samedi 31 janvier 2015

C'est à vous

A vous, si cela vous dit, de mettre sous cette photo un titre, une phrase ou un petit texte qu'elle vous aurait inspiré. (Vous pouvez l'agrandir en cliquant dessus.)

vendredi 30 janvier 2015

Ma Grèce

Moi, ça m'énerve d'entendre parler de la Grèce comme on en parle actuellement : un peuple de pauvres et de roublards. Ma Grèce à moi, elle n'est pas comme ça. C'est une Grèce d'émotions :
- émotion de fouler ce sol pour la première fois et d'apercevoir, au bout de la rue, l'Acropole.
- émotion de retrouver l'alphabet de Sophocle sur des plaquettes de beurre.
- émotion d'entendre de la musique traditionnelle (beaucoup plus orientale que celle pour touristes) dans une gare routière.
- émotion de me promener sur le site d'Olympie au milieu des anémones sauvages.
- émotion de découvrir le soir les cadeaux que nous avaient faits les élèves.
- émotion de monter aux Météores l'été, en plein soleil.
- émotion d'entendre la proposition de nous héberger parce qu'on nous avait pris pour des émigrés.
- émotion devant la joie de l'âne assoiffé à qui nous avions donné le reste d'une pastèque.
- émotion de chercher un tombeau enseveli dans les ronces et que nous n'avons jamais trouvé.
- émotion du don de figues fraîches offertes par une paysanne dans le Magne.
- émotion d'accepter un verre d'eau et des fleurs d'une femme dans un village.
- émotion de découvrir la mer d'oliviers sur les pentes de Delphes.
- émotion devant l'Aurige, qu'on m'interdit de photographier.
- émotion devant l'émotion d'habitants d'un village d'entendre une amie française parler grec.
- émotion devant des élèves qui voulaient rapporter des pierres de l'Acropole ou se mesuraient à l'aune d'une colonne effondrée.

Et d'autres encore que j'oublie certainement.

Historiquement, cultuellement, sentimentalement, ce n'est pas la Grèce qui est redevable à l'Europe, c'est l'Europe qui l'est à la Grèce.

Désuet, un peu

- Je ne suis pas sur twitter.
- J'ai supprimé mon site sur Facebook.
- Je lis de vrais livres, c'est-à-dire en papier.
- Je ne supporte pas la publicité intempestive sur Internet.
- J'aime recevoir des factures papier et pas par e mail.
- J'envoie très peu de sms.
- Mon téléphone portable me sert à téléphoner.
- J'aime recevoir des lettres (rarissimes) ou des cartes postales (quelques-unes dans l'année).
- Je ne téléphone pas dans la rue.
- Je n'aime pas les séries à la télé, pas par radicalisme mais parce que je suis sûr de rater plusieurs épisodes.
- J'aime que l'on m'offre des fleurs.
- Je me déplace à pied ou à vélo si nécessaire, presque jamais en transports en commun.
- La plupart des humoristes actuels ne me font pas rire.
- Je ne consomme pas systématiquement bio parce que j'y crois très peu.
- Je tiens la porte à celui qui entre après moi, homme ou femme.
- Je préfère une chanson interprétée par son créateur plutôt que reprise par quelqu'un qui n'a pas l'imagination de créer les siennes propres.
- Je dis bonjour en entrant dans un petit magasin et, quand on m'a servi, merci et au revoir.
- Je ne jette pas le pain qui reste de la veille.
- Je finis toujours mon assiette.

Vous croyez que c'est grave ?

jeudi 29 janvier 2015

Plus de pubs, enfin !

Impossible depuis quelque temps d'importer une vidéo depuis Youtube ou Dailymotion sans importer avec ses insupportables pubs qui viennent s'y incruster. Je viens, apparemment, de trouver la solution ce soir. Elle s'appelle "Adblock Plus" et le logiciel adéquat s'installe en quelques secondes. Si ça peut vous être utile à vous aussi...

Et un peu de musique, ça vous dirait ? (144)

Allez, un peu de Bach. Ça me calme toujours. Et puis Kathleen Ferrier !
Passion selon Saint Matthieu, Erbarme dich. "Ayez pitié")

J'en remets une couche

Hier soir, à la télévision, dans le journal de je ne sais plus quelle chaîne, une femme, membre de la Ligue des Droits de l'Homme, se disait profondément choquée du fait qu'un enfant de huit ans ait été convoqué au commissariat avec son père suite à des phrases extrêmement choquantes ("il faut tuer tous les français", etc) que l'enfant avait prononcées dans son école. C'est l'école qui avait informé la police. L'enfant a confirmé une partie de ses dires tout en avouant ignorer ce que voulait dire le mot terroriste.

A mon tour d'être choqué par cette dame qui a renvoyé la responsabilité sur l'école. "L'éducation nationale a démissionné et préfère la répression à l'éducation", a-t-elle dit (je cite de mémoire, mais le sens général était celui-ci). Je voudrais que cette dame, plutôt que de taper sur l'éternel bouc-émissaire, aille faire un tour dans ces écoles à problèmes, qu'elle y reste ne serait-ce qu'une journée et qu'elle applique ses théories en direct !

