lundi 31 décembre 2012

Rendez-vous

A demain, dans un an, dans un jour. Et bonne soirée à tous.

dimanche 30 décembre 2012

Voir venir

Pas de bilan, cette année: trop de choses sont en devenir. Un bêtisier, je pourrais, et il serait fourni. Mais les bêtisiers ne m'ont jamais fait rire. Pas de vœux non plus que je me fasse à moi même. Que la vie aille comme elle le veut, elle l'a toujours fait. Il fait beau, en cette fin décembre. Que sera l'an prochain ? Ma mère ? Mon frère ? Ma cessation d'activité, comme l'on dit pudiquement pour éviter le mot retraite ? Il faudra suivre, comme un petit chien attaché à sa laisse, tentant de renifler un peu plus loin avant que la main qui dirige ne ramène dans le chemin imposé. Pas de tristesse, seulement une certaine curiosité. N'est-ce pas ça, le moteur de nos actes ?

samedi 29 décembre 2012

Générosité forcée

Je vais finir par changer de crémerie. Ce matin, au supermarché où je fais mes courses, il y avait, après la caisse, un jeune homme, son petit foulard de scout autour du cou, qui m'a proposé de m'aider à ranger mes achats dans mon sac. Rien là de très original, mais le vrai problème, c'est que, dans ce supermarché, cela se produit quasi journellement! Et ça commence à me les briser menu! Banque de ci, resto de ça, projet dans le Tiers-Monde (c'était le cas, ce matin, pour Haïti), aide à tous et à chacun.... Je n'aime pas que l'on m'impose mes "bonnes œuvres". Si je veux donner, je donne à qui et quand je veux! En plus, je suis assez grand pour remplir mon cabas moi-même!

Bien que j'aie refusé, il a tenu tout de même à m'exposer le pourquoi de sa "quête". Inutile de dire que je ne l'ai écouté que d'une oreille distraite. Pourtant, au-delà de l'agacement, qui devait être visible sur mon visage, me titillait la pensée que je l'enviais un peu d'être encore aussi dynamique, aussi entreprenant, et, au final, aussi crédule.

vendredi 28 décembre 2012

Dialogue de sourds

Federico Fellini, La Dolce Vita (scène finale)


Dolce Vita

Pour une fois, la quatrième de couverture ne ment pas quand on y lit: "Quel beau roman inattendu"!

Mais d'ailleurs est-ce un roman ? Certes, deux personnages fictifs y conversent longuement sur l'île d'Ischia, face à Capri: le prince Don Emanuele de Valfonda, conte de Palmieri, sorte de dernier "Guépard" moderne et son confesseur (mais bien plus que cela), le jésuite Saverio. Mais l'essentiel du récit concerne l'Italie des années 59 à 79, avec son cinéma, ses intrigues politiques, ses assassinats, ses attentats, la mafia, la loge P2, la Démocratie Chrétienne,  le Parti Communiste et le Vatican. Jusqu'à l’écœurement, lorsque tous ces événements, distillés au cour de ses vingt années dans les médias, sont ici réunis dans quelques pages imprimées. Ecoeurement  devant la pourriture latente de ce pays que j'aime plus que tout autre.

Sans doute le fait de connaître assez bien ces contrées a accru mon plaisir à lire cet ouvrage mais je pense que n'importe qui, curieux des dessous de la politique et des à-côtés du monde des arts et de la jet set italienne, y trouvera son compte.
(Simonetta Greggio, Dolce Vita 1959-1979. Ed. Stock)

jeudi 27 décembre 2012

Parcours du vieux combattant

Établir son dossier de retraite, ça relève vraiment du parcours du combattant, surtout si, comme moi, l'on a cotisé à plusieurs régimes différents.

Je ne suis pas surpris puisque j'avais déjà connu ça au moment de la mort de mon père, pour établir la réversion de sa pension au nom de ma mère (14 caisses différents à eux deux!). Ce qui, en revanche, me laisse un peu pantois, c'est qu'à l'ère du tout informatique, les choses restent encore si compliquées! Ils ne sont pas foutus de centraliser tout ça et surtout de donner les renseignements nécessaires pour faire les démarches individuelles.

Résultat: on téléphone à tel endroit qui vous donne un autre numéro qui vous envoie sur un autre qui parfois ne répond pas, ou qui n'est pas le bon ou qui est incapable de vous donner le renseignement demandé. On se ballade plusieurs après-midi entiers d'un bout à l'autre de la France et, au final, une bien maigre récolte la plupart du temps! Ça me gonfle!!!! Espérons que mon rendez-vous avec la Carsat en janvier éclairera davantage ma lanterne!

mercredi 26 décembre 2012

Je l'avais bien imaginé ainsi

J'étais arrivé un peu tôt à notre rendez-vous. Ils n'étaient pas encore là. Quelques pas dans les rues avoisinantes à la recherche d'éventuelles photos à faire et, au retour, je les ai aperçus, pile à l'heure. Tels qu'en eux-mêmes. Contact souriant et sympathique dès la première seconde. On se sent bien ou pas avec les gens. Avec eux, je me suis tout de suite trouvé à l'aise.

