confluence, plus grande, assez belle mais totalement froide. Bonne ambiance générale. Il faudra bien que j'achète Écoute la pluie, de Michèle Lesbre. Mais 14 euros pour 150 pages que j'aurai lues trop vite...

- Plus qu'un mois! Je n'en reviens pas...

jeudi 30 mai 2013

Carnet d'adresses

J'ai pris, ces jours derniers, retraite approchant, deux décisions.

La première de barrer sur mon carnet d'adresses tous les noms et numéros de téléphone que je ne compose plus jamais, soit parce que les amis en question sont morts, soient parce que, peu à peu ou plus catégoriquement, ils se sont évaporés dans la nature. Mon carnet est ancien et aujourd'hui, ce sont les biffures qui l'emportent.

La deuxième, d'appeler les rescapés, un à un, un par jour ou presque. Trois numéros composés jusqu'à ce soir.

Le premier d'un ami à Paris, celui qui m'avait hébergé lors de mon dernier séjour. Il n'était pas seul mais m'a assuré que je ne le dérangeais pas. Mais visiblement, il avait, en me parlant, l’œil rivé sur la télévision pour suivre un jeu dont j'entendais la musique anxiogène à l'autre bout du fil.

Le second, un ami de très longue date comme le premier, qui vit depuis longtemps avec un compagnon. Tendresse bien présente cette fois-ci mais égrenage cent fois entendu des nouvelles de la famille et de sa propre santé.

La troisième, mon amie de la Creuse, ancienne collègue, qui, retirée là-bas depuis de longues années avec son mari, y plonge peu à peu dans une vieillesse tranquille et assumée. Elle était très contente d'avoir de mes nouvelles mais n'avait rien de nouveau à m'apprendre, comme si sa vie s'était arrêtée ou qu'elle avait voulu l'arrêter volontairement, pour s'installer dans la pente inexorable.

Tout cela me fait penser à une condisciple de fac, autrefois amoureuse de moi, jamais perdue de vue et qui, à chaque nouvelle année, m'envoie  régulièrement une carte de vœux achetée à l'Unicef dont, par avance, je sais par cœur le contenu. Autrefois, je la faisais ouvrir par Pierre et lui en racontais le contenu: je n'étais jamais très loin de ce qu'elle avait effectivement écrit.

Alors, dans ces moments-là, j'ai envie de hurler et de sortir dans la rue, de me perdre au milieu de la foule pour contempler le visage d'inconnus.

mercredi 29 mai 2013

Waltz et Nijinski

Arte, c'est gonflé ! Programmer en début de soirée, pour le centenaire du Théâtre des Champs Élysées Le Sacre du Printemps de Stravinski avec la chorégraphie de 1913 (création) de Nijinski, il faut déjà le faire. Mais en remettre une couche avec la chorégraphie 2013 de la même œuvre par Sasha Waltz, là on ne peut que s'incliner. J'en sors.

Laquelle ai-je préférée ? Difficile à dire: la première plus violente, la seconde plus esthétisante (au point parfois de me suggérer ces corps de la fresque du Jugement Dernier peinte dans la Chapelle San Brizio à Orvieto par Luca Signorelli). Pour la première, j'écoutais la musique; pour la seconde, je regardais les mouvements.

Bien bonne soirée donc. Un petit bémol cependant : pourquoi nous infliger un présentateur à peine sorti de l'adolescence, au nom presque aussi long que sa frange de cheveux et dont la vue a fait surgir en moi tout le ressentiment que j'ai contre un certain public prétentieux et "doctus cum libro" ?

De la nostalgie, M'sieurs-Dames (3)

Combien de slows dansés sur cette musique ? C'était l'époque où il fallait s'étendre sur un lit pour remonter la fermeture éclair des jeans!


A Wither shade of pale. Procolarum.

Eclat

De l'autre côté de la rue, quelqu'un joue avec sa fenêtre: une femme qui a l'air de fumer sa cigarette sans vouloir laisser entrer la fumée dans la maison. Un éclat de soleil vient frapper sa vitre et m'éblouit à chaque mouvement de la femme. Depuis combien de temps n'ai-je pas vu ça, n'ai-je pas connu ce petit plaisir infini ? Comme celui des lourds nuages menaçants frangés d'or.

mardi 28 mai 2013

Liberté pour les Mânes

Les morts ont la curieuse manie de se manifester au moment où l'on ne les attend pas.

Ainsi, au cimetière, devant la tombe d'êtres chers, rien: pas une émotion, pas un souvenir. La simple constatation que l'herbe a poussé, qu'il faut l'arracher pour redonner au caveau un aspect convenable. Et puis, très vite, le regard se détourne pour se perdre au loin dans les monts du Pilat, beaux en toute saison.

