dimanche 31 octobre 2021

Les ans des formes

Dessins humoristiques "journée des droits de la femme"

Et les autres dames ?

- Candide, de Voltaire (Cunégonde) :   

Le tendre amant Candide, en voyant sa belle Cunégonde rembrunie, les yeux éraillés, la gorge sèche, les joues ridées, les bras rouges et écaillés, recula trois pas saisi d'horreur. 

- Enqueste d'entre la Simple et la Ruse, de Guillaume Coquillard (tee comique du XV°) : 

Qu’elle avoit aultresfois esté 

 Cointe, mignongne, aiant le bruit  

Touchant toute joyeyseté, Mais que son temps estoit passé ;  

Toutefois, qu’elle valloit bien Les gages d’ung archer cassé Pour trouver quelque bon moyen.

Du seurplus ne servoit a rien, 

 Fors a boire comme une cane. 

 La raison ? Car son cordouan

 Estoit ja devenu basane ! 

- Les regrets de la belle Heaulmière, de François Villon : 

Le front ridé, les cheveulx gris,
Les sourcilz cheuz, les yeulx estainctz,
Qui faisoient regars et ris,
Dont maintz marchans furent attaincts ;
Nez courbé, de beaulté loingtains ;
Oreilles pendans et moussues ;
Le vis pally, mort et destaincts ;
Menton foncé, lèvres peaussues :

« C’est d’humaine beauté l’yssues !
Les bras courts et les mains contraictes,
Les espaulles toutes bossues ;
Mammelles, quoy ! toutes retraictes ;
Telles les hanches que les tettes.
Du sadinet, fy ! Quant des cuysses,
Cuysses ne sont plus, mais cuyssettes
Grivelées comme saulcisses.

- Une charogne, Les Fleurs du mal (Baudelaire) : 

- Et pourtant vous serez semblable à cette ordure,
A cette horrible infection,
Étoile de mes yeux, soleil de ma nature,
Vous, mon ange et ma passion !

Oui ! telle vous serez, ô la reine des grâces,
Après les derniers sacrements,
Quand vous irez, sous l'herbe et les floraisons grasses,
Moisir parmi les ossements.

Alors, ô ma beauté ! dites à la vermine
Qui vous mangera de baisers,
Que j'ai gardé la forme et l'essence divine
De mes amours décomposés !

La chanson d'amour du dimanche

samedi 30 octobre 2021

Ce serait encore mieux si c'était interdit ?

Selon Stendhal, une princesse italienne du XVII° siècle disait, en savourant une glace lors d'une journée très chaude : "Dommage que ce ne soit pas un péché !". 

C'est un peu ce que je pense de la lecture !

blague livres – Blagues et Dessins

Choisir

Choisir, c'est se restreindre, s’amputer. Je ne sais plus qui a dit ça, mais je le ressens bien quand il faut que je choisisse, au milieu de tant de livres, celui qui sera l'élu, celui qui m'accompagnera un moment dans mes endormissements. En même temps, c'est un moment qui me délecte, auquel je pense même alors que le précédent n'est pas encore tout à fait terminé.

Alors, d'où vient le choix final ? Pourquoi celui-ci plutôt que celui-là ? Ce n'est jamais la volonté de suivre la mode du moment. D'ailleurs, chez Emmaüs, il est assez rare de trouver des ouvrages récents. Plutôt, autrefois, l'odeur du livre (particulièrement les vieux livres de poche), ou sa couverture (toujours des vieux poches), aujourd'hui la quatrième de couverture, l'incipit, un passage choisi au hasard (et qui fait que "ça le fait, comme disent, je crois, les jeunes, à moins qu'ils ne le disent déjà plus), le titre (rarement), l'auteur (parfois), un "je ne sais quoi" qui fait que j'ai envie de l'emmener dans mon lit, un peu comme le charme plutôt que la beauté d'un mec ...

Et, ce soir, il y en aura un nouveau ...

Le Jeu du chuchoteur

Très grosse déception avec ce polar. De Donato Carrisi, j'avais lu Le Chuchoteur qui m'avait beaucoup plu. Cette "suite" (qui n'en est pas vraiment une) est tarabiscotée, parfois peu compréhensible et fait appel très souvent à la réalité virtuelle, ce qui n'est pas tout à fait ma tasse de thé. Volonté de "faire" moderne, d'attirer un lectorat jeune ? Ça n'a pas marché avec moi. Il est vrai que je ne fais pas vraiment partie du lectorat jeune ...

(Donato Carrisi, Le Jeu du chuchoteur. Ed. Calmann-Lévy. Trad. de Anaïs Bouteille-Bokobza.)

vendredi 29 octobre 2021

Il va falloir remettre les montres à l'heure !

