En entrant, le cercueil m'a paru petit. Elle avait dû beaucoup maigrir depuis la dernière fois où je l'ai vue, alors qu'elle quittait, à regret, le collège pour s'exiler à la maison de retraite, toute proche de l'église d'Ecully. Elle pensait revenir parfois. Ses difficultés croissantes de mouvement l'en ont empêchée, boitillement, que j'ai toujours connu, puis canne. puis déambulateur (et après ?)
La photo d'elle, une photo récente apparemment, sur le déroulé de la cérémonie me l'a confirmé : bien sûr c'était toujours elle mais on ne la reconnaissait presque plus, juste l'éclat de la malice aux fond des yeux plus enfoncés.
Il y avait du monde à ses funérailles. J'ai dû me garer sur l'emplacement des livraisons : la grosse cuisinière, une brave femme, me l'avait permis. D'anciens directeurs que j'ai aimés, des collègues en retraite qui s'enfoncent eux aussi dans la vieillesse et que je ne vois plus guère que dans ces circonstances, quelques-unes de ses compagnes, Marie-Thérèse en particulier, la lorraine que j'aimais tant, avec un déambulateur elle aussi et plusieurs prêtres chenus.
La chapelle était froide, trop neuve, impersonnelle, comme celles que l'on trouve dans les centres funéraires ou les hôpitaux parfois. Seul le tabernacle en bronze envoyait un peu de chaleur à l'assemblée. Froid aussi le temps sur les hauteurs de Lyon. Chacun est parti bien vite, après quelques mots rappelant notre ancienne amitié. Je suis rentré et j'ai préparé une salade. Pour Frédéric.
mercredi 14 décembre 2016
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2 commentaires:
Le point est voulu entre les deux dernières phrases ?
Oui, mais ce n'est pas une dédicace : juste le destinataire de la salade. Mais j'ai eu envie de mettre un point. Pourquoi, je ne sais pas.
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