Un autre jour, en faisant la cuisine, en lavant son assiette, le surgissement irrépressible d'une  image dont on ne sait d'où elle vient tant elle n'a rien à voir avec l'activité ancillaire, un son, une parole, un décor d'autrefois que l'on pensait avoir oublié. Et l'émotion qui submerge, si facilement puisque l'on n'a pas pris garde de fermer les vannes, de s'armer contre la nostalgie.  

Gens libres que ces Mânes qui n'en font qu'à leur tête et vous rendent visite sans jamais prévenir.

lundi 27 mai 2013

Émotion d'un vieux fou

Un élève de troisième est venu me voir, à la fin du cours de latin, ce soir, le plus sûr de lui, celui qui ne craint pas de parler aux adultes. Les autres se dirigeaient vers la porte, mais, à leur pas ralenti, je devinai qu'ils retardaient le moment de sortir, de se retrouver dans le couloir, qu'ils savaient eux aussi et espéraient ma réponse.

Qu'avait-il donc à me demander, à moi, leur professeur de latin, une matière que presque tous abandonneraient l'an prochain, pour d'autres options plus directement rentables ? Qu'est-ce qui les faisait tous s'attarder, en cette fin de journée où ils pouvaient encore un instant profiter du soleil revenu et faire les fous dans la cours, après des heures assis à leurs bureaux ?

Je m'étais levé et rangeais déjà mes affaires dans mon cartable. D'ordinaire, il n'y a déjà plus personne lorsque j'éteins les lumières et vérifie que les fenêtres sont bien fermées et le tableau propre. Le couloir lui-même est souvent vide quand je tourne la clé jusqu'au lendemain matin. Étrange, ce silence des écoles vides...

Face à moi, tous deux debout, il se lança alors. A sa voix, je compris que cela lui demandait un effort particulier, à lui, ce garçon si sûr de lui, à l'assurance proche parfois de la désinvolture. J'attendais, sans l'aider, que les mots sortent de sa bouche, je me façonnais le masque du professeur las de sa journée et acceptant encore de perdre quelques minutes à écouter sans doute une doléance. Ce n'en était pas une.

- Monsieur, vous nous racontez souvent des histoires dans vos cours. Nous aimons ça. Accepteriez-vous que nous vous appelions "le Père Castor" ?

J'aurais pu en rire, j'aurais pu, comme à mon habitude, manier cette ironie légère derrière laquelle je me réfugie lorsque les mots prononcés m'atteignent, en bien comme en douleur, mais je fus ému par sa demande. Car je me retrouvai aussitôt des années en arrière, lorsque j'étais moi-même lycéen, et m'apparut aussitôt la silhouette de ce maître tant aimé qui fut à l'origine de ma vocation. Professeur de latin, de grec et de français lui aussi. Un homme qui m'a tout appris de ce que je sais, l'essentiel pour le moins, à savoir aimer les mots et privilégier la curiosité. Un homme dont j'ai déjà parlé ici et à qui je dois tant.

Pendant ses cours, il avait lui aussi l'habitude de nous emmener soudain sur des chemins de traverse, de nous faire rêver des batailles de Rome et du miel de l'Hymète,  des fleuves des Enfers et et des silences d'Andromaque, éplorée si loin de sa patrie. Qu'ai-je appris avec lui, sinon cet art de la fugue, cet amour des sous-bois où l'on croit se perdre alors que c'est là que l'on se trouve?

Sans le savoir, cet élève m'a procuré ce soir un des plus beaux  plaisirs de ma vie d'enseignant. Ainsi serais-je devenu, un peu, juste un peu, pour quelques-uns, ce guide qui fait rêver en apprenant. Puissent-ils, ces enfants que je vais quitter bientôt, se souvenir de moi sous cet aspect-là et cultiver ce jardin qu'ils trouveront là-bas, tout là-bas, tout au fond de la sente.

dimanche 26 mai 2013

O reilles, o désespoir...

Ça y est, je les ai vues ! Depuis le temps qu'on m'en parlait ! Depuis le temps qu'on me disait que j'avais les mêmes ! Ça finissait par être gênant de ne pas connaître l'original !

Eh bien maintenant, c'est fait ! Et même s'il y a longtemps que ce surnom ne m'est plus donné, même si pas plus tard que ce soir, certains, parmi mes amis proches, m'en ont trouvé un autre (plus lourd, il est vrai), je suis heureux d'avoir fait la connaissance de ce monsieur. Car il est loin d'être bête, cet individu. Il est même fort intelligent et la comparaison n'a rien, à mon avis, de dépréciatif ! Bien sûr, il n'est pas beau et l'on ne voit que ça lorsqu'il apparaît, mais, quand on l'entend parler, on se console ! Alors, adopté, plutôt que TPS, qui eut cours à un certain moment, ou Dumbo, la trouvaille de ce soir.

