mercredi 31 juillet 2019

Brèves rencontres


Lui, il en a une, petite histoire. La première fois que j'ai l'ai vu, c'était de nuit. Je rentrais chez moi et il était couché sur le sol, endormi, protégé sous une colonnade d'immeuble de la place. On voyait à peine sa tête mais sa tignasse abondante dépassait de sous la couverture sale.

Une semaine plus tard, jour pour jour, à peu près à la même heure, je l'ai revu, au même endroit, mais cette fois-ci, il ne dormait pas. Lorsque je suis passé, il m'a fixé de ses grands yeux bleus qui le rajeunissaient presque. Il ne m'a rien demandé.

Troisième rencontre pour la photo, à l'autre bout de la place, regardant passer les voitures, n'attendant rien, seulement que le temps passe, son sac apparemment lourd sur les genoux. .

Et le lendemain, encore lui, presque au même endroit, debout à cette heure de la matinée. Je fumais une cigarette. Il m'en a poliment demandé une, que je lui ai donnée, parce qu'il était poli, parce qu'il n'était pas agressif et, bêtement parce que c'était lui. Après tout, nous nous connaissions depuis plus de huit jours.

Je lui ai demandé si la nuit du samedi n'avait pas été trop dure, avec le bruit de la pluie. Il m'a dit qu'il avait connu pire et m'a souri. Quelle douceur dans ce visage d'intellectuel déchu ! C'est en tout cas comme ça que je l'ai vu, ou comme un peintre raté cassé par la vie. Maigre, fragile, humain.

Dernière rencontre, le lendemain. Il marchait sur le trottoir d'en face, son sac sur le dos et semblait hésiter sur la direction à prendre. Décision difficile à prendre quand on ne va nulle part. J'ai failli traverser pour lui proposer une autre cigarette et tenter d'aller plus loin dans l'échange. Mais ne l'aurais-je pas froissé ?

Depuis deux jours, je ne le vois plus. Il me manque presque.

Musique et cinéma



La Colline de l'adieu, de Henry King (1955), avec Jennifer Jones et William Holden (oui, celui de Sunset Boulevard).

Quand Hollywood n'en pouvait plus de sentimentalisme ! C'était aussi le moment, quand il entendait ce genre de musique, que mon chien choisissait pour se réveiller et se planter devant la porte. Oui, le film était fini ! A lui le pied des arbres ...

mardi 30 juillet 2019

Gens de Lyon

Le penseur

Les amoureux

Le piéton

Le videur de bouteilles

La mémé colombophile

L'impatient

Les globe-trotteurs

Le pressé

Le liberté consitionnelle

L'assoupi

lundi 29 juillet 2019

Chantons-la, chantons-le, ou prénoms en chansons (1)


Un grand noir, s'il vous plaît !

Aujourd'hui, 29 juillet, c'est l'anniversaire de naissance de Benito Mussolini (1883). Quoi : pensez-vous in petto, il va nous parler de ce petit Hitler latin au menton agressif ? Non : bien que je sois amoureux fou de l'Italie (ou plutôt parce que), je n'en dirais pas plus. Je préfère vous parler de Chester Himes.

Je doute que beaucoup le connaissent encore aujourd'hui. Il est lui aussi né un 29 juillet et aurait aujourd'hui 110 ans (Cora Vaucaire, dont je parlais l'autre jour, est battue). C'est un écrivain afro-américain qui, incarcéré à 19 ans pour de petits larcins, découvre la littérature (Hammett, Chandler mai aussi Dostoïevski) en prison. Dans sa cellule, il commence à écrire et, au bout de 7 ans, est libéré pour bonne conduite. En 1956, il rencontre Marcel Duhamel, fondateur de la collection Gallimard Série Noire qui le pousse vers le roman policier. En 58, il publie La Reine des pommes qui obtient le grand prix de littérature policière.

C'est par ce roman que je l'ai découvert dans les années 70. Et j'ai été enthousiasmé par son écriture, à la fois violente et humoristique, et par ses deux inspecteurs de police noirs, Ed Cercueil et Fossoyeur. Cette lecture a été suivie de bien d'autres, toujours avec le même plaisir. En particulier Qu'on lui jette la première pierre, son premier roman (1945), qui relate sa vie en prison. Mais aussi La Fin d'un primitif, Imbroglio negro, Ne nous énervons pas, L'Aveugle au pistolet.

