Moi, ça m'énerve d'entendre parler de la Grèce comme on en parle actuellement : un peuple de pauvres et de roublards. Ma Grèce à moi, elle n'est pas comme ça. C'est une Grèce d'émotions :
- émotion de fouler ce sol pour la première fois et d'apercevoir, au bout de la rue, l'Acropole.
- émotion de retrouver l'alphabet de Sophocle sur des plaquettes de beurre.
- émotion d'entendre de la musique traditionnelle (beaucoup plus orientale que celle pour touristes) dans une gare routière.
- émotion de me promener sur le site d'Olympie au milieu des anémones sauvages.
- émotion de découvrir le soir les cadeaux que nous avaient faits les élèves.
- émotion de monter aux Météores l'été, en plein soleil.
- émotion d'entendre la proposition de nous héberger parce qu'on nous avait pris pour des émigrés.
- émotion devant la joie de l'âne assoiffé à qui nous avions donné le reste d'une pastèque.
- émotion de chercher un tombeau enseveli dans les ronces et que nous n'avons jamais trouvé.
- émotion du don de figues fraîches offertes par une paysanne dans le Magne.
- émotion d'accepter un verre d'eau et des fleurs d'une femme dans un village.
- émotion de découvrir la mer d'oliviers sur les pentes de Delphes.
- émotion devant l'Aurige, qu'on m'interdit de photographier.
- émotion devant l'émotion d'habitants d'un village d'entendre une amie française parler grec.
- émotion devant des élèves qui voulaient rapporter des pierres de l'Acropole ou se mesuraient à l'aune d'une colonne effondrée.
Et d'autres encore que j'oublie certainement.
Historiquement, cultuellement, sentimentalement, ce n'est pas la Grèce qui est redevable à l'Europe, c'est l'Europe qui l'est à la Grèce.
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6 commentaires:
tiens ton post a déclenché une discussion à la maison...
Tu as raison de voir aussi la Grèce ainsi.
Je n'ai hélas pas ces émotions.
J'espère que les choses s'amélioreront.
Juste une chose : je trouverai normal qu'on impose lourdement les riches là-bas, notoirement les non Grecs qui possèdent un "palais" d'un incroyable luxe à Corfou comme c'est le cas d'un ami d'enfance de mon père, qui paye moins cher que nous avec notre masure (par comparaison).
Ce soir, je ne peux pas ne pas laisser trace de ma lecture! Merci pour cette approche de la Grèce que je partage bien sûr. Devant ma télé j'ai été émue de suivre cet élan d'espoir (bon je voulais écrire en grec, ça marche pas!). Je pense aussi à un petit vieux qui me disait "Tous ces touristes, ils s'intéressent pas à nous, ils aiment la mer,nos ruines, c'est tout ".
Karagar : en toute entente cordiale, j'espère ?
Cornus : bien d'accord avec toi, mais ceux-là, je ne les connais pas, et je doute qu'ils me procurent des émotions !
Ariadne : mon billet n'était pas tout à fait le fruit du hasard, bien sûr : j'ai eu souvent l'intention de t'appeler ces jours-ci pour connaître tes réactions.
Pour rembourser la dette grecque, Angélique Ionatos proposait malicieusement lors de l'un de ces concerts, que chaque fois qu'un européen prononçait un mot d'origine grec, il soit tenu de payer un impôt d'un euro... "la dette serait vite remboursée et nous serions même rapidement excédentaire"...
Jean-Pierre : c'est en gros ce que j'ai voulu dire et je suis heureux qu'Angélique Ionatos ait eu cette idée !
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