Sait-elle que depuis bien longtemps la majorité des enseignants se bat contre l'intolérance, le racisme et la violence, et ce sans aucune formation pour cela ? Jusqu'à peu, les centres de formation des enseignants avaient été supprimés par le gouvernement précédent, mais le problème était bien antérieur, comme j'ai pu le constater moi-même. J'avais déjà quelques années de cours derrière moi, en tant que maître-auxiliaire, lorsque j'ai eu mon Capes. Dans la "formation" que j'ai suivie, il n'a absolument jamais été question de la façon de gérer une classe. On ne nous a parlé au mieux que de didactique et certains intervenants étaient d'une nullité crasse au point, un jour, de provoquer une colère ouvertement manifestée par les plus "vieux" d'entre nous.

Outre que je doute qu'un enfant de huit ans, dans le contexte actuel, emploie le mot "terroriste" sans en connaître le sens, je ne vois pas en quoi le convoquer dans un commissariat accompagné de son père est choquant. J'espère que cela lui aura au moins appris quelque chose.

Enfin, comment peut-on reprocher au directeur de cette école d'avoir informé les autorités quand on demande aux enseignants de faire ce que l'on appelle un "signalement" lorsqu'ils estiment un de leurs élèves en danger dans sa famille ? Cet enfant n'était-il donc pas en danger en pouvant dire ses phrases ? A mon  époque, les maîtres faisaient allégrement la chasse à ce qu'ils appelaient les "gros mots". Sans doute, dans l'esprit de cette donneuse de leçons, le mot "terroriste" n'en est-il pas un !

mercredi 28 janvier 2015

Mon premier livre


Qu'est-ce que je trouve par hasard sur Internet ? La couverture de mon tout premier livre : Tap-Tap et Bilili. Et j'apprends par la même occasion qu'il s'agit d'un roman scolaire du cours élémentaire. Pourtant, ce n'est pas à l'école qu'on me l'a donné mais chez une amie de ma grand-mère. L'auteur, je l'ignorais, en est Ernest Pérochon. Ce livre pour enfants est paru en 1937. Donc, à l'époque où je l'ai connu, deuxième moitié des années cinquante, il n'était déjà plus de la toute première jeunesse. Je me souviens encore combien j'étais fasciné par la face de la lune et les deux lutins posés dessus (deux : un noir, un blanc. Comme sur la photo de mon blog, là, à côté !).
Si j'avais su, à ce moment-là, que ce roman serait suivi de milliers d'autres... Calyste, il en est tout ému, là !
(A noter que j'ai retrouvé la Librairie Delagrave des années plus tard, en enseignant, avec une de leurs très bonnes grammaires.)

lundi 26 janvier 2015

Momentini

- Il serait sans doute temps que je mette un point final à ma fiction commencée depuis longtemps et jamais terminée. Je parie que vous avez tout oublié ! Allez, interro : qui peut me faire un résumé ?

- Je rends régulièrement visite à ma vieille voisine hospitalisée depuis quelques semaines. On a découvert qu'elle souffrait d'un cancer du sein avec métastases osseuses, d'où ses terribles douleurs dorsales. Elle est en attente d'un traitement approprié et d'une place ailleurs que dans cet hôpital dont ce n'est pas la spécialité. Je suis toujours heureux de la retrouver, amaigrie certes mais bon moral et positive. Elle a tenu à ce que je reste auprès d'elle tout à l'heure, lors du passage du médecin. Lui a l'air optimiste. J'espère que ce n'est pas qu'une façade...

- J'ai entendu qu'on avait, je ne sais plus où, refusé le droit à des parents de prénommer leurs bébés Nutella et Fraise. Je vois ça d'ici : "Alors, tu la ramènes !" ou bien : "Cette nana, c'est de la crème !", ou encore : "En voilà une qui s'étale facilement !". Mais d'autres, auparavant, se sont bien appelées Rose ou Marguerite ! Après, tout est dans la façon de le porter, ce prénom ! Une de mes élèves m'avait autrefois raconté qu'elle avait échappé à Marie-Pamplemousse. Pour ma part, on m'a épargné les prénoms de mes deux grands-pères, et je n'en suis pas peu heureux, au moins pour l'un d'entre eux.

La Confrérie des moines volants

Encore un livre mal fagoté, à mon avis. Mais celui-ci, je l'ai bien aimé tout de même. Metin Arditi est un écrivain d'origine turque qui écrit en français. J'avais déjà lu de lui un petit bijou, Le Turquetto, narrant l'histoire d'un peintre italien, égal de Titien, dont toutes les oeuvres auraient disparu.

Ici, nous ne sommes plus dans la Sérénissime mais à Saint-Pétersbourg, à la fin des années trente, alors que le régime soviétique détruit tous les trésors de l'église orthodoxe et massacre moines et prêtres. Certains, réfugiés dans la forêt, se regroupent autour de Nikodime et, bien vite, décident de sauver ce qui peut être sauvé, en particulier des icônes qu'ils enfouissent dans une cache sûre.