A noter que ses écrits ne lui ont pas fait que des amis : il est parvenu, par son honnêteté (" Tout être humain, quelle que soit sa race, sa nationalité, sa foi religieuse ou son idéologie, est capable de tout et de n'importe quoi. ", à se mettre à dos des noirs, des blancs libéraux et des conservateurs patriotes et même sa propres famille.

Une période faste donc pour mes lectures où, en parallèle, je découvrais aussi Ed McBain, un autre auteur américain de polars (la série du 87° District). A l'époque, question polars, c'étaient les américains qui tenaient le haut du pavé. Les scandinaves ou islandais n'avaient pas encore percé.

Momentini

(Journée internationale du tigre. Il en rugit, le traître !)

- Lyon est enfin (presque) vide : plus de voitures et plus de canicule. On va enfin pouvoir respirer. J'aime la ville déshabitée, fuis les lieux touristiques. La déambulation, calme et bonhomme, de ceux qui restent me réjouit.

- Un rendez-vous manqué : avec un concert baroque dans le cloître et les cours restaurées de l'Hôtel-Dieu. Concert annulé sans que j'aie pu connaître exactement la raison de cette annulation. Et je n'étais pas le seul désappointé. Rencontré deux dames, la cinquantaine bien sonnée (une petite soixantaine, quoi) qui cherchaient et ne trouvaient pas (et pour cause). Je les ai prévenues de l'annulation. L'une, la française, m'a demandé si j'étais danseur ! Gloups ! (En fait, elle cherchait un partenaire pour d'autres soirées dansantes organisées par la mairie où, paraît-il, il n'y a pas assez d'hommes.) L'autre était anglaise, du sud-ouest de l'Angleterre, Bristol je crois. Elle m'a littéralement séduit par son sourire et sa délicatesse.

- Comment ai-je fait pendant des années pour travailler l'après-midi ? Mes siestes actuelles, entre lecture et somme, sont un des moments de la journée qui m'est le plus précieux.

- Vu successivement un soir de la semaine deux films fort troublants,  tout deux avec Juliette Binoche : Rendez-vous, de Téchiné (1985), et surtout Copie conforme, de Abbas Kiarostami (2010) où la narration vous balade habilement dans des indéterminations chronologiques et, en plus,  dans un coin de Toscane que je ne connais pas : Lucignano. J'ai toujours aimé romans et films "classiques" (avec un début, une suite et une fin) mais je me rends compte que, peu à peu, la destructuration, quand elle est intelligente (et pas juste pour déstructurer), m'attire de plus en plus. 

dimanche 28 juillet 2019

Meursault, contre-enquête

Avec moi, Camus n'avait pas eu de chance : la première fois que j'ai lu un de ces livres, c'était en terminale sous l'égide d'une jeune prof de français. Jeune et femme, elle accumulait les handicaps avec moi qui n'avais connu que de vieux puits de sciences, des messieurs très savants et passionnants.

Et puis, grâce à une de mes élèves de seconde qui l'avait défendu bec et ongles, en particulier sa pièce Les Justes, j'étais revenu sur mon jugement peu favorable et j'avais relu, avec plaisir cette fois, L’Étranger. Mais j'ai déjà raconté tout ça !

Meursault, contre-enquête part du plus célèbre roman de Camus mais je dis "il en part", c'est à dire qu'il va tout ailleurs. Cette fois-ci, c'est le frère de "l'Arabe" qui, vieillard, dans un bar, raconte à un universitaire ce que fut sa vie à l'ombre du crime du frère aîné, sa dépossession de sa propre identité, le mal-amour de sa mère, leur errance dans la ville à la recherche de l'assassin. Il confie à cet étranger sa non-vie et l'on voit peu à peu se dessiner le destin et la personnalité d'un homme meurtri pour qui rien ne compte plus, pas même Dieu ni l'allégresse de la fin de la colonisation.

