Je rentrais de chez le kiné, heureux de la chaleur et du massage qui avaient fait disparaître ma douleur au haut de l'épaule droite. Il était là, assis sur un banc de l'avenue de Saxe, pas très loin du grand magasin d'alimentation mais pas juste devant comme le font la plupart des mendiants. Gros, débonnaire, un grand sac plastique à côté de lui, semblant ne contenir que d'autres sacs plastique. Il m'a souri et m'a demandé "une petite pièce". Je n'en avais pas mais je fumais et il m'a demandé une cigarette.
Et nous nous sommes mis à bavarder. Il m'a dit sa dépendance au tabac. Pour un de ses amis, c'était l'alcool mais pas lui. Il était propre, habillé chaudement, peut-être au début de sa vie dans la rue. Avant, il travaillait à transporter jusqu'aux trains tout ce qui peut s'y vendre : sandwiches, boissons, confiseries ...
A un moment, une femme élégante du quartier est venue s'asseoir à côté de lui. Il lui a dit bonjour, sans rien lui demander. Elle lui a répondu, a fouillé un instant dans son sac à main puis est repartie en le saluant à nouveau. En les voyant côte à côte, j'ai bêtement pensé : c'est Noël. Il m'a montré ce qu'il fumait habituellement, son tabac prise dans une petite boîte métallique, moins chère que les paquets de cigarettes.
En reprenant mon chemin, je me suis retourné : il était toujours sur le banc, retournant les petits sacs plastique dans le grand sac plastique. J'ai aussi pensé à Plume.
vendredi 23 décembre 2016
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3 commentaires:
Chouette rencontre aussi !
Vous vous êtes donnés le mot Plume et toi. Tu avais déjà évoqué brièvement à plusieurs reprises tes relations avec les sans abri ou les mendiants. Une approche que je conçois.
Plume : oui, et totalement inattendue.
Cornus : ces gens-là me fascinent, c'est vrai.
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