Épinglé sur Mots et phrases

jeudi 28 octobre 2021

Quand brûle le papier

Si ça revient, où vais-je cacher les miens ?

Bonheur simple

Il y avait plusieurs jours que je ne l'avais pas revu (On s'attache, on s'attache ....). "Le", c'est mon clodo franc-comtois préféré (le seul que je connaisse d'ailleurs), le lecteur assidu. Il était là, tout à l'heure, mais .... ne lisait pas. Inquiétant, ça ! Je m'informe : il a mal à la tête : migraine ophtalmique, diagnostique-il. On bavarde un peu et, tout à coup, je me souviens que ma toubib généraliste a toujours tendance à compenser son manque de compétence par des ordonnances à rallonges. Du paracétamol, j'en ai à revendre. Et donc à donner. 

Ce qui est fait quelques minutes plus tard. La conversation peut reprendre. On parle, comme d'habitude, d'un peu tout : de Zemmour, de l'extrême-droite, de la manif pour tous (je me rends compte que je me répète !), des vétérinaires, que sais-je ....  mais aussi, évidemment, de littérature : Stevenson (l'Ile au trésor, Voyage dans les Cévennes) , Bradbury (Fahrenheit 451), Zola, ..... 

Mais ce qui m'a vraiment fait plaisir, il était heureux comme un gosse sous le sapin parce qu'il avait trouvé das la rue un petit Larousse de poche !

Momentini

- Retrouvé quelques coings. Donc demain, rebelote. La première pâte prend son temps pour se solidifier ...

- Rêvé de lieux symétriques qui se mettent à bouger et à me déstabiliser. Voilà tout ce dont je me souviens.

- Regardé à la télé les deux premiers épisodes de la série Germinal, d'après Zola. Ne peux pas dire si elle est totalement fidèle au roman, tant il y a longtemps que je l'ai lu. Mais beaucoup plus prenante que le film de Berri où la présence de Depardieu, Renaud et Miou-Miou empêche toute empathie. Mon père, ancien mineur, avait été très en colère en le voyant. 

- Cette année, un vrai automne, comme je les aime.

mercredi 27 octobre 2021

Un selfie littéraire ?

Incipit des Confessions de Jean-Jacques Rousseau :

Je forme une entreprise qui n'eut jamais d'exemple, et dont l'exécution n'aura point d'imitateur. Je veux montrer à mes semblables un homme dans toute la vérité de la nature ; et cet homme, ce sera moi.
Moi seul. Je sens mon cœur, et je connais les hommes. Je ne suis fait comme aucun de ceux que j'ai vus ; j'ose croire n'être fait comme aucun de ceux qui existent. Si je ne vaux pas mieux, au moins je suis autre. Si la nature a bien ou mal fait de briser le moule dans lequel elle m'a jeté, c'est ce dont on ne peut juger qu'après m'avoir lu.
Que la trompette du jugement dernier sonne quand elle voudra, je viendrai, ce livre à la main, me présenter devant le souverain juge. Je dirai hautement : Voilà ce que j'ai fait, ce que j'ai pensé, ce que je fus.

Pas de limites !

Épinglé sur Drôle

La photo : une activité dangereuse ?

Voici des extraits d'un article que je viens de lire :

Une étude épidémiologique espagnole (co-signée par Cristina Juesas) s'est penchée sur le nombre de personnes mortes en se prenant en photo dans le monde. Elle révèle qu'au moins 379 personnes sont mortes dans ces circonstances depuis 2008 dans le monde, un chiffre en hausse constante. Depuis le début de l'année 2021, une personne est morte chaque semaine en tentant de prendre un selfie dans le monde. 

Une victime sur trois était en voyage au moment de sa mort, et les trois causes principales de ces décès sont les chutes dans le vide, les moyens de transport (accidents de train ou de voiture), et les noyades. 
Selon l'étude, dans le détail, 216 morts sont dues à des chutes : des personnes qui étaient montées sur des cascades, des falaises ou encore des toits pour prendre des photos. Par ailleurs, 123 personnes sont mortes dans des accidents liés aux moyens de transport, 66 sont mortes noyées. 24 autres ont péri dans des incidents liés aux armes à feu (notamment des suicides) ou des électrocutions, et 17 sont mortes des suites de blessures liées à des attaques d'animaux sauvages.

L'étude rapporte que parmi la cinquantaine de pays qui ont enregistré le plus de morts de la sorte, l'Inde arrive en première position (100 morts depuis 2008), les États-Unis en seconde avec 39 décès, et la Russie en 3e avec 33 morts. La France, elle, ne fait pas partie des 10 pays recensant le plus importants nombre de victimes. 