Un autre Étranger que, Dieu merci, j'ai découvert, et aimé, seul cette fois-ci. 
(Kamel Daoud, Meursault, contre-enquête, Ed. Actes Sud.)

Il en faut peu pour être heureux

Parfois une simple émission de télévision. Vendredi soir, un hommage à Maritie et Gilbert Carpentier, producteurs d'émissions de variétés pendant plusieurs décennies. Les Top à ... étaient consacrés, chaque semaine, à un invité différent entouré de ses amis et d'autres artistes qui chantaient, dansaient et jouaient la comédie souvent à la manière de Broadway.

Un pur bonheur. Bien sûr, cela n'était pas d'un niveau intellectuel très élevé, mais au moins y régnaient la joie, la bonne humeur et les artistes y semblaient heureux et décontractés, même déguisés parfois de façon ridicule.

Alors, j'ai vu défiler, chantant leurs tubes de l'époque, parfois seuls mais souvent en duos ou trios, Distel, Gainsbourg, Dassin, Mouskouri, Carlos, Vartan, Halliday, Sheila, Claude François, Joëlle, Bécaud, Jeane Manson, Mireille Mathieu, Delpech, Jean-Jacques Debout, Chantal Goya (hélas !), Dalida, Pétula Clark (dont j'ai toujours été amoureux) et, cerises sur le gâteau, Françoise Hardy et même Barbara qui, toujours aussi folâtre et divine, joua un bon tour à un accessoiriste timide.

Alors, j'ai fredonné les airs de ceux qui, aujourd'hui, sont presque tous des vieillards et, avec un peu de vague à l'âme, j'ai, vous me connaissez, compté les morts. Ah ! Mes années folles à moi !

samedi 27 juillet 2019

Bonne fête

Bouquet de pivoines


Il avait un joli nom, mon guide ! Eh oui, le 27 juillet, c'est la sainte Nathalie, chère à Bécaud. Mais quelle honte d'oublier tous les autres, qui n'apparaissent plus sur les calendriers. Pour réparer cette injustice, pensons tous à souhaiter une bonne fête aux Berthold, Désiré, Ecclesius, Galactoire, Guigues, Joasaph, Nevolone, Ours, Leubais, Pantaléon, Angelus Merula, Ursicin, sans oublier, bien sûr, les sept Dormants d’Éphèse.
Je compte sur vous ! Enfin, si vous en connaissez !

Errances d'été (2)

Et puis, mercredi, malgré la chaleur accablante (mais il faut bien vivre), place Sainte-Anne, un joli spectacle clownesque (mais pas seulement) intitulé : Les deux Peintres. L'un maniaque du blanc, l'autre du noir, ils finiront par se rapprocher. Une belle réflexion sur la tolérance.


 








Errances d'été (1)

D'abord (mardi) au parc Blandan, cette ancienne caserne reconvertie en jardin public, pour une initiation à l'escrime japonaise de spectacle. J'ai voulu voir (par goût pour la civilisation nipponne), j'ai vu et suis resté à peine dix minutes.




Mais ça m'a permis de découvrir que la partie haute du parc (celle proche du château où Henri IV rencontra Marie de Médicis) avait enfin été aménagée. Et aussi de bien m'énerver en voyant que ce château, encore bien mal en point, allait être transformé en restaurant et le bâtiment voisin en hôtel. J'avais espéré autre chose !








En rentrant par la ruelle où a été installée une résidence universitaire, discussion avec un homme (pas si vieux que ça) qui y vient régulièrement nourrir les pigeons. 



 

vendredi 26 juillet 2019

C'est à vous

A vous, si cela vous dit, de mettre sous cette photo un titre, une phrase ou un petit texte qu'elle vous aurait inspiré. (Vous pouvez l'agrandir en cliquant dessus.)

jeudi 25 juillet 2019

Non, impossible

Plusieurs fois, ces derniers matins, je me suis réveillé tôt et ma première pensée était : "Tiens, Pierre doit être déjà debout.". Mais très vite, je me disais : non, impossible. Et je me rendormais sereinement. Bizarrement, l'absurdité de ma pensée ne me troublait pas, au contraire. J'étais bien, tout était en ordre (par rapport à l'absurdité d'un rêve précédent ?).

