vendredi 31 mai 2019

Avant de quitter mai.

Le nom du mois de mai, cinquième du calendrier grégorien mais troisième du calendrier julien,  vient du latin "maius" en l'honneur de Maia, déesse de la fécondité et de la végétation.

Cependant, chose curieuse, Maia est aussi un prénom hébraïque (signifiant Aimée) dérivé de Marie. D'autre part, dans les calendriers médiévaux qui continuent à afficher les années selon la coutume romaine en douze colonnes allant de janvier à décembre, certains scribes traduisent parfois l'inscription "Maius mensis" (mois de Maia) par "Madona mensis" (mois de la Madone), d'où l'appellation mois de Marie.

Enfin, Maia était aussi le nom de la nourrice royale du pharaon Toutankhamon. . De plus, dans un temple égyptien (Abou Simbel ?), j'ai vu un bas-relief  évoquant de façon surprenante une Vierge à l'enfant. Syncrétisme, semblerait-il, mais ce ne serait pas la première fois qu'une religion emprunterait à une autre plus ancienne. Il me semble me souvenir de la découverte par des archéologues d'une fibule montrant Mithra crucifié (l'histoire de ce dieu indo-itanien importé à Rome par les légions est d'ailleurs, par certains aspects, proche de celle du Christ).

Et pourquoi pas la peinture ? (55)

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Les Très Riches Heures du duc de Berry (Musée Condé, Chantilly). Le calendrier (à lire ici de gauche à droite et de bas en haut).

Livre d'heures commandé par le duc Jean Ier de Berry.  Réalisé par les  frères Paul, Jean et Herman de Limbourg vers 1410-1411. Il était inachevé à la mort des trois peintres et de Jean Ier en 1416 et fut sans doute complété vers 1440, dans certaines miniatures du calendrier, par un peintre anonyme. 

J'aime le bleu en peinture, et je viens d'apprendre que le mot miniature est dérivé du mot minium, oxyde de plomb de couleur rouge.

jeudi 30 mai 2019

Mémoire grecque

J'ai reçu hier deux mails d'une ancienne collègue et amie dont je n'avais pas de nouvelles depuis longtemps. Elle m'envoyait quelques photos de son dernier voyage en Grèce. Aussitôt me sont revenus en foule des souvenirs de mes séjours en Hellas , avec elle et des amis, elle et des élèves ou avec la chorale d'enfants que j'y ai accompagnée.

- ma déception lors de ma première tentative avec un inconnu rencontré de frais et qui y est finalement parti seul puisque ma demande de passeport avait été faite trop tard. Je devais avoir 18 ans et les Colonels régnaient encore là-bas.

- mon premier voyage, en train et bateau jusqu'à Igoumenitsa, en Épire. J'avais embrassé le sol en débarquant. Et mes cris de joie en découvrant, d'un bus, la colline de l'Acropole, déclenchant les rires de tous les passagers.

- la rencontre de Léonidas, un jeune homme qui aimait parler français, dans le Péloponèse, et la fête surprise que nous avaient préparée les élèves à l'hôtel d'Athènes.

- la passion de Dora, notre guide, pour son pays, qui la faisait continuer ses explications dans le car, même lorsque tout le monde dormait, fatigué du périple. Nous fûmes, une fois, violemment réveillés par l'explosion d'un pneu du car, heureusement dans une lignes droite après tous les virages de la montagne.

- le jour où, dans les rues d'Athènes, on nous prit, avec les élèves, pour des réfugiés serbes (c'était pndant la guerre en Yougoslavie) et où l'on nous proposa spontanément de nous héberger. De quoi avions-nous l'air, ce jour-là ?

- la recherche de la tombe de Phèdre (ou d’Hippolyte ?) dans les broussailles à Trézène et les fleurs odorantes offertes par une villageoise à qui nous demandions où trouver de l'eau.

- la soirée où un élève s'était gravement coupé l'avant-bras en rentrant dans le vitrage de la terrasse et où nous avions pu faire intervenir les secours, ma collègue en parlant grec et moi italien.

