vendredi 21 février 2014

Petite Reine

Hier, après la Grande Librairie, j'ai suivi une émission intéressante à la télévision. Elle était consacrée aux deux grands coureurs cyclistes des années soixante : Poulidor et Anquetil. Je ne suis pas un fervent adepte du vélo, lui préférant largement la course et la marche mais tout de même. Ces images ont réveillé en moi beaucoup de souvenirs d'enfance liés à la Petite Reine.

J'avais une dizaine d'années et le Tour de France était déjà un événement important dans le monde des sports. Mes parents, quand ils le pouvaient, ne manquaient jamais une retransmission de l'étape à la télévision ( et continuèrent de le faire jusqu'à la mort de mon père). De plus, dans ces années, apparurent les premières images tournées depuis un hélicoptère, ce qui rendit encore plus intéressante pour moi la découverte de la France, à une époque où je n'avais encore que très peu voyagé et où jusqu'au nom d'Antoine Blondin m'était inconnu.

Tout le monde dans la famille était pour Poulidor, Poupou comme on disait, parce qu'il semblait plus simple, plus humainement accessible que son rival. Mais je me moquais un peu de ces querelles : ce qui m'intéressait, c'était la caravane, qui passa un jour près de chez moi, à Saint-Étienne. Des voitures, des motos, de la musique, Yvette Horner dans ses heures de gloire, les coureurs bien sûr mais aussi les cadeaux distribués aux enfants le long du parcours, en particulier des casquettes, qui avaient comme seul intérêt le fait d'attester que "l'on y était !".

Beaucoup plus tard, je devais avoir dix-huit ans, alors que nous campions dans les Pyrénées, mon père nous fit lever tôt un matin pour monter jusqu'au col d'Aspin où devait passer la course. Il fallait arriver de bonne heure pour avoir la meilleure place. Nous attendîmes ensuite des heures qu'apparaissent les premiers coureurs. Heures bien occupées d'ailleurs puisque, mon père ayant fait le voyage avec la camionnette qu'il utilisait dans son travail, on venait sans cesse nous demander si nous vendions des sandwiches ou des boissons fraîches.

Mon frère garda sans doute un tel souvenir de ces années-là que, toute sa vie, il  pratiqua le vélo, en amateur mais en participant plusieurs fois à des courses locales, dont la fameuse Ardéchoise. Il n'arrêta de rouler que lorsque sa maladie le lui interdit catégoriquement.

2 commentaires:

Cornus a dit…

Je me souviens du temps où Poulidor courait encore (Anquetil avait arrêté) et mon grand-père était fan (pas que de lui, d'ailleurs). Je me suis personnellement beaucoup détourné du Tour de France depuis que j'ai su à quel point le dopage était une règle et non une exception comme certains ont feint de le faire croire.
Suite à un accident sérieux de vélo, j'ai mis 10 ans avant de remonter dessus (il faut dire qu'on avait profité de l'accident pour me le voler).

Calyste a dit…

Cornus : le dopage a aussi été évoqué dans cette émission.