Autrefois, j'aurais été profondément troublé, mal à l'aise, presque apeuré par cette présence de l'au-delà. Je me souviens des premiers rêves où Pierre apparaissait, des mois après sa mort, ou plutôt où Pierre était présent, présence, sans que je le voie. Maintenant, cette semaine, il n'est plus présent, c'est son idée qui me vient et qui, elle, n'a pas, n'a plus, la force de la présence ressentie. Je ne sais s'il faut que je m'en réjouisse ou m'en afflige.

Et pourquoi pas la peinture ? (63)



Je suis plutôt adepte de la photo nature : pas de retouches ni de rajout de couleurs. La photo pour moi est l'instant de l’œil, même si l’œil ne voit pas la réalité mais une réalité, celle qu'il a choisie sans même le savoir. Il n'y a rien de plus impudique que la photographie : elle en dit plus sur celui qui la prend que sur ce qui est pris, qui n'a, après tout, qu'un importance relative. 

Mais je ne suis pas insensible au travail de ceux qui les modifient. C'est simplement une autre forme d'art. J'ai choisi celle-ci, de Alain Geoffroy, photographe et Dominique Gais, peintre, pour ce qu'elle m'évoque : un pays inondé de soleil, à l'habitat pauvre et ancien. Fin d'après-midi, l'enfant sort et fait quelques pas, son chapeau protecteur sur la tête, tenant on ne sait quoi à la main. Il longe la façade d'une maison devant laquelle s'épanouit une plante grasse géante, acide et menaçante., comme un oursin anthropophage. L'enfant mange et la plante mangera.

mercredi 24 juillet 2019

Le Juge et son bourreau

De Friedrich Dürrenmatt (1921-1990), je ne connaissais que le nom. Il faut dire que je ne suis pas un grand amateur de la littérature suisse. Et puis, une brave dame qui se débarrassait d'une partie de sa bibliothèque dans la boîte à livres de la place Guichard a eu l'idée de laisser celui-ci alors que justement je passais.

Belle découverte que ce roman policier que je trouve très intelligent et subtile en même temps que ne manquant pas d'humour et d'auto dérision helvétique (ce qui n'est pas pour me déplaire). Et la scène finale, proche de La Grande Bouffe et qui donne la clé de l'énigme, est une perle !
(Friedrich Dürrenmatt, Le Juge et son bourreau. Ed. Albin Michel. Trad. de Armel Guerne.)

Musique et cinéma


 
Aaaah, j'ai encore craqué ! Françoise Hardy dans Château en Suède, film franco-italien de Roger Vadim (1963). Il faut dire qu'elle était en bonne compagnie : Curd Jürgens, MONICA VITTI, Brialy, Trintignant, Daniel Emilfork, Suzanne Flon, Michel Le Royer, Sylvie.

mardi 23 juillet 2019

La nouvelle vague

Résultat de recherche d'images pour "dessins canicule humour"

Et un peu de musique, ça vous dirait ? (254)



Deux minutes vingt de pur bonheur déjanté ! Mais il faut se la repasser pour en cerner tout l'humour et les jeux de mots (laids ?) !

lundi 22 juillet 2019

La Dame blanche de Saint-Germain-des-Prés

Mon dieu, elle aurait 101 ans aujourd'hui, Geneviève Collin, plus connue sous son nom de scène : Cora Vaucaire. Elle nous a quittés en 2011 et qui s'en souvient aujourd'hui ?

C'est elle qui a créé Les Feuilles mortes, de Jacques Prévert, c'est elle dont la voix accompagnait la valse de Alida Valli et Georges Wilson dans le film Une aussi longue absence de Henri Colpi (1951) avec sa magnifique chanson Trois petites notes de musique.

Elle fut également l'interprète de nombreux titres de Barbara, dont celui-ci, que, hormis  Barbara et Cora Vaucaire, je ne supporte d'entendre chanter par personne d'autre ! La Dame blanche et la grande Dame brune...



(Je trouve très belles certaines des photos de cette vidéo.)

