jeudi 30 avril 2015

A l'Histoire, maintenant

Un projet de réforme présenté par le ministère de l’Éducation Nationale et, semble-t-il, approuvé par ceux qui, dans leur tour d'ivoire, concoctent les programmes sans jamais avoir eu (ou alors il y a longtemps) de contact avec la base, c'est à dire les collèges ici : la réforme de l'Histoire. C'était prévisible après la décapitation du latin et du grec !

Ainsi y aura-t-il à l'avenir des thèmes imposés à tous et des thèmes facultatifs que les professeurs, si j'ai bien compris, choisiront de traiter ou non en prenant en compte "l'intérêt des élèves". Cette expression vaut à elle seule son pesant de cacahuètes pour ce qui est de son ambiguïté ! S'agit-il, en effet, de choisir dans l'intérêt des élèves, c'est à dire de leur culture et de leur formation, ou par rapport à l'intérêt qu'ils peuvent montrer pour tel ou tel thème ? Ce n'est pas tout à fait la même chose et je crains que, dans le contexte démagogique actuel, ce ne soit la deuxième interprétation qui soit la bonne !

La réforme vise toujours, selon les hautes instances, à une plus grande égalité de chances entre les collégiens. Est-ce en appauvrissant les programmes que l'on y parviendra ? Là encore, je me permets d'en douter.

Mais il y a mieux : l'étude de la religion islamique reste obligatoire (pourquoi pas ?) mais celle de la Renaissance et du Siècle des Lumières devient facultative, et ce, toujours si j'ai bien compris, pour un meilleur respect de la laïcité ! Ainsi donc est-il logique, d'après ces têtes pensantes, de ne pas forcément étudier la Renaissance qui, pourtant, a largement contribué à libérer les peuples d'une religion rétrograde et omnipotente pour recentrer le savoir sur l'Homme, et de traiter de la même façon les philosophes du XVIII° siècle, comme Rousseau, Voltaire, Montesquieu ou d'Alembert qui ont consolidé cette libération de l'Homme.

Je crois vraiment qu'actuellement, on marche sur la tête. Mais rassurons-nous : comme apparemment elle sera de plus en plus vide, il y a fort à parier que les générations à venir ne sentiront rien !

Arrachez les bourgeons, tirez sur les enfants

Voilà bien un titre qui m'a attiré l’œil tout en me faisant craindre le pire. Mais l'auteur, Kenzaburô Ôé, est japonais, donc un bon point. Et puis il a reçu le prix Nobel de littérature en 1994, donc on n'a sûrement pas affaire à n'importe quoi.

Et ce n'est pas n'importe quoi, loin de là ! Sans doute un des romans qui m'a le plus fasciné depuis longtemps. Publié en 1958, il raconte l'histoire d'enfants qui, à cause des bombardements de la seconde guerre mondiale sur le Japon, doivent quitter la maison de correction où ils sont incarcérés pour être momentanément confiés à des paysans d'un village isolé dans une nature hostile. Mais une épidémie faisant bientôt rage dans le village, les habitants s'enfuient en les laissant prisonniers dans le village.

Rien à voir pourtant avec Robinson Crusoé ou Sa Majesté des mouches. Ce livre est fascinant, obsédant, car il allie la plus grande tendresse à la plus noire cruauté. Il ne m'a pas fallu longtemps, ayant lu déjà Le Convoi de l'eau (de Akira Yoshimura) et Les Saisons (de Maurice Pons), pour moi deux chefs-d’œuvre et je pèse mes mots, pour imaginer ce village inhospitalier, à la fois prison et espoir d'une nouvelle maison. Et les enfants sont des enfants, pas des caricatures, de pauvres mômes découvrant la vie adulte. C'est souvent à pleurer de beauté.
( Kenzaburô Ôé, Arrachez les bourgeons, tirez sur les enfants. Ed. Gallimard. Trad. de Ryôji Nakamura et René de Ceccatty.)

mercredi 29 avril 2015

Après l'AG.

Aujourd'hui, après les vitres, une autre galère : l'assemblée générale des copropriétaires ! J'y allais autrefois à reculons car l'ancien régisseur, un bellâtre beau parleur, s'embarquait dans des considérations totalement à côté du sujet, comme l'achat de sa voiture ou des souvenirs familiaux, relayé en cela par un emmerdeur et un avocat qui avait la fâcheuse habitude de couper la parole à tout le monde. ce dernier, je l'avais remis une fois à sa place en lui disant que, s'il avait, de par sa profession, l'habitude de tenir le crachoir, je pouvais, de par la mienne, moi aussi très bien me débrouiller. Et j'avais, profitant qu'il était resté interloqué, terminé ma phrase.

Cette année, nous étions très peu nombreux. Forcément avec le nombre de morts de l'immeuble et de gens en maison de retraite ! En plus, le responsable de la régie qui s'occupe de notre immeuble est un homme jeune et agréable qui va à l'essentiel. Ainsi plus de dépassements horaires comme son prédécesseur bavard avait l'habitude de nous en facturer.  Ça finissait par faire cher pour avoir des nouvelles de ses aïeux !

De plus, je retrouve chaque année les propriétaires de l'appartement au dessous du mien qui habitent Valence et sont des gens charmants. D'à peu près mon âge, ils sont maintenant tous les eux à la retraite et nous avons pris l'habitude, après la réunion, d'aller boire une pression au café du coin. Et comme elle est une ancienne prof de Lettres Classiques, les sujets de conversation ne manquent pas. Au programme aujourd'hui, mon voyage à Rome et son voyage dans le nord de la Grèce. On s'y serait presque cru, d'ailleurs, en terrasse.

Trouvailles

Un Dupont, ce n'est pas comme deux. Moins productif mais tout de même, les dernières trouvailles :

- A un ami qui lui parlait du tremblement de terre au Népal : "  Mais non, ce n'est pas au Népal, c'est à Katmandou !". Allez, retire un coup sur ton joint !

- " Cette chaise, je l'ai jetée : le bois était bouffé par les charançons, euh non, les jurançons !". Allez, bois un coup !

mardi 28 avril 2015

De la nostalgie, M'ssieurs-dames (34)

Cora Vaucaire (1918-2011), ma deuxième passion avec Barbara. Et puis souvenir du film  Une aussi longue absence de Henri Colpi (1961) avec Alida Valli et Georges Wilson, où on l'entend la chanter.

Les vitres

C'est fait, et pour un bout de temps puisque je ne les lave au maximum que deux fois pas an. Mais pendant que j'essayais de détacher la crasse grasse de mes 104 petits carreaux (j'ai, cette fois-ci, eu l'idée de les compter), il m'est venu quelques réflexions.

Les vitres, on n'y pense vraiment qu'au printemps. Avec le soleil, les traînées poussiéreuses, les éclaboussures de pluie, les chiures de mouches et autres insectes parasites nous gênent et on ne voit plus que ça. Alors qu'aux jours gris, ça ne nous gêne pas vraiment. Bizarre, non ?

Deuxième réflexion : sachant qu'il est déconseillé de les faire lorsque le soleil tape dessus et qu'on ne les fait pas quand il n'y a pas de soleil, quand doit-on, au juste, les faire ?

Enfin, dernière réflexion, et c'est la plus déprimante : on les a nettoyé à l'ombre, on y a passé des heures, tout semble propre, on est content de soi et de sa nouvelle "vision du monde". Mais, lorsque la lumière revient les frapper, on constate que, presque partout, subsistent des traces et que ce que l'on croyait propre n'est en réalité qu'un peu moins sale.

Heureusement, dans quelques mois, il n'y paraîtra plus...

lundi 27 avril 2015

Anniversaires

J'aime bien aller faire un tour sur le site Chronobio que m'a fait connaître Frédéric et y découvrir les naissances célèbres du jour ainsi que les décès célèbres. Histoire, en cliquant sur les noms, de se remémorer quelques artistes, sportifs, politiques ou autres que l'on a tendance à oublier sans cela.