De qui s'agit-il ? Mais de Mister Spock, bien sûr ! Je sors à l'instant de mon canapé, après avoir (enfin!) vu le film de Robert Wise, Star Trek ! Quant au pourquoi du comment, je vous laisse deviner...

samedi 25 mai 2013

Momentini

- Déposé hier mon dossier de retraite à la caisse, après l'avoir laissé s'empoussiérer pendant deux mois sur mon bureau (pourtant, ma décision était prise). Une impression comme de repasser le bac. Je peux encore avoir le trac, à mon âge.

- Acheté du pain, cet après-midi, dans une boulangerie inhabituelle. Temps d'arrêt en entrant: la vendeuse ressemble trait pour trait à une de mes anciennes élèves. J'ai cru qu'elle faisait des extras, le samedi, pour payer ses études.

- C'est lourd, 1200 pages, chaque soir, dans son lit! Plus que cent à lire et je reviens aux poids plumes.

- On peut aller dans une librairie loin de chez soi, juste parce que la vendeuse vous reconnaît à chaque fois et sait de quoi elle parle. Parce que, miracle, elle lit aussi!

- J'ai lavé mon trois-quarts huilé Barbour acheté il y a des années en Écosse. Trop sale depuis le temps (et il a servi  chez la tante de Frédéric). N'a pas l'air d'avoir aimé! J'attends qu'il sèche! On avisera après.

- Mercredi, quitté une réunion pédagogique beaucoup plus tôt qu'autorisé. Qu'en ai-je à faire, maintenant, des délires autoritaires de ma direction ?

- Des dieux et des hommes passé à la télévision cette semaine. Pas eu envie de le revoir, comme un livre qu'on ne lit qu'une fois.

jeudi 23 mai 2013

Monique et Giuseppe

Un métèque, un juif errant, un pâtre grec et une longue dame brune.... Bien sûr.


mercredi 22 mai 2013

Les bonnes surprises d'Internet

Internet réserve parfois de bien belles surprises. Au retour de mon voyage à Rome, l'été dernier, j'avais fait plusieurs billets relatant ce séjour. Dans l'un d'eux (lundi 6 Août), j'évoquais un prêtre rencontré dans une petite église,  San Salvatore in Onda, où nous étions entrés par hasard, un homme sympathique qui était venu à notre rencontre, visiblement heureux de parler avec des gens qui s'intéressaient au lieu dont il avait la garde.

J'avais, depuis, presque complètement oublié cet épisode agréable et, ce soir en rentrant, je découvre un nouveau commentaire sur ce billet: il s'agit d'une femme dont le nom a une consonance latine qui me remercie pour mon récit, tout en corrigeant une erreur que j'avais commise, et me précise qu'elle est la petite nièce de ce prêtre!

Combien de chances y avait-il pour que cette femme arrive sur mon blog ? J'ai peut-être l'enthousiasme facile (quoique...) mais ce genre de petits inattendus suffisent à m'ensoleiller une soirée.

mardi 21 mai 2013

Une boîte inutile

Les objets ne me sont pas anodins. Jamais. Ces objets dépareillés qui finiront désolés et abandonnés, je voudrais en sauver quelques-uns des décombres. 

C'est une citation empruntée au blog de Christophe, Mes pas dans ceux des errants, (2 mai 2013), qui m'inspire ce billet.

Dans la somme d'objets dont nous nous sommes débarrassés à la déchetterie il y a quelques temps, certains, anodins, dépareillés, désolés, abandonnés, ont été sauvés par l'un ou par l'autre, sans doute parce qu'ils avaient su provoquer une certaine résonance affective dans l'esprit de celui qui les a emportés.

J'ai, entre autres, rapporté chez moi une petite boîte de métal, du cuivre probablement, poussiéreuse et verdie par endroit, qu'il faudrait nettoyer mais que j'aime comme elle est, endormie sous les strates d'un passé aujourd'hui arrêté. Ovoïde et légèrement bombée sur le couvercle, elle a la taille d'un gros pilulier, un peu trop lourde pour en être un cependant.

