vendredi 28 février 2014

C'est à vous

A vous, si cela vous dit, de mettre sous cette photo un titre, une phrase ou un petit texte qu'elle vous aurait inspiré. (Vous pouvez l'agrandir en cliquant dessus.)

Des mots démodés (9)

Il en est des mots comme des humains : ils naissent, s'épanouissent, connaissent une vie plus ou moins longue (d'autant plus courte aujourd'hui qu'elle est liée à une mode ou à une forme d'argot) puis meurent et sont oubliés.

Quand j'étais enfant, j'entendais souvent mes parents dire de tel ou tel : il a une marotte. Qui emploie encore ce mot aujourd'hui ? Qui en connaît le sens ?

Marotte serait d'abord, à l'époque de la Renaissance, le diminutif de Marie. On trouvait aussi mariotte qui désignait une image de la Vierge. Étrangement, par un glissement de sens progressif qui serait trop long à expliquer, ce dernier a donné marionnette et l'adjectif mariole ( de  "faire les Marie", c'est-à-dire la sainte nitouche, l'innocent). Une marotte était donc à l'origine une image de la Vierge.

Il désignait aussi un petit sceptre représentant une tête couverte d'un capuchon garni de grelots que brandissait le fou à la cour. Un peu plus tard, par analogie, la marotte désigna le buste en carton qui servait à maintenir en forme les coiffes à la campagne puis la tête qu'utilisaient les coiffeurs et les modistes.

Mais ce fut le fou qui l'emporta : son attribut au XVII° siècle est attesté dans de nombreuses expressions : porter la marotte, à chaque fou sa marotte. D'où, peu à peu, le sens de folie, adouci plus tard en idée fixe.

Ne croyez pas que je savais tout ça depuis longtemps. Mais j'ai chez moi un gros ouvrage fort instructif sur la vie des mots : Le Dictionnaire historique de la Langue Française, publié sous la direction d'Alain Rey.

jeudi 27 février 2014

Momentini

- Il faudra bien un jour que l'on m'explique pourquoi, en ayant tout le temps devant soi, on trouve le moyen d'en manquer encore. Les journées sont plus courtes à la retraite ou quoi ?

- Visite à ma dentiste ce matin: j'ai une dent qui branle du manche. Et pas n'importe laquelle : une incisive, juste sur le devant donc. Je risque de la perdre, par manque d'os. Elle (ma dentiste, pas ma dent) me propose l'installation d'une attelle, non remboursée par la SS, bien sûr. 500 euros de ma poche. Et quand je lui demande (toujours à ma dentiste) si cela éviterait qu'elle tombe (là, c'est ma dent), elle me répond : pas sûr ! De quoi encourager à la dépense !

- Je suis en train de lire deux livres à la fois, ce qui est rarissime : Les Piliers de la terre, de Ken Follett, et La Part manquante, de Christian Bobin. Pourquoi ? Parce que l'un, fort volumineux, ne rentre pas dans ma poche alors que l'autre, hyper mince, oui. Et puis surtout parce que l'un, linéaire (trop ?) me délasse de l'autre, poétique (trop ?).

- Les tulipes doubles achetées au marché dimanche dernier sont splendides. Je reviens sur ce que j'ai dit de ces fleurs.

- Isabelle vient de m'appeler. Elle m'apprend qu'il y a eu fin de trimestre, conseil de classe, journée portes ouvertes et autre assemblée générale. C'est quoi, tous ces mots barbares ?

- J'ai reposté quelques photos sur Flick'r. Il y avait tellement longtemps que je ne l'avais pas fait (les dernières datent de septembre) que j'ai hésité un moment avant de retrouver le modus operandi. La façon de faire sur Windows 8 est beaucoup plus compliquée qu'auparavant sur XP. Et j'ai encore quelques mois de retard.

mercredi 26 février 2014

Trouvailles

On pourrait croire Dupont perdu sans Dupond. Il n'en est rien. La source aux à-peu-près ne se tarit pas. Ainsi les deux nouvelles trouvailles de l'autre soir, à lui tout seul :
- "Ah ! Elie Kakou ! J'adorais cet humoriste, surtout son personnage de Madame Sirtaki !" On n'en Zorba !
- "Je ne suis jamais allé en Thaïlande. J'aimerais bien, surtout à Fouquet's. " D'autres y sont allés et ça ne leur a pas réussi !

mardi 25 février 2014

Yvette, Maryse, Cathos et Magdelon

Quand j'arrive, elle ne répond pas à mon bonjour. Aucune, d'ailleurs, ce soir. L'ambiance n'y est pas. Elle pleure la mort de sa mère, disparue depuis plus de dix ans. Une autre tente de la consoler. Parce qu'elles sont comme ça : à se chipoter à longueur de journée pour un rien, pour la télévision trop fort, ou pas sur la bonne chaîne, pour une place occupée, pour aller répondre au téléphone de la cabine qui sonne et qui, régulièrement, se tait avant que l'une d'entre elles n'y arrive. Et puis à s'aider, à se réconforter quand l'une flanche, quand il y a de la brume dans une tête.