Pour aujourd'hui, lundi 27 avril, voici la moisson :

- nés un 27 avril (entre autres) :  Anouk Aimée, Théo Angelopoulos, Brigitte Auber, Didier Daeninckx, Georges Dargaud, Jacques de Bourbon-Busset, Magellan, Robert Dhéry, Claude Farrère, Martin Gray, Ludmila Mikaël, Saddy Rebbot, Mano Solo, Claude  Villers.

- morts un 27 avril (entre autres) : Jean Bart, Micheline Dax, Youri Gagarine, Olivier Messiaen, Monique Morelli, Andréa Parisy, Pauline Réage, Pierre-Jean Rémy, Mstislav Rostropovitch, Alexandre Scriabine, Dominique Vivant-Denon.

dimanche 26 avril 2015

Avis non autorisés

Françoise Hardy a toujours été, depuis mon enfance, ma préférée parmi les chanteurs yéyé de cette époque. Tandis que les autres s'excitaient souvent sur leur guitare ou copiaient éhontément les succès anglo-saxons, je me retrouvais dans sa silhouette longiligne (j'avais à peu près la même à ce moment-là ...) et sa douceur teintée de timidité.

J'ai eu plusieurs fois l'occasion de l'entendre parler, à la radio, à la télévision et, là aussi contrairement à d'autres, j'ai toujours apprécié sa finesse d'analyse et son intelligence et ce même si nous ne partageons pas les mêmes valeurs politiques. Aussi, à sa parution, ai-je acheté son "essai" : Avis non autorisés pour l'anniversaire de Frédéric qu'elle ne laisse pas insensible non plus.

Le titre ne pouvait être mieux choisi. Elle aborde dans ce livre des domaines aussi différents que le vieillissement, les régimes alimentaires, la politique, l'écologie, la lecture, l'astronomie, la mode ou la spiritualité. Currente calamo (mais dans quel style !), elle fait part de ses expériences personnelles et de ses avis, parfois radicaux mais jamais imbéciles. Certains sujets, comme la lecture, la mode ou le vieillissement m'ont davantage accroché. D'autres m'ont amusé, comme la politique. Un seul m'a vraiment rebuté : celui de l'astrologie. J'avoue même ne pas y avoir compris grand chose.

Reste, après la lecture de ce livre, une impression de grande culture et d'avoir affaire à une femme qui se posera toujours des questions, et souvent les bonnes.
(Françoise Hardy, Avis non autorisés. Ed. Équateurs.)

samedi 25 avril 2015

C'est à vous

A vous, si cela vous dit, de mettre sous cette photo un titre, une phrase ou un petit texte qu'elle vous aurait inspiré. (Vous pouvez l'agrandir en cliquant dessus.)

Dernier Jour sur terre

J'ai découvert David Vann, comme tout le monde je pense, avec son terrible roman Sukkwan Island, dont j'ai déjà parlé ici. Dernier jour sur terre n'est pas un roman mais une analyse clinique de ce qui peut amener un jeune homme à se rendre un jour de février 2008 à son université et à tirer sur ses camarades, faisant cinq morts et dix-huit blessés, avant de se donner la mort.

L'auteur mène une "enquête" minutieuse dans l'entourage de Steve Kazmierczak, auprès de sa famille, de ses ami(e)s, de ses professeurs, pour tenter de comprendre et d'expliquer le pourquoi de ce geste meurtrier. S'il le fait, ce n'est pas par voyeurisme ni curiosité malsaine, mais pour éclairer son propre passé : le père de Vann s'est suicidé alors qu'il n'avait que treize ans et lui a légué en héritage toutes ses armes.

Portrait sans concession d'une Amérique violente qui ne semble toujours pas prête, malgré d'innombrables tueries, à abolir le port d'armes sur son territoire. Dur mais fascinant.
(Je tiens à redire que, pour moi, Galmeister, est actuellement  une des maisons d'éditions les plus intéressantes.)
( David Vann, Dernier Jour sur terre. Ed. Gallmeister. Trad. de Laura Derajinski.)

Définitions (3)

Pour terminer :

- sialalogue : se dit d'un remède qui provoque l'excrétion de la salive.

- tari : liqueur qui se tire des palmiers et des cocotiers et qui s'administrait autrefois comme tonique.

- udomètre : instrument marquant la quantité de pluie qui tombe dans un lieu. (du grec udor, l'eau)

- vésanie : aliénation mentale, folie (Voir Larousse 2001)

- wootz : espèce d'acier extrêmement dur.

- xénélasie : dans l'Antiquité, exclusion des étrangers, interdiction faite aux étrangers du séjour dans une ville.

- zinzolin :  une couleur d'un violet rougeâtre.

vendredi 24 avril 2015

Définitions (2)

Suite des définitions :

- gauder : peindre avec de la gaude, espèce de résidu d'herbe dont les teinturiers se servent pour teindre en jaune. (La gaude est aussi une bouillie de maïs qui se consomme encore dans la Bresse. J'en ai mangé et ce n'est pas mauvais.)

- hachereau : petite cognée.

- implexe :  qui contient des changements de fortune.

- joseph : mince et transparent, pour du papier.

- kollyrite :  argile qui absorbe l'eau avec sifflement.

- lavure : eau qui a servi à laver la vaisselle. (Ce mot apparaît encore dans le Petit Larousse 2001, le dernier que j'ai acheté.)

- maline :  temps des grandes marées. (J'en connais à qui ça dit quelque chose...)

- néoménie :  nouvelle lune. (Dans l'Antiquité, c'était également le premier jour du mois athénien.)

- ostracite : coquille d'huître pétrifiée. (Cornus, c'était plus facile mais bien tout de même)

- pastillage : figures, objets imités en sucre, pour le dessert. (Lui aussi est encore dans le Larousse.)

- quayage : droit que paient les marchands pour avoir la liberté de se servir du quai d'un port et d'y placer leurs marchandises.

- ramentevoir : remettre en mémoire.

Alexandre

Il s'appelait Alexandre, comme celui qui parvint aux confins de l'Asie dans l'Antiquité. Il avait aussi beaucoup voyagé, comme le conquérant, mais lui, c'était pour fuir. Pierre et moi, nous avions fait sa connaissance dans un bar près de chez nous où nous allions parfois manger un plat du jour quand la flemme nous prenait de faire la cuisine.

Il était grand et très digne, cheveux immaculés, costume bien repassé été comme hiver, toujours assis à la même table que le bistrotier semblait lui avoir réservée. Jannette, la serveuse, une petite femme nerveuse à la voix cassée par la cigarette et au caractère ombrageux sauf pour ceux qui avaient l'heur de lui plaire (dont, heureusement, nous faisions partie), l'avait pris en affection et, même si parfois elle lui parlait d'un ton bourru, particulièrement aux moments du coup de feu, veillait sur lui comme s'il se fut agi de son propre père.

Il devait avoir au moins quatre-vingt ans et parlait peu, se contentant de contempler l'agitation du monde autour de lui. Nous l'avions vite repéré, toujours seul dans son coin, faisant partie du décor, aussi immuable que lui. Il nous intriguait un peu car, jamais, en dehors du bistrot, nous ne l'aperçûmes dans le quartier. Il habitait sans doute tout près pour être là, ponctuellement vers midi. Mais dans les magasins, à la boulangerie, sur le marché, nulle trace de notre vieillard.

Un jour, il se mit à nous parler. Je me souviens que c'était à propos du latin, à peu près à l'époque où je commençais à l'enseigner. Il avait dû surprendre notre conversation à la table voisine et, sortant de sa réserve coutumière, m'avait dit qu'il était fier de rencontrer quelqu'un qui connaissait et aimait cette langue ancienne. Quelques jours plus tard, quand il nous vit arriver, il me tendit un petit paquet : "C'est pour vous, me dit-il. A mon âge, je n'en ai plus guère l'usage."