Après un détour par les quais du Rhône sous le grand soleil d'aujourd'hui, nous avons regagné la destination prévue: le Musée des Tissus et des Arts Décoratifs de la rue de la Charité où nous sommes restés deux heures, plus enthousiasmés par certains pièces d'étoffes anciennes que par les salles consacrées aux meubles ou à la vaisselle. Arrêt plus prolongé devant les panneaux décorés d'anciens dessicateurs lyonnais, instruments destinés à mesurer la quantité d'eau comprise dans un ballot de soie afin d'en établir le juste prix.

Après le musée, nous sommes allés nous remettre de nos émotions dans un petit bar voisin, à la terrasse en ce 26 décembre à la température particulièrement douce. Échange sur nos métiers, sur nos rendez-vous sur les blogs des uns et des autres. La première impression se confirmait: j'étais bien avec eux. J'ai même été embêté de devoir les quitter si tôt, mais il le fallait. Nous nous sommes promis de nous revoir en échangeant des bises sincères. Un bon après-midi!

Mais avec qui au fait ? Lui porte le nom d'un roi, elle celui d'une émotion. J'en connais qui vont trouver...

Réconciliation ?

Un Noël qui me réconcilierait presque avec cette fête.

Hier soir, repas chez Jean-Claude, comme prévu. Foie gras maison et ris de veau, entre autres. Ramené deux convives chez eux dans la nuit, en priant la providence de ne pas rencontrer de camion de police: depuis quelques jours, je n'ai plus qu'un phare qui fonctionne à ma voiture. La providence fut avec moi!

Ce matin, mauvaise nouvelle, que ma sœur, pour une fois, m'annonce calmement au téléphone et sans me dévorer: ma mère venait de refaire quelques malaises, comme de plus en plus fréquemment ces derniers temps. Le repas, prévu chez mon frère, devra donc être rapatrié chez elle, plus près de la clinique. Ce qui, vu l'état de mon frère, relève de l'exploit. Mais la journée se passera bien, calme et décontractée entre nous.  Pour une fois, je ne me suis pas trop senti étranger à tout ça.

Ce soir, huîtres chez Jean-Claude, avec sa famille, des amis et Frédéric. Je rentre à l'instant, content de n'avoir abusé ni de la nourriture, ni de la boisson. Et toujours pas de flics à l'horizon dans les rues (et même pas mal au dos!). C'est ça, le miracle de Noël ?

lundi 24 décembre 2012

Dernière minute

Les cadeaux de fin d'année, pour moi, c'est toujours à la dernière minute! J'ai beau dire: "L'an prochain, je m'y prendrai plus tôt", je me fais toujours avoir. Alors, cet après-midi, après visite chez le kiné qui m'a tant bien que mal remis en place (pour combien de temps ?), direction la Part-Dieu en me maudissant de mon manque de prévoyance. Et là, divine surprise: pas trop de monde. Enfin, on circule. Résultat: trois dans la hotte, alors que je n'avais guère d'idée en partant. Et personnalisés, en plus. Déplacement rentable donc. Mais dire que j'aime ça, c'est une autre histoire.

Allez, pas de mauvaise figure. Ce soir, je vais manger, je vais boire. Je ne vais tout de même pas me plaindre! Alors, bon Noël à tous.

dimanche 23 décembre 2012

Et un peu de musique, ça vous dirait ? (122)

Avec un peu d'avance.
Bach, Oratorio de Noël (John Eliot Gardiner, le Monteverdi Choir and le English Baroque Soloists, Bernarda Fink): Schlafe, mein Liebster (Dors, mon chéri).

samedi 22 décembre 2012

Poète en herbe

Un petit costaud, du genre râblé, plutôt le style sportif qui n'a pas d'états d'âme, un autre de mes élèves de sixième. Cette semaine, après un cours, il vient me voir avec une feuille de classeur à la main. Ce n'est pas pour contester une note puisque le format du papier ne correspond pas à celui que je demande pour les devoirs. Mais que me veut-il ? Je suis d'autant plus intrigué qu'il attend patiemment que tous ses camarades soient sortis pour enfin me parler, lui qui, d'ordinaire, n'a pas la langue dans sa poche.

 "Monsieur, est-ce que vous pourriez lire ça et me dire ce que vous en pensez ?".
Pas besoin d'être un grand expert pour voir immédiatement qu'il s'agit de poèmes, cinq ou six, un long et les autres plus brefs. Comment j'ai une autre classe qui m'attend, je lui propose de reporter au lendemain notre entrevue et mes commentaires. Il accepte de me laisser partir avec son œuvre, qui lui tient probablement beaucoup à cœur.

Le soir, chez moi, je retrouve la feuille oubliée dans mon cartable et me mets à lire. Il s'agit de poèmes d'amour, ou plutôt de désamour, après rupture. Je n'en reviens pas: ainsi donc, ce garçon plein de vitalité aime, ou a aimé, ou aime encore! Il n'a pourtant rien du romantique pensif et souffreteux!

Poèmes maladroits et truffés de fautes d'orthographe mais poèmes originaux, pas mièvres pour deux sous. Certes la rime est hasardeuse et la versification approximative mais c'est plutôt bien pour un élève de son âge. Je le lui dis le lendemain et l'incite à poursuivre dans la voie de l'écriture.

De cette lecture, il me reste un seul ver qui m'a beaucoup fait rire:
"Et tes mains de serpent ont osé lui dire non."
Licence poétique, sans doute...

jeudi 20 décembre 2012

Perle

Entendu ces jours-ci dans ma classe de sixième: "Ulysse était le roi de l'attaque." Si ça continue, c'est moi qui vais en prendre une!

