mardi 21 mai 2013

Une boîte inutile

Les objets ne me sont pas anodins. Jamais. Ces objets dépareillés qui finiront désolés et abandonnés, je voudrais en sauver quelques-uns des décombres. 

C'est une citation empruntée au blog de Christophe, Mes pas dans ceux des errants, (2 mai 2013), qui m'inspire ce billet.

Dans la somme d'objets dont nous nous sommes débarrassés à la déchetterie il y a quelques temps, certains, anodins, dépareillés, désolés, abandonnés, ont été sauvés par l'un ou par l'autre, sans doute parce qu'ils avaient su provoquer une certaine résonance affective dans l'esprit de celui qui les a emportés.

J'ai, entre autres, rapporté chez moi une petite boîte de métal, du cuivre probablement, poussiéreuse et verdie par endroit, qu'il faudrait nettoyer mais que j'aime comme elle est, endormie sous les strates d'un passé aujourd'hui arrêté. Ovoïde et légèrement bombée sur le couvercle, elle a la taille d'un gros pilulier, un peu trop lourde pour en être un cependant.

Elle était vide, sans doute depuis longtemps, et noyée au milieu de mille autres bibelots inutiles. Quelle fut, un jour, son utilité? Je n'en sais rien. Pourquoi l'ai-je prise avec moi? Je n'en sais rien. Peut-être, inconsciemment, m'a-t-elle rappelé une broche en camée, elle de teinte légèrement rosée, que ma mère portait lorsque j'étais enfant pour fermer les deux pans d'une robe légèrement décolletée. J'ignore ce qu'est devenu ce bijou. Lors du dernier déménagement, à la mort de mon père, je ne l'ai vu nulle part. Ma mère en avait-elle fait cadeau à ma sœur précédemment ? Dans ce cas, tant mieux.

J'ai posé cette boîte sur mon bonheur du jour, dans l'entrée, à côté d'une lampe et du téléphone. Elle y est encore, toujours inutile mais chaude, entourée maintenant d'objets vivants. Elle s'acclimate, moi aussi à elle.  Pourquoi lui chercherais-je un autre emploi ? Elle me plaît telle qu'elle est.

2 commentaires:

Cornus a dit…

Je peux le concevoir. N'ai-je pas récupéré un mathusalem à la déchetterie ? Pour en faire quoi ? Pas grand chose.

Calyste a dit…

Cornus: à son âge, il méritait la retraite!