Plus tard, je m'assois un instant avec elle, dans leur "salon". Il y a Yvette, bien sûr, qui ne pleure plus mais semble un peu prostrée, et puis Maryse, l'ancienne esthéticienne qui prend bien garde à sa tenue, à son maintien et à sa coiffure. Il y a aussi une petite dame, la dernière arrivée, qui a obtenu une place sur le sofa, face à la télévision, mais tout près de la flaque qui se forme chaque fois qu'il pleut, sous la verrière. Une vieille dame calme et digne, peu bavarde mais polie, dont la canne est toujours appuyée au pilier.

Je reste toujours cinq minutes avec elles. Ce soir, pour les faire rire, je pousse un grand soupir de soulagement en m'installant sur la canapé et lance, suffisamment fort pour qu'elles entendent toutes : "Celui qui a inventé les sièges a eu une sacrément bonne idée !"

Maryse et la vieille dame sourient. Yvette se retourne et, tout en enroulant ses longs cheveux autour de sa main, me dit, complice : "Oui, c'est bien agréable de bénéficier des commodités de la conversation." Elle n'a pas oublié Molière.

samedi 22 février 2014

De la nostalgie, M'sieurs-Dames (17)




Un sacré tube, à l'époque. Un peu de mes vingt ans. Les premiers virages....

Le Manuscrit de la Giudecca

Je ressors un peu assommé de la lecture de ce livre. Assommé au bon sens du mot car ce roman est passionnant d'un bout à l'autre. Assommé par tant de culture, tant d'événements, tant de personnages de ce XVI° siècle foisonnant qui vit la formation de l'esprit européen.

Yvon Toussaint raconte la vie de Girolamo Aleandro à travers l'Europe qu'il n'eut de cesse de parcourir, tantôt comme recteur de la Sorbonne à Paris, tantôt comme préfet de la Vaticana à Rome, ou procurateur à la Diète de Worms où il s'opposa à Luther, ou chancelier de l'évêque de Liège ou cardinal au Saint-Siège.

En filigrane à  tous ces événements, l'auteur évoque aussi très souvent la passion de cet italien pour le plus célèbre des hollandais de l'époque : Érasme de Rotterdam. Passion tourmentée, entre amour et haine, de ces deux humanistes dont l'Histoire ne retint que le nom du second.
( Yvon Toussaint, Le Manuscrit de la Giudecca. Ed. Fayard.)

vendredi 21 février 2014

Petite Reine

Hier, après la Grande Librairie, j'ai suivi une émission intéressante à la télévision. Elle était consacrée aux deux grands coureurs cyclistes des années soixante : Poulidor et Anquetil. Je ne suis pas un fervent adepte du vélo, lui préférant largement la course et la marche mais tout de même. Ces images ont réveillé en moi beaucoup de souvenirs d'enfance liés à la Petite Reine.

J'avais une dizaine d'années et le Tour de France était déjà un événement important dans le monde des sports. Mes parents, quand ils le pouvaient, ne manquaient jamais une retransmission de l'étape à la télévision ( et continuèrent de le faire jusqu'à la mort de mon père). De plus, dans ces années, apparurent les premières images tournées depuis un hélicoptère, ce qui rendit encore plus intéressante pour moi la découverte de la France, à une époque où je n'avais encore que très peu voyagé et où jusqu'au nom d'Antoine Blondin m'était inconnu.

Tout le monde dans la famille était pour Poulidor, Poupou comme on disait, parce qu'il semblait plus simple, plus humainement accessible que son rival. Mais je me moquais un peu de ces querelles : ce qui m'intéressait, c'était la caravane, qui passa un jour près de chez moi, à Saint-Étienne. Des voitures, des motos, de la musique, Yvette Horner dans ses heures de gloire, les coureurs bien sûr mais aussi les cadeaux distribués aux enfants le long du parcours, en particulier des casquettes, qui avaient comme seul intérêt le fait d'attester que "l'on y était !".

Beaucoup plus tard, je devais avoir dix-huit ans, alors que nous campions dans les Pyrénées, mon père nous fit lever tôt un matin pour monter jusqu'au col d'Aspin où devait passer la course. Il fallait arriver de bonne heure pour avoir la meilleure place. Nous attendîmes ensuite des heures qu'apparaissent les premiers coureurs. Heures bien occupées d'ailleurs puisque, mon père ayant fait le voyage avec la camionnette qu'il utilisait dans son travail, on venait sans cesse nous demander si nous vendions des sandwiches ou des boissons fraîches.

Mon frère garda sans doute un tel souvenir de ces années-là que, toute sa vie, il  pratiqua le vélo, en amateur mais en participant plusieurs fois à des courses locales, dont la fameuse Ardéchoise. Il n'arrêta de rouler que lorsque sa maladie le lui interdit catégoriquement.

jeudi 20 février 2014

Comment voulez-vous que les étrangers s'en sortent ?

Dieu sait que j'aime la langue française. Elle a pourtant de drôles de bizarreries parfois. Je ne parle pas de la conjugaison avec ses première et deuxième forme (depuis longtemps désuètes) ni, en orthographe, de toutes ces lettres qui ne se prononcent pas et qu'il faut pourtant écrire. Non, des choses plus simples, plus banales, de tous les jours.