Déjà que je n'aime pas être pris en photo mais alors par moi-même et en mourir, ça non !

mardi 26 octobre 2021

Lexique pédagogique

- On ne dit pas d’un élève qu’il est paresseux. On explique plutôt qu’il ne présente aucune appétence génétique manifeste pour le travail scolaire et se montre réfractaire à toute dépense d'énergie intempestive.

-  On ne dit pas d’un élève qu’il est nul, mais que les objectifs pédagogiques sont inadaptés à ses potentialités, mais sa marge de progression n'en demeure pas moins substantielle. 

-  On ne dit jamais d’un élève qu’il ne sait rien. On botte plutôt en touche en affirmant que l'imprégnation cognitive résiduelle n'est pas encore quantifiable.

-  Si certains élèves perturbent, difficile de les qualifier de clown sans choquer. Parlons plutôt d’un sens inné de la plaisanterie qui les conduit à distraire leurs camarades et à animer le cours sans se soucier de l'ordre établi.

La minute du professeur

On ne dit pas :  

- Travailler de concert mais Travailler de conserve. Au XVIe siècle, les pirates qui sévissaient aux quatre coins du monde effrayaient tous les navigateurs. Afin de se protéger mutuellement face au danger, de nombreux bateaux choisissaient de sillonner les mers à plusieurs. Le verbe conserver est alors apparu dans le domaine de la marine, union de deux mots latins : servare qui veut dire garder, préserver, et cum qui veut dire ensemble.

- Je vais au docteur mais Je vais chez le docteur. La préposition chez ne s'utilise que pour les personnes (coiffeur, dentiste... ) tandis que au ou à servent pour désigner un endroit. ''Je vais chez le docteur'' ou ''Je vais au cabinet médical''.


Professeur Nimbus - Les Images de Grand-Père

Bonne fête

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Le 26 octobre, c'est la saint Alfred, tout le monde le sait. Mais quelle honte d'oublier tous les autres, qui n'apparaissent plus sur les calendriers. Pour réparer cette injustice, pensons tous à souhaiter une bonne fête aux  Alor (ou Alar), Amand, Aptone, Athanase, Bean, Bernward, Cedde, Darie, Démètre, Eata, Évariste, Foulques, Gaudiose, Gibitrude, Gwinoc,  Quadragésime, Quodvultdeus, Rogatien, Rustique, Sigebaud, Tudyr, Witta. Je compte sur vous ! Enfin, si vous en connaissez !

Quelle galerie aujourd'hui !  Comme disait ma grand-mère, des noms à coucher dehors avec un billet de logement ! 

"À la Saint-Amand, sont mûrs les glands."

lundi 25 octobre 2021

Cas de conscience

Quand je suis rentré, tout à l'heure, vers 17 h,  j'ai entendu dans l'immeuble, une alarme résonner dans les étages : trois bips sonores me semblant être ceux d'un détecteur de fumée. Après vérification, ils venaient du 4°, de l'appartement d'une jeune fille assez souvent absente. J'ai sonné et toqué à la porte : pas de réponse, ses voisins pas là. 

Je n'ai bien sûr pas le téléphone de cette habitante mais en farfouillant dans les pages blanches, j'ai fini par dégoter le fixe de son papa : là non plus, pas de réponse et pas de possibilité de laisser un message. Téléphone à la régie : bureaux fermés. Heureusement, j'ai le portable de celui qui s'occupe de l'immeuble. Je lui laisse un message, il me rappelle peu après. Selon lui, l'appareil peut être défectueux. J'ai moi-même pensé à une usure des piles (il me semble que ça se met à sonner dans ces cas-là). Mais il n'a aucun numéro pour les joindre : il leur envoie (au papa et à la fifille) un mail en donnant mon numéro de portable, et me conseille de contacter les pompiers si personne n'appelle d'ici 19 h. Cela voudrait dire la grande échelle, le bris d'un carreau, tout ça peut-être pour rien, car il n'y a ni fumée ni odeur de fumée dans la cage d'escaliers ! 

Je suis bien hésitant sur la conduite à tenir ...

Ouf : je viens de voir la jeune fille qui est rentré du travail : simple problème de piles en fin de course !

Mort ou vif, de feu et de sang









C'est à vous

A vous, si cela vous dit, de mettre sous cette photo un titre, une phrase ou un petit texte qu'elle vous aurait inspiré. (Vous pouvez l'agrandir en cliquant dessus.)

dimanche 24 octobre 2021

J'étais à Vienne aujourd'hui

Et, dans les années soixante-dix, j'ai brièvement fouillé l'atrium de la maison des Dieux Océans.

D'autres aspects du 3°









La chanson d'amour du dimanche

samedi 23 octobre 2021

Vertigo

Renversant !