Des fleurs (8): la jacinthe

On en voit de plus en plus chez les fleuristes aux approches de l'hiver, de ces bulbes d'où émergent à peine de minuscules tiges vertes qui prendront leur temps avant qu'un jour elles ne grandissent tout à coup. J'en ai acheté trois cette année. La vendeuse m'a précisé que la couleur de la fleur serait celle du petit pot de plastique qui la contient. Je ne le savais pas.

Pas  de jacinthes dans mon enfance mais, très vite, cette touchante histoire d'amour de la mythologie grecque: Hyacinthe était un très beau jeune homme dont tomba éperdument amoureux le dieu Apollon, ce qui fut loin de plaire à Zéphyr, également épris, qui en conçut une jalousie profonde. Un jour que les deux amants jouaient au palet, le dieu du vent d'ouest dévia le projectile qui vint frapper le beau spartiate et le tua. Inconsolable d'avoir perdu son compagnon, Apollon fit naître de son sang une  magnifique fleur odorante qui portera à jamais son nom.

Les désarrois de l'élève Törless

Encore un vieux bouquin qui traînait dans ma bibliothèque! Pourquoi ne pas lire ce vieux classique qui date de 1906 ? "Date" est bien le mot car je doute qu'aujourd'hui un élève,  même adolescent, s'encombre de pensées et de réticences telles que celles décrites dans ce roman!

Un jeune homme, Törless, pensionnaire d'une grande école au fin fond de l'Empire austro-hongrois, découvre la sensualité et les tourments d'un esprit trop sensible, et ce aux côtés de camarades, Beineberg et Reiting, qui ne s'embarrassent pas de tels détails et ont jeté leur dévolu sur un bouc émissaire, Basini,  à qui ils vont faire subir les pires sévices.

Robert Musil a écrit là un roman d'analyse où certains ont vu une description prémonitoire de l'idéologie fasciste. En 1966, Volker Schlöndorff l'adapta au cinéma. Ce fut même son premier film. Livre intéressant mais lourd pour moi, en cette fin de trimestre fatigante.

mercredi 19 décembre 2012

Vide

Rien à dire de bien intéressant ces jours-ci, si tant est que ce le soit les autres jours: réunions, copies, levers difficiles, maux de dos, téléphone à l'assurance, au garage (froissage de tôle), au kiné (voir avant), à la caisse de retraite, attention extrême à ne pas créer de situations conflictuelles (ça part vite au boulot, ces temps-ci), mise en place dans ma tête d'une longue liste de choses à faire pendant les vacances, et dont je n'aurai pas fait la moitié le jour de la rentrée. ras le bol de barrer des obligations dans ces listes et d'en voir apparaître d'autres, deux fois plus nombreuses. Et le soir, je suis vide.

( Bon, il y a aussi la lecture, quelques bons repas, de beaux visages entraperçus, des sourires d'enfants, la vie, quoi)

Une seule consolation: en général, comme les chats, je rebondis assez bien.

lundi 17 décembre 2012

Petit Traité de l'abandon

Je voulais parler du livre d'Alexandre Jollien, Petit Traité de l'abandon. Finalement, je ne le ferai pas: je ne sais comment aborder tous les sujets qu'ils évoquent.Je vais me contenter d'en extraire deux passages, que j'ai marqués et qui m'ont marqué:

" Lors de mes premiers cours (i.e: de judo), j'éclatais de rire chaque fois que je tombais. Je me relevais presque hilare en me rappelant ce qu'avait dit le médecin à mes parents: "Il ne marchera jamais." Dans mon cas, la gratitude, c'est peut-être de savoir d'où je viens et ce que j'ai reçu de la vie. Si je louche sur le beau judoka, il est clair qu'il me manque des ceintures et que je n'aurai jamais un physique de rêve. J'aurai beau faire tous les régimes du monde et autant d'heures de musculation que je veux, jamais je n'aurai ce corps. En revanche, si je me rappelle chacun des pas - et c'est au sens propre que j'emploie ce mot -, que j'ai faits pour arriver là et pour avoir la possibilité de me faire casser la figure sur un tatami, j'éprouve une joie insondable."

" Il y a au plus profond de mon cœur une loi quasi implacable qui veut que chaque instant soit empreint de manque. Tandis que je parle ou écris, je suis bien. Pourtant, je pense à mes enfants. Quand je suis avec mes enfants, il me manque un ami. Quand je suis avec un ami, il me manque ma femme. Toujours, le manque est présent. La plus grande sagesse qui me manque, c'est de savoir cohabiter avec ce manque."

(Alexandre Jollien, Petit Traité de l'abandon, pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose. Ed. du Seuil.)

Fesses cachées

Où va se nicher la stupide pudeur! En ce moment passe sur les écrans un spot sur un parfum (ben oui, les fêtes approchent!) où l'on voit un beau mec sur un lit, en train de se réveiller et de découvrir que la femme qui était à ses côtés se dirige vers la porte. Galbe du fessier à troubler un mort (je parle de l'homme, bien sûr), attitude lascive mais, mais, mini slip blanc nous empêchant d'en savoir plus! Pourquoi?

Il y a quelques années, une autre publicité pour un autre parfum montrait le splendide petit cul du monsieur qui s'extrayait de son fauteuil pour faire quelques pas dans son appartement. Une autre aussi, pour une marque de slip, qu'ils avaient même affichée sur les bus: l'homme couché en faisait toute la longueur. Combien de passants (mâles ou femelles) ai-je vu se tordre la tête sur le côté pour l'apprécier  encore davantage!