Dans le paquet, je découvris un gros livre violet sur la page de garde duquel il avait autrefois inscrit  son nom, dans une admirable calligraphie à l'ancienne. Ce livre est toujours là, dans ma bibliothèque et, plusieurs fois dans ma carrière d'enseignant, j'y eus recourt : il s'agit d'un dictionnaire de la littérature grecque et latine. Il n'avait jamais étudié ces langues mais avait acheté l'ouvrage pour son propre plaisir. " Je n'ai guère eu le loisir d'étudier, s'excusa-t-il, mais je suis curieux." Et, dans ses yeux, brilla alors un petit éclat de malice qu'on était loin d'attendre de lui.

Comme je lui demandais pourquoi il n'avait pas suivi d'études, il se mit à nous raconter sa vie. Non comme ces vieillards qui ressassent toujours les mêmes souvenirs et regrettent le temps d'antan où il faisait bon vivre, mais pour répondre à ma question, avec une politesse extrême et un français châtié. Il était arménien, né en Turquie et avait dû fuir le pays en 1915, au moment du génocide. D'abord la Grèce, entraperçue, puis, si je me souviens bien, Marseille et enfin Lyon.

Pas de plaintes dans son récit, pas même de haine perceptible, juste la surprise d'avoir échappé à tout ça , l'étonnement d'avoir eu un destin semblable à un âge où les autres jouent encore au loup. Un jour, il ne vint plus. Nul ne sut nous expliquer pourquoi, pas même la serveuse. Il n'avait plus de famille. Personne, sans doute, ne pleura sa mort. Il ne reste de lui que ce livre sur un rayon chez moi, avec son nom sur la couverture.

Aujourd'hui, particulièrement, j'avais envie de parler de lui. Une sorte d'hommage posthume. Il aurait plus de cent ans.

jeudi 23 avril 2015

Définitions (1)

Pour une fois que j'ai l'occasion d'assumer mon petit côté sadique (eh oui, j'étais prof !), je vais en profiter. Voici les définitions des mots désuets proposés hier. Mais attention : seulement les premiers ! Je fais durer le plaisir. Et puis, cela vous donne le temps de chercher encore.

 - atmomètre : vase pour calculer l'évaporation de l'eau. J'ai sorti aussi mon vieux Bailly qui n'en revenait pas ! "Mètre", tout le monde comprend. "Atmo" vient du grec atmos (ou atmis) : vapeur humide.

- brousser : passer à travers bois. Bravo, Maître Cornus !

- céracée : laitage suisse. Tiens, en Savoie, il existe le sérac, fromage à base de petit lait.

- cloyère : panier de 26 douzaines d'huîtres. Le mot se trouve aussi dans le Littré.

- dyscole : qui s'écarte de l'opinion reçue, insociable. Et là, c'est Anna (ou plutôt le grand-père d'Anna) qui remporte la palme.

- émoudre : aiguiser sur une meule (d'où l'adjectif encore utilisé aujourd'hui : émoulu).

- fagotin : singe habillé que montrent les charlatans dans les foires (sans doute de la même famille que mal fagoté). Au figuré : mauvais plaisant.

La suite. Hmmmmm.... plus tard.

mercredi 22 avril 2015

Dictionnaire

Une amie qui déménage et veut se débarrasser de certaines vieilleries m'a donné un dictionnaire, un gros bouquin tout de cuir relié, aux pages jaunies dont certaine sont prêtes à s'envoler. Il s'agit du Bescherelle de 1883. J'ignorais qu'il existait de cet auteur autre chose que les encore actuels manuels de conjugaison.

Un grand plaisir pour moi, l'objet d'abord, vénérable, et puis son contenu. Sur la page de garde, on peut lire : Dictionnaire classique de la langue française, le plus exact et le plus complet de tous les ouvrages de ce genre, ET LE SEUL où l'on trouve la solution de toutes les difficultés grammaticales et généralement de toutes les difficultés inhérentes à la langue française, suivi d'un dictionnaire géographique, historique, biographique et mythologique. Bigre !

Plaisir surtout d'y voir apparaître certains mots désuets dont j'ignorais jusqu'à l'existence sans parler du sens. Ainsi, cueillis au fil des pages : atmomètre, brousser, céracée, cloyère, dyscole, émoudre, fagotin, gauder, hachereau, implexe, joseph, kollyrite, lavure, maline, néoménie, ostracite, pastillage, quayage, ramentevoir, sialalogue, tari, udomètre, vésanie, wootz, xénélasie ou zinzolin.

De la poésie à l'état pur. Et de quoi aussi vous creuser les méninges car vous n'aurez pas la "traduction" ce soir !

mardi 21 avril 2015

Ulysse, prends garde !


(photo : algerie-focus.com)
Ulysse, prends garde ! Tu as depuis longtemps regagné les souriants rivages d'Ithaque et retrouvé la tendre Pénélope qui, fidèlement, t'attendait . Mais la Méditerranée, tu la connais, au point même d'en faire oublier Énée, autre voyageur infatigable que tu aurais pu croiser. Tu l'a sillonnée dix ans, de l'est à l'ouest et de l'ouest à l'est. Tu y as accosté à des îles inconnues et pas toujours hospitalières. Tu y as rencontré des monstres à l’œil unique et des magiciennes qui voulaient te garder. Jusqu'à la dernière femme, une jeune princesse qui t'a sauvé la vie.

Aujourd'hui, Notre Mer n'est plus ce qu'elle était. Du sud, on se rend vers le nord, dans des bateaux moins fiers que le tien. Charybde et Scylla se cachent un peu partout, sans pitié pour déchirer et engloutir. Et lorsque quelques-uns parviennent aux rivages, la fille d'un roi n'est plus là à laver son linge dans l'eau claire. Les Sirènes ne chantent plus, elles ont la bouche pleine. Seule subsiste maintenant l'antique coutume de se boucher les oreilles...

lundi 20 avril 2015

Hortografe (1)


C'est sûr, comme ça, elles volent mieux !
(J'ai numéroté ce billet car je ne doute pas de trouver matière à l'alimenter !)

De la nostalgie, M'ssieurs-Dames (33)

Eh oui, c'était ce soir ou jamais... (Pas d'autres vidéos disponibles, désolé.)


dimanche 19 avril 2015

Comme une évidence

Hier, en regardant une des photos que j'ai prises, quelque chose m'a sauté aux yeux : en fait, lorsque je photographie, je prête rarement attention à l'ensemble de ce que je vois. C'est ainsi qu'après, comme hier, m'apparaissent des détails que je n'avais pas remarqués (quand je dis "détails", ils peuvent être énormes).

C'est que, plus ou moins consciemment, mon œil ne s'attache, la plupart du temps, qu'aux lignes, aux symétries, à la géométrie, aux systèmes. Ça, je le savais déjà plus ou moins. Mais il m'est alors apparu, en regardant cette photo, que je faisais la même chose avec les langues vivantes (voir ce que j'ai écrit dernièrement sur l'allemand, plus considéré par moi comme sujet d'étude abstrait que comme langue vivante) et avec la voix humaine : la sonorité, la musicalité de la voix me frappent bien avant le sens, ce qui me vaut souvent l'inconvénient de faire répéter mon interlocuteur.

Je crois que tout cela reflète assez bien un des aspects primordiaux de mon caractère dans sa façon d'appréhender la réalité.

