Journée bien remplie: j'aime ça.
Réveillé très tôt, encore, mais toujours sans angoisse. Je me laisse bercer par les pensées, exciter par les désirs, somnoler par flemme. Autrefois, il aurait fallu que je me lève tout de suite, couvert de sueur, le coeur battant des images qui se pressaient dans ma tête, des flashs insupportables qui me stressaient. Aujourd'hui, j'aime l'univers de mon lit.
Ensuite, ce sont les infos sur France-Inter, la bonhomie des rapports entre les journalistes, leurs voix familières, celle de Patricia Martin en particulier, toujours prête à mettre ses collègues en boîte. A 6h15, une chanson. Ce matin, Marilyn Monroe, il y a plus difficile pour entamer la journée. La revue de presse (j'en profite pour me rajouter deux minutes de sommeil). Surtout être réveillé ensuite pour écouter Blog à part, et éventuellement, se lever pour écrire les références.
Une fois debout, pourquoi se recoucher? J'enfile chaussettes et robe de chambre. Direction la cuisine, dans le noir, toujours dans le noir, au début pour ne pas déranger Pierre, aujourd'hui par habitude et pour tester la résistance de l'air. Je sais, à la consistance différente de cet air, quand il faut que je tende la main pour saisir le loquet. J'y vois mieux comme ça que la lumière allumée, qui m'éblouit.
Pipi, tantôt le grand jet libérateur accompagné d'un magistral pet tout aussi réconfortant, tantôt le petit filet pingre, quand on maudit sa prostate trop grosse.
Jus d'orange pressée, café, deux toasts suédois tartinés de miel.Vaisselle, lit refait, douche, rasage, habillage, petit tour sur la messagerie et sur le blog: combien de visiteurs hier? Combien de nouveaux commentaires?(Comme si tout le monde se précipitait pour le lire pendant la nuit.)
La rue, déjà des enfants partant si tôt pour l'école (il est 7h20, à peu près), la voiture et les conducteurs qui se réveillent. Ils n'ont pas la même tête que le reste de la journée. Ils sont plus vulnérables, plus tendres; ils ont encore autour quelques brumes de leurs rêves, quelques traces de leurs ébats, quelques parfums de leurs victoires. On a envie d'en embrasser certains.
Arrivée dans le parc du collège. Il fait toujours plus froid et plus humide ici qu'en bas, dans la ville. Je retrouve C. et S., deux sourires qui me réchauffent le matin. Ensuite, les femmes arrivent et brisent le cocon douillet, par la stridence de leur voix, parce qu'avec elles, il faut toujours dire quelque chose.
La matinée de cours. Midi, je mange avec mes collègues, deux fois par semaine maintenant., les autres jours souvent avec J. Après le repas, je les accompagne derrière les bâtiments: ils vont fumer leur cigarette. Aujourd'hui, message de J. qui savait que j'avais une journée chargée. Sa délicatesse me touche. Je le rappelle. Un petit bisou par téléphone, puis l'après-midi de cours.
Avant les conseils de classe, je croise R., l'AVS ami de A., que j'aime bien (R, et A aussi d'ailleurs).
R. est un garçon de 25 ans à peine, qui a fait Sciences Po mais qui ressemble plutôt à un poète maudit du XIX° par son apparence: barbe brune mal coupée, cheveux frisés en bataille (à peu près la même tignasse que la mienne il y a quelques années), vêtements noirs, grande écharpe flottante, une silhouette très mince, à la limite de la maigreur. Physiquement, il me plaît bien. En plus, il a oublié d'être bête et s'intéresse à beaucoup de choses. Souvent, à la fin des cours de la matinée, il m'attend pour aller manger. J'ai demandé à A. s'il était homo: non, il vit avec une copine, prof à l'ENS. Il habite exactement au-dessus du tabac où j'ai acheté le hors-série sur Barbara, mais je ne le savais pas à ce moment-là.
Deux conseils ce soir, avec des parents agréables et coopératifs, des collègues pas trop bavards ni agressifs. Retour tranquille en voiture, contrairement aux prévisions d'embouteillages dus aux festivités de la Fête des Lumières. Mangé sur le pousse. Est-ce que je ressors dans le quartier pour faire quelques photos? Non. Demain, nous les prendrons avec J., et j'ai envie d'être en forme. Alors, repos. Téléphones à deux amis et me revoilà devant l'écran de cet ordinateur.
Une journée banale et bien remplie, quoi.
Remerciements à Patricia Martin, Marylin Monroe, mon presse-agrumes, ma robe de chambre, mes voisins qui ne m'entendent jamais péter (en tout cas, ils n'en parlent pas), au beau profil dans la voiture arrêtée à côté de la mienne aux feux du pont Galiéni, à S., J., R., et à tous ceux qui font que maintenant je peux me réveiller et envisager une journée sans crainte de me recevoir une claque plus forte que celle de la veille.
vendredi 7 décembre 2007
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