Les verres sont prêts : rouges, verts, jaunes, bleus, blancs, une quarantaine qui sont restés une année enveloppés dans du papier journal au fond d'un placard dont il ne sortent qu'une fois par an et dont tout lyonnais qui se respecte à une série chez lui. Certains viennent de ma grand-mère : quelqu'un les avait peints pour elle, peut-être l'un de mes pères. Au fil des utilisations, la peinture s'est écaillée. Ils ne servent plus guère. D'autres sont teintés dans la masse, moins beaux mais plus résistants.
Hier, j'ai acheté les lumignons, une quarantaine aussi. Certains tiendront toute la soirée, d'autres, si le vent se lève, s'éteindront à moitié consumés. Mais il n'y a pas de vent aujourd'hui. Le plateau pour les transporter jusqu'aux fenêtres est prêt aussi, ainsi que la boîte de grandes allumettes.
Tout à l'heure, quand la nuit sera vraiment tombée, je les répartirai dans tout l'appartement, même sur les balcons qui donnent sur cour et que personne d'autre que mes voisins ne pourront voir. Deux ou trois de ces voisins auront fait de même, de moins en moins chaque année : tout le monde maintenant se précipite dans le centre ville pour admirer les illuminations municipales sans faire l'effort d'y participer eux-mêmes.
Dans l'après-midi, sur les quais du Rhône, une armada de cars était déjà sagement garée, venant de France ou des pays voisins, Suisse et Italie surtout. Il y aura encore du monde, ce soir, dans les rues de la presqu'île. Quelques courageux gagnent le centre à pied : j'en ai croisé tout à l'heure qui m'ont demandé leur chemin. Partout, ça sentait déjà le churros et le vin chaud à la cannelle.
Un rite chaque 8 décembre. Une sorte de Noël par avance, que chacun célèbre à sa façon, soit religieuse soit profane. Je n'ai jamais aimé Noël mais les lumignons du 8 décembre ont toujours gardé pour moi la magie de l'enfance.
5 commentaires:
Eh bien nous, une bonne heure d'une bonne quinzaine de veilleuses en intérieur. Je n'ai pas voulu les mettre sur la fenêtre cette fois. Je n'ai pas peur d'être ridicule en étant le seul à le faire dans le coin, mais disons que le cœur n'y est pas plus que ça.
Alors tu participes à la pollution de la ville ?!
Cornus : le cœur n'y est plus ?
Chroum : et en plus, je circule (plaque impaire) !
Calyste, c'est compliqué au boulot en ce moment côté budget/finances 2017...
Cornus : courage
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