Je lisais hier soir sur un autre blog des considérations assez proches de mes pensées actuelles. Cela concerne les lecteurs de mes billets que je connais.
En plus de J. qui fut le premier, ils sont plusieurs maintenant à passer me lire le soir ou à un moment ou un autre de la journée. Il y a S., bien sûr, mais aussi F-J., A., et bientôt P. et J-M quand il aura à nouveau Internet à la maison. (Je ne mentionne pas Thom, puisque, à proprement parler et bien que j'apprécie beaucoup sa fidélité, je ne le connais pas.)
J'avais peur, en donnant ainsi mon adresse, que cela réduise ma liberté d'expression, de ne pas oser confier certaines choses, de ne pas pouvoir parler d'eux. J'espérais aussi, par ce moyen, me brider, m'empêcher de dérailler, de délirer, contenu sous l'oeil d'observateurs connus.
En fait, ce qui se passe est bien différent.
D'abord, j'oublie la plupart du temps totalement que ce que j'écris va être lu, et si je pense à mes amis, c'est pour leur faire quelques clins d'oeil qu'ils sont les seuls à pouvoir déceler dans les billets.
Ensuite, ce sont des gens que j'aime et ils ne me donnent pas l'occasion de dire sur eux des choses désagréables ( N'en profitez pas pour commencer, hein!) .
Enfin, je n'ai pas besoin d'une censure ou d'une barrière concernant ma vie vraiment très privée puisque je n'en parle pas, ou presque, depuis que j'ai terminé Abécédaire et Des Riens. Je suis pudique, pas de corps mais d'esprit. Ce qui se passe entre deux êtres n'appartient qu'à eux. On peut évoquer ses joies, ses douleurs, ses désirs, ses regrets, mais l'étranger reste derrière la porte lorsqu'elle se referme, un peu comme dans les vieux films américains, ceux que je préfère.
Ce que j'espère simplement, c'est que mes amis me reconnaissent, c'est-à-dire que ce qu'ils lisent correspond à ce qu'ils voyaient en moi, que ce n'est pas un autre R. totalement inconnu qui émerge de chaque phrase de ce blog, que j'arrive à être moi sans me cacher derrière des mots ou de la littérature creuse. Ou que, s'ils découvrent quelqu'un qu'ils ne connaissaient pas, ils se disent bien que c'est celui-ci, le bon (la plupart du temps), pas celui qui parfois cède aux facilités des relations sociales.
Comme chantait Barbara: Si la photo est bonne...
jeudi 13 décembre 2007
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