mardi 31 juillet 2018

Et un peu de musique, ça vous dirait ? (213)



Qui se souvient d'elle (sauf peut-être dans sa chanson la plus connue : A la gare Saint-Lazare) ? C'était le début des années soixante, juste avant les yeye. C'était autre chose....

Invitation au voyage

Canicule aidant, donc immobilisation à l'intérieur, j'ai commencé cet après-midi à préparer notre futur voyage en Bourgogne du nord. Et, comme chaque fois, je suis estomaqué ! Que de choses à voir, en tout cas que j'aimerais voir. Mais nous ne restons qu'une semaine, il faut trier, évaluer, soupeser, calculer à la louche les kilomètres, laisser tomber, retenir. Et même comme ça, j'ai déjà rempli deux pages d'incontournables ! J'en connais qui vont encore râler qu'on visite trop de choses. Mais lorsque je suis quelque part, j'ai du mal à ne pas essayer de faire le tour le plus exhaustif des sites et monuments du coin.

Quoi qu'il en soit, il y a certains sites pour lesquels je ne transigerai pas et Vézelay en est le premier. Heureusement, ce n'est pas très loin du gîte que nous avons loué ! Et puis, je suis comme ça : boulimique, aussi bien de lectures que de visites !

Un Garçon singulier

Par la chaleur qu'il fait, pas question de penser aller faire un tour à l'extérieur. Alors, canapé et bouquin. Mais quoi lire après l'essai sur Rome qui m'a emballé ? Le premier qui me tombe sous la main : ce sera Un Garçon singulier de Philippe Grimbert, dont j'ai déjà lu Un Secret sans grand enthousiasme.

C'est un peu la même chose pour celui-ci. On lit sans déplaisir mais sans plaisir extrême non plus. Finalement une bonne transition pour passer à quelque chose de plus substantiel. Mais je pense que, dans quelque temps, il ne m'en restera pas grand chose.
(Philippe Grimbert, Un Garçon singulier. Ed. Grasset.)

lundi 30 juillet 2018

C'est à vous

A vous, si cela vous dit, de mettre sous cette photo un titre, une phrase ou un petit texte qu'elle vous aurait inspiré. (Vous pouvez l'agrandir en cliquant dessus.)

Trouvailles (post-cure)

Après quelques périples vacanciers et une cure thermale dont je ne sais pourquoi ils avaient besoin, voici nos deux Dupond(t) de retour hier chez une amie à la campagne où le température était tout de même plus supportable (à peine) qu'en plein Lyon.

En grande forme donc pour des trouvailles qui n'appartiennent qu'à eux !

- Nous avons assisté au Pays Basque à une course avec des vaches.
- Des vachettes ?
- Des vaches à lait, quoi !
( La traite fut-elle bonne ? L'histoire ne le dit pas.)

- Nous avons aussi visité un élevage de chevaux. Il y avait aussi de belles bourriches.
( Oui, parce que les pouliches étaient parties à la pêche aux moules, moules, moules....)

Plus une autre inracontable où l'un parlait de notre ami Guitou et l'autre de Me Too. Mais peu importe puisqu'ils ne s'écoutent pas quand ils parlent (en même temps bien sûr). 

samedi 28 juillet 2018

In Italia, le stelle ballano (e cantano) (3)


Fugue romaine

Après les Borgia, je me retrouve encore à Rome avec ce très bel essai de Édith de la Héronnière, publié cette année chez Desclée de Brouwer et offert par ma sœur il y a quelques jours. Celui-ci n'a pas attendu pour être lu. Rien que le titre me parlait bigrement. Et elle a eu du nez car c'est passionnant d'un bout à l'autre pour qui connaît Rome.

Évocation, au fil des rues, de la Rome antique et chrétienne et de celle plus contemporaine à travers une partie de sa vie dans le Trastevere, dans un appartement sur les toits qui.m'a rappelé celui que nous louons à chacun de nos séjours. J'ai également "corné" quelques pages pour retrouver facilement des passages où elle parle de lieux ou d’œuvres que je ne connais pas encore (mais je n'ai pas dit mon dernier mot !).