Elle était vide, sans doute depuis longtemps, et noyée au milieu de mille autres bibelots inutiles. Quelle fut, un jour, son utilité? Je n'en sais rien. Pourquoi l'ai-je prise avec moi? Je n'en sais rien. Peut-être, inconsciemment, m'a-t-elle rappelé une broche en camée, elle de teinte légèrement rosée, que ma mère portait lorsque j'étais enfant pour fermer les deux pans d'une robe légèrement décolletée. J'ignore ce qu'est devenu ce bijou. Lors du dernier déménagement, à la mort de mon père, je ne l'ai vu nulle part. Ma mère en avait-elle fait cadeau à ma sœur précédemment ? Dans ce cas, tant mieux.

J'ai posé cette boîte sur mon bonheur du jour, dans l'entrée, à côté d'une lampe et du téléphone. Elle y est encore, toujours inutile mais chaude, entourée maintenant d'objets vivants. Elle s'acclimate, moi aussi à elle.  Pourquoi lui chercherais-je un autre emploi ? Elle me plaît telle qu'elle est.

lundi 20 mai 2013

Recette

Prenez un peu de brume, flottant au ras du sol, de gros nuages bien gorgés d'eau mêlés à quelques rayons de soleil (pas trop de rayons!). Faites revenir avec un peu de vent, une grosse louche d'humidité et baignez le tout dans une grande fraîcheur humide, et vous obtenez un week-end de Pentecôte dans le Jura, version 2013.

Un point positif ? Oui, je fais des progrès à la belote au coin d'un feu de bois. Les photos, c'était même pas la peine...

samedi 18 mai 2013

Gens de saillies (2)

Le banquier: "Je ne viendrai jamais à bout de ces comptes de l'apôtre Icaire!"

Des fleurs (12): l’œillet



Encore une fleur que j'aime bien: parce que, la plupart du temps, elle sent bon (à condition d'en renouveler l'eau fréquemment), parce qu'elle tient longtemps et forme des bouquets généreux. Et puis il existe une telle variété de coloris! Je préfère les tout simples, un peu plus petits que les œillets de Nice, mais tellement plus naturels.

Un jour, j'en offris un bouquet à ma mère qui les apprécie autant que moi. Pas pour parfumer sa chambre: il y a longtemps qu'elle a perdu l'odorat. Mais pour mettre un peu de couleur dans ces murs ternes. Ma sœur, présente, me vola immédiatement dans les plumes sous prétexte que l'on n'offrait pas d’œillets, des fleurs de cimetière selon elle. Je n'ai pas cette impression. J'aurais préféré qu'elle allègue la superstition théâtrale qui veut que l'on s'abstienne d'un tel don à une actrice, car ma mère, à sa façon, est une grande actrice....

vendredi 17 mai 2013

Momentini

- Vu Mireille ce matin. Elle est à la retraite depuis presque un an. M'a dit que ce qui lui manquait le plus, c'était le côté intellectuel de notre travail. A moi non plus, le quotidien ne suffit pas. Et puis, ne plus transmettre.

- Vu aussi un ancien élève dont je me souvenais très bien à cause de sa dyslexie très prononcée. Son père, qui voulait à tout prix qu'il réussisse, était très hargneux avec les enseignants qu'il accusait d'être à l'origine des échecs de son fils. Lors d'un rendez-vous avec lui, il m'avait même jeté les papiers qu'il tenait à la main à la figure (j'avais quitté la salle immédiatement et il avait fini par s'excuser). Le fils est maintenant un jeune homme épanoui et souriant: il réalise enfin son vieux rêve d'entrer dans l'armée et suit une formation de plongeur-démineur. Avant que nous ne nous séparions, je lui ai demandé, sotto voce et avec un clin d’œil : "Et l'orthographe ?".  Il a éclaté de rire et m'a répondu: "C'est encore pire!".  Mais, au moins, il n'a plus l'air d'en souffrir: l'éloignement du domicile familial y est sûrement pour beaucoup.

- Vu l'autre soir sur Arte Le Ruban blanc, de Michael Haneke, en version sous-titrée. Entendre cette langue que l'on dit gutturale et qui, pour moi, ne l'est pas tant que ça, m'a conforté dans mon intention de l'apprendre. Avec une réinscription au ciné-club italien, ça devrait m'aller.

- Depuis quelque temps, je n'accède que difficilement à certains blogs de ma liste, en particulier ceux qui présentent de nombreuses photos ou vidéos. Un temps infini pour que mon vieil ordinateur accepte enfin de les afficher (il est vraiment grandement temps de la changer!). Idem pour y poster des commentaires. Ça tue vraiment la spontanéité!  Alors, souvent, j'y renonce. Que PP, Karagar en particulier, et même parfois Georges, Plume et Cornus ne m'en tiennent pas rigueur.

- Départ pour le Jura ce week-end. Un temps abominable annoncé. Et là-haut, quand il ne fait pas beau, il fait froid. Va falloir avoir de l'imagination! Le côté  agréable: je vais rapporter du beurre et du fromage!