Ainsi, près de chez moi, un commerce affiche à sa devanture : point de vente ici. C'est tout de même un peu fort que l'on ne puisse rien acheter dans cette boutique !

Prenez aussi : je suis, qui affirme la personnalité, et je te suis, qui ne la place plus qu'au second rang.

Dans la rue, toujours, les panneaux qui indiquent invariablement : travaux exécutés... Ainsi donc, pas un innocent parmi eux ?

Et le cheminot, qui va en train, alors que son collègue chemineau fait tout à pied !

Il y a aussi la cour privée qui change de sexe pour devenir cours privé. A Lyon, et dans toutes les villes du sud, on a même des cours publics aux noms historiques ronflants : Gambetta, La Fayette...

Quand vous moulez, qu'est-ce que vous faites exactement : du dur ou du concassé ?

Et tant d'autres que vous pouvez  rajouter en commentaires. Parce que moi, présentement, je vais rejoindre mon copain Morphée qui m'attend.

mercredi 19 février 2014

La Chanson de Craonne




Interprète : Marc Ogeret. Auteur inconnu.

C'est à vous

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Momentini

- Revu sur le marché l'artisan qui avait changé le sèche-serviettes de ma mère et qui m'avait frappé par sa politesse et son sourire. C'est lui qui m'a reconnu et salué. Toujours aussi souriant.

- Centenaire oblige, vu plusieurs films sur la première guerre mondiale : d'abord, La Grande Illusion, en partie tourné au château du Haut-Koenigsbourg que j'ai visité au moins dix fois avec mes élèves. Et aussi  Les Sentiers de la gloire, splendide, et L'Adieu aux armes, avec un Gary Cooper tout frais et une actrice qui surjoue, un peu comme dans les films muets.

-  Quelques journées printanières à Lyon, ces jours derniers. L'hiver ne sera presque pas passé par là.

- Connaissez-vous le roman "Le Manuscrit de la Giudecca, de Yvon Toussaint (2001) ? Livre plein d'érudition sur l'Europe au moment de la Réforme de Luther. J'en parlerai une fois terminé.

- Toujours rien de ma dernière caisse de retraite complémentaire. Selon eux (au téléphone), ça ne devrait pas tarder. Ben oui, depuis février dernier...

mardi 18 février 2014

La pluie

J'ai toujours aimé la pluie, la vraie, pas celle qui, en crachin, vous transperce d'humidité sans vraiment mouiller. Non, celle qui tombe à seaux, droite comme une lance, penchée en diagonale ou virevoltante sous le vent. Celle qui fait du bruit sur les toits, qui réveille la nuit, juste pour vous faire apprécier le confort de votre lit, celle qui vous surprend sans parapluie au détour d'une rue, celle qui sournoisement se détache de l'unique petit nuage juste au-dessus de votre tête.

Les gens courent quand elle arrive, pressés de se mettre à l'abri sous un arbre ou sous un porche. Moi, je reste et je lève la tête pour en être rincé, pour apprécier les petites gifles qu'elle vous inflige sur les joues. Je ne prend jamais de parapluie, je déteste cet objet encombrant que l'on perd ou qui se retourne à la première bourrasque. Si je n'étais pas en ville, je me mettrais nu pour en profiter davantage.

Celle qui tombe au loin aussi, formant avec le soleil des rampes argentées, et puis, bien sûr, les orages, grondant, zébrant les collines de leurs éclairs tonitruants. La pluie qui lave et qui s'en va ensuite en signant d'un arc-en-ciel.

lundi 17 février 2014

Trouvailles

Des mêmes, bien sûr!

- "C'est terrible, ces êtres murés en eux-mêmes ! Je me demande comment font les parents qui ont un enfant audit ! ". Au moins, ça leur évite peut-être de dire des conneries !

- "Ah oui ! Crésus ! Celui qui vivait sur son tas de fumier !". La différence n'est pas plus épaisse qu'une feuille de papier à cigarette !

samedi 15 février 2014

Emersion

Que faire un samedi après-midi pluvieux ? Plusieurs possibilités s'offraient à moi. J'ai choisi la plus sage, enfin celle que je pensais telle : mettre un peu d'ordre dans mes livres.

Mais quel ordre ? Je ne connais que l'alphabétique pour retrouver aisément un auteur et un titre. Las ! A chaque achat (et j'en fais plus que régulièrement), il est remis en cause : il faut insérer ici, déplacer là, refaire un rayon entier. En plus, ma voisine m'en emprunte souvent, et, bien sûr, elle ne lit pas par ordre alphabétique !

Je les ai donc laissé s'entasser au fil des semaines, des mois, des années, en me disant régulièrement qu'un jour, je verrai à reprendre tout ça. Et ce jour, c'était aujourd'hui. Deux heures à les transporter d'une pièce à l'autre, à me couvrir les mains de poussière (c'est fous comme ils la récupèrent, ces satanés bouquins !), à faire des piles qui attendaient que j'aie le dos tourné pour s'effondrer.