Cette époque serait-elle révolue? Plus de fesses? Plus de rondeurs affriolantes? A moins que l'on ait découvert chez les publicitaires que la semi-nudité est encore plus suggestive...

dimanche 16 décembre 2012

Momentini

- Les Frères Jacques viennent de perdre l'avant-dernier membre de leur quatuor. Un seul survivant, donc, et pour combien de temps ? Mais alors, faut-il supprimer le "s" final de Jacques. Sans doute mon commentateur anonyme féru d'orthographe pourra-t-il répondre?

 - Appris récemment que le mot "silhouette" était en fait à l'origine un nom propre. Eh oui, comme poubelle. Étienne de Silhouette (1709-1767) fut, quelques mois, contrôleur général des finances de Louis XV en 1759.

- Du nouveau dans mon immeuble: deux nouveaux locataires (-trices?) viennent de s'installer dans des appartements vides. Ce qui me ramène à la dure réalité: mes vieux, ceux que je connais depuis plus de vingt ans, ne seront bientôt plus là. Même celle que j'appelle Mémé et qui aime ça. Il faudra faire avec mais je ne m'habitue pas à l'idée.

- J'ai terminé depuis plusieurs jours le livre d'Alexandre Jollien, Petit traité de l'abandon (Pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose). Ne sais pas comment en parler. Pourtant ce serait une réponse approprié à un billet que je viens de lire chez Les errants et qui m'a profondément touché. Raison de plus pour ne pas écrire n'importe quoi. Je vais attendre de digérer.

Après coup

Je me suis toujours plus attaché à la représentation de la chose qu'à la chose elle-même, au souvenir de la chose plus qu'à sa réalité. J'aurais sans doute été heureux dans la caverne de Platon car, pour moi, l'ombre portée de la réalité vaut mieux que la réalité, aussi éblouissante soit-elle. Sans doute est-ce pour cela qu'il me faut sans cesse faire un effort pour vivre dans le présent.

Je pensais à cela en me remémorant hier la promenade faite avec Émile à l'abbaye de Hautecombe aux dernières vacances de la Toussaint. Que m'en reste-t-il aujourd'hui? Une image, celle qui, immanquablement, me revient quand j'évoque ce souvenir. Pas celle du bâtiment ni des tombeaux qu'il abrite, pas celle du couple discret qui fit la visite avec nous, encore moins les précisions historiques et artistiques distillées par l'audioguide. Non, c'est le lac lui-même que je revois d'abord.

Il avait plu ce jour-là, il pleuvait encore au moment de notre arrivée sur les lieux. En sortant, la masse de nuages sombres s'était déchirée et le soleil perçait timidement par cette faille unique. Le lac du Bourget, noir sur la quasi totalité de sa superficie, resplendissait au centre comme une lame effilée de poignard. Vision d'autant plus précieuse que je la savais fugace. J'avais alors pensé à Lamartine et à madame Charles qui ressurgissaient à ce moment précis de mes études littéraires. Est-ce pour cela que le spectacle de la nature m'a plus marqué que la construction des hommes, aussi précieuse soit-elle ?

vendredi 14 décembre 2012

Et un peu de musique, ça vous dirait ? (121)

Boby Lapointe, Comprend qui peut.


jeudi 13 décembre 2012

Le vieux monsieur au gros derrière et à l'esprit fin

Rencontre inattendue cet après-midi. Après un tour chez l'opticien (nouvelles montures presque choisies, et qui vont me changer), un détour jusqu'au vieux magasin qui m'avait promis de voir ce qu'il pouvait faire pour me trouver du cuir afin que je change le dessus de mon bureau, bien fatigué après des années de correction de copies et de tapotage sur le clavier de mon ordinateur. Déception: il n'a rien fait du tout et semble visiblement s'en contrebalancer.

Après avoir quitté Jean-Claude, je désespère de jamais trouver sur Lyon puis prends l'idée de m'arrêter dans un magasin de tissu dans le quartier Moncey. Un vieux monsieur me reçoit, genre handicapé par un gros fessier lourd à transporter. Je lui expose ma requête sans trop y croire et, miracle, il me dit pouvoir m'être utile. Il sait où s'adresser, et à des prix tout à fait raisonnables. Réponse et devis demain par mail.

Et puis la conversation se poursuit. Visiblement, le vieux monsieur n'a pas l'intention de me laisser partir aussi vite. Et là, au fil des phrases, je découvre un homme cultivé et intelligent, originaire de Savoie, d'un coin que je connais particulièrement près d'Albertville. Et blablabli, et blablabla. Tout y est passé: les mégisseries d'autrefois, l'opéra de Lyon, la mafia corso-marseillaise, l'affaire de Chevaline...

Je suis ressorti au bout d'une heure, prétextant devoir rapidement acheter du pain, sinon j'y serais encore. Mais j'aime ces rencontres improbables. Jamais, en entrant, je n'aurais cru découvrir à cet endroit un homme aussi intéressant et, ce qui ne gâche rien, plein d'humour. Je crois bien qu'il a gagné le marché, le brave monsieur!

