mardi 14 avril 2015

Quand le cinéma était intelligent

Ou quand la télévision se met à l'être ! Encore une très bonne soirée hier devant le petit écran, sur Arte bien sûr.

Début mitigé avec le film de Donnellan et Ormedod, Bel Ami (2012), d'après le roman de Maupassant, avec Robert Pattinson, Uma Thurman, Kristin Scott Thomas et  Christina Ricci. J'avais dévoré ce roman et fait partager mon enthousiasme à une classe de seconde au point même que, des années plus tard une ancienne élève devenue ma collègue m'avait dit que grâce à moi et à ce roman, elle avait découvert la littérature (le plus beau compliment qu'on m'ait jamais fait!). Si les actrices féminines sont à la hauteur, en revanche il n'en est pas de même pour Pattinson qui incarne le rôle titre. Trop froid à mon avis, pas assez sensuel, pas attirant pour un sou. Non, Bel Ami, pour moi, n'avait pas cette tête-là.

Mais ensuite... Ensuite.... L’Éclipse, d'Antonioni avec Delon et surtout Monica Vitti (1962) ! De l'intelligence à l'état pur ! Et comme elle est belle, Vitti, dans ce rôle de femme un peu perdue qui ne sait plus trop ce qu'elle veut si ce n'est la liberté d'être elle-même. Belle en noir et blanc, belle dans ses poses, belle dans ses déplacements, dans ses regards, dans ses silences... Belle tout le temps. Un film un peu difficile d'accès, qui se mérite, d'un esthétisme absolu, à tel point que même la banlieue de Rome, en phase de construction à l'époque, semble belle ! Et la fin, les cinq ou dix dernières minutes, où les protagonistes disparaissent, où ne sont plus filmés que les rues, les autocars, les passants, les immeubles dans une symétrie et une géométrie parfaites ! Moi, des films comme ça, j'en redemande !



Et puis pourquoi être pingre ? Après la scène finale, la scène d'introduction !

6 commentaires:

plumequivole a dit…

Mais le cinéma EST TOUJOURS intelligent aujourd'hui ! Rien qu'avec le programme du ciné d'ici, si j'avais des sous, j'y serais 2 fois la semaine, et rien que sur des sorties récentes ! Il faut juste quitter un peu l'Europe...
Et des daubes, je crois qu'il y en a toujours eu, non ?

Cornus a dit…

Bel Ami, je n'ai pas vu le film, mais ayant lu le roman il y a peu, je confirme qu'un certain côté "Dom Juan" était indispensable.
Hélas, je ne comprends rien à ce qui se dit dans les extraits, donc je ne peux accrocher...

Je voulais aussi dire que l'on peut aussi bien aimer parfois une certaine forme de cinéma exigeant et des "daubes", en gelée ou non.

Calyste a dit…

Plume : bien sûr, bien sûr ! Mais intello à ce point ?

Cornus : évidemment, ce ne sont pas les extraits les plus "parlants", à tous les sens du terme !
Moi, c'est plutôt dans la chanson que, parfois, j'aime des daubes.

plumequivole a dit…

Calyste > Ah le glissement d'intelligent à intello me peine gravement ! :):) Il y a des daubes intellos aussi, non, pas mal même.
Blague à part j'ai vu assez récemment des films israéliens par exemple comme La visite de la fanfare, ou Valse avec Bachir, qui étaient à mourir de rire...rire jaune parfois, et pourtant suprêmement intelligents. Et Le cochon de Gaza, un film belge, une farce hilarante qui nous en apprend plus sur la Palestine que n'importe quelle analyse pesante. Et les Iraniens ! Et les Kurdes ! Comme si plus la vie est difficile plus l'humour est cinglant. Et puis ils ont des acteurs absolument remarquables.
Et puis quand même, les cinémas britanniques, allemands, espagnols...donnent à voir bien des belles choses.
Allez, ne désespère pas du 21ème siècle !

Cornus a dit…

Oui, mais les bonnes daube !

Calyste a dit…

Plume : tu oublie le coréen, dont j'ai vu d'excellents spécimens.

Cornus : hédoniste !