Bilan des opérations : ce n'est pas gagné ! J'ai fini, de guerre lasse, par remettre tout en vrac sur les rayonnages en reportant à plus tard. Je me suis aperçu aussi que, pour certains romans, je ne savais plus si je les avais lus ou pas. Je prends maintenant la précaution de les marquer, une fois terminés, d'un ex-libris. Comme ça, plus d'erreur possible.

Un point positif pourtant : j'ai retrouvé, particulièrement dans les romans policiers, des auteurs que j'ai adorés en leur temps et que j'avais oubliés depuis longtemps : Eric Ambler, par exemple, ou George Chesbro, ou Joseph Hansen, ou Marc Behm, ou Chester Himes. Et j'ai revu les longs après-midi d'été où, à la campagne, j'étais plongé dans leur lecture. Comme une sorte de découverte de l'épave du Titanic....

vendredi 14 février 2014

Mère Méditerranée

Ce livre de Dominique Fernandez date de 1965. Fernandez fut longtemps un de mes auteurs de prédilection et je me souviens encore du plaisir ressenti à la lecture de Porporino ou les mystères de Naples, son grand roman sur les castrats.

Ici, pas de roman : un voyage dans le sud de l'Italie, loin de Milan, de Turin et même de Rome. Quatre grandes parties : Naples, le Sud, la Sardaigne et la Sicile. Qui ne connaît pas ces régions pourrait être surpris de ce qu'il lira dans ces pages. Parce qu'il aime l'Italie, l'auteur pose sur ces civilisations un regard souvent dur et sans concession, presque même parfois gênant de crudité.

Le lire m'a rappelé des tas de souvenirs de mes propres voyages dans ces contrées, même si, alors, beaucoup de choses qu'ils exposent m'avaient totalement échappé. Je n'ai finalement retrouvé mes sensations anciennes que dans son chapitre sur la Sardaigne. D'ailleurs, mes séjours là-bas datent d'au moins dix ans après le sien.

Qu'en est-il aujourd'hui de ce qu'il décrivait alors ? J'aimerais retourner là-bas pour me confronter avec la réalité contemporaine. Et ce n'est pas impossible : j'ai depuis deux ans une voisine sicilienne qui m'a invité à loger dans sa famille, au cœur de l'île.
(Dominique Fernandez, Mère Méditerranée. Ed. Grasset.)

jeudi 13 février 2014

Plaisirs d'enfance

- le carré de chocolat râpé sur la tartine beurrée.
- les reine-claude cueillies sur l'arbre qui dégorgeaient le sucre et que l'on disputait aux abeilles.
- l'odeur des draps propres qui avaient séché au pré.
- le jour de la bibliothèque à l'école primaire. J'aimais la collection Rouge et Or.
- la naissance de l'aube dans le camion de mon père en route pour le marché-gare.
- les histoires que je racontais à mon frère le soir, dans le lit, avant de s'endormir.
- la chasse aux têtards dans la mare de ma grand-mère.
- les petits indiens en plastique que  je cachais dans la terre du chemin creux.
- la lecture au milieu des chèvres de mon père.
- l'odeur du museau des moutons que j'embrassais chaque soir.
- les fleurs du jardin et la tonnelle de vieilles roses.
- les éclairs dans le ciel nocturne dont avait tant peur ma mère.
- la pâtisserie après la grand messe parce que l'on était à jeun.
- les dessins du papier peint pendant les maladies d'hiver.
- la peur que nous inspiraient les souterrains de l'ancienne mine.

mercredi 12 février 2014

C'est à vous

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Quelque part à Lyon, en fin d'après-midi

Il s'est passé quelque chose de bizarre tout à l'heure à Lyon, en fin d'après-midi. Il était un peu plus de cinq heures et j'allais voir ma mère. Dès que j'eus franchi la porte donnant sur la rue, je sentis que ce n'était pas comme d'habitude.

Pourtant, rien n'avait changé : les magasins étaient toujours là, déjà éclairés dans ce début de crépuscule, l'enseigne verte de la pharmacie clignotait sur sa croix, les fruits et légumes étaient toujours bien alignés sur l'étal de l'épicerie arabe, les piétons se hâtaient de rentrer chez eux après leur journée de travail, seuls, chacun dans ses pensées. Il avait fait beau jusque là, maintenant la fraîcheur gagnait un peu mais l'hiver n'était toujours pas rigoureux.

Je fis un pas sur le trottoir, en direction de mon garage, perplexe. Je ressentais bien comme un manque mais ne pouvais expliquer de quoi il provenait. Parfois, lorsque l'on oublie quelque chose, on éprouve ce malaise sans savoir au juste à quoi l'attribuer. Ce n'est que plus tard, lorsque l'oubli est découvert, que l'on comprend qu'une partie de nous-mêmes nous avertissait alors mais que nous étions incapables de décrypter le message. C’est un peu ce que je ressentais à ce moment-là.