Marc-Aurèle ou l'Empereur de bonne volonté

L'autre nuit, à 2h30, alors que je ne dormais pas et que je cherchais désespérément dans ma bibliothèque L'Histoire des Juifs, de Flavius Josèphe (que je suis pourtant sûr d'avoir quelque part), je suis tombé par hasard là-dessus : Marc-Aurèle ou L'Empereur de bonne volonté, de Jules Romains. Est- ce moi qui ai acheté ce livre ? Je n'en ai aucun souvenir. Mais je me suis dit qu'après l'étouffement ressenti à la lecture du Chardonneret et surtout suite à mon voyage à Rome et à ma découverte de la nouvelle salle consacrée à la statue équestre de cet empereur, cela ferait très bien l'affaire.

La collection de Flammarion datant des années soixante et intitulée L'Histoire en liberté est passionnante (j'ai récemment lu également L’Étrange Croisade de Frédéric II, de Pierre Boulle) car libérée d'un académisme trop formel. Elle revient sur un certain nombre de personnages historiques en tentant de dégager leur vrai visage.

Jules Romains, né d'ailleurs en Haute-Loire, était jusqu'à aujourd'hui l'auteur des Copains que j'ai lu dans mon adolescence. Rien à voir donc. Il s'agit ici d'un essai assez sérieux sans être professoral sur ce successeur d'Antonin le Pieux et père du tristement célèbre Commode. Stoïcien de formation et auteur des célèbres Pensées, Marc-Aurèle est aussi à l'origine des massacres des Chrétiens à Lyon, en tête desquels l'évêque Pothin. Jules Romains essaie, entre autres, d'expliquer cette apparente contradiction et dresse un portrait assez convainquant de l'empereur-philosophe dans un style clair et limpide. Un bon moment de lecture donc.
(Marc-Aurèle ou l'Empereur de bonne volonté, Jules Romains. Ed. Flammarion.)

samedi 18 avril 2015

C'est à vous

A vous, si cela vous dit, de mettre sous cette photo un titre, une phrase ou un petit texte qu'elle vous aurait inspiré. (Vous pouvez l'agrandir en cliquant dessus.)

Au paradis des speakerines

Elles annonçaient les programmes autrefois, toujours bien mises, bien coiffées et d'une politesse exquise. Elles ont disparu un beau jour. Dommage.

Dans ma jeunesse, il y avait principalement Catherine Langeais, Jacqueline Huet, Jacqueline Caurat et Anne-Marie-Peysson. Ces deux dernières étaient mes préférées, l'une parce que je lui trouvais une classe folle et qu'elle animait une de mes émissions favorites, Télé-philathélie, l'autre parce qu'elle avait toujours le sourire.

De toutes, il n'en reste qu'une encore en vie : Jacqueline Caurat. Anne-Marie Peysson est morte aujourd'hui. Adieu, sourire.

vendredi 17 avril 2015

Ca y est !


J'ai enfin fini de poster sur Flick'r les quelques 330 photos de mon dernier voyage à Rome. Pour ceux que ça intéresse, vous savez comment faire (Album : Rome 2015).

Pâques après l'heure

Non, pas d’œuf peint oublié dans un coin de mon appartement et retrouvé par hasard (nous n'avons jamais eu cette coutume dans ma famille). Bien plutôt une exposition à Fourvière des lithographies chrétiennes du peintre non figuratif Alfred Manessier (1911-1993). J'aime ce tout petit musée qui, comme celui des Moulages, présente très souvent des choses intéressantes et où l'on n'a pas besoin de passer un après-midi entier.


De Manessier, je ne connaissais que le nom. L'expo montre principalement donc des œuvres sur le thème du temps pascal, dont deux séries de lithographies réalisées en 1949 et 1978 ainsi que d'autres techniques auxquelles il s'est consacré et les esquisses de certaines de ses œuvres.

Je n'ai pas à proprement parler été ému par ce que j'ai vu, bien qu'aimant l'art non figuratif, mais, alors qu'une forte averse obscurcissait le ciel lyonnais, la couleur était là, souvent éblouissante. Et puis, comme souvent dans ce musée, discussion passionnante avec une des volontaires qui s'occupent de l'exposition.






Ensuite, descente à la crypte pour La Fleur de l'âge, une autre exposition consacrée, elle, aux "jeunes témoins et martyrs de vingt siècles de christianisme". Pas d’œuvres d'art mais des panneaux couvrant ce thème depuis le premier martyr, Saint Étienne jusqu'aux chrétiens d'Orient d'aujourd'hui. Explications très intéressantes et découverte de certains noms que je ne connaissais pas.

Affiche du film Le Dialogue des Carmélites (Les carmélites de Compiègne, 1794)
 A la sortie, la pluie avait cessé et la ville ruisselait encore de la dernière ondée. Juste de quoi me permettre un petit détour par le parc des Hauteurs, tout près, où la glycine avait été taillée mais où les grappes de lilas s'écoutaient en silence.


jeudi 16 avril 2015

Le Chardonneret

Ouf ! j'y suis arrivé : terminer aujourd'hui le roman de Donna Tartt, Le Chardonneret. Un  pavé de pile 1100 pages, lourd, lourd, et pas seulement à tenir en main au lit ! Un livre glauque et sans espoir, sauf peut-être dans les toutes dernières pages.

Le Chardonneret est un tableau minuscule de Carel Fabritius (1622-1654) peint l'année même de la mort accidentel de son auteur. Tout commence lors d'un attentat dans le musée new-yorkais où est exposé le chef-d’œuvre. Théo, un adolescent de 13 ans, dont la mère meurt dans l'explosion, se retrouve en possession de cet tableau. Et c'est là que les ennuis commencent pour lui.

Impossible de résumer tant c'est foisonnant mais on ne sort pas indemne de la lecture  de ce livre où la noirceur présente à chaque page vous imprègne. Impression d'étouffement parfois (comme pour La Femme des sables) qui a fait que, plusieurs fois, j'ai été tenté d'abandonner.

Le conseiller ? Je ne sais pas. Il faut vraiment être sûr d'avoir le moral au beau fixe pour se lancer dans l'aventure.
( Le Chardonneret, Donna Tartt. Ed. Plon. Trad. de Édith Soonckindt.)

mercredi 15 avril 2015

La sieste

Ce sentiment étrange, au sortir de la sieste, de ne pas avoir dormi alors que le cadran de la montre note une demi-heure écoulée, parfois un peu plus. Un petit frisson nous réveille (est-ce que le corps se refroidit pendant le sommeil ?) et nous reprenons le fil, comme si rien ne s'était passé. Mais le livre, témoin, est là, qui a glissé du ventre et s'est refermé. Il faudra retrouver la page. Le soleil, sur les façades de l'autre côté de la cour, a légèrement glissé et la fenêtre du fumeur s'est refermée.

Restent, encore pour un instant, les pensées fantomatiques, tirées du livre lu, de sa vie, des morts réaperçus alors qu'en fond sonore virevoltaient les bruits quotidiens de la vie alentour, essayant d'atteindre la conscience alors qu'il n'avaient plus aucun sens. Le premier pas sur le parquet réinvente la réalité.

mardi 14 avril 2015

Quand le cinéma était intelligent

Ou quand la télévision se met à l'être ! Encore une très bonne soirée hier devant le petit écran, sur Arte bien sûr.

Début mitigé avec le film de Donnellan et Ormedod, Bel Ami (2012), d'après le roman de Maupassant, avec Robert Pattinson, Uma Thurman, Kristin Scott Thomas et  Christina Ricci. J'avais dévoré ce roman et fait partager mon enthousiasme à une classe de seconde au point même que, des années plus tard une ancienne élève devenue ma collègue m'avait dit que grâce à moi et à ce roman, elle avait découvert la littérature (le plus beau compliment qu'on m'ait jamais fait!). Si les actrices féminines sont à la hauteur, en revanche il n'en est pas de même pour Pattinson qui incarne le rôle titre. Trop froid à mon avis, pas assez sensuel, pas attirant pour un sou. Non, Bel Ami, pour moi, n'avait pas cette tête-là.