- mon énervement à pouvoir lire toutes les inscriptions en grec (les noms de rues par exemple)  et à ne pas toujours pouvoir les comprendre.

- le fou-rire sur le bateau lorsque j'avais demandé, passionné de tous ces produits à consommer dont les ingrédients étaient écrits en grec (c'était nouveau pour moi à l'époque), ce que voulait dire "lipida" et où, ma collègue m'ayant répondu que ça signifiait "graisses), j'avais rajouté :"On ne dit plus Hellas maintenant ?"

- l'âne assoiffé à qui nous avions donné nos restes de pastèque qui traînaient dans le coffre de la voiture.

- la représentation d'une comédie d'Aristophane au théâtre d' Epidaure.

- les scolopendres géants de ma chambre à Tinos et les beaux pigeonniers de cette île dont parle Sylvain Tesson dans l'un de ses livres.

- ma cuite le 14 juillet à l'ambassade de France à Athènes, plus due à la chaleur infernale qu'à la quantité d'alcool absorbée.

- les efforts inutiles d'un gardien de l'Acropole pour me faire vider les lieux en fin de journée. Il finit par comprendre (et accepter) mon stratagème de contournement pour pouvoir prendre des photos sans aucun touriste apparent. Et j'y suis parvenu.

Combien d'autres encore mais qui, je le crains, ne parlent que pour moi....

C'est à vous

A vous, si cela vous dit, de mettre sous cette photo un titre, une phrase ou un petit texte qu'elle vous aurait inspiré. (Vous pouvez l'agrandir en cliquant dessus.)

mercredi 29 mai 2019

Immortelle Randonnée

Rien à voir avec les romans que j'ai déjà lus de Jean-Christophe Rufin et qui m'ont tous beaucoup plu. Il s'agit ici de la relation du voyage qu'il a entrepris de faire juste avant d'écrire Le grand Cœur : un des itinéraires du Chemin de Compostelle. Huit cents kilomètres à pied depuis Hendaye jusqu'à Saint-Jacques par le chemin du nord (Camino del Norte), celui, moins fréquenté que le Camino Frances, qui longe la côte basque puis cantabrique avant de traverser les montagnes des Asturies et de la Galice.

Il se trouve qu'une de mes amies s'est, il y a quelques années, lancée dans cet exercice, spirituel pour les uns, sportif pour certains autres, érotico-sexuel pour très peu et, hélas, pour quelques-uns, prétexte à vantardise et à snobisme. Elle, faisait sans erreur possible partie de la première catégorie citée.

Quant à Rufin, chaque fois qu'on lui pose la question de sa motivation, il ne sait que répondre. Mais ce parcours l'a indéniablement marqué, et ce pour longtemps. Il ne nous en cache rien : les ampoules aux pieds, la crasse et la puanteur, les ronflements intempestifs, les marchands du temple aussi bien que l'extase devant certains paysages, les relations humaines, enrichissantes même si éphémères, l'atmosphère de spiritualité parfois rencontré.

J'ai toujours eu moi aussi le rêve de me lancer sur un de ces chemins avec la "credencial" en poche. Les années passant, je doute de pouvoir un jour le réaliser. Mais au moins l'aurai-je fait par procuration.
(Jean-Christophe Rufin, Immortelle Randonnée. Ed. Guérin, Chamonix.)

Musique et cinéma

Voici les musiques ( George Duning puis Ennio Morricone) des deux films dont j'ai parlé hier.




mardi 28 mai 2019

A quel cinéma se vouer ?

Un gros choc cinématographique hier soir en regardant Arte : d'abord un western, totalement inconnu de moi, de Delmer Daves (tout aussi inconnu) : 3h10 pour Yuma (pas le remake, l'original de 1957) avec Van Heflin et Glenn Ford. Puis un film politique de Elio Petri : Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon (1970) avec Gian Maria Volonte et Florinda Bolkan.

