Déjà, le titre n'est pas banal. Un peu désuet, à la manière de certains discours de ma grand-mère qui n'hésitait pas à mentionner le Malin pour me faire tenir sage si, par hasard, j'avais envie de plus de liberté.
Mais le contenu de ce roman n'est pas banal non plus. Milieu du XX° siècle, dans l'Amérique profonde, une petite ville sans intérêt où vit un ancien combattant avec sa femme et son fils, de nombreux autres personnages tous plus déjantés les uns que les autres. Livre très violent écrit pourtant dans un style ultra-classique mais qui en fait ressortir toute l'atrocité.
Il n'y a pas de salut dans ces pages, pas de rédemption pour personne, même pour Arvin, le jeune homme pourtant si doux. Peu à peu, on comprend que tous courent à la catastrophe et que le moindre effort pour redresser la barre de leur vie ne fera que les enfoncer davantage. Ici, la tragédie grecque n'est pas loin. Seuls les dieux sont absents, mais le diable, lui, est bien là.
(Donald Ray Pollock. Le Diable, tout le temps. Ed. Albin Michel. Trad. de Christophe Mercier.)
jeudi 6 février 2014
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2 commentaires:
Il est très tentant, mais j'en ai trop en retard et l'espace de mon studio ne cesse de se réduire...
Christophe : je suis, moi aussi, envahi, bien que j'en aie donné pas mal.
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