La deuxième partie, à mon avis moins intéressante, se passe dans les années 2000 et raconte comment l'on retrouve ces trésors de l'art, nous révélant enfin qui était réellement Nikodime et quel rôle a joué la mystérieuse Irina.
(Metin Arditi, La Confrérie des moines volants. Ed. Grasset.)

dimanche 25 janvier 2015

C'est à vous

A vous, si cela vous dit, de mettre sous cette photo un titre, une phrase ou un petit texte qu'elle vous aurait inspiré. (Vous pouvez l'agrandir en cliquant dessus.)

samedi 24 janvier 2015

Salut, l'Artur

Un autre générique du Pop Club, moins connu que celui interprété par Les Parisiennes et où, il est vrai, on voit beaucoup plus Gainsbourg que José Artur. Encore une voix de ma radio préférée qui s'en va. (Désolé pour la pub du début : impossible de la supprimer.)


Serge Gainsbourg, générique du Pop Club de José... par ATTACHEE-PRESSE13

vendredi 23 janvier 2015

Ras le bol

C'est ce que j'ai ressenti hier soir en regardant une émission politique portant sur l'après-attentats. Il y était bien évidemment question de demander aux profs de se charger de l'éducation civique des gamins, suite au refus de certains de respecter la minute de silence en hommage aux victimes.

Ras le bol parce que ces cours d'éducation  civique existent déjà et sont faits par les profs d'histoire-géographie.

Ras le bol parce que la majorité des profs n'a pas attendu les récents événements pour réagir face à l'incivisme de quelques élèves, incivisme qui ne date d'ailleurs pas d'aujourd'hui et pose un réel problème aux jeunes enseignants. Mais ces problèmes, les gouvernements successifs ont préféré les ignorer ou saupoudrer quelques mesures de réformettes sans aucune efficacité. Et je crains que cela ne soit la même chose cette fois-ci.

Ras le bol parce que les enseignants ont en charge également l'éducation sexuelle, la prévention routière, la prévention des conduites à risques, etc. J'avais d'ailleurs un jour demandé à ma directrice si j'aurais en fin de compte quelques minutes à consacrer au français, qui était tout de même la matière que j'étais censé enseigner.

Ras le bol enfin quand je vois certains parents, de plus en plus nombreux, se décharger de leurs responsabilités sur les enseignants sans leur apporter la moindre aide à la maison. Il faut s'estimer souvent heureux si les géniteurs ne se retournent pas contre les profs lorsqu'ils "touchent" à leurs charmants bambins. Il a été question hier soir d'une école des parents, mais le sujet a vite été éludé, bien entendu.

D'autre part, quand on dit que la parole du maître n'a aujourd'hui plus aucun impact sur les adolescents face à ce qu'ils lisent ou entendent sur Internet (ou dans leurs familles), ne faudrait-il pas confier cette formation civique à la police ou à la gendarmerie ? Un soir par semaine devant des uniformes serait peut-être plus performant. Et, au moins, chacun prendrait sa part du gâteau.

Il y a des jours où je ne regrette vraiment pas de ne plus avoir affaire à ce grand bazar !

mercredi 21 janvier 2015

La guerre du foot

J'adore... Et c'est sur Arte tous les soirs, après le Journal et 28 minutes.


mardi 20 janvier 2015

Grosse frayeur

Ce matin, levé tard parce que couché tard (après deux films excellents : Le Convoi de la peur, remake du Salaire de la peur, et Les nouveaux Mecs, un film allemand très drôle). A l'ouverture de mon portable, un message vocal. Un collègue de ma sœur qui s'inquiétait de ne pas la voir au travail alors qu'elle n'avait pas posé de congé, et qui ne parvenait pas à la joindre par téléphone. De même pour moi après de multiples tentatives.

Ma sœur, bien qu'affectée par la mort de notre mère, n'est pas du genre suicidaire. Pas davantage habituée à s'absenter de son travail sans raison valable. Mais un accident avait pu lui arriver. Très inquiet, je file chez elle avec une batterie de clés (je ne savais plus lesquelles étaient  les siennes), imaginant tout et n'importe quoi. Lorsque l'on est plus que deux de la famille initiale, on a sans doute tendance à angoisser plus vite.

Presqu'arrivé chez elle, je reçois un coup de fil de sa part : elle était allée à l'enterrement de la mère d'un de ses collègues et en avait prévenu sa directrice. J'aurais bouffé celui qui m'avait téléphoné ! D'autant plus qu'il s'agit d'un ancien parent d'élève que je n'appréciais guère à cause de sa prétention et de sa propension à s'écouter parler ! Mais, après tout, il avait sans doute cru bien faire. Sur le chemin du retour, j'étais encore assez mal...

