J'ai reçu hier deux mails d'une ancienne collègue et amie dont je n'avais pas de nouvelles depuis longtemps. Elle m'envoyait quelques photos de son dernier voyage en Grèce. Aussitôt me sont revenus en foule des souvenirs de mes séjours en Hellas , avec elle et des amis, elle et des élèves ou avec la chorale d'enfants que j'y ai accompagnée.
- ma déception lors de ma première tentative avec un inconnu rencontré de frais et qui y est finalement parti seul puisque ma demande de passeport avait été faite trop tard. Je devais avoir 18 ans et les Colonels régnaient encore là-bas.
- mon premier voyage, en train et bateau jusqu'à Igoumenitsa, en Épire. J'avais embrassé le sol en débarquant. Et mes cris de joie en découvrant, d'un bus, la colline de l'Acropole, déclenchant les rires de tous les passagers.
- la rencontre de Léonidas, un jeune homme qui aimait parler français, dans le Péloponèse, et la fête surprise que nous avaient préparée les élèves à l'hôtel d'Athènes.
- la passion de Dora, notre guide, pour son pays, qui la faisait continuer ses explications dans le car, même lorsque tout le monde dormait, fatigué du périple. Nous fûmes, une fois, violemment réveillés par l'explosion d'un pneu du car, heureusement dans une lignes droite après tous les virages de la montagne.
- le jour où, dans les rues d'Athènes, on nous prit, avec les élèves, pour des réfugiés serbes (c'était pndant la guerre en Yougoslavie) et où l'on nous proposa spontanément de nous héberger. De quoi avions-nous l'air, ce jour-là ?
- la recherche de la tombe de Phèdre (ou d’Hippolyte ?) dans les broussailles à Trézène et les fleurs odorantes offertes par une villageoise à qui nous demandions où trouver de l'eau.
- la soirée où un élève s'était gravement coupé l'avant-bras en rentrant dans le vitrage de la terrasse et où nous avions pu faire intervenir les secours, ma collègue en parlant grec et moi italien.
- mon énervement à pouvoir lire toutes les inscriptions en grec (les noms de rues par exemple) et à ne pas toujours pouvoir les comprendre.
- le fou-rire sur le bateau lorsque j'avais demandé, passionné de tous ces produits à consommer dont les ingrédients étaient écrits en grec (c'était nouveau pour moi à l'époque), ce que voulait dire "lipida" et où, ma collègue m'ayant répondu que ça signifiait "graisses), j'avais rajouté :"On ne dit plus Hellas maintenant ?"
- l'âne assoiffé à qui nous avions donné nos restes de pastèque qui traînaient dans le coffre de la voiture.
- la représentation d'une comédie d'Aristophane au théâtre d' Epidaure.
- les scolopendres géants de ma chambre à Tinos et les beaux pigeonniers de cette île dont parle Sylvain Tesson dans l'un de ses livres.
- ma cuite le 14 juillet à l'ambassade de France à Athènes, plus due à la chaleur infernale qu'à la quantité d'alcool absorbée.
- les efforts inutiles d'un gardien de l'Acropole pour me faire vider les lieux en fin de journée. Il finit par comprendre (et accepter) mon stratagème de contournement pour pouvoir prendre des photos sans aucun touriste apparent. Et j'y suis parvenu.
Combien d'autres encore mais qui, je le crains, ne parlent que pour moi....
jeudi 30 mai 2019
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6 commentaires:
Je n'aurais qu'une question : quand y retournes-tu ?
Cornus : quand je repartirai, ce sera encore probablement pour l'Italie.
Je découvre à l’instant l’écho de mes photos. Mis à part ceux de la chorale, les autres souvenirs me parlent bien sûr. Je peux ajouter la tholos d’Epidaure qui ne pouvait parler qu’à notre imagination d’helléniste alors que nos 4 amis ont dû nous suivre, un sommet que tu as fait à la nage (comprenne qui pourra), exploit dont tu t’es vanté par la suite ou encore les chiens de berger à la retraite à Anaphiotika, le plus tortueux quartier de Plaka, qui par instinct gardaient et « protégeaient » le troupeau de nos 48 ados.. Au fait, mercredi un ancien élève que je croise chaque semaine en cours de grec et à qui je parlais de Tinos m’a dit qu’il y était allé justement avec la chorale et donc avec toi ! Γεια σου !
Ariadne : il y en a sûrement d'autres que nous oublions à cet instant tous les deux. Mais grâce à tes photos, j'ai voyagé un instant. Ah oui, les chiens, j'aurais dû en parler, et des vols dans les magasins qui nous avaient mis dans une sale situation, et la sortie nocturne de deux élèves garçons et l'énorme engueulade le lendemain matin où je t'avais donné la parole parce que j'étais trop furieux et où tu en avais remis une sacrée couche. Le sommet à la nage, j'en ris encore mais je ne m'en étais vanté ensuite que pour clore le bec à Guinness....
A bientôt, j'espère le 14 juin.
C'est bien à Guiness que je pensais !
Ariadne : je m'en doutais un peu ....
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