Mais ensuite... Ensuite.... L’Éclipse, d'Antonioni avec Delon et surtout Monica Vitti (1962) ! De l'intelligence à l'état pur ! Et comme elle est belle, Vitti, dans ce rôle de femme un peu perdue qui ne sait plus trop ce qu'elle veut si ce n'est la liberté d'être elle-même. Belle en noir et blanc, belle dans ses poses, belle dans ses déplacements, dans ses regards, dans ses silences... Belle tout le temps. Un film un peu difficile d'accès, qui se mérite, d'un esthétisme absolu, à tel point que même la banlieue de Rome, en phase de construction à l'époque, semble belle ! Et la fin, les cinq ou dix dernières minutes, où les protagonistes disparaissent, où ne sont plus filmés que les rues, les autocars, les passants, les immeubles dans une symétrie et une géométrie parfaites ! Moi, des films comme ça, j'en redemande !



Et puis pourquoi être pingre ? Après la scène finale, la scène d'introduction !

Les mois d'avril sont toujours aussi meurtriers

Il semblerait, en tout cas, puisque viennent de disparaître trois noms qui, à des titres différents, ont marqué des moments de ma vie.

- François Maspero, d'abord, le 11, l'écrivain, traducteur et surtout éditeur et sa librairie du Quartier Latin, rue Saint-Séverin, "La Joie de lire". Tout une époque pour moi qui, alors, montais plus souvent à Paris. Époque de contestation mais aussi de joie de vivre.

- Ensuite, le 13, Gunther Grass, le prix Nobel de littérature allemand qui, malgré les polémiques attachées à son nom, restera pour moi l'auteur de ce grand roman : Le Tambour (admirablement mis en scène au cinéma par Volker Schlöndorff ) avec ces moments inoubliables  que sont l'évocation des nombreux jupons de sa grand-mère dans les champs de pommes de terre, le cri de l'enfant qui brise les vitres de la cité et la pêche aux anguilles avec une tête de cheval. (J'ai essayé ensuite de lire Le Turbot mais il m'est très rapidement tombé des mains. Et je n'ai plus aucun souvenir de Le Chat et la souris.)

- Enfin, aujourd'hui 14 avril, Percy Sledge, chanteur de soul américain très connu dans les années soixante. Pour moi, comme sans doute pour beaucoup, il restera l’interprète d'une chanson inoubliable : When a man loves a woman (1966, année où je commençais à découvrir ma nature profonde). Mais si, vous connaissez, forcément ! Écoutez :

lundi 13 avril 2015

Momentini

- Samedi, c'était l'anniversaire de Maryvonne. Nous avons bu du champagne offert par Frédéric et dégusté le très bon repas que nous avait concocté Jean-Claude. Les sujets de conversation n'ont pas manqué, à tel point que, exceptionnellement, il n'y a pas eu de parties de belote. Les deux Dupond(t) étaient là aussi et nous en ont sorti une ou deux que, malheureusement, sous l'effet des bulles (pas les leurs, celles du champagne), j'ai oubliées.

- Hier soir, un programme de rêve à a télévision : d'abord un western, Appaloosa, de Ed Harris, avec, pour une fois, un personnage de femme intéressant, même si très ambigu et finalement négatif. Ensuite, un documentaire sur Billie Holiday. chanteuse américaine de blues et de jazz de la première moitié du XX° siècle (ça fait drôle d'écrire ça : on dirait l'antiquité !) que j'aime particulièrement. Ne connaissant rien de sa vie, j'étais loin de me douter dans quelles galères elle s'est quasiment toujours retrouvée. Bel hommage, en particulier d'autres chanteuses noires, dont la grande Dee Dee Bridgewater.

- Les travaux continuent dans un appartement de l'immeuble. Ce matin, il n'était même pas huit heures que le bruit commençait. Je prends conscience maintenant de ce que cela a dû être pendant les longs mois où Jean-Claude a travaillé ici, chez moi... Et ce n'est sans doute pas fini : un autre vient de se vendre et un troisième va l'être bientôt.

- Ma voisine italienne est partie en Sicile, sa terre d'origine. Elle m'a promis, au retour, un repas typique de l'île. Montalbano n'a plus qu'à bien se tenir !

dimanche 12 avril 2015

Somme

Je suis en train de remplir mon album de photos (Rome 2015) sur Flick'r. Il y en a encore pour quelque temps, vu le nombre de clichés pris (pas loin de 400). Tous les jours un peu, sinon cela devient vite fastidieux.

Mais ce soir, je me rends à l'évidence plumesque : comment avons-nous fait en si peu de jours pour voir autant de choses ? Et voilà que me vient un doute : pour moi, il s'agissait souvent de retrouvailles, déjà vues au moins une fois, voire plus. Mais pour la plupart des élèves (et une de mes collègues) dont c'était le premier voyage là-bas, comment cela a-t-il passé ? N'était-ce pas trop rapide ?

Sans doute se souviendront-ils d'une ou deux choses qui les ont plus marqués, qui ont su davantage éveiller leur intérêt. Et puis, je me dis en même temps que l'essentiel, ce serait de leur avoir donné le goût d'y retourner.

Encore !!!

Une fois de plus, l'enseignement du latin et du grec est en danger. Ce n'est pas la première fois, de même que pour la philosophie, l'histoire ou les arts. Comme chacun sait, toutes matières inutiles à l'homme moderne !!

Il y a des jours où je suis très heureux d'être en retraite. Celui-ci particulièrement. Et je pense aussi à ma "vieille" collègue qui, elle non plus, ne verra pas ça. Le projet gouvernemental consiste, si j'ai bien compris, à supprimer l'étude de ces langues anciennes en la remplaçant par une étude pluridisciplinaire de ces civilisations qui sont le socle de la nôtre.

Pourquoi pas ! Je n'ai rien contre la pluridisciplinarité, loin de là, pour l'avoir pratiquée de nombreuses années dans le cadre d'un projet spécifique à notre collège. Je pense même que cette façon d'étudier est très intéressante et très enrichissante pour les élèves ainsi que pour les enseignants. Mais pourquoi supprimer l'étude des langues ?

Il n'a jamais été question de les apprendre comme des langues vivantes, de les ressusciter. Mais bien plutôt de former, par leur apprentissage, et de développer chez l'élève une curiosité, une rigueur et une logique qui, jeune, lui font souvent défaut. Même si cette logique et cette rigueur peuvent être inculquées par d'autres matières, l'apport en ce sens des langues anciennes ne me semble pas négligeable.

Et puis, des enseignants non issus de la formation Lettres classiques, même s'ils montrent la plus grande conscience professionnelle et le plus grand intérêt pour l'Antiquité, peuvent-ils faire partager leur enthousiasme de la même façon, aussi profondément, que ceux qui, depuis la sixième, n'ont cessé de téter le lait de la Louve et de chevaucher le Centaure ?

Mais que fallait-il attendre d'autre d'une ministre qui, comme je l'ai dit dans un autre billet, propose pour célébrer la langue française dix mots dont pas un n'est issu du latin ni du grec ?

samedi 11 avril 2015

Le Cerf-volant du bout du monde



Par hasard, j'ai retrouvé sur Youtube cet extrait d'un film qui avait enchanté mon enfance : Le Cerf-volant du bout du monde, sorti en 1958 mais que j'ai dû voir à la télévision deux ou trois ans plus tard, ma grand-mère qui m'élevait à l'époque n'ayant pas de petit écran.

Aucun souvenir de ce qu'il raconte. Ne m'était resté que le titre et le souvenir du bonheur qui y était attaché. Déjà le besoin de m'évader, déjà l'envie de voyager... Bien sûr, j'ai passé l'âge mais qui sait ? Si je le revoyais, peut-être retrouverais-je un peu de cette enfance insouciante...