Une simple Chute

Michèle Lesbre, je l'aime bien. Un peu comme Annie Ernaux. Je trouve d'ailleurs que leurs styles se ressemblent. Légers et souvent pleins de mélancolie. Lorsqu'elle était passée à La Grande Librairie, je l'avais beaucoup appréciée et j'avais lu ensuite son roman Écoute la pluie.

Le narrateur de Une simple Chute raconte sa rencontre avec une femme, dans le train, une inconnue qui va, peu à peu, lui dévoiler sa vie et qui le fascinera très vite. Je ne peux guère en dire plus de peur de déflorer l'intrigue qui nous mènera jusqu'à un final sinistre. Le roman est déjà ancien (1997) et je n'avais jamais entendu parler de cette écrivain avant son passage à la télévision l'an dernier. Preuve que, parfois, le petit écran est bon à quelque chose.
(Michelle Lesbre, Une simple Chute. Ed. Actes sud.)

lundi 19 janvier 2015

Le monde est vraiment petit

Deux petits jours hors de Lyon, c'est court mais ça fait du bien. L'occasion de revoir un vieil ami et d'apercevoir un peu de neige sur les montagnes alentour, un léger saupoudrage comme je les aime.


L'occasion également de marcher ailleurs qu'en ville, puisque Émile aime aussi cette occupation. A table, produits maison exclusivement, du jardin ou de sa fabrication pour la charcuterie.



Je lui avais parlé du dentiste qui avait bien voulu me recevoir en urgence il y a quelque temps pour une inflammation de la gencive et qui avait été tout surpris que je connaisse son village d'origine, en Haute-Savoie, village voisin de celui dont est originaire Émile. Mais l'histoire ne s'arrête pas là : une des sœurs d’Émile est la grande amie de la mère du dentiste et, en tant qu'assistante maternelle, elle a eu l'occasion de lui faire faire son petit pipi lorsqu'il était tout gosse... La veinarde !

L'Amateur d'escargots

Premier livre de nouvelles de Patricia Highsmith que je lis. Reproche habituel que l'on peut faire à ce genre littéraire : chaque texte n'est pas assez long pour que l'on puisse vraiment s'imprégner de l'ambiance ou des personnages. Ceci dit, prenant tout de même. La grande dame du polar sait y faire...

Nouvelles inégales aussi, selon moi, peut-être parce qu'écrites à différents moments de sa vie. Pourtant certaines me laisseront une impression durable, surtout celle intitulée A la recherche du Claveringi où un savant s'embarque pour des îles désertes fréquentées uniquement par des escargots d'une taille vraiment énorme. J'en frémis encore...
( Patricia Highsmith, L'Amateur d'escargots. Ed. Calmann-Lévy. Trad. non précisé(s).)

vendredi 16 janvier 2015

C'est à vous

A vous, si cela vous dit, de mettre sous cette photo un titre, une phrase ou un petit texte qu'elle vous aurait inspiré. (Vous pouvez l'agrandir en cliquant dessus.)


C'est à vous aussi parce que, pour moi, la coupe est pleine aujourd'hui. Je l'ai dit, mes vieux de l'immeuble s'en vont les uns après les autres. Maria, qui venait me voir, est tombée dans la rue et s'est fracturé la cheville. Ma vieille voisine/amie que je suis allé visiter à l'hôpital, m'apprend qu'on vient de lui découvrir un cancer du sein avec sécrétion d'un "liquide" (?) qui lui bousille les os. Alors je pars deux jours me mettre au vert. Allez, kenavo.

jeudi 15 janvier 2015

Des papillotes et des sens

Chaque année, coutume oblige, j'achète pour Noël un paquet de papillotes. Autrefois les blagues, à l'intérieur, étaient bêtes à pleurer. Les fabricants ont voulu changé et nous inondent maintenant de citations d'auteurs plus ou moins connus qui, si elles sont plus "intellectuelles", n'en sont, la plupart du temps, pas moins stupides ni grandiloquentes, ou les deux.

Cette année, je suis tombé sur une nouvelle (parce qu'ils ne se renouvellent pas vite !), de Léonard de Vinci : "Parmi les cinq sens, la vue, l'ouïe et l'odorat connaissent moins d'interdits que le toucher et le goût."

Sans doute n'est-ce pas faux puisque ces trois premiers sens sont instinctifs, ne demandent pas de participation volontaire de celui qui s'en sert alors que les deux autres procèdent d'un acte délibéré. J'imagine bien ce cher Leonardo bavant devant un de ses modèles qu'il aurait bien voulu palper, encore que je doute qu'il s'en soit vraiment privé, en tout cas je le lui souhaite. Le goût lui aussi est censuré, par exemple celui du porc par certaines religions qui l'interdisent.

Mais que dire de la vue en ce moment où certaines caricatures provoquent des réactions meurtrières, où le corps des femmes doit se cacher pour ne pas attiser la convoitise des mâles ? A la décharge de Léonard, son époque n'était guère exposée à ce genre de réalités. Toujours à propos de la vue, que dire du remplacement de la cigarette légendaire de Lucky Luk par un brin de paille ?