Intermittence

Ça se passe en Italie, ça patauge dans le milieu des affaires, des grandes sociétés, des requins donc, dans un pays en crise économique. Coups tordus, pour bouffer l'autre et s'en mettre plein les poches, on couche, on fait semblant de vouloir coucher pour mieux arnaquer l'adversaire. Juste cynique et hilarant. J'adore.
( Andrea Camilleri, Intermittence. Ed. Métailié. Trad. de Serge Quadruppani.)

mercredi 12 décembre 2012

12/12/12

Vivement demain!

mardi 11 décembre 2012

Et si, finalement...

Et si finalement, ça venait très vite à me manquer ? Je ne sais, bien, faire que ça: transmettre. J'ai passé ma vie à essayer de donner à d'autres ce que, moi, j'avais reçu à leur âge et qui m'avait enchanté au point de structurer toute ma vie. J'y ai réussi parfois. on me l'a dit, les intéressés, et, sans fausse pudeur, je le crois.

Je suis parfois allé au travail malade, plein de doutes (jamais d'appréhensions) et de lassitude. C'est mon orgueil, je le croyais, qui m'interdisait de prendre, comme certains de mes collègues, quelques jours de congé pour me reposer. Je ne l'ai fait que rarement et contraint et forcé par mon état. Aujourd'hui, je sais que l'orgueil n'avait pas grand rôle dans l'affaire. J'allais au travail parce que j'aimais, malgré tout, ce que je faisais. Il suffisait d'une heure, parfois d'une matinée, derrière le bureau, face à ces enfants assis qui me regardaient tantôt amusés, tantôt intéressés, tantôt inaccessibles, pour que je retrouve la flamme, la rogne, l'énergie qui me tenaient et faisaient qu'en quittant le collège, j'étais fatigué certes mais bien dans ma tête, soit avec de la joie, soit avec de la colère, mais bien et vivant.

J'ai gardé chez moi, dans une pochette, des dessins, des mots écrits à l'orthographe quelquefois hasardeuse, des cartes postales, sur mon bureau ou sur mes étagères des cadeaux. Aujourd'hui, les mails les ont remplacés. J'en éprouve toujours le même plaisir parce que ça a toujours été des cadeaux gratuits, de ceux qui n'attendent rien en retour mais remercient. J'ai failli, l'autre jour, en publier quelques-uns, et puis je me suis dit que cela passerait pour bien vaniteux.

Tout cela va cesser, à la fin de l'année. mais je ne crois pas que c'est ce qui va le plus me manquer.  Bien plutôt transmettre une culture, un savoir que j'aime par dessus tout, et voir, peu à peu, le contact s'établir, le visage se détendre, le sourire apparaître et s'épanouir, le rire aussi quand je fais le clown, la petite étincelle imperceptible qui illumine un regard quand l'enfant qui était perdu dans le brouillard a compris ce qu'on voulait lui faire acquérir.

Voilà ce qui m'est passé par la tête aujourd'hui, en rentrant d'un conseil de classe après une longue journée de travail. Allons, il faut que j'y pense. Le choc risque d'être un peu dur.

lundi 10 décembre 2012

Requête

Je suis le troisième "p", celui dont personne n'a besoin. Parfois un dysorthographique m'emploie, par erreur, mais il se fait vite remettre sur le droit chemin, le vilain petit crétin, et je disparais sous un trait rouge et rageur. Encore content si la maîtresse, exaspérée, n'en perfore pas la copie. Et les pleurs du gamin n'y changent rien: on ne veut pas de moi et lui, pour faire plaisir, ne se tournera plus vers moi.

Je hais par dessus tout ces égoïstes qui, croyant se distinguer et faire plus chic, vont jusqu'à n'en employer qu'un: apercevoir, par exemple. ce qu'il m'exaspère, celui-là, et son copain qui se la pète, entr'apercevoir! Qu'est-ce qu'il croient, ces deux-là, et leur petite bande de copains? Les autres, la masse, en emploient deux, comme s'ils avaient peur de perdre l'équilibre en en rajoutant! Il y a bien des guéridons à trois pieds. Ce sont ceux qui tournent le plus facilement. Pourquoi pas des verbes à trois "p"? Ça les rendrait joyeux, un troisième "p". Sûr qu'ils auraient envie de danser.

J'avais fondé de gros espoirs sur apéritif. C'est gai, un apéritif, et puis, son nom l'indique, c'est fait pour donner envie de manger, de se goinfrer ou de savourer, selon les palais. Alors, pourquoi être aussi chiche avec moi? Je leur ressemble, après tout, à ces bons mangeurs, avec mon gros ventre et ma jambe fine!

J'ai cherché dans tous les dictionnaires, de toutes les époques: jamais, au grand jamais on n'a voulu de moi. D'ailleurs je ne suis pas le seul dans mon cas. A part le "e" qui, lui, s'étale en trois exemplaires dans le mot "créée", je ne trouve aucun autre exemple. Le "e", on en a marre, nous, les consonnes. Un homme, un seul, nous a vengées en le faisant disparaître de tous les mots de son roman. Et on comprend très bien sans lui! Alors!

J'ai essayé de me mettre à l'envers. On m'a appelé "b". deux copains à moi, qui avaient eu la même idée, se sont tranquillement installés dans l'abbaye mais moi, j'ai encore trouvé porte close. La tête en arrière, je suis devenu "d" mais je n'ai même pas essayé de m'imposer. Et puis, je ne supporte plus que l'on change mon nom quand je fais de la gymnastique.

