dimanche 30 octobre 2016

Petit tour en Rhône-Alpes (mais pas Auvergne)

A peine rentré ce soir de la tournée des cimetières. Heure d'hiver oblige, il fait déjà nuit. On nous avait promis des jours de soleil. Rien ! Brume, humidité et ciel plombé, que ce soir en Isère, dans l'Ain ou dans la Loire.

Hier : Saint-Chef, malgré l'abbaye, est bien triste sous la grisaille. Il faudra que je pense à y aller une fois à une autre saison pour profiter de la beauté des paysages. Je n'ai pas pris une seule photo.

Humidité dans l'Ain. Une sorte de crachin persistant qui finit par vous transpercer. Heureusement très bon repas au restaurant habituel, avec grenouilles non moins habituelles. La patronne est de Lorraine, la serveuse de la Loire. Un couple ? On s'en fout un peu....

Aujourd'hui, la Loire. Je voulais faire découvrir à Frédéric la beauté de la vue sur la massif du Pilat. Nous n'aurons pas vu les cimes de toute la journée. Après le cimetière, promenade dans le village. On a déplacé le monument aux morts pour l'installer près de la mairie. C'est vrai qu'il est mieux là qu'où il était précédemment. Puis repas à Saint-Etienne, près de la gare de Châteaucreux. Excellent et peu cher, comme souvent dans cette ville. Bizarrement, c'est seulement la deuxième fois de ma vie que je mange au restaurant dans ma ville natale, la première ayant été pour les quatre-vingts ans de ma grand-mère.

Et puis, l'après-midi, détour jusqu'au village (hameau) où j'ai passé mon enfance avec, le temps se levant un peu, promenade sur le chemin que nous empruntions dans la campagne pour rejoindre l'église du bourg le dimanche. La maison où j'ai vécu n'existe plus, mais le pré en face est toujours là et entretenu. En revanche, le petit bois de châtaigniers dont je parlais dernièrement est dans un état lamentable : certains arbres (celui avec le tronc creusé où nous cachions) ont disparu. D'autres ne produisent plus que quelques châtaignes maigrichonnes. Nous n'avons rien ramassé.

Dans le hameau plus haut, c'est encore pire. Si la ferme de la vieille paysanne qui m'offrit mes premiers livres a bien été restaurée (il reste encore le lucarnon qui donnait dans le réduit où elle égouttait ses fromages blancs), la ferme voisine a ses champs encombrés de carcasses de voitures ou camions visiblement là depuis longtemps et il ne reste rien du verger où nous allions chaparder quelques pommes aux deux vieux garçons qui le possédaient.

Et puis, sur la crête, ma sœur me rappelle "la maison du garde". Je l'avais complètement oubliée, celle-là. Elle se dresse toujours au sommet de la colline. "Garde"de quoi, je ne l'ai jamais su. Mais le simple mot nous faisait peur, et, quand on voyait le "garde" lui-même, c'était encore pire ! Je ne me suis jamais approché, ni de lui, ni de sa maison.

Tous ces gens ont disparu depuis longtemps, on a construit des villas dans le hameau. Il n'y a plus que ma tête pour savoir encore comment c'était. Avant. Tout cela, c'est vrai, me fiche un peu le bourdon.

6 commentaires:

Cornus a dit…

Nous avions déjà évoqué cette problématique des briques de notre passé que certains font disparaître petit à petit. Pas étonnant que cela t'attriste.
Tu n'as pas eu de chance avec le temps de brouillard.

karagar a dit…

J'aime bien l'histoire de la maison du garde. Elle semble un peu universelle.
Ici la sècheresse règne toujours et le soleil aussi, un peu de brume le matin parfois, c'est tout.

Calyste a dit…

Cornus : et la même chose ce matin. Et pendant ce temps, ailleurs, il fait beau ....

Karagar : ce qui m'étonne le plus, c'est que j'ai pu oublier ce personnage.

Cornus a dit…

Et j'ai oublié de dire que je n'ai jamais mangé au restaurant à Saint-Étienne, si je mets de côté bien sûr le restaurant administratif lorsque j'étais en stage (3 mois) à la DDE pas très loin de la préfecture/cathédrale Saint-Charles. Ce qui était scandaleux, c'est qu'en tant que stagiaire (en plus pas du tout indemnisé à l'époque), je payais plus cher cette cantine que les fonctionnaires avec lesquels je travaillais. En revanche, et bien que j'aie des choses à dire à leur égard par ailleurs, ces collègues m'offraient très régulièrement l'apéritif au bistrot à côté et ne m'ont jamais laissé payer et ça, c'est quand même chouette et caractéristique et conforme à un esprit local que je n'ai vu nulle part ailleurs.

Calyste a dit…

Cornus : l'esprit local, tu as raison de l'évoquer. Il y aurait beaucoup à dire. J'espère qu'il existe toujours aujourd'hui.

Cornus a dit…

Il existe encore, c'est sûr, mais s'est probablement pas mal tassé.