L'ouïe n'est guère mieux lotie. Combien, aujourd'hui, sont obligés de se taire, de ne pas exprimer oralement leurs pensées de peur de représailles ? Combien de gens intéressants sont abruptement coupés dans leur discours par un journaliste plus porté à se mettre lui-même en valeur qu'à informer ?

Oui, mon cher Léonard, l'odorat semble bien être aujourd'hui le seul sens libre de toutes contraintes. Et parfois, aux heures de pointe, on en viendrait à le regretter...

mardi 13 janvier 2015

Dialogue intercepté

Chez Emmaüs livres, deux dames d'un certain âge :
- Regarde comme ils sont beaux, ceux-là !
- On les prend ?
- En plus, ils sont tous de la même taille. Ça devrait faire l'affaire.

Momentini

- Anita est allée rejoindre Marcello. Espérons que, là-haut, il y a des fontaines...

- Ma vieille voisine/amie est partie aujourd'hui pour l'hôpital. Elle souffrait trop des vertèbres. Bizarre d'imaginer l'immeuble sans elle.

- Le plus beau geste d'amour que l'on ait eu pour moi, c'est de m'ôter, endormi, le livre des mains, de remonter un peu la couverture et d'éteindre la lampe.

- "Nous sommes faits de l'étoffe dont sont faits les rêves." (William Shakespeare,  La Tempête)

lundi 12 janvier 2015

Et un peu de musique, ça vous dirait ? (143)

Une rareté, découverte il y a peu à la radio. Chanté par quelqu'un que je n'aime pas trop, le texte a un peu vieilli mais reste croustillant. Pour vous permettre d'en goûter toute la subtilité (!!), je joins les paroles à la vidéo.



Dans un restaurant, un matin
J'fis connaissance d'un p'tit trottin
A l'air mutin

Elle m'avait plu, je le confesse
Parce qu'elle avait de très belles... dents
C'était tentant

Profitant d'un moment propice
Je glissai ma main sous la... table
D'un air aimable

Tout en ramassant ma serviette
J'lui fis un tout p'tit peu... la cour
Ce fut très court

Tandis que je me réjouissais
Auprès d'moi la p'tite... demanda
Un autre plat

Puis elle me dit "Où c'est qu't'habites ?
Tu dois avoir une belle... demeure,
Très supérieure"

J'lui dis "J'ai même un grand balcon
Si tu veux m'ouvrir ton p'tit... cœur
Ce s'ra l'bonheur "

"Entendu" qu'elle m'fait, "c'est promis
Puisque t'as fini d'faire... la monnaie
Faut s'débiner"

Pendant que le taxi s'ébranle
J'lui dis "J'voudrais que tu me... racontes
Sans fausse honte

Ce que tu fais comme métier
Et si tu prends souvent... d'l'argent
C'est épatant"

"Oh, je n'travaille pas sur l'enclume
Seulement quelquefois je taille des... robes
Mais je m'dérobe

Car dans c'métier, on se dispute
Et je préfère faire la... modiste
C'est plus artiste"

En arrivant aux Batignolles
Elle me prit par les rou... flaquettes
C'était pas bête

En rentrant chez moi, tout d'un coup
Elle m'dit "Avant d'tirer... l'rideau
Mon p'tit coco

Faut que j'te l'dise : On m'appelle Luce"
J'réponds "Alors faut qu'tu m'... embrasses
A cette place"

Et en voyant ses yeux de braise
J'lui dis "Viens ici que j'te... dise
Quelques bêtises"

Mais un jour pour me damer l'pion
Elle partit m'laissant des... dettes
C'est pas honnête

Elle m'avait bien pris pour un sot
Pourtant je n'suis pas pu... dibond
Oh, pour ça, non

Et depuis, je m'en mords les tifs
Regrettant mon... cache-poussière
Quelle triste affaire

Comme j'ai le caractère aigri
Je ne porte plus de longs gants... noirs
Par désespoir

Messieurs, il faut que vous l'sachiez
Des femmes comme ça vous font... d'la peine
Voilà notre veine

Elles fouillent d'abord votre pelisse
Et puis vous laissent une... rancœur
Au fond du cœur

Moi je vous dis, il n'y a rien d'tel
Vaut bien mieux aller au... théâtre
C'est plus folâtre

Malgré que je ne sois pas puritain
Méfiez-vous de ces... souvenirs
Qui font souffrir.

Passion simple

Encore un livre d'Annie Ernaux. Il est difficile de parler de romans pour cette femme, tant les sujets abordés semblent (et sont sans doute) autobiographiques. Dans une écriture très simple et lisse, elle nous raconte ici la passion qu'elle éprouva pour un homme, un étranger (russe probablement) venu en France pour quelque temps puis reparti dans son  pays.