Choc d'abord de voir une aussi bonne programmation toute la soirée. J'ai déjà dit mon attachement pour cette chaîne européenne (franco-allemande) mais je le redis encore : si Arte n'existait pas, je n'allumerais pas souvent mon petit écran !

L'autre choc est venu de la confrontation de deux univers :
- un western, genre trop souvent considéré comme simpliste et dichotomique (d'un côté les bons, c'est-à-dire les blancs, et de l'autre les méchants, c'est-à-dire les indiens), ce qui, pour qui prend le temps d'en regarder, est loin d'être le cas. Celui d'hier soir montrait un fermier un peu rustre et timoré (avant de devenir courageux) et un bandit sans scrupules mais instruit et séducteur lier une relation d'estime réciproque.
- un film politique, dont le titre respire l'ironie, qui présente un monde politique et judiciaire italien totalement fascisant et corrompu avec une noirceur telle que Petri, sur les conseils de Monicelli et de Scola, s'était réfugié à Paris à la sortie du film en Italie. Un univers où ni l'amitié ni l'amour n'existent et où ne comptent que la réussite et le respect de l'apparence.

Belle idée d'avoir programmé ces deux films le même soir. On en sort secoué mais totalement conscient de la dualité de l'homme.

Et un peu de musique, ça vous dirait ? (246)



J'ai vraiment ressenti une grande peine à l'annonce de la mort de Maurane il y a un an déjà.

Bonne fête

 Bouquet de pivoines


Le 28 mai, c'est la saint Germain, tout le monde le sait. Mais quelle honte d'oublier tous les autres, qui n'apparaissent plus sur les calendriers.

Pour réparer cette injustice, pensons tous à souhaiter une bonne fête aux Cheron, Crescent, Gizur, Héliconis (ou Héliconide), Lanfranc, Manvieu (ou Manuée), Mitros (ou Dimitrios), Rigomer, Ubaldesca, , Zacharie (connu pour son ivrognerie, comme quoi, il y a de l'espoir pour tous!). Je compte sur vous ! Enfin, si vous en connaissez !

lundi 27 mai 2019

Momentini

- Demain, je commence le désherbage intensif du petit bout de terre qui se trouve dans ma cour (commune avec d'autres immeubles). Autrefois, l'occupant du rez-de-chaussée s'en occupait et bien joliment, y ayant même installé des dalles plates en guise de chemin de promenade (rapide). Ensuite est venue une petite dame qui a semblé vouloir prendre la succession. Mais elle, son truc, c'était plutôt nains de jardin et fleurs artificielles... Ce n'était pas vraiment à mon goût, mais bon, elle l'entretenait. Aujourd'hui, c'est mauvaise herbes et compagnie qui menacent même la vie de deux hortensias (dont l'un donné par Pierre et moi au premier nommé, il y a des années). Et j'ai justement un autre hortensia acheté trois francs-six sous chez Lidl qui m'a offert, en pot, bien du plaisir dans mon salon pendant quelques semaines. Aujourd'hui plus de fleurs, mais je veux lui donner une deuxième chance pour les années à venir.

- Samedi soir, encore un anniversaire : les 70 ans d'une cousine germaine. Je connaissais à peine ses deux filles, encore moins les gendres et son petit-fils. Quant aux autres invités (à part ses deux frères et sa belle sœur), d'illustres inconnus pour moi. Ça se passait dans la Loire, tout près de Rive-de-Gier. Avec ma sœur, nous étions un peu perplexes : ce n'est pas la branche de la famille que nous fréquentons le plus, suite à une brouille longue et tenace de nos pères respectifs. A vrai dire, nous avions l'intention de faire gentiment acte de présence puis de nous éclipser dès que le minimum de politesse nous le permettrait. Nous somme rentrés à trois heures du matin, contents de notre soirée et ayant fait pour longtemps le plein de cet accent stéphanois que nous avons perdu, nous, depuis longtemps.

- Une autre cousine, côté maternel cette fois,  a téléphoné suite à l'attentat de Lyon pour savoir si nous allions bien. J'ai trouvé cela très délicat de sa part.

dimanche 26 mai 2019

Et j'allais oublier....