Rarement, depuis Jean-Bertrand Pontalis, je me suis senti autant en "communion" avec un auteur.
(Édith de la Héronnière, Fugue romaine. Ed. Desclée de Brouwer.)

vendredi 27 juillet 2018

jeudi 26 juillet 2018

Les Borgia

J'avais vu à la télévision une émission retraçant la vie de cette fameuse famille d'origine espagnole qui ne compta pas moins de deux papes dans ses rangs. Cette émission avait plutôt tendance à réhabiliter ses trois membres les plus connus : le pape Alexandre VI, César et Lucrèce.

Quelques jours plus tard, j'ai trouvé chez Emmaüs leur biographie par Ivan Cloulas, biographe qui va lui aussi dans le même sens de réhabilitation et donne beaucoup plus de renseignements sur un de leurs proches descendants (petit-fils du pape) : François de Borgia, jésuite canonisé en 1671.

Mais Ivan Cloulas n'est pas Jean Orieux, qui reste à ce jour mon biographe préféré quelque soit le "biographié" concerné : si le gros ouvrage de Cloulas  est passionnant et très instructif pour un néophyte comme moi, il souffre parfois à mon avis, d'une accumulation de détails inutiles comme la description des vêtements de ces grands (d'Espagne ou d'ailleurs), le compte minutieux du prix des charges achetables au Vatican ou l'énumération scrupuleuse des noms d'illustres inconnus.
(Ivan Cloulas, Les Borgia. Ed. Fayard.)

mercredi 25 juillet 2018

In Italia, le stelle ballano (e cantano) (2)


Et pourquoi pas la peinture ? (19)

Vermeer-view-of-delft.jpg 


Sans doute un des tableaux les plus connus au monde, avec La Joconde, la Vue de Delft (1659-60), de Vermeer se trouve au Mauritshuis  de La Haye, aux Pays-Bas.C'est là que je l'ai vu lors de mon seul voyage (d'un mois tout de même) dans ce pays.

C'est le seul paysage du peintre, si l'on excepte La Ruelle, à l'espace plus resserré. La ville me tenait à cœur pour sa beauté réputée et pour ses faïences , dont j'ai rapporté un exemplaire, assez modeste vus les prix.

Et c'est une amie qui m'a rappelé récemment pourquoi le tableau m'était tout aussi cher, sinon plus : Marcel Proust, dans sa Recherche du temps perdu, campe des personnages d'artistes, comme Vinteuil pour la musique et Bergotte pour la littérature. Dans son cinquième tome, La Prisonnière, il décrit la mort de Bergotte qui, en pleine crise d'urémie, se lève pour voir une dernière fois ce tableau et rend son dernier soupir.

Voici ce qu'il écrit : « Il remarqua pour la première fois des petits personnages en bleu, que le sable était rose, et enfin la précieuse matière du tout petit pan de mur jaune. Ses étourdissements augmentaient ; il attachait son regard, comme un enfant à un papillon jaune qu'il veut saisir, au précieux petit pan de mur. "C'est ainsi que j'aurais dû écrire, disait-il. Mes derniers livres sont trop secs, il aurait fallu passer plusieurs couches de couleur, rendre ma phrase en elle-même précieuse, comme ce petit pan de mur jaune" »

Et dire que je l'avais oublié ! Merci à toi, F., de m'avoir rafraîchi la mémoire ! 

mardi 24 juillet 2018

C'est à vous

A vous, si cela vous dit, de mettre sous cette photo un titre, une phrase ou un petit texte qu'elle vous aurait inspiré. (Vous pouvez l'agrandir en cliquant dessus.)

Musique et cinéma



J'ai choisi cette vidéo du Don Juan de Losey (1979) non parce qu'il s'agit de mon air préféré de cet opéra de Mozart mais parce qu'on y voit le décor somptueux de la villa palladienne La Rotonda. C'est en effet près de Vicence qu'ont été tournées les scènes en décor naturel de ce film, une région splendide entre Venise et Padoue appelée Riviera del Brenta où foisonnent les œuvres de Palladio, architecte du XVI° siècle et que j'ai eu la chance de visiter avec Pierre.
Et puis cela me rappelle aussi la découverte, à Prague, lors d'un voyage avec deux amies, du Théâtre des États où fut créé Don Juan sous la direction de Mozart lui-même en 1787

lundi 23 juillet 2018

Momentini

- Un  assez  long silence dû non pas à un voyage national ou extraterritorial mais à un moment de mollesse et de fainéantise. Ça ne m'arrive pas souvent mais ça peut arriver.