Passion dévorante comme toute passion digne de ce nom, où la femme souffre de l'absence et ne vit que dans l'attente de la présence. Passion physique, sexuelle avant que d'être intellectualisée. Annie Ernaux a écrit son petit texte peu de temps après le départ de son amant. Pour retenir cette passion ou pour s'en éloigner, les deux sont indissociablement mêlés. Mémoires ou psychanalyse. Ou autre chose : le simple choix d'une femme qui veut dire qu'elle a aimé.
(Annie Ernaux, Passion simple. Ed. Gallimard.)

samedi 10 janvier 2015

La dernière Métamorphose

J'ai cru, en achetant ce roman, avoir découvert un auteur japonais que je ne connaissais pas. En fait, en regardant hier soir sa bibliographie, je me suis rendu compte que j'avais déjà lu un autre livre de lui, il y a longtemps : L’Éclipse, qui m'avait beaucoup plu. Mais les patronymes japonais sont difficiles à retenir pour nous, occidentaux, tout autant que les noms des personnages de romans russes.

La dernière Métamorphose est, au départ, une longue méditation sur la nouvelle de Kafka beaucoup plus connue : La Métamorphose. Mais bien vite, le personnage/narrateur, enfermé dans sa chambre puisque hikikomori, en vient à parler davantage de lui que de Gregor Samsa, héros de Kafka. A la recherche de sa véritable nature, il nous raconte les différentes expériences qu'il a tentées au cours de sa vie pour essayer de la définir sans jamais y parvenir.

En fait, on ne sait jamais à quel point de folie en est parvenu ce jeune homme avec qui, malgré tout, on arrive parfois à s'identifier. Toute une partie du roman, vers la fin, est consacrée à la tenue de son blog et cela m'a fait sourire bien des fois...

Un livre dense et passionnant pour qui ne recherche pas forcément la narration d'aventures palpitantes.
( Hirano Keiichirô, La dernière Métamorphose. Ed. Picquier. Trad. de Corinne Atlan.)

vendredi 9 janvier 2015

Dialogue intercepté

Croisée dans la rue, une famille très bobo :
- Qu'est-ce qu'elle a dit, papa, la maîtresse ?
- La maîtresse a dit qu'on pouvait tous être exposés à la moquerie.
- Même nous ?

Ils sont adorables, ces bambins !

jeudi 8 janvier 2015

C'est à vous

A vous, si cela vous dit, de mettre sous cette photo un titre, une phrase ou un petit texte qu'elle vous aurait inspiré. (Vous pouvez l'agrandir en cliquant dessus.)

Barbarie : 12 - Démocratie : 0

J'ai le sentiment qu'aujourd'hui, on a piétiné ma jeunesse. Charlie-Hebdo, c'était une part de ma jeunesse et, même si ensuite, parfois, il m'a choqué (mais le but était atteint), même si je m'en suis éloigné au point de ne plus le lire qu'occasionnellement puis plus du tout, il me restait un fond de tendresse pour lui, comme pour un de ces enfants impertinents voire insupportables à qui l'on pardonne beaucoup.

Mais ma jeunesse piétinée, ce n'est rien (elle avait, de toutes façons, un sérieux coup dans l'aile) à côté de ce que représente cet acte de barbarie : une guerre déclarée contre les principes même de la démocratie. Oui, Cabu, Wolinski, Honoré (je ne connaissais pas les deux autres dessinateurs morts) m'agaçaient parfois mais de les sentir là me rassurait sur l'état de nos libertés.
(A noter que Bernard Maris, économiste que j'écoutais fréquemment sur France-Inter, était, je viens de l'apprendre, le gendre de Maurice Genevoix.)

mercredi 7 janvier 2015

Horreur

" La seule chose dont on doit avoir peur, c'est la peur elle-même."
Franklin D. Roosevelt.

mardi 6 janvier 2015

Recherche

Curieux comme c'est l'image de mon père qui me revient le plus en ce moment. Mon deuxième père, le vrai finalement. La cicatrice de la mort de ma mère est peut-être encore trop saillante.

J'ai souvent l'impression d'être passé à côté de lui, je veux dire de ce qu'il était réellement. Je l'ai dit : enfant, je ne l'appréciais pas. J'allais dire "je ne l'aimais pas" mais c'est faux. Je le  voyais comme un homme impressionnant, tout dans ce qu'il paraissait, sans tendresse, sans mots. Un fou de travail qui n'avait pas de temps à perdre avec des futilités.

Il m'a fallu très longtemps pour m'apercevoir que je me trompais. Des indices d'abord, alors qu'il vieillissait, puis ses paroles, à moi destinées, sur son lit d'hôpital. Il devait avoir vingt-quatre ans lorsqu'il a épousé ma mère. Elle en avait déjà trente et un. C'était un gamin qui se retrouvait père d'un gamin qu'il n'avait pas eu. Cette phrase qui m'a glacé, dans les derniers jours de sa vie, lorsque je le remerciais de m'avoir élevé, de m'avoir accepté et qu'il m'a répondu : "J'ai fait mon devoir", cette phrase, je la comprends aujourd'hui. Je comprends qu'elle ne voulait pas dire le désamour.