En lot de consolation, on m'emploie dans des sigles, mais j'en ai honte. Je veux être dans un vrai mot,  moi, pas dans un truc que personne ne comprend. On pourrait faire un effort. Qu'est-ce que ça changerait, hein, d'écrire apppéritif, apppercevoir, pppipppi? C'est aussi clair, non, et, au moins, j'aurais droit au chapitre. Pensez-y! A ppplus....

dimanche 9 décembre 2012

Fête des Lumières (samedi)

Hier, c'était le vrai jour, celui des origines de ce qui était auparavant une fête chrétienne et est devenu le grand cirque qui voit défiler quatre millions de spectateurs déambulant, quand ils le peuvent, dans les rues.



Un petit tour place de l'Hôtel de Ville d'abord où la foule est monstrueusement compacte et nous fait renoncer à accéder à la place des Terreaux. Cette déambulation doit rester un plaisir.

 
Saint-Nizier ensuite avec sa décoration bien pauvre cette année puis les quais de Saône encore, et Saint-Georges encore, et Saint-François de Sales avant de rejoindre le restaurant.





La tassée est tenue par d'anciens 
parents d'élèves. J'y avais mangé avec Marie-Claire un soir et avais été séduit par la délicatesse des mets servis. Ce fut le cas encore hier après une attente un peu longue cependant. Dans nos assiettes, terrine de pot-au-feu au foie gras et rognon entier sauce au vin. Un délice.

Ensuite, un petit tour du côté de Confluence où, dans la darse, par la magie de l'informatique s'ébrouait un orque bleu. Le nouveau Conseil Régional, lui, ne s'était pas beaucoup mis en frais pour participer à la fête!



Ensuite,.... ensuite,.... retour et les lumières s'éteignirent. Mes lumignons, eux, n'avaient pas tenu la soirée.

samedi 8 décembre 2012

Fête des Lumières 2012 (vendredi)

En sortant de chez l'ophtalmo (oui, grand besoin de changer de lunettes), téléphone à Jean-Claude. Il est au Marché de Noël, place Carnot. Nous nous retrouvons place Ampère pour un bout de chemin ensemble. Direction les quais de Saône, courte visite de l'église Saint-Georges puis retour, pour moi, à Saint-Jean pour assister une deuxième fois à l'embrasement de la façade de la Cathédrale. J'entends certains devant moi dire que le spectacle, cette année, est bien meilleur que l'an dernier. Avis que je partage entièrement. Arrêt ensuite devant l'ancien palais de justice. J'aurais voulu le prendre depuis la passerelle mais elle est fermée au public (à cause des travaux environnants?). Il faudra se contenter de le photographier de près.

 Découverte également d'autres motifs lumineux sur le quai de l'Archevêché.


Passage par les Célestins: mieux qu'hier où je ne m'étais guère attardé. La foule y est également plus compacte, malgré l'heure relativement peu avancée.



Arrivé à Bellecour, Jean-Claude ne semble pas bien: un mal de dents qui le fait souffrir depuis quelques jours. Retour chez moi à pied pour récupérer ma voiture et aller dîner chez lui avec Frédéric. Nous partons tôt pour laisser se reposer le malade. Il faut qu'il soit en forme pour le samedi: nous avons réservé une table à La Tassée, restaurant préféré de Françoise Sagan lorsqu'elle séjournait à Lyon.

Vingt-quatre heures de la vie d'une femme

Qu'est-ce qui me fait tant aimer Stefan Zweig? Je crois que c'est la précision et la délicatesse de son style, parfaitement classique même lorsqu'il évoque des situations ou des sentiments qui le sont moins.
J'ai retrouvé le même plaisir en lisant Vingt-quatre heures de la vie d'une femme. Publié pour la première fois en 1927, ce court roman, comme souvent chez cet auteur autrichien, n'a pas pris une ride et la description qu'il fait des affres de la passion du jeu chez un jeune homme est d'un méticulosité quasi médicale. Je suis heureux que l'on semble redécouvrir aujourd'hui celui que je considère comme un des grands écrivains du XX° siècle.
(Stefan Zweig, Vingt-quatre Heures de la vie d'une femme. Ed LDP. Trad. de Olivier Bournac et Alzir Hella.)

vendredi 7 décembre 2012

Fête des Lumières 2012 (jeudi)

Hier, après le Musée des Moulages, je me suis senti plein d'ardeur, pas fatigué pour un sou (sauf un mal récurant à la hanche, mais un peu plus, un  peu moins...). Allez! direction les quais du Rhône. Comment allaient-ils décorer ce seul endroit de la rive gauche dont la municipalité daigne se souvenir pour la Fête des lumières. Poissons chats volants, flottant au vent (et donc difficiles à photographier) et fleurs de nénuphars habitées par de drôle de silhouettes diaphanes. Un peu perdus dans le vide environnant.

L'Hôtel-Dieu juste en face. Trop tentant! Dans la cour, encore exempte de travaux, des correspondances accrochées dans les airs, irisées de couleurs changeantes. Le cadre est pour beaucoup dans la beauté de la chose. Pour sortir, j'ai pris la file à contresens et n'ai eu que faire des injonctions d'une fille laide et péremptoire qui voulait me remettre dans le droit chemin, beaucoup plus long.