- Reçu aujourd'hui une belle carte d'Azay-le-Rideau qui m'évoque de bons souvenirs de visite avant les travaux. La réfection de la charpente est-elle terminée ? Mais cette carte m'interroge : elle porte la seule signature d'une "gente" dame qui se trouve avoir le même prénom que ma deuxième belle-sœur dont je n'ai plus de nouvelles depuis deux ans.  Je doute tout de même que ce soit elle qui ait pris le temps de m'écrire. Aussi, même dans le doute, je remercie l'expéditrice et, bien sûr aussi, son fainéant de mari !

- Revu avec plaisir dernièrement La Nuit du Chasseur qui me touche toujours autant, en particulier la descente de la rivière, un grand moment de poésie cinématographique, et le personnage incarné par Lillian Gish, ancienne vedette du muet.

- Vu aussi la soirée Verdi et en particulier Nabucco depuis les arènes de Vérone. Voix moyennes mais bien assorties mais surtout splendide mise en scène rappelant la révolte de l'Italie contre l'occupant autrichien (rappelez-vous le film Senso avec Alida Valli). Beaucoup d'émotion aussi à revoir ce lieu magique chargé d'histoire et la place voisine aux cafés où nous nous étions installés avec Pierre pour voir passer les divas....

- Est-ce que Jupiter, qui aime apparemment le foot, préférerait les coups bas aux coups francs ?

- Ma sœur, alors que je suis plongé dans une biographie des Borgia, vient de m'offrir un très beau récit de voyage apparemment : Fugue Romaine, dont le titre me séduit déjà. L'Italie ne me lâche pas mais je suis loin de m'en plaindre ! 

mercredi 18 juillet 2018

lundi 16 juillet 2018

Après-foot

Je n'ai jamais aimé ce sport que l'on a essayé de me faire entrer dans le ventre lors de ma jeunesse à Saint-Étienne pendant les années de gloire des Verts. J'ai tout de même fait l'effort de regarder quelques matches de cette coupe du monde à la télévision et je dois avouer que ce fut moins désagréable que ce que je redoutais.

Mais ce qui me gêne, outre la forte odeur de fric qui plane au-dessus de certains joueurs, c'est que je ne peux m'empêcher de penser que l'on nous amuse avec ça : du pain et des jeux, en somme, comme chez nos ancêtres romains. Le nouvel opium du peuple qui en oublie ainsi les couleuvres que l'on est en passe de lui faire avaler et celles que, bon gré mal gré, il a déjà digérées. Descendons dans la rue, certes, mais pour défendre ce qui doit l'être.

Blackbird

Tony Cartano, je connaissais de nom mais je croyais que c'était un boxeur ou quelque chose comme ça. En fait, c'est un écrivain, et quel écrivain si j'en crois ce roman, Blackbird. Une écriture splendide, à la Proust auquel j'ai souvent pensé au fil de ces pages pour la précision de la notation et la finesse dans l'analyse des sentiments.

Un roman fait de l'entrecroisement des cahiers de Blackbird, dont on doute de l'identité, pensionnaire d'un établissement psychiatrique américain qui raconte sa vie ou plutôt ses vies supposées à Vienne, Berlin ou Paris dans les premières décennies du vingtième, et des notes de son psychiatre qui tente, vainement, en lisant ses chaires de savoir à qui il a affaire.
(Tony Cartano, Blackbird. Ed. Buchet-Chastel.)

La campagne encore

Après la Savoie, la Haute-Loire, chez des cousins de la branche maternelle que nous fréquentons plus que l'autre, surtout depuis la mort de nos parents respectifs et la retraite pour tous (sauf pour ma soeur mais ça ne saurait tarder).

Ma cousine vit avec un bon gars, veuf lui aussi, qui m'agaçait quand je l'ai connu mais qui, je le reconnais finalement, est un brave type. Mon cousin, le premier à avoir émigré en Haute-Loire, vit seul dans une vieille ferme qu'il a déjà bien retapée mais, plusieurs fois par an, sa "copine" kabyle le rejoint d'Algérie pour un séjour plus ou moins long. J'aime beaucoup cette femme, belle et intelligente, qui se sent bien dans la famille.