Lorsqu'il était enfant et que quelqu'un venait rendre visite à ma grand-mère, il se cachait dans l'escalier qui montait au grenier et y attendait que les visiteurs soient partis. Lorsqu'il voulait s'isoler, plus tard, il s'enfermait dans sa serre, sourd, invisible à tous. Il avait besoin de ses moments de solitude où il pouvait se décharger de toutes les contraintes qu'on lui avait imposées et qu'il avait acceptées.  Suis-je si différent de lui aujourd'hui ?

J'ai souvent l'impression d'être ridicule, à plus de soixante-deux ans, de ressasser toujours les mêmes questions sur la paternité. Aux portes du dernier âge, qu'est-ce que cela peut bien faire, quelle importance cela peut-il avoir ? Il n'est plus temps de trouver des réponses. Et qu'en ferais-je d'ailleurs, puisque ce sont les questions qui me tiennent droit ?

lundi 5 janvier 2015

De la nostalgie, M'sieurs-Dames (29)

Chanson du film de Visconti, Violence et passion, et de la même année que le film. Ah ! ces slows italiens...
Iva Zanicchi, La mia solitudine sei tu (1974)


Violence et passion

Je viens de revoir, sur Arte, le film que l'on considère comme le testament de son réalisateur Lucchino Visconti : Violence et passion, avec Burt Lancaster, Helmut Berger, Silvana Mangano et, pour de courtes apparitions, Romolo Valli, Claudia Cardinale et Dominique Sanda.

A sa sortie, en 1974, j'avais 22 ans. Étrange comme le regard intime peut changer en quarante ans. A l'époque, l'aspect politique du film m'avait totalement échappé. Bien sûr, j'avais été fasciné par la beauté de Berger, alors à l'apogée de sa carrière. Aujourd'hui, (comme pour un autre film, Mort à Venise) c'est le personnage du vieux professeur un peu ours qui m'intéresse davantage. L'explication est facile à trouver...

Et surtout, j'ai remarqué ce soir le titre original du film : Gruppo di famiglia in un interno, que l'on pourrait plus fidèlement traduire par "Portrait de famille en intérieur". D'ailleurs les murs du splendide appartement du professeur sont tapissés de tableaux du XVIII° siècle, tous représentant des familles bourgeoises anglaises. Ainsi suis-je passé, en quarante ans, du titre français (où la touche homosexuelle est déjà présente) au titre italien qui met davantage l'accent sur la véritable interrogation du film : peut-on vivre seul ? et quel prix doit-on payer pour cela, ou pour l'inverse.

Banlieue est

Ma sœur, en congé pour quelques jours, voulait s'acheter deux étagères pour ranger ses livres qui, comme chez moi, débordent un peu partout. Pour le transport, mon Berlingo est bien pratique. Elle m'a demandé de l'accompagner. Direction la banlieue est de Lyon où, le long de la route de Grenoble, s'alignent les magasins de meubles.

C'est de loin la banlieue la plus laide de Lyon, avec autoroute, bretelles, périphérique, nouvelle rocade, platitude absolue du relief, horizon masqué par des centaines de panneaux publicitaires, quelques champs de colza, tristes à mourir en cette saison, et une nationale droite comme la justice où les seuls accidents sont les giratoires qui y ont prospéré en quelques années.

Visiblement, les étagères sont passées de mode. Nous avons fait plusieurs magasins sans en voir l'ombre d'une. Nous en avons enfin trouvé à Ikea, un des premiers magasins en sortant de Lyon (donc un des derniers en revenant !). Et je déteste ce lieu : je ne supporte pas que l'on m'oblige à faire le tour entier des salles d'expositions pour parvenir aux caisses. Lors d'un de mes rares passages chez eux, j'avais décidé de couper court en empruntant des portes battantes considérées comme issues de secours et m'étais fait sèchement rabrouer par un des responsables. Il faut vraiment que j'aime ma sœur pour avoir accepté d'y remettre les pieds...

dimanche 4 janvier 2015

Fiction (27)



Je ne compris pas tout de suite. Le bébé dormait dans les bras de Dorée. En m’approchant d’elle, je vis qu’il ne devait être âgé que de quelques mois, six tout au plus. Son visage chiffonné dépassait à peine du lange dans lequel on l’avait emmailloté. Malgré cela, je constatai que l’enfant paraissait particulièrement maigre.

- Il est beau, n’est-ce pas, me dit Dorée et caressant doucement son front de l’index.

Que pouvais-je répondre, moi qui ai toujours trouvé que tous les bébés se ressemblent et que rien en eux ne laissent présager la beauté qui sera éventuellement la leur plus tard ? Je m’en tirai par une pirouette.

- Il a l’air fatigué. Vous ne devriez pas le laisser trop au soleil. 

Et, heureux de m’occuper à autre chose, je leur tournai le dos pour déplier le grand parasol de ma terrasse. Dorée s’assit à l’ombre sur la chaise que je lui avais avancée et continuait à bercer doucement le bébé. Tom aussi se rapprocha, visiblement incapable de savoir ce qu’il devait faire. De tous, c’était Valeria qui semblait la plus naturelle. Elle alluma une cigarette et me demanda si je voulais bien leur offrir quelque chose de frais à boire.