Chronique d'une retraite annoncée

Bientôt la quille, comme dirait l'autre! Dans à peine deux mois, j'y serai! Qu'est-ce que j'éprouve en ce moment ? Un certain plaisir, c'est sûr, à voir s'approcher peu à peu l'échéance. J'ai de plus en plus de mal à me motiver le matin, pour sauter du lit. Il m'est même arrivé deux fois, cette semaine, de ne pas entendre le réveil. Bon, arrivé à l'heure tout de même (j'ai horreur d'être en retard) mais il a fallu speeder. Cette surdité passagère est sans doute symptomatique de ma lassitude.

Je quitterai avec joie ma direction et un certain nombre de mes collègues, sans regret insoutenable les locaux et probablement les élèves. Pourtant, lorsque je leur ai annoncé la nouvelle, quelques-uns d'entre eux ont été déçus que je m'en aille, ce qui m'a fait plaisir.

En même temps, je ressens un peu d'appréhension: c'est tout de même un bon virage à négocier dans une vie. On me pose souvent la question: "Tu t'es préparé ?". Je me demande bien comment l'on peut se préparer à quelque chose que l'on ne connaît pas. Je ne serai pas différent une fois que mon activité aura cessé. Alors "me préparer"?

J'ai commencé à trier un certain nombre de choses, à donner ou à jeter. Pas trop de mal à le faire. Le plus dur sera sans doute de débarrasser mes placards où, depuis des années, j'ai entassé un nombre conséquent de choses qui, toutes, vont me rappeler des souvenirs. Et puis, à la fin, rendre les clés. Ce jour-là, je me sentirai vraiment étranger. J'allais dire exclu mais non puisque c'est moi qui ai pris la décision.

Plein de contradictions donc, en ce moment, dans la tête du pauvre Calyste. Mais j'imagine que c'est un peu la même chose pour tout le monde...

Gens de saillies (1)

Le pharmacien: "J'ai toujours beaucoup aimé la ferme à Copé!"

jeudi 16 mai 2013

De la nostalgie, M'sieurs-Dames (2)

Des tubes des années lointaines où j'étais (plus) jeune, des musiques, des voix qui chantaient dans la radio ou sur les vinyles de l'époque, pas forcément des chefs-d’œuvre, pas forcément des textes profonds. Juste des choses que j'ai aimées.

The Temptations: Papa was a rolling-stone (1971)

Propice

Le quartier où habite ma mère serait-il propice au déroulement de faits divers qui passent à la télé?

Il y a quelques années, un convoyeur de fonds, après avoir détourné le contenu de son camion, avait abandonné son véhicule deux rues plus loin et caché une partie de son butin (la seule retrouvée à ce jour) dans un garage loué tout près.

 Cette fois-ci, c'est un incendie qui a ravagé une partie de l'usine désaffectée investie par des roms, incendie qui a fait trois morts en fin de semaine dernière. Le plus surprenant, c'est que ce ne sont pas les anciens ateliers qui ont brûlé mais les bureaux, la seule partie en dur des bâtiments.

Précision

Je viens, sur ce blog, d'interdire de commentaires les anonymes. Désolé pour ceux qui ne se manifestaient qu'avec de bonnes intentions (laudatives ou critiques), mais j'en avais assez de passer mon temps à supprimer les pseudo-commentaires à caractère pornographique ou les sites de pubs déguisés.

mardi 14 mai 2013

Paul

En passant par Uzès, je n'ai pu m'empêcher, comme chaque fois, de faire un détour pour m'arrêter devant l'ancienne maison de mon ami Paul, décédé un mois seulement après Pierre. Paul était, après avoir écrit quelques romans policiers en collaboration avec un autre auteur et un roman seul, traducteur de l'anglais et de l'italien. Il habitait Paris, sur l'île Saint-Louis, un appartement assez inconfortable mais superbement placé et avec une vue magnifique sur la Seine.

Je l'avais rencontré à Lyon, à la soirée des trente ans d'un ami: un vieux monsieur déjà, que j'avais jugé, au premier coup d’œil, passablement laid et snob et qui m'avait relativement peu intéressé. Pourtant, à mon séjour suivant dans la capitale, j'avais repris contact avec lui, et c'est à cette occasion que je l'avais vraiment découvert. Passionné de littérature et prodigieusement cultivé, il m'entretenait pendant des heures de ses passions littéraires et de sa vie passée. Ami de Sacha Pitoeff (que j'eus un jour au téléphone en son absence) et de Guy Tréjean, il incarnait à lui seul la société cosmopolite de l'avant-guerre. De père russe et de mère autrichienne, il parlait et écrivait un français impeccable et avait pris, sans doute pour se faciliter la tache (ou celle de ceux qui, ensuite, lui fournirent du travail) un pseudonyme sous la forme d'un deuxième prénom.