Repas en terrasse devant le jardin : barbecue dont j'ai surtout apprécié les brochettes de canard aux pêches, moi qui n'aime pas trop le mélange sucré-salé. Bon rosé bien frais et, après les fraises à la crème chantilly, les gâteaux du Maghreb ruisselants de sucre .... Pas très léger tout ça et après, devant la finale de foot au salon (encore une entorse à mes habitudes), j'ai failli piqué du nez.

Très bonne journée sans l'orage annoncé (quelques gouttes vite évaporées) dont les grêlons ont visiblement fait beaucoup de dégâts au sud de Lyon, si j'en crois ce que j'ai vu depuis l'autoroute. Le plus difficile fut la dernière étape jusqu'à chez moi au milieu des klaxons et des drapeaux tricolores.

mercredi 11 juillet 2018

Et pourquoi pas la peinture ? (18)

Résultat de recherche d'images pour "lincoln in dalivision"


Ce tableau vu au Musée Dali de Figueras et depuis, en magnet, sur la porte de mon réfrigérateur m'a bluffé à l'époque. Son titre, Lincoln in Dalivision (1976), s'explique par le fait que, si on le regarde de près, on voit une femme nue de dos, et si l'on s'en éloigne, apparaît peu à peu le visage du président des États-Unis.

C'est à vous

A vous, si cela vous dit, de mettre sous cette photo un titre, une phrase ou un petit texte qu'elle vous aurait inspiré. (Vous pouvez l'agrandir en cliquant dessus.)

mardi 10 juillet 2018

Musique et cinéma





Je n'ai jamais vu ce film, Tandem de Patrice Leconte (1987), en entier. Mais il y a cette scène culte qui me parle au plus intime et puis la voix cassée de Richard Cocciante et ce slow en italien !!!!!

Comment j'ai connu mon dentiste

Mon ancienne dentiste, compétente mais peu agréable et peu sociable, vient de prendre sa retraite. Elle m'a annoncé ça au milieu de soins entrepris sur deux molaires  : la suite serait à la charge du nouveau praticien. "Mon jeune collègue continuera ce que j'ai commencé." Je savais donc que c'était un homme et qu'il était jeune, c'est tout.

Hier, en début d'après-midi, j'arrive au cabinet avec quelques minutes d'avance et je décide de passer aux toilettes pour essuyer la sueur qui me ruisselait su le visage. Je connais bien les lieux : tout au fond à gauche. J'ouvre la porte en même temps que j'entends : "C'est occupé". Trop tard pour l'occupant des lieux que je découvre assis sur la cuvette, pantalon sur les chevilles et téléphone portable à la main tout de même.

Quelques minutes plus tard, l'assistante m'introduit dans la salle de soins. Le nouveau dentiste est là, cette fois-ci pantalon relevé et portable rangé : un jeune homme brun et bronzé, avec un sourire charmant. Même pas de moment de gêne. J'imagine qu'il soit arrivé la même chose avec le dragon femelle dont il a pris la suite !!!!!

lundi 9 juillet 2018

Doux-amer

Ce week-end fut savoyard. J'étais invité à un double événement : le jubilé de mon ami Émile et les cinquante ans de mariage de sa sœur.  L'occasion de retrouver des gens que je ne vois pas souvent, dont Jean-Marc, un ami du Gard.

Dès vendredi, nous avons monté les chapiteaux dans le pré, installé les tables dans la bonne humeur traditionnelle chez la famille d’Émile. Pour ma part, je redoutais un peu le lendemain où je savais que Laurent allait concélébrer la messe dans la petite église du village. Laurent est un ami de très longue date, compagnon de séminaire de Pierre,  que je n'avais pas vu depuis douze ans, suite à un froid survenu lors du voyage en Italie que nous avons fait tous les deux un an après la mort de Pierre.

Je l'ai revu pour la première fois le samedi dans la sacristie où il enfilait son aube et je suis resté figé : le petit curé rondouillard à la silhouette de moine de camembert avait fondu et ses traits émaciés montraient une grande fatigue. Je pensais avoir davantage le temps de bavarder avec lui lors de l'apéritif et du repas mais il ne vint pas nous rejoindre, à cause de sa trop grande fatigue. Il doit descendre bientôt à Lyon faire des examens médicaux dans un établissement spécialisé dans le cancer.

