En rangeant, en triant, en jetant encore une fois, j'ai trouvé un mot écrit à Pierre par une de ses amies les plus proches.
La date n'apparaît nulle part, mais cela pourrait parler de bien des jours de leurs fins d'existences respectives. Voici le texte qu'elle lui écrivait. Je n'ai pas l'impression de trahir qui que ce soit, puisque cette amie est morte, elle aussi d'un cancer, quelques mois avant Pierre.
Pierre, bonjour.
Devant les coups qui t'atteignent, que peut-on? Toute parole devient vaine, mais le silence peut être indifférence. Alors, tu sais que je porte avec toi ce fardeau lourd de l'incompréhensible, de l'inacceptable.
Tu connais sans doute ce dialogue d'un croyant avec son Seigneur. Se retournant sur sa vie, il voit une trace dans le sable. Parfois la trace est celle de deux marcheurs côte à côte, parfois il ne reste qu'une trace, une seule.
- Que sont ces pas dans le sable?
- Les nôtres, dit le Seigneur.
- Pourquoi une seule trace parfois?
- Ce sont les jours où je t'ai porté.
Puisses-tu te sentir porté. Je t'embrasse. A dimanche au téléphone. A.
La carte postale montre un cadran solaire.
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