C'était en 65. J'étais ado et j'aimais les chansons à la radio. Celle-ci particulièrement parce qu'elle était douce et que j'assimilais à Laurette la patronne d'un café près de l'arrêt des cars où nous allions souvent avec Yvon quand nous avions deux sous en poche. Je le revois encore, ce petit bar à l'angle d'une rue qu'arpentaient sans cesse des femmes dont nous ne comprîmes que plus tard le métier. J'ai oublié le visage de cette bistrotière mais je me souviens bien de sa douceur et de sa gentillesse à nous permettre de rester des heures assis chez elle en ne consommant qu'une menthe à l'eau et en nous prenant pour des grands.
Et puis, Delpech, je le trouvais beau avec sa fossette au menton, ses dents blanches et ses yeux de pierrot lunaire. Je l'avais vu sur scène, dans une fête en plein air organisée par le parti communiste à Cotatay où mes parents s'étaient laissé entraîner par des amis. C'était la première vedette que je voyais en "vrai" et je n'en étais pas peu heureux.
Après, bien sûr, une fois la prime adolescence passée, j'ai eu d'autres amours et je l'ai laissé tomber. Mais sa mort m'a touché en me rappelant tout cela.
dimanche 3 janvier 2016
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