dimanche 31 juillet 2016

Trouvailles (musulmanes ?)

Les Dupond(t), le retour. Enfin l'un des deux, qui nous accompagnait en Dordogne. Peu de productions mais tout de même deux trouvailles qui valent le détour !

- France-Inter a parlé d'un grand cinéaste français : Abdel Gance. Vous connaissez ?
(De quoi faire frémir une blonde politicienne !)

- Regardez cette femme ! Je croyais que l'anglicane était interdit en France ! (Depuis le Brexit sans doute ! Et surtout ni qab ni soumise !)

Dordogne, cinquième jour

Mercredi 20 juillet

Le matin, pour se mettre en appétit, une petite grimpette jusqu'à Domme, charmant village d'où, depuis sa falaise de 210 mètres de haut,  l'on a un très beau panorama sur la Dordogne et les châteaux environnants déjà effacés par la brume de chaleur. Un asiatique, patron de bar, m'apprend un mot français : la sapinette, qu'il m'indique pour préciser l'emplacement des toilettes. 






Ensuite, ce sera le plat de résistance avec le château des Milandes (XV°), sur la commune  de Castelnaud-la-chapelle. Les Milandes, c'est le château de Joséphine Baker, même s'il n'appartient plus aujourd'hui à sa famille.

Lors d'un premier voyage, j'avais trouvé portes closes. Nous l'avons longuement visité cette fois-ci, avec une émotion comparable à celle que j'avais ressentie pour le Nohant de George Sand. A tout instant, dans ces pièces consacrées à sa mémoire, on s'attend à la voir surgir à l'improviste, en simple ménagère ou vêtue de sa célèbre ceinture de bananes. Évocation de l'artiste, de la mère de famille nombreuse et de la résistante qu'elle fut chaque fois avec autant de conviction et d'amour.





Ensuite, tentés par le château féodal du Castelnaud, nous rebroussons bien vite chemin devant l'affluence des familles aux bambins piaillant devant les échopes de dragons et d'épées en plastique "made in China".


Déjeuner dans la vallée des cinq châteaux ( Castelnaud, Fayrac, Beynac, Marqueyssac et les Milandes), dans une "pizzéria" dont le cuisinier drôle et sympathique nous proposa un repas en contradiction complète avec son enseigne et, au contraire, digne des plus grands, en particulier des gésiers confits.

A Beynac, à cause de travaux sur la route et d'un embouteillage monstrueux, nous ne trouverons pas la seule rue qui monte au château. Ce sera pour une autre fois. Mais pas de regret puisque nos pas nous conduisent ensuite à Cadouin qui, pour moi (et les autres aussi, j'en suis sûr), constitue un grand moment du voyage avec son abbaye, Notre-Dame de la Nativité, fondée en 1115 et classée au patrimoine de l'Unesco comme étape des chemins de Compostelle. Le cloître, aux colonnes finement sculptées aux XV° et XVI° et au magnifique siège abbatial en pierre, est une véritable merveille.

Nous avons la chance d'arriver au moment du départ d'une visite guidée par une jeune femme spécialiste en architecture médiévale et qui se montre passionnante d'un bout à l'autre. Elle nous raconte en particulier l'étrange histoire du  suaire de Cadouin, longtemps protégé dans un coffre suspendu au-dessus du choeur de l'abbatiale par des chaînes, en réalité voile de la période fatimide tissé en Egypte sous le califat d'Al-Mustalî (1094-1101), ce qui ne l'empêcha pas, paraît-il, de provoquer plusieurs miracles.







 


 

J'ai fait là une grande quantité de photos que vous pourrez, dans quelque temps (!) retrouver sur mon site Flickr. A noter pour finir que Louis Delluc est né dans ce village.

vendredi 29 juillet 2016

Dordogne, quatrième jour (4)

Mardi 19 juillet

Retour en Dordogne toute proche. Et, après Turenne, Fénelon, un autre grand nom de notre histoire nationale. Le château se situe sur la commune actuelle de Sainte-Mondane qui doit son nom à la mère de Saint Sacerdos (VIII°), évêque de Limoges et actuel patron de la ville de Sarlat.

Un premier château existait déjà autour de l'an 1000 mais les parties visibles les plus anciennes remontent seulement (!) au XII° siècle.  Au XII° et XIII°, Fénelon sera un repère cathare. Passé aux mains des anglais en 1360, il redeviendra français en 1375, et c'est en 1651 qu'y naît François de Salignac de La Mothe-Fénelon, dit Fénelon, le futur archevêque de Cambrai, surnommé le Cygne de Cambrai (comme Bossuet, son  grand adversaire, était l'Aigle de Meaux).