Le Roman de Léonard de Vinci

Si l'on  s'attend à une biographie exhaustive de notre cher Léonard, on risque d'être déçu par cet ouvrage de Merejkovski. En fait Vinci sert ici un peu de fil rouge à une déambulation historique dans la Renaissance italienne (et française dans les tout derniers chapitres).

Ainsi voit-on défiler Ludovic Sforza, dit le Maure, Béatrice d'Este, Jérôme Savonarole, Lisa Gherardini, connue sous le nom de Mona Lisa ou plus encore La Joconde, Nicolas Machiavel, Louis XII, François Ier, César Borgia, Alexandre VI, cela dans les rues de Florence, Milan, Rome, Amboise ou le petit village de Vinci en Toscane avec tout le menu peuple de ces villes..

On voit aussi Léonard de Vinci peindre Mona Lisa ou la Cène de Santa Maria delle Grazie à Milan, tenter d'inventer une machine qui permettrait à l'homme de voler, être accusé d'athéisme.ou de sorcellerie par des esprits rétrogrades, ne pas finir ses œuvres, connaître une piètre vie amoureuse.

Freud explorera l'inconscient de ce génie dans son livre : Un Souvenir d'enfance de Léonard de Vinci , (le fameux vautour intégré dans son tableau La Vierge, l'Enfant Jésus et sainte Anne)  souvenir qu'il découvrit dans ce roman de Merejkovski et qu'il retrouva dans les Carnets de Vinci expliquant son intérêt pour le vol des oiseaux :

« Il semble qu'il m'était déjà assigné auparavant de m'intéresser aussi fondamentalement au vautour, car il me vient à l'esprit comme tout premier souvenir qu'étant encore au berceau, un vautour est descendu jusqu'à moi, m'a ouvert la bouche de sa queue et, à plusieurs reprises, a heurté mes lèvres de cette même queue. » 

Un roman  fascinant de simplicité et d'érudition.
 ( Dimitri Merejkovski, Le Roman de Léonard de Vinci. Ed. Presses de la Renaissance. Trad. de Jacques Sorrèze.)

dimanche 21 juillet 2019

Début de soirée avec Françoise de Foix (2)

Mais qui était donc Françoise de Foix (1495-1537) ? C'était l'épouse de Jean de Laval-Chateaubriant, seigneur de Chateaubriant. Le roi François Ier eut vent de l'extrême beauté de cette femme et il contraignit son mari à la lui présenter. Françoise de Foix vint pour la première fois à la cour lors du baptême du dauphin François, en 1518. Elle eut beau résister longtemps, le roi en fit sa maîtresse, pris d'une grande passion pour elle.


Las, Louise de Savoie, la mère du roi, détestant la famille de Foix, n'appréciait pas cette liaison et lorsque François Ier fut fait prisonnier devant Pavie en 1525, Françoise eut à subir la haine de la régente et la vengeance de son mari. François Ier, délivré, fit la connaissance d'une autre jeune fille blonde et jolie, Anne d'Heilly de Pisseleu et, naturellement, se laissa tenter. Pourtant, n'est-ce pas lui qui disait : "Souvent femme varie, bien fol qui s'y fie." ! Au bout de deux ans de lutte entre les favorites, Françoise céda sa place.


On peut être roi et rustre à la fois : François Ier, qui lui avait offert des joyaux sur lesquels on avait gravé des devises amoureuses composées par Marguerite de Navarre, sœur du roi, les lui réclama. La Comtesse de Chateaubriant les fit fondre et déclara au gentilhomme venu les récupérer :

« Portez cela au roi, et dites-lui que, puisqu'il lui a plu me révoquer ce qu'il m'avait donné si libéralement, je le lui rends et je le lui renvoie en lingots d'or. Quant aux devises, je les ai si bien empreintes et colloquées en ma pensée, et les y tiens si chères, que je n'ai pu souffrir que personne en disposât, en jouît, et en eût du plaisir que moi-même. » 


On ne sait pas grand chose  de la fin de cette femme amoureuse et désintéressée. Selon les uns, revenue à Chateaubriant, elle fut enfermée dans une chambre tendue de noir par son mari. D'autres disent qu'il la força à s'ouvrir les veines. Tout cela est peu probable et il semble que les deux époux aient longtemps vécu côte à côte. A sa mort, son mari lui fit d'ailleurs élever un tombeau dans l'église des Mathurins à Chateaubriant, avec sa statue et une épitaphe qu'on peut retrouver dans une poésie de Clément Marot, poète protégé par le comte.