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Bonne fête des mers !

Zweig l'européen et d'autres

Outre ses romans, biographies et nouvelles, Stefan Zweig a aussi produit de nombreux écrits sur l'Europe. Il serait parfois bon de s'en souvenir et de s'y référer même s'ils datent de quelques années.

"Si nous considérons l’Europe comme un organisme intellectuel unique – deux mille ans d’une culture édifiée en commun nous en donnent sans réserve le droit – nous ne pouvons éviter de reconnaître que cet organisme, au moment présent, a succombé à une grave crise psychique. Dans toutes les nations ou presque se manifestent les mêmes phénomènes de forte et brusque irritabilité malgré une grande lassitude morale, un manque d’optimisme, une méfiance prête à s’éveiller en toute occasion et la nervosité, l’humeur chagrine qui résultent du sentiment général d’insécurité. Pour se maintenir en équilibre, les humains doivent faire constamment un effort psychique, de même que les États ne doivent pas relâcher leurs efforts en matière d’économie ; on ajoute foi aux mauvaises nouvelles plus facilement qu’à celles qui rendent l’espoir et les individus autant que les États, plus qu’à d’autres époques du passé, semblent prêts à se haïr. La défiance mutuelle se révèle infiniment plus forte que la confiance."
(Stefan Zweig, La Pensée européenne dans son développement historique. In Derniers Messages.)


"La folie des nationalités explique pourquoi les peuples européens sont devenus de plus en plus étrangers les uns aux autres, et cette pathologique ignorance réciproque dure encore aujourd’hui ; elle a porté au pinacle des politiciens à la vue courte et à la main leste, qui ne se doutent même pas que leur politique de désunion ne peut être nécessairement qu’un intermède [...]. On feint de ne pas voir [...] les signes qui annoncent avec le plus d’évidence que l’Europe veut s’unifier »
 (Friedrich Nietzsche, Par delà le bien et le mal)

 (L’esprit européen) « existe, sans aucun doute, mais il est encore à l’état latent. Nous avons de cela la même certitude que l’astronome qui voit apparaître dans sa lunette un astre dont ses calculs lui ont révélé l’existence. Bien que l’esprit européen ne se soit pas encore manifesté, nous savons avec une certitude mathématique qu’il existe. ».
(Stefan Zweig, Réponse à une enquête sur l'esprit européen, publiée dans les Nouvelles littéraires, 4 juillet 1936.)

L’idée européenne n’est pas un sentiment premier, comme le sentiment patriotique, comme celui de l’appartenance à un peuple, elle n’est pas originelle et instinctive, mais elle naît de la réflexion, elle n’est pas le produit d’une passion spontanée, mais le fruit lentement mûri d’une pensée élevée. Il lui manque d’abord entièrement l’instinct enthousiaste qui anime le sentiment patriotique. L’égoïsme sacré du nationalisme restera toujours plus accessible à la moyenne des individus que l’altruisme sacré du sentiment européen, parce qu’il est toujours plus aisé de reconnaître ce qui vous appartient que de comprendre votre voisin avec respect et désintérêt.
À cela s’ajoute le fait que le sentiment national est organisé depuis des siècles et bénéficie du soutien des plus puissants auxiliaires. Le nationalisme peut compter sur l’enseignement, l’armée, l’uniforme, les journaux, les hymnes et les insignes, la radio, la langue, il bénéficie de la protection de l’État et fait vibrer les masses, alors que nous n’avons jusqu’ici, au service de notre idée, rien d’autre que la parole et l’écrit dont l’effet reste insuffisant face à ces moyens rodés depuis des centaines d’années. Si notre idée doit avoir des effets réels, nous devons donc la faire sortir de la sphère ésotérique des discussions intellectuelles et consacrer toute notre énergie à la rendre visible et convaincante pour un cercle élargi.
(Stefan Zweig, conférence La Construction de l'Europe, Appels aux Européens.)