Ce n'est qu'arrivé au coin de la rue, lorsque je changeais de direction, que je compris. Pendant quelques secondes, que dis-je, peut-être un quart de seconde, il n'y avait eu aucun bruit. Aucun. En pleine ville ! Pas de moteurs de voitures, pas de conversations, aucun chant d'oiseau. Rien . Comme si le film s'était arrêté.

mardi 11 février 2014

Je la croyais déjà morte.



Quand j'étais tout petit, on en parlait encore beaucoup : une véritable star ! J'ai même dû voir un de ses film à cette époque. Shirley Temple, l'enfant adulé du cinéma américain des années trente, est morte à 85 ans.

A découvrir aujourd'hui quelques-unes de ses prestations, je dois avouer que je trouve cela plutôt mièvre. Cela ne l'empêcha pas de récolter un oscar en 1935 et d'être approchée en 1939 pour incarner le personnage de Dorothy dans Le Magicien d'Oz. Heureusement pour nos oreilles, on lui préféra Judy Garland.

A voir ces extraits de films surannés, j'ai pensé aussi à deux autres personnages célèbres : la Martine des livres de filles de mon enfance et, à l'opposé, à cette femme aigrie incarnée par Bette Davis dans le film de Robert Aldrich : Qu'est-il arrivé à Baby Jane ?, démon qui, ayant été une enfant star, s'en prend, dans sa vieillesse, à sa sœur infirme, jouée par Joan Crawford.

Allez, peut-être y a-t-il, au paradis, des danseurs de claquettes....

lundi 10 février 2014

Découverte de la Sardaigne

Le livre de Dominique Fernandez que je lis actuellement m'a remis en mémoire un voyage en Sardaigne que je fit en 1981. Pierre m'avait rejoint à Perugia (je n'ai jamais aimé la francisation de ce nom en Pérouse), en Ombrie, où j'avais passé un mois à l'université pour étrangers.

Ce mois avait été, je l'ai déjà dit, un des plus beaux moments de ma vie. J'y avais fini d'y apprendre parfaitement l'italien, j'y étais devenu l'ami d'une délicieuse croate, Dubravka,  et surtout j'y avais découvert tout ce qui fait le charme et l'intérêt culturel de cette région et de sa voisine, la Toscane : Florence, bien sûr, que je ne prise guère, et Assise, Todi, Gubbio, Orvieto, Lucca, Arezzo, Volterra et tant d'autres villes de la côte ou de l'intérieur. Je dois rajouter, pour être exhaustif, qu'à l'instar de Racine, mes nuits y furent encore plus belles que mes jours.

Il en fut tout autrement pour la Sardaigne. De Civitavecchia, nous prîmes le bateau pour Olbia. Je n'eus pas attendre longtemps pour avoir une idée de ce qui nous attendait d’âpreté sur cette île. Sur le rafiot qui nous y conduisait, nous partageâmes une banquette inconfortable avec une femme sans âge, toute de noir vêtue et totalement mutique. Elle nous regardait parfois, droit dans les yeux, avec un regard vide et sans curiosité. Pourtant, aucune animosité n'émanait d'elle. Simplement, nous n'existions pas plus, pour elle, que l'étendue de mer que nous traversions ou les plaques brinquebalantes du plafond de la salle où nous étions réunis.

J'eus un choc en débarquant. Où étaient les paysages apaisants et romantiques de la région que je venais de quitter ? Quid des visages de madones et de jeunes gentilshommes qui s'y rencontraient aussi bien dans les musées que dans la rue ? Et cet art de la conversation badine et de la passeggiata vespérale avant la fraîcheur de la nuit ? Ici, tout était rugueux, le paysage comme les hommes. La langue même qui y était parlée, je ne la comprenais guère, tantôt proche du latin, tantôt de l'espagnol, et toujours rouleuse des secs cailloux qui recouvrent l'île.

A peine arrivé sur un nouveau site, je n'avais de cesse de convaincre Pierre de poursuivre notre voyage, d'aller plus loin, dans une fuite en avant où j'espérais retrouver mes repères, renouer avec tout ce qui faisait que j'aimais tant l'Italie. Nous visitâmes ainsi très vite l'essentiel de l'île et jamais je n'étais rassuré. Même les nuraghes, ces sortes de tours préhistoriques caractéristiques de la Sardaigne, ne pouvaient, à mes yeux, rivaliser avec les églises et les places moyenâgeuses des contreforts apennins.

Cette dérobade à ce qui m'entourait ne cessa que le jour où je découvris ma première église pisane de l'île. Laquelle était-ce ? J'ai oublié jusqu'à son nom et l'endroit où elle se trouvait. Ce que je n'ai pas oublié, c'est la découverte elle-même, cette splendeur romane au milieu de rien, ce bijou artistique planté là où je ne l'attendais pas, ce noir et ce blanc au milieu des rochers ocres, cette impression de fraîcheur en pleine fournaise. Ainsi donc y avait-il quelque chose à voir sur cette île.

Peu à peu, mon regard sur ce pays changea. Je n'étais plus dans l'Italie des touristes. D'ailleurs étais-je encore en Italie ? Lorsque nous traversâmes l'intérieur des terres, les hauts plateaux désolés et désertiques, semés d'énormes rochers à l'abri desquels se protégeaient du soleil quelques bergers aux maigres troupeaux, me firent davantage penser au relief lunaire qu'à des contrées fréquentées par les hommes.