C'est un peu de cette histoire que j'ai découvert l'autre soir, à la villa Monoyer, grâce à l'Ensemble Boréades. Une soprano, une viole de gambe, une voix off "réincarnant" le fantôme de Françoise de Foix, et une déambulation dans le parc de la villa au fil des "tableaux". Et surtout la musique qu'aurait sans doute pu écouter cette femme : auteurs connus comme Henry Purcell, Guillaume de Machaut ou Marin Marais, ou moins connus (de moi, en tout cas) comme Étienne Moulinie, Jean Planson, Jean Guedron ou Claudin de Sermisy.

Soirée mal commencée par une longue attente debout mais qui s'est bien vite rattrapée par la qualité de l'interprétation, aussi bien vocale que musicale.

21 juillet 1969

Illustration adressé par Hergé à Amstrong en 1969 - © Hergé - Moulinsart SA
(Dessin offert par Hergé à Neil Armstrong)

Cinquante ans déjà ! Autant je me souviens d'événements plus anciens (assassinat de Kennedy, 1963., et de Martin Luther King, 1968, mort de Jean XXIII, 1963, rupture du barrage de Fréjus, 1959) et bien sûr plus récents (chute du mur de Berlin, 1989), autant je n'ai gardé aucun souvenir de ce premier pas de l'homme sur la lune.

Il faut dire qu'à cette époque, j'y étais souvent .... dans la lune.

samedi 20 juillet 2019

Début de soirée avec Françoise de Foix (1)

Je pensais que Lyon avait renoncé cette année à sa programmation d'été, Tout l'monde dehors, tant la ville en a peu fait de publicité. Heureusement Mireille m'a mis la puce à l'oreille ! Ainsi hier, en tout début de soirée, nous sommes-nous retrouvés avec ma sœur, Mireille et une de ses amies dans le parc de la villa Monoyer, dans le troisième arrondissement, pour un spectacle de l'Ensemble Boréades (déjà entendu par ailleurs et excellent) : Pffft ! Le Fantôme de Françoise de F..





J'avais une amie qui habitait à une centaine de mètres de là et je n'avais jamais entendu parler de cette villa et de son parc, pourtant d'une certaine importance historique. Pour le début des explications, je vous renvoie à ce site sur le château des Tournelles  http://lyon.monplaisir.free.fr/Sauvegarde%20ancien%20site/Tournelles.htm . 

La villa Monoyer fut donc construite en  1835 par Marie-Vital Henry, maire de la Guillotière. Soixante-cinq ans plus tard, un médecin loue cette villa comme maison de campagne et l'entoure d'un magnifique parc à l'anglaise. Ce médecin, c'est Ferdinand Monoyer (1836-1912), ophtalmologue lyonnais, inventeur de la dioptrie et d'une échelle optométrique pour la mesure de l'acuité visuelle : l'échelle Monoyer. Et cette échelle, vous la connaissez. la voici :



D'ailleurs, ce que j'ai appris hier, si vous partez du M et remontez sur la gauche, vous lisez : M-O-N-O-Y-E-R. Vérifiez lors de votre prochaine visite à votre ophtalmo !

Pour en savoir plus sur Françoise de Foix, rendez-vous demain....

Bonne fête

Bouquet de pivoines



Le 20 juillet, c'est la sainte Marina, que mon calendrier personnel ne connaît pas. Mais quelle honte d'oublier tous les autres, qui n'apparaissent plus sur les calendriers.

Pour réparer cette injustice, pensons tous à souhaiter une bonne fête aux Aurèle, Anségise, Élie, Mère, Rorice, Vulmer, Pisence.. Je compte sur vous ! Enfin, si vous en connaissez !

Une mention particulière pour saint Apollinaire,  premier évêque de Ravenne (II°s.) dont le nom me rappelle la visite, dans cette ville, de Saint-Apolinaire-in-Classe et mon émerveillement devant l'ensemble de mosaïques byzantines du VI°.