Quand je revins sur la terrasse avec des verres d’orangeade, Tom s’était assis lui aussi et tenait maintenant le bébé. Curieux comme les hommes sont mal à l’aise dans ces moments-là ! On aurait qu’il n’osait plus  faire un seul geste, c’est à peine s’il se permettait de respirer. Cela me fit sourire intérieurement mais je savais qu’à sa place, j’aurais réagi exactement de la même façon. Lorsqu’une de mes amies me confiait un instant son bébé, j’étais terrorisé. Ce corps minuscule me semblait si fragile que j’avais toujours peur de le briser avec mes grosses mains d’homme.

- Vous devez être surpris ? me demanda Valeria. 

L’italienne, dans nos correspondances lors de la location, m’avait précisé qu’elle n’était pas mariée. Mais elle pouvait fort bien avoir un bébé, même noir. Ce n’était pas la première mère célibataire que je rencontrerais.

- Surpris est un bien grand mot, mais je ne savais pas que vous aviez des enfants. J’en suis ravi pour vous.

Alors, s’étant rapprochée des deux hollandais assis, elle se tint droite derrière leurs chaises, une main sur l’épaules de chacun d’eux, comme si elle les protégeait. La scène me fit penser à ces tableaux de la Renaissance où la Vierge recouvre de son manteau ouvert les pauvres mortels qui lui ont demandé son aide.

- Mais je n’en ai pas !




En mer

Un peu déçu par ce roman que je viens de terminer. L'allusion, en quatrième de couverture, à Sukkwan Island m'avait beaucoup alléché mais j'ai assez vite déchanté, même si ce livre n'est pas totalement inintéressant.

Pour être plus précis, je le trouve très mal construit ou peut-être trop savamment construit. Un homme part en mer avec sa toute jeune fille et s'aperçoit qu'elle a disparu une nuit de sa couchette. Vient ensuite un long retour en arrière sur la vie à bord d'un voilier en mer du Nord, partie qui ne m'a pas enthousiasmé. Le récit reprend un peu de vigueur dans les derniers chapitres avec la surprise finale. Mais je reste très tiède pour le recommander.
( Toine Heijmans, En Mer. Ed. Ch. Bourgeois. Trad. de Danielle Losman)

samedi 3 janvier 2015

Que vont mes voisins devenir ?

Le matin du 1er janvier, à peine mes volets ouverts, je reçois un coup de fil de mon voisin du dessus qui m'apprend la mort de celui du sixième, à 98 ans.

Ce monsieur, je le connaissais bien : ce fut, avec sa femme, le premier à nous avoir accueillis, Pierre et moi, lorsque nous avons déménagé. Il y a 24 ans, il était très actif et s'occupait beaucoup de l'immeuble. Et puis, il a vieilli et s'est peu à peu retiré, au point de ne plus venir aux assemblées générales. Je le croisais parfois dans la rue, avec son épouse, mais la conversation était devenue difficile à cause de leur surdité grandissante.

Cette mort, en soi, n'est pas traumatisante. Pourtant, peu à peu, tous mes anciens voisins disparaissent ou sont atteints: le vieux couple du dessous, des gens charmants, morts l'un et l'autre. Les deux dames du cinquième (l'une en clinique pour Alzheimer, l'autre en maison de retraite). Une autre demoiselle dont la prothèse de hanche s'est subitement brisée et qui ne se déplace plus qu'avec des béquilles. Mon amie du cinquième dont les vertèbres se fêlent les une après les autres.

Bientôt, je ne connaîtrai plus grand monde, car les nouveaux arrivants ne sont, pour la plupart, pas très communicatifs. Je regretterai l'ambiance de cet immeuble, conviviale sans que personne ne songe à être envahissant.

Le Champ du potier

Camilleri, c'est parfois irrégulier. Il écrit tellement que certains de ces romans me semblent légèrement bâclés. Le Champ du potier, dernier sorti en poches, fait partie des grands crus.

On y retrouve bien sûr Salvo Montalbano, le flic de Vigàta et ses collègues, Livia, son amie "exilée" dans le nord, à Milan et tout le peuple sicilien, de basse ou de haute extraction.

Mais c'est l'intrigue qui est, cette fois-ci, très bien ficelée. Enquête autour de la découverte d'un cadavre découpé en morceaux et défiguré avant d'être jeté dans un terrain argileux. Camilleri (mais il l'a fait déjà d'autres fois) joue avec l'ombre omniprésente de la mafia, sa participation (ou non) à ce crime et c'est un régal. D'autant plus que, dans ce roman, un de ses hommes semble compromis. Heureusement, Saint Matthieu s'en mêle...
(Andrea Camilleri, Le Champ du potier. Ed. Fleuve noir. Trad. de Serge Quadruppani.)

jeudi 1 janvier 2015

2015

Bonne et heureuse année à tous, à ceux que j'ai rencontrés, à ceux que je ne connais que virtuellement et à tous ceux que je ne connais pas encore.