" Je crois que la question de la constitution d’un Etat européen n’est l’affaire que de 50 à 100 ans maximum, et qu’alors, par nécessité commerciale et matérielle, on verra apparaître en face des Etats-Unis d’Amérique les Etats-Unis d’Europe. Cet espoir ne repose pas sur un idéalisme confus mais, au contraire, sur une conviction née de considérations de mathématique et d’économie nationale. A terme, il est impossible que les Etats-Unis d’Europe emploient 40 millions de personnes et les déguisent en douaniers, soldats, consuls etc., alors qu’en Amérique ces mêmes 40 millions sont non seulement nourris par le monde économique mais produisent eux-mêmes. C’est pourquoi la question des frontières me semble si indifférente, car elles perdront d’elles-mêmes leur valeur : la seule chose qui importe, c’est que la culture, que l’esprit perdure."
(Stefan Zweig, Correspondance 1920-1931)

"Unité et diversité, et jamais l’une sans l’autre, n’est-ce pas la formule même de notre Europe ? Elle a vécu de ses contradictions et s’est enrichie de ses différences et, par le dépassement continuel qu’elle en fait, elle a créé une civilisation dont le monde entier dépend même quand il la rejette. C’est pourquoi je ne crois pas à une Europe unifiée sous le poids d’une idéologie ou d’une religion technique qui oublierait ses différences. Pas plus que je ne crois à une Europe livrée  à ses seules différences, c’est-à-dire livrée à une anarchie de nationalismes ennemis"
(Albert Camus, dans un  entretien paru en 1957.)

Et j'aurais pu citer aussi Emile Verhaeren ou Romain Rolland ou d'autres encore que j'oublie.

La Blonde en béton

Bon, cette fois-ci, pas d'erreur : c'est bien un polar, un vrai avec inspecteur, victimes, enquête, fausses pistes, etc, etc.  Mais avec Connelly, j'avais peu de chance de me tromper.

Ce qui m'épate chaque fois chez lui, c'est d'une part sa connaissance du monde policier et judiciaire (mais le documentaire sur lui d'Olivier Marchal me l'a en partie expliquée) et la variété de ses intrigues. Jeune, j'aimais les romans d'Agatha Christie mais, un jour, j'en ai eu assez des colonels en retraite de l'armée des Indes, de la nurse frigide (ça, on le devine plus qu'Agatha ne nous le révèle), de l'institutrice au cœur d'or amoureuse en secret d'un jeune homme de la bonne société et des domestiques qui cachent (mal) un lourd secret.

Chez Connelly, il y a deux principaux personnages récurrents : Bosch et la ville de Los Angeles. Le reste est chaque fois surprenant. Et La Blonde en béton ne fait pas exception à la règle. Un seul bémol cette fois-ci : si je l'ai suivi les yeux fermés dans ses fausses pistes, la découverte de la vraie ne m'a convaincu qu'à moitié.
(Michael Connely, La Bonde en béton. Ed. du Seuil. Trad. de Jan Esch.)

samedi 25 mai 2019

Mon choix de coeur

Peut-être pas le plus grand mais celui qui m'a le plus profondément touché (et pour cause).

Affichons-nous

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(Jean-Gabriel Domergue)

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(Leblanc)
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(Image saisie sur le tournage de La Pointe courte, film d'Agnès Varda)



Le premier festival aurait dû avoir lieu en 1939 mais, déclaration de guerre oblige, il n'eut finalement lieu qu'en 1946. En voici les deux premières affiches et la dernière en date.

J'ai oublié mes palmes



Ce soir, on décerne la Palme d'or au festival de Cannes. Un bon cru pour la sélection, selon les spécialistes. Mais se souvient-on de tous les "palmés" depuis 1946 ? Certains films, la plupart, sont encore dans nos mémoires, mais quelques-uns, peu nombreux, sont irrémédiablement tombés dans l'oubli.

vendredi 24 mai 2019

Et pourquoi pas la peinture ? (54)

Otto Dix : La Guerre / Wikipédia

Otto Dix (1891-1969) : La Guerre (Der Krieg), triptyque réalisé entre 1929 et 1932 (Stadtmuseum de Dresde).