La photo monumentale de Philippe Ramette cache les travaux de démolition devant la gare de la Part-Dieu à Lyon 
 (JEFF PACHOUD / AFP)
Photo de Philippe Ramette

Tours et détours

La Part-Dieu (3°) :












vendredi 22 octobre 2021

Les années si(da)nistres

L'ENSATT est l’École Nationale Supérieure des Arts et Techniques du Théâtre, autrement dit la Rue Blanche décentralisée à Lyon en 1997, juste en face du collège où j'enseignais (les premières années, j'y ai plusieurs fois emmené mes élèves). 

Hier soir, les élèves de deuxième année y donnaient leur traditionnel spectacle annuel. J'y suis allé sachant que c'est toujours une création de qualité. Le titre de cette année : Is this love (par ailleurs un titre de Bob Marley) ? Au tout début, j'ai eu très peur de me raser, ne sachant pas très bien où ils voulaient en venir. Mais très vite, on comprend : c'est un spectacle musical (mais pas que) sur les années sida, donc en gros 80. Au travers de tubes français ou anglo-américains de cette décennie, on suit l'histoire d'un homo français, DJ dans un club, et de sa bande d'amis à Londres, bande bientôt décimée par le sida. 

J'avoue avoir été ému, bouleversé même, par ce spectacle, tant il a fait remonter en moins de souvenirs douloureux, réapparaître des visages aimés et disparus. Merci, les gamins !












L'Ecole des dingues

Ce qui m'a attiré vers ce polar, c'est son titre, me rappelant étrangement un projet farfelu que nous avions eu, une collègue et moi : ouvrir une école privée pour élèves bas du plafond (d'où son nom : gogols school) mais avec des parents très riches !

Ce roman est très plaisant : la première partie n'a rien de policier mais ensuite, on baigne en plein délire, lorsque deux élèves adolescents se "suicident". Encore une fois, beaucoup de dialogues, mais très efficaces. Un vrai plaisir de lecture sans s'abimer les neurones ...

(L’École des dingues, Cornelia Read. Ed. Babel Noir. Trad. de Laurent Bury.)

Les moustaches m'en tombent !

Georges Brassens aurait cent ans ! J'aime moyennement ce chanteur , sauf peut-être une ou deux chansons, dont celle-ci :

jeudi 21 octobre 2021

Je l'ai retrouvé !

Diogen images libres de droit, photos de Diogen | Depositphotos

Momentini

- Un vent de fou, hier. Ça ne m'a pas empêché de faire ma promenade quasi quotidienne, en levant parfois les yeux pour voir où en étaient les arbres. il y a quelques mois, j'ai failli en recevoir un sur la tête.

- Quelqu'un peut-il m'expliquer à quoi sert la poussière ? Passé mon après-midi à me poser la question en essayant de la chasser de chez moi. "Tu es poussière et tu redeviendras poussière ". Ils doivent un de ces aspirateurs là-haut !

- Toujours sur 24 heures chrono (saison 5). Parfois complètement improbable mais j'admire l'imagination des scénaristes ! 

- Mon Diogène lecteur et son chien ont disparu depuis deux ou trois jours. C'est vrai qu'avec le vent, les pages se tournent beaucoup trop vite !

In and out

IN (nés un 21 octobre) :

Jean Bart, corsaire (1650), Lamartine, écrivain (1790), Alfred Nobel, chimiste (1833), Pierre Dux, acteur (1908), Pascale Roberts, actrice (1930), Nicole Courcel, actrice (1931), Édith Scob, actrice (1937).


OUT (morts un 21 octobre) :

Charles VI, roi (1422), Jack Kerouac, écrivain (1969), François Truffaut, cinéaste (1984).

mercredi 20 octobre 2021

Illusions perdues

Je viens d'apprendre par la radio qu'un film sorti aujourd'hui reprend ce fameux roman de Balzac, auteur en retour de grâce en ce moment (Eugénie Grandet a également été tourné).

Les Illusions perdues est le premier roman de Balzac que j'ai lu, au début de mon adolescence. A l'époque, je n'achetais pas, j'empruntais à la bibliothèque. Je venais de romans pour enfants de la Bibliothèque Verte, au mieux des réécritures de Jack London. 

Un pavé que j'ai englouti très vite tant il me fascinait. J'étais très romantique à cet âge-là. Lucien de Rubempré, c'était un peu moi. Cette passion pour Balzac m'a servi plus tard puisque je suis tombé à l'oral du Capes sur un de ses textes (extrait de Splendeurs et misères des courtisanes, que je n'ai toujours pas lu !).

Aujourd'hui, Rubempré, c'est la maison d'édition qui a publié Zemmour ....

La pensée du jour