La convivialité de la journée effaça un peu l'image du spectre qui avait remplacé le bon vivant. La journée fut très sympathique, de même que le lendemain pour ceux, proches, qui étaient encore là. Avant de rejoindre la famille le dimanche, j'ai pris le temps de désherber la cour d’Émile, ce que j'avais déjà fait lors du voyage précédent mais c'est fou ce que ça pousse vite. Et j'avais toujours en tête le visage de Laurent, en m'en voulant d'avoir laissé passer douze ans sans reprendre contact avec lui (sauf une fois mais j'étais mal tombé), tout ça pour des bêtises et un trop grand orgueil réciproque.

Je viens de l'appeler : il sera à Lyon lundi prochain pour ses examens mais ne fera qu'un aller-retour, à ses dires, ce que je lui souhaite de tout mon cœur.

jeudi 5 juillet 2018

Diane de Poitiers

Le sérieux que j'annonçais, c'est cette biographie de la favorite du roi de France Henri II par Philippe Erlanger. Un peu perdu dans le premier chapitre qui remonte l'arbre généalogique de la belle, j'ai vite ensuite reconstitué le puzzle et pris un grand plaisir à cet ouvrage.

En comparant avec les biographies historiques de Jean Orieux, je trouve ce dernier plus lisible, au style plus aisé mais aussi beaucoup moins impartial. Il semble que Jean Orieux ne raconte la vie que de gens qu'il aime. Philippe Erlanger, lui, a plus de distance avec celle qui partagea la vie du roi pendant plus de vingt ans. S'il encense sa beauté et un certain génie politique, il ne cache pas son âpreté au gain et sa volonté presque sadique d'écraser ses adversaires, ce qu'elle réussira parfaitement à faire, n'hésitant pas à changer ses alliances selon le sens du vent.

Une seule, plus diplomate, plus perfide dans son attitude, plus "florentine", saura attendre son heure, après la mort du roi au cours d'un tournoi, pour venir au devant de la scène et l'occuper de nombreuses années : Catherine de Médicis, dont la biographie par Orieux m'avait beaucoup intéressé et avait changé l'avis que j'avais sur elle.

Un petit bonheur supplémentaire même si désuet : le petit ruban de tissu rouge comme marque-page.
(Philippe Erlanger, Diane de Poitiers. Ed. Gallimard.)

mercredi 4 juillet 2018

Bibliobus

Ça va encore faire sourire Plume mais quelqu'un est mort aujourd'hui. Bon, d'accord, il y en a plein d'autres qui ferment leur parapluie chaque jour (particulièrement en période de canicule, justement quand il ne pleut pas, ce qui est logique !) mais celui-ci, j'y tenais. Je le connaissais à peine et ne chercherai pas à savoir ce soir ce que fut sa vie, mais j'y tenais.

Paradoxal ? Non. Mais quel rapport avec le titre de cet article et surtout qui est ce mort auquel je tenais. En fait, je ne tenais pas spécialement à lui mais à un de ses romans. On se rapproche du bibliobus.... Quand mes parents ont quitté la ferme familiale à la campagne pour s'installer dans une ville proche de Saint-Étienne, Terrenoire,  j'ai râlé fortement (in petto bien sûr car on ne me demandait pas mon avis) : cette banlieue était moche (et l'est toujours) et avait mauvaise réputation. Pourtant, des années plus tard, j'ai regretté de la quitter car c'est là que j'ai passé les meilleures années de mon adolescence et que j'ai appris à vraiment connaître le monde ouvrier, moi qui, bien que fils de mineur, me considérais plutôt comme un rural (que j'étais effectivement).

La première chose qui m'a plu, ce fut la découverte du bibliobus. Une fois par semaine, il venait s'installer sur une place près de chez moi. Je n'ai pas mis longtemps à m'y abonner : on me prêtait des livres GRATUITEMENT ! , ce qui m'arrangeait bien (et mes parents encore plus probablement). Et, comme il n'y avait pas grand monde à le fréquenter, je pouvais y traîner chaque fois un bon moment. Et personne pour me dire : "il faut lire ceci ou cela". Je choisissais ce que je voulais, ce qui, à l'adolescence est déjà un beau début de liberté. Mon choix se portait souvent sur les plus gros ouvrages : il fallait bien tenir une semaine et je lisais déjà beaucoup et déjà vite.

