Ma soeur avait préparé un bon repas à midi, trop copieux à mon goût, mais bon, "c'est Noël".
Je suis même allé pour fêter ça jusqu'à boire apéritif et vin. En deux jours, quatre verres de vin, une coupe de Crémant et un pastis: je sombre dans l'alcoolisme! C'est vrai que je n'aime plus la lourdeur que cela occasionne, comme je n'aime plus passer plusieurs heures à table (ce qui n'a pas été le cas pour ce Noël). Demain, c'est promis, je cours.
Après la sieste (qui, le dimanche, devient quasiment une institution), pour retrouver un peu de dynamisme, nous sommes sortis nous promener, avec ma mère bien emmitouflée dans son grand manteau, ma soeur choisissant l'itinéraire, moi poussant le fauteuil roulant. Autant au début le regard des passants sur ma mère me gênait, autant je ne le vois plus aujourd'hui. D'ailleurs, cet après-midi, malgré le soleil et le temps froid mais sec, il n'y avait pas grand monde dans les rues.
J'ai été surpris par la bonne connaissance du quartier que semble avoir ma soeur, et par ce quartier lui-même que je croyais très majoritairement composé de barres d'immeubles et de sites industriels plus ou moins en fin de parcours. Je suis à Lyon depuis plus de 35 ans et je ne connais encore pas tout!
En fait, en passant par des chemins cachés, par des impasses, en longeant des murs et des aires de jeux pour enfants, on découvre un tout autre visage à ce bout de 8° arrondissement. Les rues que nous avons empruntées étaient bordées de petites villas du début du siècle, avec leur morceau de terrain et leur vieux cerisier, leur pelouse abimée par l'hiver, leur table et leurs chaises de jardin rangées sous le balcon qui cours contre la façade principale, à côté de quelques rondins de bois entassés pour les "petites flambées", aux murs crépis affichant parfois le nom du domicile: "Chez nous", "Ma Cabane", "Mon Rêve", ou autre dénomination tout aussi peu originale mais émouvante car vestige d'un autre art de vivre, certaines modestes, d'autres plus prétentieuses, toutes menacées par l'urbanisation galopante.
J'ai photographié l'une ou l'autre de ces façades, particulièrement les bandeaux de céramiques polychromes qui décorent le sommet de quelques portes et fenêtres, dans le style Art Déco pour la plupart.
Nous avons poussé l'expédition jusqu'à l'ancien cimetière de la Guillotière puis nous sommes rentrés en empruntant le même chemin car, une fois le soleil bas sur l'horizon, la température se rafraîchissait rapidement et ma mère, tout aussi rapidement, retrouvait sa face "nuageuse" des mauvais moments. Nous avons terminé l'après-midi par une bonne partie de Scrabble (que j'ai gagnée!).
Bonne journée, oui. Mais dans un coin de ma tête, à un moment, est apparu un petit message lancinant, me disant qu'un Noël en famille, c'est bien, mais qu'une famille à trois, c'est pas beaucoup, que l'an dernier, il y avait encore mon père, et que mon frère était sans doute en train de retrouver en ce moment précis les inconvénients des lendemains de chimio (pensée confirmée par le coup de fil que je viens de lui passer).
Mais bonne journée tout de même. Je l'ai déjà dit: je ne suis pas le plus à plaindre.
mardi 25 décembre 2007
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