Sa maison d'Uzès me laisse encore aujourd'hui de plus beaux souvenirs que son appartement de Paris. J'y descendais tous les étés, en empruntant la Nationale 86, à l'époque bordée de roses trémières. Je mettais quatre heures à faire le voyage. Je n'étais pas pressé et appréciais de voir peu à peu arriver ma destination: j'aime sentir que je me déplace, impression que ne donne pas un voyage en avion, à mon avis.

Plusieurs fois, je pris des billets pour les nuits musicales d'Uzès qui, ensuite, furent englobées dans le festival de Montpellier. Je me souviens en particulier d'une Symphonie Fantastique dirigée par Emmanuel Krivine dans la cour de l’Évêché où le chef avait dû s'interrompre au milieu d'un mouvement pour laisser à l'horloge le temps d'égrener les coups de l'heure tardive. Souvenirs aussi de restaurants et de marchés faits sur la Place aux Herbes, de descentes au Parefeuille, la meilleure librairie d'Uzès. Et la douceur des nuits, et l'odeur de la garrigue, et le chant des cigales.

La maison comportait un rez-de-chaussée et deux étages, avec une seule pièce à chaque niveau: en bas la cuisine, au premier la chambre d'ami dont la fenêtre donnait sur la vigne qui fournissait, chaque automne, quelques grappes de raisin, et, tout en haut, la sienne propre. Un après-midi où nous faisions la sieste chacun dans nos appartements, je l'entendis descendre l'escalier de pierre en colimaçon. Comme j'avais encore envie de me prélasser, je fis semblant de dormir. Avec la chaleur du mois d'août, j'étais nu sur mon lit, couché sur le ventre. Il m'appela une fois, je ne répondis pas. Alors, il ouvrit la porte et me regarda longtemps, sans bruit, sans bouger, vieil homme se délectant de la vue de la chute de reins et des fesses d'un homme beaucoup plus jeune. Je ne désirais rien de sexuel avec lui mais je lui fis ce cadeau, parce que je l'aimais bien. Un long moment après, il referma la porte et descendit à la cuisine.

Le soir, il m'"avoua" sa curiosité et le plaisir qu'il y avait pris. Aujourd'hui encore, je ne regrette pas d'avoir agi ainsi. Il n'y avait que de la pureté dans son geste et dans le mien.

lundi 13 mai 2013

Languedoc: dernier jour

Déjà! Le matin passé au marché du Grau du Roi où nous faisons provision de supions pour le repas de midi. Jean-Claude nous les accommodera de façon magistrale.



L'après-midi à flâner dans les rues d'Aigues-Mortes que nous connaissons déjà bien et où a lieu une fête médiévale qui remplit les rues de personnages tout droit sortis d'un autre temps. Visite à Notre-Dame des Sablons, aux nombreuses galeries d'art (une très belle exposition, dans une vieille bâtisse donnant sur la place, dont les œuvres allient très intelligemment peinture et photographie), à la chapelle des Pénitents blancs rouverte après travaux. Puis un dernier verre pour célébrer la chaleur, et, le soir, ce sera le retour avec une route surchargée de circulation (mais nous avons connu bien pire il y a deux ans).

Languedoc: 3° jour



Le soleil est de retour. Frédéric et moi connaissons Uzès, Jean-Claude pas. Il n'est jamais trop tard pour bien faire. Après un détour inutile par le centre de Nîmes, à cause d'un GPS fou, nous atteignons enfin le grand duché,  la petite ville que j'aime tant et où j'ai autrefois passé de belles vacances chez Paul. Beaucoup de monde sur la place aux herbes et dans les rues avoisinantes mais je sais que, le soir, la ville est quasiment déserte car elle ne constitue en général qu'une étape sur la route des touristes qui n'y séjournent pas. La librairie Le Parfeuille est toujours là et je ne peux m'empêcher, en la voyant, de penser à mon vieil ami, aujourd'hui décédé, qui la fréquentait assidûment.

La promenade Racine aussi avec sa plaque commémorant le séjour de l'écrivain dans la ville, et puis la tour Fenestrelle, et puis l'Hôtel du baron de Castille, et puis la maison des Consuls, et puis bien sûr le château sur lequel flotte le drapeau, signe de la présence dans les lieux du propriétaire, le duc de Crussol-Uzès.