La place de la République n'est qu'à deux pas, vite franchis. Sur le programme, il est question de dragons. Mais où sont-ils, ces dragons annoncés. Quoiqu'il en soit, une assez belle réussite statique. Tout près encore, la place des Jacobins, bien pauvrette pour cause de travaux puis la place des Célestins. Je n'y ai encore jamais quelque chose qui m'ait emballé. Cette année ne faillera pas à la règle.

Les quais de Saône sont au bout de la rue. En ce jeudi soir, il n'y a pas encore beaucoup de monde. Il n'est pas tard, j'y vais. La Cathédrale Saint-Jean et les immeubles avoisinants présentent une très belle animation, sans doute ce que j'ai vu de mieux pour l'instant. L'ensemble de la mise en lumières me semble d'ailleurs, sur toute la presqu'île et le Vieux Lyon, beaucoup mieux que l'an dernier où j'étais resté un peu sur ma faim.

Quand on n'a que la rivière à traverser pour se retrouver devant la façade de la Cathédrale, il faudrait être fou pour y renoncer. Et je ne suis pas fou. En avant! Splendide mise en lumière du porche et de la manécanterie voisine avec, ce qui ne gâte rien, un spectacle moins figé et plus long que les années précédentes. Même si je commence à être un peu blasé de toute cette débauche de lumière, je ne peux que m'extasier devant le génie des concepteurs et le travail des techniciens.

Bellecour. Seule la statue de Louis XIV met un peu de vie dans cette place immense et vide. Le socle est éclairé grâce aux efforts de pédaleurs volontaires, sur leur vélov. Mais que le reste semble sinistre, malgré la grande roue qui sera là bien longtemps encore.






Retraverser le Rhône, rentrer chez moi, voir la foule se désintégrer et, à la fin, marcher seul sur un trottoir désert du cours Gambetta. Un petit bonheur. Et ce matin, même pas éreinté! D'ailleurs, j'ai remis ça aujourd'hui, en fin d'après-midi. Mais c'est une autre histoire...




jeudi 6 décembre 2012

Ampoule ou pas ?

Bonne entrée en matière pour la fête des lumières qui commence ce soir à Lyon et se poursuivra jusqu'à dimanche soir. Le Musée des moulages, mon voisin, s'est associé aux festivités avec cette initiative de l'ouvrir une partie de la nuit sous un éclairage tout particulier. Ça s'appelle: Ceci n'est pas une ampoule et c'est tous les soirs de 18 à 23 heures.
Étrange comme, avec rien, on peut transformer l'ambiance d'un lieu. J'aime cet endroit qui était autrefois une petite usine de quartier et où les bâtiments, bruts, abritent des copies de la statuaire antique ou moyen-âgeuse. Le mélange des genres me ravit.

Mais, ce soir, c'était encore autre chose: le lieu est sombre et, de la pénombre, émergent les statues que je connais bien et que je ne reconnais pas. Quelques ampoules suffisent à cette métamorphose, accentuant les détails, révélant des aspects inconnus d'un torse, d'une tête, d'un genou. On est tout à coup pris d'une sorte de respect quasi religieux devant ces chefs-d’œuvre qui semble revivre.



Peu de monde, ce qui m'a permis de prendre mes photos tout à loisir, de passer, de revenir, de saisir un autre détail. J'ai un moment pensé à ce fantôme du Louvre qui m'avait tant marqué dans mon enfance. Lorsque je suis ressorti, j'ai été tout surpris de me retrouver dans la rue, à quelques centaines de mètres de chez moi.

mercredi 5 décembre 2012

Le Cheminot

Un petit bijou que ce recueil de deux récits de Asada Jirô: Le Cheminot et La lettre d'amour. Deux contes modernes dans le Japon d'aujourd'hui (ou d'à peine hier).

Le premier, surtout, est fascinant: un vieux chef de gare va prendre sa retraite. Derniers jours sur une ligne elle aussi condamnée. Le soir du Nouvel An, une jeune fille apparaît dans la tempête de neige: c'est le fantôme de sa petite fille morte des années plus tôt. Le lendemain, Otomatsu, le chef de gare, est retrouvé gelé sur le quai désert.

Dans le second, un voyou de seconde zone a été marié par la pègre à une prostituée chinoise qu'il ne connaît pas. Mariage factice mais, lorsqu'il apprend le décès de cette épouse qu'il n'a jamais vue, il fera le voyage pour récupérer les cendres de l'inconnue.

Il faut les lire. C'est simple et émouvant, jamais mièvre, à la fois réaliste et plein d'espérance. Je crois que je viens de découvrir un grand monsieur des lettres japonaises.
(Asada Jirô, Le Cheminot, La Lettre d'amour. Ed. Picquier. Trad. de Yukiko et Didier Chiche-Triller.)

Ce n'est donc que ça ?

Une amie de ma sœur est morte, il y a quelques mois. Dans la cinquantaine. La fille qui partageait sa vie, deux appartements sur le même palier, lui a proposé, avant de se débarrasser de tout,  de récupérer deux fauteuils de salon pour ma mère, un peu plus confortables, moins avachis que les siens. Jean-Claude m'accompagnait cet après-midi pour le déménagement. L'immeuble est tout près de mon lieu de travail. Je suis passé un nombre incalculable de fois sous leurs fenêtres, sans le savoir.