Le pain

J'ai toujours été élevé dans le plus grand respect du pain. Je ne suis pourtant pas d'une époque où il était rare mais ma grand-mère et mes parents ayant eu à souffrir de la dernière guerre mondiale ne supportaient pas qu'on le gaspille. Pas plus d'aulleurs qu'il n'était permis de le poser à l'envers sur la table.

Mon père avait d'ailleurs une expression favorite qui nous laissait perplexes, nous, les enfants. Lorsqu'il était très en colère contre nous, il nous lançait chaque fois, voulant dire que les jours heureux étaient finis : "Vous avez mangé votre pain blanc !" Comment pouvait être le pain s'il n'était pas blanc ? C'était sans doute pour lui qui en avait manqué le luxe suprême.

Aujourd'hui, je suis toujours atterré quand j'entends devant moi à la boulangerie des clients demander une baguette "pas trop cuite". Comment peuvent-ils aimer ça ? Moi, c'est toujours la plus cuite que je prends, celle que la boulangère garde dans son arrière-boutique pour des clients comme moi, des gens âgés en général, celle qu'on n'expose pas à l'étal. Ma grand-mère m'a toujours dit que la croûte bien grillée "faisait du bon sang".

Au collège, j'étais écœuré par les élèves qui jouaient avec, en en faisant des boulettes qu'ils se lançaient dessus, ou qui rapportaient leurs plateaux avec trois tranches intactes. Chez moi, il est rare que j'en jette un morceau. Il faut vraiment que le trognon soit trop dur pour mes dents pour qu'il passe à la poubelle.

Ma mère, elle, en faisait une soupe en le trempant dans du lait avec un peu de gruyère râpé. J'adorais ça, alors que mon frère disait que c'était la soupe du chien. Il faudra que j'essaie la recette un de ces jours.

vendredi 10 avril 2015

Des trucs bizarres

Je suis toujours étonné par des trucs bizarres qui se passent dans la tête à certains moments. Par exemple les associations, non pas d'idées, qui, si l'on cherche bien, finissent toujours par s'expliquer, mais par des associations gestes/souvenirs. Je pense ce soir à deux en particulier qui durent depuis des années et que je n'ai jamais pu comprendre.

La première : lorsque je lave ma vaisselle, neuf fois sur dix, je revois mes voisins de mon ancien appartement, un médecin généraliste et sa femme, et ce dans dans un endroit bien précis : le cloître de Saint-Clément à Rome où nous les avions rencontrés par hasard avec Pierre. Quel rapport, vraiment ?

La deuxième est tout aussi étrange : chaque fois que je commence un jeu sur Internet, je revois mon ex-collègue qui a pris sa retraite dans la Creuse et chez qui j'allais souvent passer une semaine en été. Pas de moment précis cette fois-ci, simplement son visage. Or cette collègue n'avait même pas Internet au début et, ensuite, jamais je ne me suis branché sur un jeu quelconque chez elle.

J'ai cherché, cherché, en essayant de revivre ces moments du souvenir, en essayant d'associer leurs noms de famille, leurs prénoms, que sais-je encore. Rien ! Par quels méandres tout cela passe-t-il ?

C'est à vous

A vous, si cela vous dit, de mettre sous cette photo un titre, une phrase ou un petit texte qu'elle vous aurait inspiré. (Vous pouvez l'agrandir en cliquant dessus.)

Les courbatures aussi sont de retour...

Aujourd'hui, mais je m'y attendais un peu, les courbatures sont de retour ! Déjà hier soir, j'étais lessivé. Une demi-heure, serait-ce encore trop pour un re-début ? Il faut dire que j'ai aussi pris quelques années depuis mon semi-marathon ! J'avais prévu de remettre ça demain mais je crois qu'il est préférable d'attendre la semaine prochaine. Dommage car j'en ai bien envie et puis le soleil semble s'être installé durablement à Lyon.

jeudi 9 avril 2015

Le retour, enfin j'espère !

La promenade au parc de la Tête d'or lundi m'avait donné l'envie de me remettre à la course à pied. Le très beau temps d'aujourd'hui m'a fait franchir le pas. Un peu d'appréhension d'abord : comment vais-je reprendre ? Le corps, les jambes et le souffle en particulier, va-t-il bien réagir ? Et si je n'y arrive pas ? Ce sera alors terminé, définitivement.

Premier geste : rouvrir le tiroir de la commode où les vêtements ad hoc attendent depuis plusieurs années. Tiens, j'avais acheté ça ? Et ça, je l'avais aussi oublié. Tout est là, inutile depuis longtemps. Petit moment de tendresse pour ce qui m'a fait connaître sans doute mes plus grands moments de bien-être, dans le corps et dans la tête.

Satisfaction de constater qu'ils sont toujours à ma taille. Surtout ne pas trop s'habiller. C'était un de mes défauts au début. Très vite, lorsque l'on court, on a très chaud. Pas de short aujourd'hui. J'attendrai un peu. Le collant fera l'affaire. Un t-shirt pour me changer au retour. Et les chaussures ? Les dernières achetées sont maintenant un peu usées : je m'en sert aussi pour marcher et elles viennent de faire le voyage à Rome. Mais je suis bien dedans et elles possèdent un excellent amorti. Habillé de pied en cape, je retrouve déjà de vieilles sensations, comme si je venais d'endosser une seconde peau.

Sur place, je n'hésite pas une seconde : je me mets à courir, pas trop vite pour tester. Et tout revient, automatiquement : les gestes mécaniques, la façon de respirer, la mienne puisqu'elle est personnelle à chacun, la décontraction des épaules. Je n'ai rien oublié. Au bout de dix minutes, je sais que le souffle ne me trahira pas, malgré les milliers de cigarettes fumées depuis que j'ai arrêté. Et j'espère bien que, comme la fois précédente, le sport me permettra de stopper l’addiction.

Les muscles résistent bien eux aussi.  Bien sûr, un peu mal au haut des fesses mais c'est habituel : même sans courir, j'ai ce problème récurent. Et le léger torticolis que je ressens depuis ce matin a même tendance à s'estomper avec la chaleur. Deuxième étape : ne pas exagérer, savoir s'arrêter même si je voudrais en faire plus. Je sais ce que cela m'a coûté déjà par le passé. Alors, sage : une demi-heure, pas plus.

Demi-heure suivie de quelques étirements et d'une marche pour récupérer. Je me sens bien, même si je n'ai pas atteint encore le nirvana où me mettait une course prolongée par le passé. Mais je sais que cela reviendra peu à peu. Et puis, cette fois-ci, j'étais trop attentif à ce qui se passait, j'analysais trop mes réactions pour que l'esprit puisse s'envoler.

Retour à la maison. Deux paracétamol pour les courbatures qui viendront, une bonne douche, une lessive. Je l'ai fait....Mon pèlerinage à moi ! Et qu'une envie : recommencer. Mais là aussi, sage ! Attendre un peu.

mercredi 8 avril 2015

Qu'est devenue Glenda ?

Par hasard, à midi, nous avons évoqué, Frédéric et moi, l'actrice anglaise Glenda Jackson. qui fut une de mes actrices préférées dans les années soixante-dix. Qu'est-elle devenue ? Bien sûr, elle aura 80 ans l'an prochain et cela semble faire plus de 20 ans qu'elle n'a pas tourné pour le cinéma.

J'aimais cette femme pas vraiment belle mais dont le visage irradiait l'intelligence, actrice aux rôles toujours un peu à la marge, comme dans Un dimanche comme les autres, de John Schlesinger (1971) ou Women in love, de Ken Russel (1969). Voici deux vidéos de ces films, la première avec Glenda, la seconde sans elle (et pour cause) mais avec une scène mythique (oserait-on la tourner aujourd'hui ?).




mardi 7 avril 2015

Ancienne habitude

Chaque semaine, je me plonge plusieurs heures dans des exercices de grammaire ou de traduction allemandes. Et j'ai constaté qu'en tant qu'ancien latiniste et helléniste, j'ai gardé de cette époque une habitude qui, ici, ne devrait pas être de mise.

