Hier soir, sur Arte, le Requiem, depuis Aix-en-Provence, mis en scène de Romeo Castellucci, dirigé par Raphael Pichon. Requiem auquel sont adjointes quelques autre pièces de Mozart et des morceaux de chant grégorien.
Quelques critiques d'abord, même si mon jugement d'ensemble reste très positif. Le metteur en scène a orienté le spectacle sur l'extinction des espèces animales ou végétales, des villes et religions, des peuples et monuments. Pourquoi pas mais il s'en suivait une surenchère de textes à lire : la traduction du texte lui-même du Requiem et, sur le mur de fond, la liste des disparitions.J'ai fini par laissé tomber l'une et l'autre, connaissant assez bien le texte du Requiem et ne percevant qu'assez mal les projections parfois trop lointaines.
Autre critique : je n'ai pas très bien compris à quoi servait la plupart du temps l'adjonction de musiques additionnelles. Il me semble que l’œuvre de Mozart, une des rares de ce compositeur qui trouve encore grâce à mes yeux, se suffit à elle-même. De même n'ai-je pas trop apprécié certaines danses effectuées, en costumes folkloriques d'Europe de l'est, semble-t-il, dans un style gavottes sautillantes.
Hormis ces critiques, d'autres idées de mise en scène m'ont enthousiasmé : l'évocation du martyr (la jeune fille à la palme, dont je plains l'interprète pour tout ce qu'on lui fait subir). La descente de croix (ou la mise au tombeau) visiblement inspiré d'une tableau de Caravage. Et surtout la résurrection des morts, à la fin, d'une beauté époustouflante, en noir et blanc. Quant aux voix des solistes, sans être inoubliables, elles m'ont satisfait, malgré, parfois, quelques déficiences de la prise de son.
jeudi 11 juillet 2019
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5 commentaires:
Moi j'ai triché, je me méfie toujours du son à la télé, encore plus à l'ordi, alors j'ai mis France-Mu en même temps et coupé le son de l'ordi. Mais j'avoue que je n'ai pas vraiment écouté, j'étais trop prise par la mise en scène et le jeu des choristes. Le rideau à texte ne m'a pas gênée du tout. Et comme toi, soufflée par la dernière scène.
Mon avis sur le Requiem d'Aix ...
Tu as eu la gentillesse de me le demander hier ; il est difficile à concevoir, puis à exprimer.
D'abord Mozart et Süßmayr nous ont laissé une œuvre composite. Aussi les musiques additionnelles ne m'ont pas gêné. Il y a donc déjà beaucoup à dire, après avoir beaucoup réfléchi (j'avais promis d'être plus nuancé que ce j'ai osé écrire sur Théorème).
Ensuite il me faudrait voir et revoir cette version scénarisée, ce que je fais par petits bouts, mais la pléthore de cette liturgie est un immense défi.
Jusqu'ici, j'ai parlé pour ne rien dire. Anna Magnani va venir me dire "Ciao Pippo, va dormire, va". Demain les mots viendront plus aisément.
Plume : si j'avais su (pour le son)...
Pippo : oui, j'ai aussi pensé à le revoir, pour approfondir. Et puis, comme on dit, un clou chasse l'autre.
< Plume : Tu as bien fait. De mon côté, le son TV m'a paru trop métallique.
< Calyste : Une fois encore, la nuit porte conseil. Bien qu'il m'en coûte, je dois avouer que la mise en scène de Castellucci me dépasse. La beauté, l'inattendu des images m'enthousiasment et me brouillent l'entendement. Heureusement "un clou chasse l'autre", car je ne supporte pas mon incompréhension : je veux toujours faire celui qui sait tout.
Ainsi je suis très fier de conter une anecdote. Lors d'une répétition, une choriste de Pygmalion se désolait : "Oh !... Rapha a coupé ses cheveux !" J'avais alors partagé son regret. C'est une joie de constater maintenant la repousse.
Pippo : j'en déduis que, toi aussi, tu es partagé (si je lis bien entre les lignes).
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