Mon regard sur les hommes changea également. A peine sortis de la Vallée de la lune, nous tombâmes en panne de voiture. Nous dûmes faire halte au premier village digne de ce nom et y chercher une auberge. Au tenancier à qui nous demandions où se trouvait le garage le plus proche, il vint une sorte de sourire mi énigmatique mi ironique que nous eûmes du mal à interpréter ? Il nous proposa pourtant d'appeler son fils qui, disait-il, pourrait nous arranger ça. C'était un adolescent pas plus loquace que son père, qui nous fit d'abord l'effet de n'être qu'un amateur prêt à nous rafistoler tant bien que mal le véhicule en nous demandant une somme astronomique pour prix de ses services. Il n'en fut rien et nous eûmes toutes les peines du monde à lui faire accepter un modique dédommagement pour le temps qu'il avait passé sous le capot. Et sa réparation tint jusqu'à Lyon où, pour plus de sécurité, nous la fîmes vérifier par un vrai garagiste.

Aujourd'hui, trente-trois ans plus tard, je garde un profond respect pour ce peuple sarde, si mystérieux, si difficile à approcher, qui ne répond en rien aux critères habituellement avancés lorsqu'il s'agit d'évoquer les civilisations de la Méditerranée et particulièrement de ses îles. Envahi sans cesse au cours des siècles par des civilisations étrangères, il a su garder son authenticité et ses particularismes que j'eus le bonheur de retrouver, quelques années plus tard, dans le merveilleux film  des frères Taviani, adapté d'un roman de Gavino Ledda, Padre Padrone.

dimanche 9 février 2014

Des fleurs (16) : la tulipe


Autant le dire tout de suite, ce n'est pas ma fleur préférée : pas de parfum, une propension désagréable à laisser choir ses pétales un peu partout, une durée de vie relativement courte. J'en achète pourtant, parfois, pour varier, comme ce matin au marché de Saint-Louis où je n'avais pas mis les pieds depuis bien longtemps : je n'aime pas la façon dont la municipalité l'a réorganisé, avec des places délimitées au sol, des étals maintenant sagement alignés et, paradoxalement, moins nombreux. Je préférais l'ancien, plus anarchique.

Dans les tulipes, c'est la perroquet qui m'attire le plus, moins lisse, plus rugueuse, inattendue parfois dans les formes qu'elle prend. Les autres n'ont guère de poésie. D'ailleurs, la mythologie a presque oublié cette fleur. Une seule petite histoire, que l'on dirait calquée sur d'autres : Tulipe était la fille de Protée, un dieu marin, qui résistait aux avances de Vertumne, dieu des jardins. Diane, pour la sauver, la transforma  en fleur. Quant à Vertumne, il se consola avec la nymphe Pomone, qu'il épousa.

Lors d'un voyage aux Pays-Bas, j'eus l'occasion d'en voir beaucoup, bien sûr ! J'ai gardé un souvenir très précis d'un village reconstitué près d'Amsterdam, avec fleurs, canaux et vieux moulins. Alors que Pierre et moi longions un de ces canaux moussus, une française tentait de photographier sa petite famille sur l'autre rive. Comme papa et les enfants n'entraient pas tous dans l'objectif, elle eut l'idée de reculer un peu, et puis encore un peu, et puis encore. Ce qui devait arriver arriva : elle se retrouva dans le canal, verte de cresson et, j'imagine, l'appareil photos irrémédiablement fichu ! Elle était si drôle ainsi, avec sa mine déconfite et sa chevelure d'Halloween que personne, pendant quelques secondes, ne pensa à lui porter secours.

samedi 8 février 2014

Un petit tour chez les "pauvres"

Visite cet après-midi chez Emmaüs, rayon bouquins. Beaucoup de monde dans la boutique, dont une famille (père, mère et fille) très chabada-prout-prout qui détonait un peu dans l'assistance. Pourtant, ils semblaient très à l'aise et avaient le verbe haut : on n'entendait qu'eux.

Alors que la petite fille se précipitait sur la littérature de jeunesse, le papa lança, d'un ton définitif, ces mots dont tout le monde profita : "Ne touche pas, Marie-Charlotte, ce sont des vieilleries de pauvres : c'est sale !". Je me demande encore ce qu'ils étaient venus faire là !

Moi, j'ai trouvé mon bonheur : cinq livres de poche (2 euros le tout) et une série de six Bob Morane pour 50 centimes ! J'en avais lu un quand j'étais enfant : La Couronne de Golconde, qui m'avait emballé. Je devais à peine avoir dix ans mais je m'en souviens encore ! Alors, une petite madeleine de Proust pour ce prix-là, ce n'est pas cher payer ! Et ils ne sont même pas sales !

vendredi 7 février 2014

Point mort

Si l'écriture du livre mûrit sans doute dans mon petit crâne, comme le disait Karagar, en revanche l'autre projet est au point mort ! Aucune idée ne me vient. Il s'agit d'animer une soirée "littéraire" dans une boutique tenue par une ancienne parent d'élève.