Rapide passage à l'appartement en fin d'après-midi avant de rejoindre le restaurant où nous attendent les petits poulpes, les tellines, les bulots,le tourteau et les huîtres. Tout cela arrosé d'un bon vin blanc sec.

dimanche 12 mai 2013

Languedoc: 2eme jour


Le temps s'est un peu rafraîchi. Ce jeudi sera une journée visites. D'abord la ville de Sommières, plusieurs fois approchée et jamais parcourue. Les marques sur les murs des crues du Vidourle des années passées sont assez impressionnantes. C'est une petite ville moyen-âgeuse qui a beaucoup de charme. Promenade dans les rues et montée jusqu'au château-fort dont il reste des ruines imposantes, en particulier l'énorme donjon. Repas dans un restaurant italien sur une petite place très calme où nous dégustons, entre autres, des "penne" à la crème, aux champignons et à l'huile de truffes.







L'après-midi, nous nous enfonçons davantage dans les Cévennes pour arriver à Anduze, le village de la bambouseraie dont m'avait tant parlé Amédé. Visite intéressante de cette immense propriété conçue par un original du XIX° siècle à partir de 1856: Eugène Mazel. Outre la forêt de bambous géants, elle contient un jardin japonais, un labyrinthe, des serres, un jardin floral, un jardin aquatique et un village laotien. Le site a servi de décor pour plusieurs films dont Le Salaire de la peur de Clouzot. Nous avons juste le temps de terminer la visite avant que le ciel ne se couvre et que les premières gouttes ne se mettent à tomber.


Languedoc: 1er jour

Pas mal de monde sur la route du midi, ce mardi après-midi, où Jean-Claude me cueille à la sortie du travail pour rejoindre Frédéric à la Grande-Motte. Trois heures pour arriver à bon port. Mais le beau temps est là. Nous en profitons le lendemain mercredi pour aller au Grau-du-Roi réserver le restaurant de fruits de mer. Cette petite ville est sans cesse sillonnée par des fanfares d'un peu tous les styles.

L'après-midi, le soleil semblant vouloir s'attarder, nous décidons d'une petite balade jusqu'à l'Espiguette où, malgré mes nombreux séjours dans le coin, je n'ai jamais mis les pieds. Après une 1/2 heure de marche, nous plantons nos parasols. Mais le séjour ne sera pas très agréable: la plage est envahie de moustiques qui vont s'en donner à cœur joie sur la peau de Frédéric. Moi, pas une piqûre! D'autant plus étonnant que, d'habitude, je les attire, comme le miel pour les mouches. Un petit trempage de pieds dans une eau encore bien fraîche et ce sera le retour. Nous ne retournerons pas à la plage de tout le séjour.

lundi 6 mai 2013

Après l'effort, le réconfort.

Deux jours de travail et puis un long pont que j'irai passer à la Grande-Motte. En espérant que le temps y sera plus clément qu'il y a deux ans à la même époque! Au programme, gastronomie c'est sûr, baignades sans doute et visites probablement. J'en ai bien besoin.

Alors, quelques jours d'absence ici. Mais il faut savoir se quitter pour mieux se retrouver. A bientôt !

dimanche 5 mai 2013

Manœuvre

Bilan des vacances: pas vraiment reposantes. Passées presque exclusivement à vider la maison et les hangars de Paulette. Mais, et je le disais hier soir à Frédéric et à Jean-Claude, au final, j'ai adoré ça! Découvrir, fouiner, trier, jeter, casser, contacter x ou y pour leur proposer du bois, de la ferraille, des meubles..., faire un travail de manœuvre qui ne nécessite pas de trop réfléchir, me salir jusqu'à la tête dans des vêtements  qui vivent leurs derniers instants, sentir dans le jardin les effluves du lilas et du muguet, pisser dehors, voir de gens que je n'ai pas l'habitude de côtoyer, ça me change!

Et au passage, toutes mes excuses aux employés de la déchetterie (on ne sait jamais, il y en a peut-être qui me lisent!) que j'avais accusé de réduire ostensiblement leur journée d'une 1/2 heure: la fermeture en semaine est bien à 18h, et à 18h30 seulement le samedi.

A noter aussi un petit miracle: à part quelques égratignures bénignes, pas un seul bobo! Pour quelqu'un qui est réputé pour avoir deux mains gauches....

vendredi 3 mai 2013

Autant en emporte le temps

Trouvé aussi, dans la maison délabrée, de vieilles photos de stars d'une autre époque, acteurs de cinéma ou chanteurs, toutes en noir et blanc, de format 14x9, que j'ai rapatriées chez moi.

Les uns ont encore un nom qui court dans les mémoires. Les américains: Audrey Hebburn, Brando, Vivian Leigh, Deborah Kerr, Lana Turner, Montgomery Clift, Jennifer Jones. Les français: Viviane Romance, Trenet, Jean-Pierre Aumont, Bécaud, Micheline Presles, Jacques Charrier, Eddie Constantine,P. Fresnay, J-L Barrault, Gabin, Morgan, F. Perier, L. Terzieff

D'autres sont sans doute en voie d'oubli pur et simple: Fernand Gravey, June Allyson, Georges Marchal, Claire Boom, Louis Jourdan, Claudette Colbert, Raymond Rouleau, Noël-Noël, Robert Taylor, George Raft, Danny Kaye, Renée Saint-Cyr, E. Feuillère, Randolph Scott.

Mais qui peut me dire qui sont Jeanne Crain, Nicole Maurey, Gérard Néry, Polly Bergen, Eleonora Rossi Drago, Suzanne Dalbert, Viveca Lindfors, Abbe Lane, Louise Carletti ou encore Kathryn Grayson ?

jeudi 2 mai 2013

Les uns et les autres

Ce qu'il y a de passionnant dans les déchetteries, ce sont les personnages qu'on y côtoie. Je ne parle pas des employés qui, me semble-t-il, ont trouvé là une planque idéale (un exemple: depuis début avril, les portes ferment à 18h30. Or, arrivés à 18h, il n'en restait qu'un seul en train de tirer le portail de fer et qui, il faut bien le dire, à tout de même accepté que nous déchargions le dernier voyage de la journée.)

Ce qui m'intéresse davantage, ce sont les "usagés" de ce genre d'endroit: des gens comme nous qui se débarrassent de vieilleries sans intérêt, il y en a bien sûr, et c'est, apparemment, une grosse majorité. Ceux-là n'ont pas d'intérêt particulier, et je n'en ai pas vu qui, comme nous, ont effectué vingt-huit voyages en quelques jours. Les autre sont plus remarquables: ceux qui jettent des objets ou des meubles encore parfaitement fonctionnels, sans doute au prétexte que ce n'est plus assez moderne. Leur apparence me fait penser que ce ne sont pas forcément les plus riches.

Il y a aussi ceux qui viennent jeter absolument n'importe quoi, sans l'avoir trié auparavant, affichant ainsi un mépris profond pour ceux qui, ensuite, seront chargés de faire ce travail à leur place. Socialement parlant, dans ce cas, on est déjà remonté d'un cran!

Ceux qui se comportent en terrain conquis, se garant n'importe comment et tenant trois places de stationnement pour être au plus près des bennes. En général, de petits entrepreneurs qui, eux, "travaillent" (tiens donc, nous, on s'amuse!)

Et puis ceux qui récupèrent: dans la journée, des brocanteurs, des marchands (un couple sexagénaire tentant de rattraper avec un râteau des nœuds-papillons et des cravates), des revendeurs aux puces, parfois des collectionneurs ou de vrais chineurs. Le soir, au moment de la fermeture, des pauvres ( parle-t-on toujours de quart-monde ?) qui essaient, dans le fatras amoncelé, de découvrir ce qui pourrait leur faire gagner quelques euros à la revente: ce soir, c'était un couple de roms, elle assise sur le trottoir en face, surveillant la rue, lui caché derrière le portail métallique, attendant que le dernier employé (qui n'était pas dupe) soit parti.

Surprenant aussi, et plus que tout, le défilé incessant des véhicules chargés à bloc qui viennent se vider les entrailles. Si vous voulez avoir une première idée de ce que c'est qu'une société de consommation, il faut vous rendre dans une déchetterie. Vous ne serez pas déçus!

mercredi 1 mai 2013

Mnémo.

Pas le courage de raconter ma journée. Cassé, le Calyste: aujourd'hui, c'était la ferraille! Alors, avant d'aller tenter d'étirer le dos endolori, juste un procédé mnémotechnique bien pratique, pour ceux que ça intéressent.

Les neuf Muses, c'est comme les 7 Merveilles du monde ou les 12 travaux d'Hercule (non, on ne compte pas ce que j'ai fait aujourd'hui avec mes deux acolytes !) : on est sûr de tous les connaître et, au moment de les retrouver, il en manque toujours un.

Alors voici un petit truc facile à retenir. Les neuf Muses, c'est ETC, ETC, PMU. Deux E, donc: Erato et Euterpe / deux T: Terpsichore et Thalie / deux C: Calliope et Clio / un P: Polymnie / un M: Melpomène / et enfin un U: Uranie.

 Et n'oubliez pas: la maman de ces charmantes personnes est Mnémosyne, la déesse de ...... la mémoire!