Quand je traduisais une version latine (ou grecque), j'adorais ça (alors que je détestais le thème) : je considérais le texte comme une sorte d'énigme policière à résoudre, avec des indices à repérer et à analyser. Et je sautais de joie comme un gosse (que j'étais d'ailleurs) lorsque j'avais percé le mystère, lorsque le sens m'apparaissait. J'ai un jour fait part à mes élèves de cette sensation d'être un détective en quête de la solution à l'affaire qui lui avait été confiée. Ce jour-là, ils m'avaient regardé d'un drôle d'air. Ne pas le contrarier, surtout...

Avec l'allemand, c'est à peu près la même chose, sauf que j'ai plus de facilité à comprendre l'intérêt du thème. Mais le hic avec la version, c'est que je considère toujours la langue que j'ai devant les yeux comme une abstraction, quelque chose qui ne se parle pas davantage qu'une équation à résoudre. Pour moi, jusqu'à aujourd'hui, l'allemand reste un  pur exercice intellectuel que j'aime. Mais je suis encore bien incapable d'aligner deux mots correctement à l'oral, chose qui ne m'est jamais arrivée avec l'italien.  Peut-être faudrait-il que j'aille un de ces jours m'immerger totalement outre-Rhin ?

lundi 6 avril 2015

Et un peu de musique, ça vous dirait ? (147)

Barbara et Fairouz, il fallait oser ! Étonnant et inattendu ! Mais ça me plaît.


Trouvailles (pascales)

Le printemps inspire aussi nos deux amis, les Dupont(d). Une petite sélection du festival d'hier.

- "Elle portait ce bijou traditionnel, une main, la main de fatwa ." En voilà une qui risque fort de se faire taper sur les doigts !

- "A Barcelone, j'aime beaucoup les Ramblas et le quartier de l'architecte Gaothique. ". Pas de quoi en faire un roman !

- " Moi, je vais vous les dire, les noms des saints de glace : il y a saint Mamert, saint Servais et saint Pancréas." Le dernier habite sans doute Sainte-Foie !

Pâques



Outre la fête religieuse, que je ne célèbre plus guère depuis quelques années (j'ai pourtant, comme chaque année, récupéré grâce à Pierre quelques rameaux d'olivier bénis), Pâques, c'est aussi pour moi le printemps, les fleurs, le besoin de faire du propre dans son appartement, l'envie de revoir ses amis.

Et sur ce dernier point, je n'ai pas été déçu : douze hier, trois aujourd'hui. Hier, c'était chez Colette, matin et soir. Repas traditionnel dont le morceau de maître était bien sûr le gigot d'agneau. Des invités habituels, dont les Dupont(d) qui s'en sont donné à cœur joie, et aussi quelques nouveaux en cette occasion, dont ma sœur. Entre les deux repas, la non moins traditionnelle partie de cartes.

Aujourd'hui, repas au restaurant avec sœur et belle-sœur. Après ce que j'avais ingurgité hier, il a fallu que je me force un peu pour avaler ce que j'avais dans mon assiette. Heureusement, ensuite, promenade digestive au parc de la Tête d'or tout proche. Végétation splendide en ce moment, en particulier grâce aux magnolias en fleurs dont le parc abrite plusieurs espèces.

Quelques courageux, sous le soleil mais avec un vent assez frisquet, en ont même profité pour s'étendre sur les pelouses, un bouquin à la main. Pour ma part, en revoyant ces allées, j'ai eu tout à coup l'envie de me remettre à la course à pied. La meilleure saison pour tenter de reprendre...


samedi 4 avril 2015

De la nostalgie, M'ssieurs-Dames (32)



Ce que j'ai pu aimer cette chanson !

Les vieux

J'ai toujours aimé les vieux. Peut-être parce que j'ai été élevé par ma grand-mère. Jusque-là, c'étaient surtout les petites vieilles qui m'attendrissaient. Depuis quelques temps, un peu moins. Les longues années de fin de vie de ma mère et les caprices de ma voisine qui commence à beaucoup m'énerver m'en ont un peu éloigné. Et puis, des petits vieux mâles, ça ne traînait pas les rues jusqu'à il y a peu.

Maintenant, la race est en expansion. Merci la médecine et l'absence de guerres depuis un moment en France. Alors, on en rencontre dans les rues, de ces messieurs décatis et solitaires, chauves ou presque, bancals, veufs sans doute et encore tout surpris d'être le dernier des deux.

J'en ai vu un tout à l'heure, cheminant à petits pas, regardant le sol pour savoir où il mettait les pieds. Promenade du jour ? Un quignon de pain à acheter ? Renouvellement de l'ordonnance à la pharmacie ?  Il allait, sans s'occuper de ce qui se passait autour de lui, du bruit et de la fureur, totalement replié vers l'intérieur, déjà absent.

Un instant, par habitude, j'ai imaginé ce qu'avaient été sa vie, son métier, ses amours, ses violences. Plus de trace de la force ni du désir, de la joie ni des ambitions. Rien qu'un corps dont le martyre a déjà commencé. J'ai pensé au vieux monsieur qui habitait la rue voisine et qui se hâtait, le corps plié à angle droit. Un jour, je ne l'ai plus vu. Sa fenêtre est restée ouverte longtemps, battue par la pluie, et puis, un jour, quelqu'un a pris sa place. Sic transit....

vendredi 3 avril 2015

Rome 2015 : dédicace particulière

Aperçus aux Musées Capitolins. Je ne pouvais pas ne pas les rapporter !



Désolé, chère, je n'ai pas pris le temps de noter les noms des peintres. J'espère que tu ne m'en voudras pas trop !

Rome 2015 : en guise de conclusion

 

Xième voyage à Rome donc. Et toujours le même plaisir, le même amour, la même passion. Des lieux, que j'aime, retrouvés : Priscille, Navone, Pompéi... Des découvertes aussi : la salle de Marc-Aurèle au Capitole, le thermopolium à Pompéi et Palestrina, où j 'ai envie de retourner et de prendre mon temps.

A Palestrina justement, nos hôtes étaient charmants : eux que j'avais, au premier abord, pris pour des vieillards sont en fait de mon âge. Avec elle, qui porte le même prénom que moi, féminisé, et un nom semble à son prénom mais au pluriel, nous sommes quasi jumeaux : seulement trois jours d'écart. C'est un couple recomposé, chacun ayant eu des enfants de son côté. Lui a possédé jusqu'à 7 magasins d'habillement et, avec la crise, a fait faillite. Obligé de travailler encore. D'ailleurs, la retraite est plus tardive en Italie. Ils nous ont fort bien reçu dans une maison très agréable. Et quelle cuisine, le soir !

Côté élèves, tout s'est à peu près bien passé : toujours à l'heure au rendez-vous le matin ou lorsque nous leur avons donné des temps libres. Assez attentifs, selon les moments et la fatigue (J'ai tendance à ne pas la sentir en Italie et suis toujours surpris de la voir chez les autres !). Deux ou trois ont même, comme je l'ai déjà dit, été totalement subjugués.

Un petit agacement pourtant : les voir sans cesse se prendre en photo sur le mode selfie au lieu de contempler les monuments ! Cette nouvelle mode est exaspérante !