J'ai découvert ce peintre grâce à Mireille, lors de l'un de nos cours en commun. Ce tableau, exposé une seule fois à Berlin en 1938, fut ensuite considéré par les nazis comme de "l'art dégénéré" mais heureusement caché pour éviter sa destruction. Il évoque les horreurs de la première guerre mondiale.

J'ai été fasciné par la façon dont Otto Dix a utilisé le support du triptyque, support longtemps utilisé pour la peinture religieuse. Inspiré du Christ mort de Hans Holbein, il présente les victimes de la guerre comme des martyrs. Mais Dix a inversé les codes du triptyque religieux traditionnel, présentant généralement  le paradis sur les trois panneaux du haut et l'enfer en bas : ici, l'enfer est sur terre et la paix dans la mort reléguée dans le panneau du bas, la prédelle.

Coïncidence

Chaque jeudi soir, Frédéric vient manger à la maison et, pendant quelques semaines, nous avons revisionné en DVD Les Rois Maudits, la série télé de 1972 réalisée par Claude Barma.( pas celle de 2005 de José Dayan, dont le premier épisode m'avait à ce point rebuté que je n'ai jamais regardé la suite). C'est presque du théâtre filmé mais quel plaisir d'y revoir Jean Piat, Hélène Duc, Geneviève Casile ou Louis Seigner !

Hier soir, c'était le dernier épisode, Le Lis et le Lion, qui explique les raisons de la Guerre de cent ans qui opposa France et Angleterre de 1337 à 1453. Or c'est précisément le 24 mai 1337 que Philippe VI de Valois reprit à son cousin Édouard III le duché de Guyenne. En réaction, le 7 octobre de la même année, Édouard contesta la légitimité de Philippe et  revendiqua la couronne de France pour lui-même. Le conflit commença donc il y a juste 682 ans ! Et c'est cette date qu'a choisie Theresa May pour démissionner !

jeudi 23 mai 2019

SOS

Je tiens à vous prévenir, Madame Plume que, malgré de nombreux essais, il est impossible de poster un quelconque commentaire (ou un commentaire quelconque) sur votre dernier billet. Visiblement, il n'y a pas que le soleil qui fait son numéro et l'Arrée n'a pas frappé que dans votre secteur !

Corps et âme

Un commentaire de Pipo et une émission de radio sur les reliques de saints me font écrire ce billet.

Pipo faisait allusion à saint Sébastien, centurion romain martyr sous l'empereur Dioclétien (III° siècle) et troisième patron de Rome après Pierre et Paul. Je viens d'apprendre il y a une minute que ce ne sont pas les flèches dont on l'a percé qui l'ont tué mais que, guéri miraculeusement de ses plaies, il fut finalement tué à coup de verges. Il a été représenté une multitude de fois en peinture et devint vite, à la Renaissance, un symbole homoérotique avant d'être considéré, à partir du XIX° comme une icône homosexuelle (y aurait-il un lien avec la fin de ma phrase précédente ?).

Mais je m'égare ! En ce qui concerne les reliques, il y aurait beaucoup à dire. Chaque église, de la plus humble à la plus grande, chaque lieu de culte tâchaient d'en récupérer une pour des raisons spirituelles mais aussi pour d'autres plus matérielles : la relique permettait de mettre en place un pèlerinage qui rapportait gros au site visité. Il paraît qu'après avoir été oubliées pendant des années, elles seraient aujourd'hui à nouveau très prisées. N'a-t-on pas parlé plusieurs fois, lors de l'incendie de Notre-Dame de Paris, outre de la Couronne d'épines,  de celles enfermées dans le coq du sommet de la flèche ?

La religion chrétienne est souvent considérée comme doloriste, même si cet aspect n'était pas forcément présent dans les premiers siècles : en peinture, au Christ divin et triomphant du Moyen-Âge succède à la pré-Renaissance un Christ humanisé et souffrant. Mais, dans les deux cas, le symbole du christianisme est la croix, instrument de supplice, et le Crucifié est quasiment nu, comme plus tard saint Sébastien.