Trois enceintes protègent ce site pourvu de plusieurs tours circulaires, dont l'une s'effondra en 1966 après le passage d'un avion supersonique. Son pont-levis a, au XVII°, été remplacé par un double escalier qui donne sur une cour où se trouve la chapelle du XIII° et un puits profond de 90 mètres remontant aux mérovingiens et qui servit pour l'approvisionnement en eau du château jusqu'en 1950.

Je voudrais rajouter que j'ai beaucoup prisé cette visite car, dans une des salles du château, est rappelée la doctrine mystique du Quiétisme que j'avais étudiée à l'université pour un de mes certificats de maîtrise et pour laquelle Fénelon défendit contre Bossuet Madame Guyon avant d'être condamné en 1699 par le pape Innocent XII.

 



 En contrebas, le pigeonnier circulaire de la ferme de la Condamine.

Dordogne, quatrième jour (3)

Les visites, ça creuse, et il est grand temps de manger. Ce sera à Turenne, que nous voulons également découvrir. Pour ceux qui seraient surpris par le nombre de nos visites, je précise que tous ces sites sont assez peu éloignés les uns des autres, tant la région abrite de merveilles.

A Turenne, arrêt bienfaisant au bas du village pour un apéritif en terrasse et sous brumisateur, la chaleur étant toujours aussi écrasante. Sur la place centrale, deux restaurants . L'un propose à un prix prohibitif un menu plus que simplifié : salade de lentilles et part de gâteau (sans précision supplémentaire). Nous nous rabattons sur l'autre, tenu par un hollandais depuis longtemps installé dans le coin et qui fabrique lui-même son foie gras. Nous n'allions pas faire les difficiles !

Turenne, ça vous dit quelque chose ? Il s'agit bien de Henri, surnommé le "Grand Turenne", fils de Henri de la Tour d'Auvergne qui était le coreligionnaire et le compagnon d'armes d'Henri IV.  Après la Saint-Barthélémy, il s'engage à ses côtés et fait de Turenne un haut lieu des guerres de religion puis des troubles de la Fronde.

Mais l'effort et la gastronomie ne font pas souvent bon ménage : nous n'aurons pas le courage de monter jusqu'au château en ruines qui domine le village et nous contenterons de pousser jusqu'à l'église à mi-pente. Cette Collégiale, baptisée Notre-Dame-Saint-Pantaléon, a été construite de 1660 à 1680 dans un style très sobre qui contraste avec le retable en bois doré qu'elle abrite.

 



 


 

Dordogne, quatrième jour (2)

Mardi 19 juillet

Encore en Corrèze, un site que je voulais découvrir tout en redoutant d'y retrouver la foule de Sarlat : Collonges-la-Rouge. Heureuse surprise : relativement peu de touristes dans ce village pourtant très intéressant de par l'unicité intacte de son architecture et du matériau employé : le grès rouge.

Déambulation au hasard des rues tortueuses jusqu'à la halle (qui abrite l'ancien four à pain) du XVI°, l'église Saint-Pierre (XI°, XII°, XV°, fortifiée au XVI° lors des guerres de religion) et la Chapelle des Pénitents (XIII°).

L'église Saint-Pierre possède un surprenant tympan (XII°) en pierre blanche contrastant avec le rouge environnant et représentant l'ascension du Christ et une nef de style roman, très dépouillée, qui fut allouée aux protestants par Turenne, alors que la nef de gauche, de style gothique, était affectée aux catholiques.

Et, pour ceux qui connaissent, à noter que l'acteur Maurice Biraud est enterré à Collonges-la-Rouge.











Dordogne, quatrième jour (1)

Mardi 19 juillet

Nous repassons en Corrèze pour visiter la Collégiale Saint-Martin de Brive-la-Gaillarde. Je l'avais admirée de nuit et aujourd'hui, j'en découvre l'intérieur.

A l'origine, c'était un modeste sanctuaire dédié à Martin l'espagnol, disciple supposé de Saint Martin de Tours, qui vint évangéliser la région au V° siècle et aurait été lapidé à cet endroit. La Collégiale actuelle, construite au XII° siècle, fut maintes fois réaménagée au cours des siècles. L'architecte Viollet-le-Duc la qualifia "d'édifice remarquable" ainsi que "d'église fort curieuse". Curieuse, je ne sais pourquoi. Remarquable assurément. La crypte abrite des vestiges des édifices antérieurs ainsi qu'un trésor. Un bénévole nous fit remarquer que les colonnes du côté gauche de la nef principale s'étaient, suite à la démolition des maisons qui jouxtaient l'église à l'extérieur, peu à peu inclinées de quarante centimètres avant d'être consolidées. Pour les gourmets, à noter un excellent café à déguster chez le torréfacteur tout près.