Cette fois-ci, n'ayant pas organisé le voyage, je n'étais pas responsable du groupe. Et même si j'ai beaucoup donné (parler en italien, rassurer ma jeune collègue souvent angoissée, guider sur quelques sites - "Monsieur, vous n'avez même pas une feuille avec des notes pour vous aider !!"-),  j'étais plus décontracté et ai pu prendre mes photos à loisir (près de 400). Repartirai-je si on me le demande à nouveau ? Je crois que oui....

jeudi 2 avril 2015

Rome 2015 : 4°jour (après-midi, fin)

Montée au Pincio, essentiellement pour le panorama sur Rome. Puis Villa Médicis et Trinité-des-Monts, hélas recouverte de bâches et d'échafaudages. Il se remet à pleuvoir. Sur la place d'Espagne, la Barcaccia, œuvre des Bernin père et fils, se remplit peu à peu. Pas plus de chance avec la Fontaine de Trevi, qui, fortement endommagée par le temps, est en travaux. Pas question donc d'y jeter la piécette en faisant le vœu de revenir à Rome.

Place d'Espagne : la Barcaccia

Ensuite, j'emmène les élèves à l'église Saint-Ignace pour leur montrer le fameux trompe-l’œil du plafond et surtout pour la place devant le poche, véritable petit décor de théâtre. Nous sommes aussi à l'abri pour quelques instants. Et puis comment, pour moi, ne pas rendre visite au saint patron des Jésuites ?

Saint-Ignace : le plafond en trompe-l’œil

Saint-Ignace : Crucifix reliquaire

Tiens ! Une Annonciation

Place Saint-Ignace

Nous passons devant Saint-Louis-des-Français sans nous y arrêter : pas le temps et vu le succès remporté précédemment par Caravage... Au Panthéon, les élèves sont estomaqués par l'ampleur de la coupole. Encore plus surpris quand je leur dis qu'elle a traversé les siècles depuis les romains. Je leur fais découvrir les tombeaux de deux rois d'Italie, Umberto Ier et Victor-Emmanuel II ainsi que celui du peintre Raphaël. Tout petit détour par la place de Sainte-Marie-Minerve où trône un petit obélisque porté par un éléphant, œuvre qui a inspiré le peintre espagnol Dali.

Panthéon : la coupole

Panthéon : tombeau de Raphaël

Place du Panthéon

Sainte-Marie-Minerve : l'obélisque à l'éléphant

Enfin, escale incontournable Place Navone, un de mes endroits préférés à Rome. La pluie, comme pour me faire plaisir, s'est arrêtée. Temps libre pour les élèves, juste ce qu'il faut aux professeurs pour visiter l'église Sainte-Agnès-d'Agone, dire bonjour en pensant à Pasquino (statue antique fortement érodée mais servant depuis des siècles aux romains pour exprimer leur mécontentement et leurs revendications) et aller se désaltérer à MON petit bar juste derrière. Pas de Campari, j'ai trop soif, mais une bonne bière en terrasse.

Place Navone, ses artistes et Saint-Agnès-d'Agone)

Fontaine des Quatre Fleuves : décidément aucun respect, ces volatiles !

Le ciel va-t-il nous tomber sur la tête ?

Place Navone, lumière du soir

Pasquino, visiblement nettoyé récemment

MON bar à moi, hélas lui aussi en réfection

Et, alors que nous traversons le Tibre pur regagner le bus devant le Tribunal, le ciel nous offre un spectacle féérique, comme pour se faire pardonner son inclémence des derniers jours : un arc-en-ciel (arcobaleno en italien) splendide.

Avant l'arc-en-ciel

Le voilà !

Encore lui

Arrivederci Roma

Fin du voyage. Le lendemain, nous devons nous lever à 4h du matin pour reprendre l'avion direction Lyon. Notre hôtesse nous a préparé un minestrone à se damner...

Interruption

La suite du voyage sera pour plus tard, pour cause d'entêtement de mon ordinateur ou de mauvaise manipulation de ma part : tout le reste de l'après-midi vient de sombrer dans les abîmes de l'informatique, comme le temps que j'ai passé à rédiger.

Rome 2015 :4° jour (après-midi)

Trop de choses prévues cet après-midi là, dont nous ne verrons pas certaines à cause du mauvais temps et parce qu'une  élève, en montant au Pincio, nous a fait une belle crise d'hypoglycémie.

Nous longeons d'abord les rives du Tibre, aux eaux fort boueuses à cause des pluies, pour gagner la Place du Peuple. J'ai l'intention de montrer aux élèves les deux Caravage que contient l'église Sainte-Marie-du-Peuple : La Conversion de Saint Paul, sur le chemin de Damas, une de mes œuvres préférées de cet artiste avec le fameux Narcisse du palais Orsini, et Le Crucifiement de Saint-Pierre sur le Janicule.

La Conversion de saint Paul
Le Crucifiement de saint Pierre
Mais les bambins sont fatigués et y jettent à peine un œil. Je ne peux pas leur en vouloir : à leur âge, je n'aimais pas non plus Le Caravage. En revanche, très agréable surprise en entendant une fille de 15 ans s'extasier devant les couleurs sublimes des peintures de Pinturicchio. La même, auparavant, m'avait dit adorer les couleurs ocres des façades des palazzi italiens. En voilà au moins une qui est tombée dans la marmite !

Les photos qui suivent font partie du reste de l'après-midi, qui viendra bientôt.
Vue depuis le Pincio, la place du Peuple. Roma, ti amo !
Un peu de musique
Vue du Pincio

Rome 2015 : 4° jour (matin)

Après un jour très pluvieux et un autre ensoleillé, le dernier fut mitigé : acceptable le matin malgré quelques gouttes, à nouveau très humide l'après-midi.

Tu blanchis, Saint Pierre. la faute à qui ?

Le bus nous dépose au Vatican où il faudra attendre plus de deux heures pour atteindre les deux seuls (sur six) portiques de contrôle ouverts ce jour-là. Heureusement, le groupe d'élèves est calme et nous bavardons avec un couple de touristes venu de Saint-Tropez et dont c'est le premier séjour à Rome.


A l'intérieur de la Basilique Saint-Pierre, pas question d'approcher la Piéta de Michel-Ange : elle est littéralement prise d'assaut. Je réunis les élèves dans un coin à peu près calme et commence à leur expliquer ce qu'il pourront voir. Mais à peine ai-je commencé qu'un petit roquet italien vient me l'interdire : il faut pour cela être muni d'oreillettes. Et c'est là que j'ai vu que je n'avais pas perdu mon italien car le Cerbère a entendu le reste, à tel point qu'il m'informe qu'il va faire un rapport. Fais ton rapport, coco et fiche-nous la paix.

La Piéta (un peu floue parce prise de très loin)

La statue de Saint Pierre

Le baldaquin du Bernin

La coupole

La nef cntrale

Ce qui m'a particulièrement énervé, c'est de voir le bazar qui régnait cette fois-ci encore dans cette église (par exemple une asiatique hurlant pour appeler ses amies) et que l'autre paltoquet vienne nous faire la morale alors que nous étions sûrement parmi les plus calmes des visiteurs. J'ai juré que je ne remettrais plus jamais les pieds dans ce "centre commercial" où plus rien ne rappelle la foi ni la méditation. Si je refais un voyage avec des élèves,  j'en laisserai la charge aux autres accompagnateurs et irai boire un coup en attendant.

Vivement qu'on sorte !

Mais l'essentiel, c'est que les élèves aient été impressionnés par la magnificence de l'édifice. Peu d'entre eux m'ont cru lorsque je leur ai parlé (parce qu'il en faut plus pour me faire taire) et que je leur en ai donné les dimensions. On dit par exemple, si je me souviens bien, que le baldaquin a la même hauteur que le Palais Farnese, siège de l'Ambassade de France, qui compte trois étages.

Ataraxie
Nous trouvons, près du Château Saint-Ange un petit coin pour pique-niquer. Et là, surprise, pas de vendeurs à la sauvette qui vous assaillent alors même que vous ne voulez rien leur acheter. U peu de paix après ce "casino" (bordel en italien) !

Aperçue Via della Consiliazione