Et un des premiers livres, voire le premier, que j'y ai pris, ce fut, ce fut..... Le Pain noir, de Georges-Emmanuel Clancier. Je ne me souviens plus très bien de ce qu'il racontait, si ce n'est qu'il s'agit de l'histoire d'une famille pauvre et rurale, ce qui me correspondait comme un gant.

Alors voilà, en apprenant la mort de Clancier tout à l'heure à la radio, j'ai eu un petit moment de nostalgie. En même temps, il s'est éteint à 104 ans (1914-2018)...

C'est à vous

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mardi 3 juillet 2018

Momentini

- La chaleur écrasante depuis quelques jours sur Lyon a l'air de vouloir s'estomper (un peu !) après un gros orage cette nuit. C'est bien une des premières fois où je mets tout l'appartement au noir pour garder un semblant de "fraîcheur" mais je déteste m'enfermer.

- Vu l'autre jour un très beau Macbeth de Verdi depuis le Staatsoper de Berlin avec Placido Domingo et Anna Netrebko. De très bons comédiens en plus de voix sublimes.

- Croisé près de chez moi un maître et son chien sans laisse qui voulait me faire la fête. "Sage, Goliath !". Je n'aurais jamais deviné, vue la taille du chien !

- Entendu l'autre jour : "La dépouille de Simone Veil sera exposée quelques jours au mémorial de la Charia." Si ça, c'est pas de l’œcuménisme !

lundi 2 juillet 2018

Et pourquoi pas la peinture (17)

Image associée



Ce tableau, Les Époux Arnolfini  (1434), du flamand Jan Van Eyck (1390-1441), que je n'ai jamais vu qu'en reproduction (l'original se trouve à la National Gallery de Londres), m'a toujours attiré l’œil.

Ce qui m'a frappé d'abord, c'est la tête des deux époux : lui sinistre, son grand chapeau semblant cacher une calvitie avancée qui indiquerait un âge tout aussi avancé, le teint blême ; elle, pulpeuse, le rose aux joues, pudeur oblige, semblant beaucoup plus jeune, prête à assumer son rôle d'épouse (mais quel sacrifice !), dans un état de grossesse évident.

Et puis, j'ai vu les détails : le chien, un peu caricatural et beaucoup moins digne que ses maîtres, les "pantoufles" qui traînent là, jetées au hasard, les fruits sur le rebord de la fenêtre ou sur le bahut, des détails qui me rappellent chaque fois certains autres, d'Annonciations, où le peintre, contraint par le thème très académique, n'a pu manifesté son originalité que par ces détails, souvent très terre à terre.

Et puis, j'ai vu ce qui, à mon avis, est le plus grand intérêt du tableau : la reproduction des époux à l'identique mais de dos dans le miroir au fond. Dans ce miroir, on découvre aussi deux autres personnages : le peintre lui-même et un "témoin" ( ce qui a fait longtemps croire qu'il s'agissait d'un mariage, en privé vu l'état de la dame).
(Giovanni Arnolfini était un riche marchand toscan établi à Bruges.)

Musique et cinéma



Diva, de Jean-Jacques Beinex (1981) avec la cantatrice américaine Wilhelmenia Wiggins Fernandez . J'avais été subjugué à l'époque . Je doute de l'être encore aujourd'hui si je revois le film. Mais il reste la musique de Catalani (1854-1893).

dimanche 1 juillet 2018

Et un peu de musique, ça vous dirait ? (212)


Panthéonisation

Chaleur torride aidant, je me suis réveillé de bonne heure et pas question d'aller arpenter rues ou bocages ! Le moindre mouvement provoquant force suées, j'ai donc branché la télévision et assisté à la panthéonisation de Simone Veil.

Je respecte cette femme dont beaucoup d'hommes politiques actuels feraient bien de s'inspirer. Mais son "héritage" me semble bien fragile, ses valeurs bien bafouées aujourd'hui où le féminisme a tendance à devenir souvent le combat d'une meute d'excitées plus attachées à démolir l'homme qu'à asseoir leur égalité avec lui et leurs droits à ses côtés, aujourd'hui où renaissent en Europe des relents de charniers immondes que l'on croyait à jamais dispersés par le vent de l'Histoire, aujourd'hui où certains dirigeants du "peuple du Livre" sont devenus des assassins sans vergogne soutenus par un blond foutriquet à la mèche moins folle que lui !

 Il y a encore tant de combats à mener !