lundi 29 juillet 2019

Un grand noir, s'il vous plaît !

Aujourd'hui, 29 juillet, c'est l'anniversaire de naissance de Benito Mussolini (1883). Quoi : pensez-vous in petto, il va nous parler de ce petit Hitler latin au menton agressif ? Non : bien que je sois amoureux fou de l'Italie (ou plutôt parce que), je n'en dirais pas plus. Je préfère vous parler de Chester Himes.

Je doute que beaucoup le connaissent encore aujourd'hui. Il est lui aussi né un 29 juillet et aurait aujourd'hui 110 ans (Cora Vaucaire, dont je parlais l'autre jour, est battue). C'est un écrivain afro-américain qui, incarcéré à 19 ans pour de petits larcins, découvre la littérature (Hammett, Chandler mai aussi Dostoïevski) en prison. Dans sa cellule, il commence à écrire et, au bout de 7 ans, est libéré pour bonne conduite. En 1956, il rencontre Marcel Duhamel, fondateur de la collection Gallimard Série Noire qui le pousse vers le roman policier. En 58, il publie La Reine des pommes qui obtient le grand prix de littérature policière.

C'est par ce roman que je l'ai découvert dans les années 70. Et j'ai été enthousiasmé par son écriture, à la fois violente et humoristique, et par ses deux inspecteurs de police noirs, Ed Cercueil et Fossoyeur. Cette lecture a été suivie de bien d'autres, toujours avec le même plaisir. En particulier Qu'on lui jette la première pierre, son premier roman (1945), qui relate sa vie en prison. Mais aussi La Fin d'un primitif, Imbroglio negro, Ne nous énervons pas, L'Aveugle au pistolet.

A noter que ses écrits ne lui ont pas fait que des amis : il est parvenu, par son honnêteté (" Tout être humain, quelle que soit sa race, sa nationalité, sa foi religieuse ou son idéologie, est capable de tout et de n'importe quoi. ", à se mettre à dos des noirs, des blancs libéraux et des conservateurs patriotes et même sa propres famille.

Une période faste donc pour mes lectures où, en parallèle, je découvrais aussi Ed McBain, un autre auteur américain de polars (la série du 87° District). A l'époque, question polars, c'étaient les américains qui tenaient le haut du pavé. Les scandinaves ou islandais n'avaient pas encore percé.

Aucun commentaire: