Depuis quelques jours, j'ai repris un stylo et du papier, un vieux bloc dont seule la première page avait été griffonnée d'une écriture torturée par Pierre après sa visite chez le pneumologue qui lui avait appris son cancer. Ces mots datent du 22 novembre 2002. Le médecin lui avait dit : "Tout peut évoluer très vite". En juin 2005, Pierre est mort.
C'est là que j'ai voulu commencer. Étrangement, l'ordinateur qui m'avait libéré de mon incapacité à écrire me devient aujourd'hui suspect. Dix ans de blog m'ont déformé, c'est en tout cas ce que je ressens de plus en plus souvent. J'y ai pris des habitudes, des manies, des coquetteries et, même si j'aime toujours y laisser une trace, ce n'est pas là que je vais essayer de mettre en forme ce roman qui me trotte dans la tête depuis des années et dont les textes que j'avais ici intitulés "Fiction" n'étaient qu'un premier jet, une silhouette squelettique qui m'avait pourtant fait découvrir ce sur quoi je voulais réellement écrire.
J'espère seulement avoir suffisamment de courage pour poursuivre.
samedi 20 janvier 2018
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11 commentaires:
Ah mais que voilà une belle nouvelle !
C'est bien vrai je trouve, que le blog à long terme nous fait prendre des petites manies, presque des tics parfois, je le ressens aussi de mon côté.Et de temps en temps j'ai un peu envie de casser cette routine, mais...
Pour écrire (je n'ose pas dire "pour de vrai") je me vois mal retourner au papier tellement l'ordi est pratique. Visualiser, corriger, déplacer sans faire de ratures, retrouver sans perdre de temps un passage précédent, sans parler des recherches annexes sur internet, dans les dicos qu'on a pas etc...Mais je me balade quand même toujours avec mon petit carnet dans le sac, au cas où...! Et je note, je griffonne, je dessine...Et c'est très rigolo de remettre la main sur ces vieux carnets tout cornés, on a de ces surprises parfois !
un peu sibyllin quand même...
Plume : l'ide du carnet dans la poche m'est venue aussi. Jusqu'à présent, je note le soir, en rentrant sur de petits papiers. Mais souvent j'ai oublié entre temps.
Karagar : volontairement, et peut-être superstitieusement.
Fut un temps où les idées me venaient en voiture pendant mes longs trajets quotidiens pour le boulot. Et alors là, prendre des notes, rien à faire ! Curieusement cela me revenait plutôt bien le soir au retour du boulot. Et j'avais pris le parti de me dire que si c'était oublié c'est que ça ne valait pas d'être retenu. On se console comme on peut ! :)
Plume : tiens, en voiture ? Moi, c'est plutôt en marchant.
Personnellement, je pense que la formule papier ne peut me servir qu'à noter des idées à un instant t (il faudrait que j'ai un carnet sur ma table de nuit), sinon cela ne me sert à rien pour rédiger car le traitement de texte m'est notoirement plus efficace, que cela soit au travail ou pour écrire mes rares âneries bloguiennes. Au boulot, je n'écris plus jamais de choses intéressantes, plus que des trucs chiants.
Bravo Calyste si tu arrives à faire quelque chose.
Cornus : pas encore bravo, Cornus, attends de voir !
Si, je répète bravo, pour le principe et ton intérêt personnel, ce qui est déjà ça.
Cornus : vu sous cet angle, d'accord.
@ calystee: j'ai une question à toi, intello sensuel: considères tu que l'ecri est un artiste?
Jérôme : d'abord, merci pour le "intello sensuel". J'aime beaucoup et c'est assez vrai. Ensuite, pour répondre à la question, je n'aime pas le mot "artiste" (surtout s'il est employé par ceux qui se définissent eux-mêmes ainsi.): je lui préfère "artisan".
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