Je parlais il y a deux mois (Riens(10) du 15 octobre:je viens de vérifier) de cet enfant mi marocain mi japonais dont le père était incarcéré et qui depuis refusait de communiquer et s'enfermait dans sa coquille.
Hasard le plus complet: il fait partie de mon atelier d'écriture du lundi. Les débuts ont été difficiles. Il n'a jamais refusé de lire ces textes devant les autres( peur de se singulariser davantage, cette fois-ci vis-à-vis de ses camarades?) mais le faisait de telle façon, d'une voix si sourde, si basse que personne ne pouvait réellement comprendre ces paroles. Aucun participant ne le lui a fait remarquer et ainsi il a peu à peu osé s'exprimer de façon intelligible.
Sans doute n'est-ce pas lié uniquement à cela, mais en classe également, il a fait d'énormes progrès. Ses résultats chiffrés sont en hausse constante (c'était un très bon élève avant l'incarcération de son père. Il est en train de regagner peu à peu ce statut.), physiquement il n'a plus la même façon de se tenir sur sa chaise, et surtout, surtout, il lui arrive maintenant de sourire, ce qui illumine complètement son visage.
Je sais qu'il continue à voir de temps en temps la psychologue scolaire: cela m'a été confirmé par sa mère en rendez-vous avec moi. Elle aussi est méconnaissable: j'avais eu en début d'année en face de moi une femme effondrée, à la limite du désespoir; j'ai retrouvé une autre personne, transformée par la lueur d'espoir qui, enfin, brille au fond de ses yeux. Quant au père, je ne sais pas: personne ne m'en a parlé et je n'ai pas posé de questions.
Alors, comme disait Maria Letizia Ramolino, la mère de Napoléon: "Pourvou qué ça doure!".
Je l'espère de tout coeur.
Voilà. C'était mon histoire (vraie) de Noël à moi.
samedi 22 décembre 2007
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