dimanche 30 décembre 2007

Presqu'île et sudation.




Nous retraversons la Saône pour longer Bellecour et Antonin Poncet, où le clocher de la Charité, seul reste d'un ancien hôpital, est maintenant flanqué du Mémorial Arménien. La juxtaposition de ces deux styles architecturaux, l'un classique, l'autre résolument moderne et minimaliste, me semble intéressante la nuit, avec un éclairage approprié. Je ne suis pas sûr que, à la lumière du jour, l'effet soit le même.





La nuit est vite tombée. Nous rentrons pour déguster une délicieuse pâtisserie, encore offerte par J-M, et nous nous préparons pour gagner le lieu où nous passerons une partie de la soirée: le hammam des Emeraudes, à la limite entre Lyon et Villeurbanne.

Je suis par le passé allé plusieurs fois dans ce hammam et j'apprécie beaucoup sa propreté, son authenticité et l'accueil délicat et chaleureux qu'on nous y réserve. La dernière fois, c'était déjà avec J-M, en Septembre, le premier jour du Ramadan. Nous étions trois clients.

Hier soir, c'était une toute autre chanson: beaucoup de monde. Nous aurons un vestiaire pour deux. Malgré une vue provisoirement déficiente (je dois laisser mes lunettes au vestiaire), je me rends vite compte que parmi tous ces hommes, certains paraissent fort intéressants, quant à la silhouette en tout cas, et à la chute de reins, et ne viennent pas pour perdre des kilos, vus les torses divins qu'ils présentent, dont quelques-uns affichent même une toison agréablement fournie.

Mais chut, sage! Ce n'est pas un sauna homo, c'est un vrai hammam. On n'y vient pas pour draguer, mais pour transpirer, décrasser sa peau et se délasser. Ce que je fais avec plaisir, sans oublier toutefois de mater tout ce qui passe d'intéressant dans mon champ de vision.

Quand le masseur me prend en main, je regrette que ce ne soit pas son collègue, plus jeune, qui me réserve ses "caresses", mais, à la pratique, celui-là est plus efficace, sauf qu'après le récurage avec le gant de crin, j'ai la moitié de la peau du dos qui part avec l'eau du bain! Je vais me souvenir pendant quelques jours de ce massage énergique, et de cette agréable soirée qui se termine au vestiaire, où J-M et moi, vue l'exigüité des lieux, devons attendre que trois jeunes hommes aient fini de se rhabiller.

Après la peau, c'est l'oeil que je me rince: deux sur les trois sont splendides et ne semblent pas vraiment pressés d'enfiler leurs vêtements de ville. Ils s'excusent de ne pas aller plus vite. Surtout pas, messieurs, prenez tout votre temps. J'ai devant moi une moitié de fesse musclée dont le propriétaire ne s'est pas aperçu qu'elle s'était échappée de son slip, et pour ce point de vue, je veux bien perdre encore quelques secondes. Pas trop tout de même car je sens au bout de mes doigts des fourmillements qui n'annoncent rien de bon (ou quelque chose de trop bon!)

Quand nous ressortons, l'air est humide mais doux, prolongeant ainsi l'atmosphère de ce hammam où, c'est sûr, je retournerai.

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