Pas de lecture en continu, ça risquerait d'être vite lassant pour l'auditoire. Il s'agirait, si j'ai bien compris, de mixer ça avec une dégustation (vins, fromages, etc.). Et là, je coince un peu : j'ai l'impression de devenir Danielle Gilbert en fin de carrière. D'autant que je ne connais pas l'auditoire potentiel : auront-ils quelques notions de littérature ou bien viendront-ils uniquement pour la bouffe ?

Cela se passera dans la banlieue ouest de Lyon, c'est-à-dire la plus chic, mais je me méfie tout de même. J'ai longtemps fréquenté ce petit monde et ils sont loin d'être tous cultivés. Mais ma principale difficulté, c'est de trouver une IDÉE qui me convienne à moi et qui ait des chances de leur convenir aussi. Alors, amis lecteurs, je fais appel à vous. Soufflez-moi...

jeudi 6 février 2014

De la nostalgie, M'sieurs-Dames (16)

1970 : mes dix-huit ans. Pantalons ultra-moulants, taille de guêpe, petit pull en laine écrue découvrant le nombril, cheveux fous, boîtes de nuit, slows langoureux et nuits chaudes à réinventer chaque fin de semaine.



2013 : juste pour remettre les pendules à l'heure....

Le Diable, tout le temps

Déjà, le titre n'est pas banal. Un peu désuet, à la manière de certains discours de ma grand-mère qui n'hésitait pas à mentionner le Malin pour me faire tenir sage si, par hasard, j'avais envie de plus de liberté.

Mais le contenu de ce roman n'est pas banal non plus. Milieu du XX° siècle, dans l'Amérique profonde, une petite ville sans intérêt où vit un ancien combattant avec sa femme et son fils,  de nombreux autres personnages tous plus déjantés les uns que les autres. Livre très violent écrit pourtant dans un style ultra-classique mais qui en fait ressortir toute l'atrocité.

Il n'y a pas de salut dans ces pages, pas de rédemption pour personne, même pour Arvin, le jeune homme pourtant si doux. Peu à peu, on comprend que tous courent à la catastrophe et que le moindre effort pour redresser la barre de leur vie ne fera que les enfoncer davantage. Ici, la tragédie grecque n'est pas loin. Seuls les dieux sont absents, mais le diable, lui, est bien là.
(Donald Ray Pollock. Le Diable, tout le temps. Ed. Albin Michel. Trad. de Christophe Mercier.)

mercredi 5 février 2014

C'est à vous

A vous, si cela vous dit, de mettre sous cette photo un titre, une phrase ou un petit texte qu'elle vous aurait inspiré. (Vous pouvez l'agrandir en cliquant dessus.)

Bizarre, bizarre (suite et fin)

Me voilà donc parti ce matin à l'Hôtel des Impôts. juste au moment où la pluie se met à tomber, bien sûr. Peu de monde, donc attente légère. Voyage pour rien puisqu'on me dit ne pas pouvoir me renseigner et que je dois téléphoner à tel numéro.

Ce que je fais en début d'après-midi : " Appuyez sur la touche étoile de votre... Si vous téléphonez pour..., tapez 1, si vous voulez joindre..., tapez 2, etc. Toutes les lignes de votre correspondant sont occupées, veuillez, etc." Au trente-deuxième essai, gagné : on me répond ! J'explique mon problème.
"Mais, Monsieur, il est normal que vous ayez un acompte à verser...". Bien sûr, mais il ne s'agit pas de ça ! Je réexplique mon problème. " Malheureusement, je ne peux pas vous renseigner, il faudrait passer à nos bureaux". J'en viens !

Finalement, après avoir tout repris depuis le début, j'entends : "Je vous passe ma collègue, elle saura PEUT-ÊTRE vous renseigner." Petite musique censée me faire patienter. Il y a longtemps que ma patience  a fichu le camp ! Je rerereexplique mon problème. Enfin, une lumière semble s'allumer dans la tête de mon interlocutrice : "C'est parce que vous avez déménager!" Vingt-trois ans que je suis ici !

J'allais commencer à réellement montrer les dents lorsqu'enfin : "Ah, oui, je me souviens ! Votre adresse avait été mal tapée par nos services, nous avions envoyé votre demande d'acompte à quelqu'un d'autre, la poste nous a retourné la lettre et comme ma collègue avait, pour la corriger, raturé l'original, nous vous avons finalement fait parvenir ce formulaire qui, effectivement, ne ressemble pas du tout à celui que vous recevez traditionnellement. " Ça, je m'en étais rendu compte !

J'ai tout de même eu droit à des excuses de l'administration ! Ce ne sont pas les pires, aux impôts !

mardi 4 février 2014

Bizarre, bizarre...

Je viens seulement d'ouvrir mon courrier de la journée. Hormis une publicité qui se veut alléchante pour une croisière chantante en Méditerranée, partie immédiatement à la poubelle, il y avait bien sûr ce que je pensais devoir arriver bientôt : mon premier avis d'acompte pour les impôts sur le revenu de 2014.

