Le sérieux que j'annonçais, c'est cette biographie de la favorite du roi de France Henri II par Philippe Erlanger. Un peu perdu dans le premier chapitre qui remonte l'arbre généalogique de la belle, j'ai vite ensuite reconstitué le puzzle et pris un grand plaisir à cet ouvrage.
En comparant avec les biographies historiques de Jean Orieux, je trouve ce dernier plus lisible, au style plus aisé mais aussi beaucoup moins impartial. Il semble que Jean Orieux ne raconte la vie que de gens qu'il aime. Philippe Erlanger, lui, a plus de distance avec celle qui partagea la vie du roi pendant plus de vingt ans. S'il encense sa beauté et un certain génie politique, il ne cache pas son âpreté au gain et sa volonté presque sadique d'écraser ses adversaires, ce qu'elle réussira parfaitement à faire, n'hésitant pas à changer ses alliances selon le sens du vent.
Une seule, plus diplomate, plus perfide dans son attitude, plus "florentine", saura attendre son heure, après la mort du roi au cours d'un tournoi, pour venir au devant de la scène et l'occuper de nombreuses années : Catherine de Médicis, dont la biographie par Orieux m'avait beaucoup intéressé et avait changé l'avis que j'avais sur elle.
Un petit bonheur supplémentaire même si désuet : le petit ruban de tissu rouge comme marque-page.
(Philippe Erlanger, Diane de Poitiers. Ed. Gallimard.)
jeudi 5 juillet 2018
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4 commentaires:
Ah je ne pensais pas que cela avait duré plus de vingt ans avec Henri II.
Cornus : c'est en tout cas ce que dit Erlanger.
Il en est tombé amoureux encore adolescent.
Jérôme : Erlanger situe le "coup de foudre" au moment de l'échange de l'otage de Charles Quint, François Ier, contre ses enfants dont le futur Henri II, encore enfant à ce moment-là..
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