Et je note dans tout cela une belle contradiction ! Alors que, en religion, le corps est toujours dévalorisé (voire condamné) au profit de l'âme, de même que la matière au profit de l'esprit, la presque nudité en art est toujours glorieuse, parfois même érotisante. Il en va de la même contradiction pour les reliques : on honore un bout d'os, une mèche de cheveu (parfois même des larmes de la Vierge ou quelques gouttes de son lait) alors que la sainteté ne paraît, il me semble, avoir aucun rapport avec le corps du sanctifié ! Cela rejoint aussi bien sûr une phrase de la prière du Credo : "Je crois en la résurrection des corps", phrase qui, depuis mon enfance, m'a toujours fait tiquer.

Quand la religion, n'importe quelle religion, cessera-t-elle d'opposer l'un et l'autre, surtout de façon aussi contradictoire ? Moi, je m'en tiens, sans aucun chauvinisme,  à la phrase de saint Irénée : "La gloire de Dieu, c'est l'homme vivant." Je ne connais pas de phrase plus intelligente ni plus engageante pour celui qui la fait sienne.  .

C'est à vous

A vous, si cela vous dit, de mettre sous cette photo un titre, une phrase ou un petit texte qu'elle vous aurait inspiré. (Vous pouvez l'agrandir en cliquant dessus.)

mercredi 22 mai 2019

Découverte

Par hasard, hier soir, en fouillant dans les films en replay, je suis tombé sur une pépite du cinéma hollywoodien : L'Emprise du crime (1946), de Lewis Milestown, avec Barbara Stanwyck. Van Heflin, Kirk Douglas et Lizabeth Scott.

Film noir et en noir et blanc comme je les aime. A noter qu'il s'agit du premier film tourné par Kirk Douglas et que l'assistant du réalisateur était Robert Aldrich. Et, cerise sur le gâteau, on y voit Judith Anderson qui, six ans plus tôt, avait incarné, dans Rebecca de Hitchcock, la terrible gouvernante, Mrs Danvers.

(Le film est visible en intégral sur Dailymotion.)

Musique et cinéma



Un grand film (1973), La Nuit américaine,  d'un grand réalisateur, François Truffaut, et une musique symbolisant à elle seule tout le monde du cinéma et écrite par Georges Delerue.

mardi 21 mai 2019

Bonne fête

 Bouquet de pivoines



Le 21 mai, c'est la saint Constantin, tout le monde le sait. Mais quelle honte d'oublier tous les autres, qui n'apparaissent plus sur les calendriers.

Pour réparer cette injustice, pensons tous à souhaiter une bonne fête aux Agapit, Ageran, Ysbergue, Godric, Nicostrate, Patern, Restitude, Ubald, Venant, ou, plus simplement Gisèle! Je compte sur vous ! Enfin, si vous en connaissez !

Et un peu de musique, ça vous dirait ? (245)

Une des danses proposées dimanche (mais pas par le même ensemble). Une heure de plaisir, comme je l'ai dit, mais une heure suffisait !


Renaissance, suite

En rentrant par la presqu'île, j'aperçois la porte du lycée de mon ancien établissement scolaire ouverte. Bizarre ! Un dimanche ? Un spectacle était donné dans la grande salle à cet effet : Leonardo e il suo tempo, par l'ensemble La Rossignol, un ensemble de musiciens, chanteurs et danseurs d'Italie du nord, dans le cadre des festivités pour le cinquième centenaire de la mort de Léonard de Vinci.

L'événement était organisé gratuitement par l'Institut Culturel Italien de Lyon et je pus y entrer sans même m'être inscrit préalablement. Une heure de "plaisirs démodés" en voyageant par Florence, Milan, Mantoue, Venise et la Touraine. D'autant plus réjouissant qu'inattendu !



 










 


 
 

Les Pennons

Fête Renaissance à Lyon qui s'est tenue ce week-end. Ici, photos du dimanche entre Saint-Jean et Saint-Paul.