Au premier coup d’œil déjà, l'enveloppe ne me semble pas tout à fait la même que d'habitude. Mais les Finances peuvent bien changer d'enveloppe, n'est-ce pas ? A l'intérieur, deuxième surprise: elle contient deux feuillets agrafés, ce qui n'est encore jamais arrivé. Les deux sont à l'en-tête de la République mais ne me semblent pas très orthodoxes.

Je n'ai jamais vu de de formulaire comme le premier, avec, à la place du Tip, un coupon à détacher et à joindre au paiement. La somme à régler semble correcte mais il faudra encore que je m'en assure en vérifiant le double de ma déclaration.

Le deuxième feuillet semble plus conforme à ce que je reçois habituellement, sauf que, sauf que ! Mon nom est bien en caractères d'imprimerie mais mon adresse est écrite à la main par dessus une couche de blanc correcteur !

Alors demain matin, je vais m'empresser de rendre une petite visite au centre des finances publiques qui, heureusement, ne se trouve qu'à quelques centaines de mètres de chez moi avec, en poche, la lettre que j'ai reçue, accompagnée de celle trouvée dans la boîte de ma mère (c'est moi qui m'occupe de ses règlements) qui me semble beaucoup conforme à la norme.

Quand je vous dis qu'on ne s'ennuie pas à la retraite.

lundi 3 février 2014

En Celsius et Farhenheit


Vu dans le Vercors à la devanture d'une boulangerie.
Le texte n'est pas sans rapport avec mon article précédent.
Quant à la marque, elle me remémore mes vacances d'été en Touraine. Qui saura retrouver pourquoi ?

Pauvres oreilles...

Pendant qu'à Villard de Lans nous jouions aux dames chinoises, Frédéric et moi, les autres regardaient la télévision : un "hommage" à Charles Aznavour ! On n'attend même plus que les gens soient morts maintenant pour leur rendre un hommage ! Le brave homme ferait d'ailleurs bien d'arrêter de chanter s'il veut conserver quelques admirateurs.

Mais le pire, ce n'est pas ça, ce sont toutes ces émissions de "variétés" au rabais que l'on nous balance quotidiennement à l'écran, en alternance avec des concours pour jeunes "talents". Les mêmes nullissimes à longueur de semaine (je ne regarde pas, je m'en rends compte en zappant) et même le dimanche ! Les mêmes voix (ou les mêmes manques de voix), les mêmes vêtements cintrés qu'on dirait trop courts pour les hommes, gominés et squelettiques, les mêmes allures de "vamps" au petit pied, montrant plus de jambes que de talent, pour les femmes.

Et je suis sidéré d'entendre le public applaudir. Et je suis sidéré qu'aucun d'eux n'est de répertoire personnel. Et je suis sidéré qu'ils osent chanter de façon si laide des textes de Barbara, de Brel ou d'autres qui ne méritaient pas ça ! Aucune créativité, de la copie, toujours de la copie, et de la mauvaise copie ! Allez, je retourne à mes disques.

dimanche 2 février 2014

Trouvailles (de montagne)

Vous savez comme j'aime rapporter "gentiment" les lapsus de mes amis. Ils nous ont gâtés, ce week-end. Toujours les deux mêmes, bien sûr ! En voici un petit florilège :

- Tiens, Canova est mort. C'est bien celui d'Hara-Kiri, non ? (Pauline Borghèse a dû se retourner dans sa tombe !)

- Dans ce restaurant, j'avais mangé un bon poisson. C'était du sambre. ( Ça devait être plutôt dans la Meuse !)

- Je l'aimais bien, moi, Haroun Terzieff ! Mais quel métier dangereux ! ( C'est sûr, il brûlait les planches !)

Et quelques autres que, malheureusement, j'ai déjà oubliées.

Week-end du blanc



Deux jours à la neige, ce n'est pas grand chose, mais ça change un peu d'air, et je n'avais quasiment pas quitté Lyon depuis le mois d'août. Grand bouffée d'air frais donc à Villard-de-Lans dans le Vercors.

Vendredi, temps magnifique. Gorges au-dessus de Sassenage couvertes de neige, de givre et de glace. Le soir, fondue bourguignonne. Il y a, dans le centre de Villard, un boucher qui vend de la viande à se damner. Tendre, fondante et goûteuse, comme je l'aime. Il doit d'ailleurs lui-même en consommer pas mal vue sa carrure.

Le temps s'est gâté le lendemain : Frédéric et Jean-Claude n'ont pas pu skier à cause d'un grand vent. Ça ne nous a pas empêché, Gérard et moi, de faire une belle balade à raquettes dans des vallées encaissées (et donc à l'abri) au-dessus du village. Nous étions pratiquement les seuls à oser affronter le mauvais temps. Et, joie des joies, ma jambe, à aucun moment, n'a fait des siennes. Le soir, petit restaurant sympathique à prix très modique : Villard est une station familiale.

Ce matin, fare niente et dames chinoises puis sieste devant la télévision avant le retour à Lyon.