Quand nous arrivons, la porte est ouverte. Les voix de trois femmes à l'intérieur. Il fait froid, le chauffage a été coupé. Quelques cartons sur le sol. Le reste de meubles qui partiront la semaine prochaine chez Emmaüs, dont une très grande bibliothèque, vide. Incongru, sur une table, un énorme bouquet de fleurs de soie, aux couleurs voyantes. Dehors, il pleut et la lumière est grise dans la pièce. Une tristesse infinie, malgré l'entrain des trois femmes qui finissaient les rangements. Parce que c'est un univers qu'on défait, que je me sentais violer en y pénétrant. Un univers dont quelques vestiges, vivants encore, témoignent de ce qu'il fut mais qui déjà n'est plus rien que des objets offerts à des mains inconnus. Dans mes narines, l'odeur rance de la vie qui se désagrège.

mardi 4 décembre 2012

Momentini

- Arrêté de lire le Goncourt de l'an dernier. Je regrette presque mes 4 Euros chez Emmaüs. Chiant! Typique de quelqu'un qui s'écoute écrire.

- Appris aujourd'hui par une collègue que l'un de mes élèves de cinquième ne veut faire du latin qu'avec moi et qu'il s'arrêtera l'an prochain si je ne suis pas là. Profondément touché. Mais je ne serai pas là.

- Aujourd'hui, Sainte Barbara, à l'origine Barbe, patronne, entre autres, des mineurs. Je pense toujours aux hommes de ma famille, ce jour-là.

- Splendide lumière sur Lyon ce soir, au coucher du soleil. Une lumière en noir et blanc. Plus beau que tout ce qui va se montrer dans deux jours à des millions de gens.

Et un peu de musique, ça vous dirait ? (120)

Georges Milton, Totor, t'as tort.

lundi 3 décembre 2012

Publicité

C'est une publicité pour une nourriture (de luxe) destinée à nos amis les chats. Un monsieur mince, la quarantaine envoûtante, les tempes grises, le sourire charmeur, une barbe de quelques jours, en tenue décontractée d'intérieur, regarde à la télévision un match de football. Son chat qui a faim se met devant l'écran jusqu'à ce qu'il obtienne ce qu'il veut.

Au début, la publicité s'arrêtait là. On rêvait (malgré le match de foot) de passer la soirée dans ce salon, sur le canapé, en compagnie du charmant quadragénaire, une fois le matou enfermé dans une autre pièce. On pouvait même s'imaginer la suite, sous la couette, à caresser ce menton, à frôler cette bouche, à.....

Mais voilà, on a rajouté deux secondes supplémentaires, pour un autre produit de la gamme. Et cette fois-ci, c'est madame qui nourrit l'animal. Et ça, oui, ça tue le rêve!

dimanche 2 décembre 2012

Merci, Georges et Michel et les autres.

Combien de fois l'ai-je vu? Dix, au bas mot, sans doute plus. Et je ne m'en lasse pas. De quoi parle-t-il? Devinez avec les quelques indices qui suivent, extraits des dialogues truculents.

- Juste au moment où la petite flûte allait répondre au cor. (Antoine, à propos d'une sonate de Corelli)

- L'homme de la pampa, rude, reste toujours courtois. (Fernand)

- Récession et manque de main-d’œuvre. Le furtif, l'affectueux du dimanche. (Madame Mado)

- Les génies ne se baladent pas les pieds nus. - Et Sagan(Fernand et Patricia)

- C'est marrant que t'aies gardé ce côté maquisard.(Pascal)

Et ma préférée:
- C'est curieux, chez les marins, ce besoin de faire des phrases. (Maître Folace)

Bien sûr, je n'ai pas donné les répliques les plus célèbres. Mais je suis sûr que certains ont déjà trouvé!

Encore deux indices: un Gloria abominablement chanté et, vers la fin, l'apparition d'un Monocle!

Mais, Bon Dieu, mais c'est bien sûr!

samedi 1 décembre 2012

Au loup

Ma grand-mère m'avait raconté cette histoire du jeune berger qui, par plaisanterie, criait toujours au loup pour faire accourir les gens du village et qui, le jour où ce fut vrai, se fit manger parce que personne ne s'était déplacé. Sa mésaventure m'avait terrorisé à l'époque mais c'est bien la seule fois de ma vie où j'ai eu peur de cet animal.

Pourquoi l'imaginaire populaire s'acharne-t-il contre cette bête intelligente et la plupart du temps inoffensive pour les humains? Certes, la toute première version connue du Petit Chaperon Rouge daterait, selon France Inter que j'écoutais tout à l'heure, du début du XI° siècle et, en ce temps-là, les loups étaient monnaie courante auprès des villages. Mais depuis, qui, en dehors des zoos, en a réellement vu? Il y en a bien quelques-uns, paraît-il, dans le massif du Mercantour mais les bergers y semblent suffisamment armés pour se défendre et peu enclin à partager leurs pâturages.

Alors pourquoi s'acharner, raconter toujours les mêmes histoires, celle où une jeune fille (désobéissante) le rencontre tout près de chez sa grand-mère, celle où trois petits cochons, deux en particulier, ont affaire à lui? Il paraît que quelques auteurs tentent aujourd'hui de renverser la situation et d'en faire un personnage plutôt sympathique, mais combien de temps faudra-t-il encore pour qu'on change de bouc émissaire? Situation d'autant plus surprenante que le loup est l'ancêtre sauvage du chien, que de nombreux foyers français adoptent comme animal de compagnie!

Allez, Sire Loup, moi je vous aime.