Ce titre de Cesare Pavese m'a toujours attiré. Pourtant ce n'est pas de littérature italienne que je vais parler, mais de mon bel été, à moi. Les vacances ne sont pas tout à fait terminées, il me reste encore la semaine prochaine, mais l'été peu à peu s'en va: il fait moins beau, plus frais, les jours diminuent déjà de façon visible, les places de stationnement se font de plus en plus rares, certains lyonnais redeviennent agressifs au volant.
Les jours prochains, je vais encore courir, voir des amis, partir avec appareil photos en poche mais il me faudra aussi remettre un peu le nez dans les cahiers. J'ai promis quelques préparations à mes collègues de français et je n'ai rien fait pour l'instant, qu'acheter mon agenda septembre/septembre et mon carnet de notes. Et puis ce programme de latin à revoir. Et puis ne pas oublier que j'ai demandé une inspection.
Mais, curieusement, tout ceci ne m'angoisse pas particulièrement. On peut même dire que j'éprouve vis à vis de ces obligations un royal détachement. D'où vient cette sérénité? De mon été, que j'ai aimé cette année plus que depuis bien longtemps. Premier été de bonheur. En 2005, c'était la mort de Pierre. 2006: un voyage en Italie qui aurait dû me combler de joie, mais qui fut gâché par un terrible mal au genou et la façon trop ostentatoire qu'eut l'ami avec qui j'étais parti de me montrer qu'il me faisait là la charité de sa présence. 2007: le déménagement de ma mère après la mort de mon père.
Cette année, je suis peu parti, au total. J'ai dû quitter Lyon une petite dizaine de jours: une semaine en Creuse, qui a permis de bien relancer la machine, et trois jours en Savoie. Pourtant j'ai une impression de grand bien être. Hormis la contrainte des visites régulières à ma mère, j'ai vécu absolument comme je le voulais.
Rester très tard le soir devant cet écran, me lever quand bon me semblait après une nuit de bon sommeil retrouvé (il semble redevenir un peu plus capricieux ces derniers jours), ne pas culpabiliser de ne rien faire, y trouver même un plaisir intense, entre lectures, siestes et farniente au soleil de Miribel. J'ai beaucoup écrit, j'ai pu enfin rédiger ce qui me tenait beaucoup à coeur, les Lettres à Pierre, j'ai fait la connaissance d'un blogueur intéressant et d'un coureur sympathique, avec lesquels j'ai passé quelques moments agréables.
J'ai vécu des soirées souvent enthousiasmantes avec les spectacles dehors organisés par la ville de Lyon. Je n'ai eu mal nulle part, j'ai continué à m'approprier mon appartement. A aucun moment, je n'ai ressenti la solitude. Je peux même dire que, lorsqu'elle était effective, elle était la bienvenue. J'avais besoin de repos. Je m'y suis exercé. J'avais besoin de prendre un peu de distance, même avec moi-même. Je l'ai fait.
Il y a très longtemps que je ne me suis pas trouvé aussi bien dans ma peau. Bien sûr, on peut dire: rendez-vous dans un mois, après la période très fatigante de démarrage de l'année. Oui, mais ce qui est pris est pris et j'aborde la rentrée (Dieu, que je n'ai pas envie, cette fois-ci!) avec sans doute de meilleurs atouts en main. Et puis, il y a des gens que je serai très heureux de retrouver parmi mes collègues, et voir arriver de nouvelles classes ne m'a jamais déplu ni angoissé.
Reste à ne pas oublier la recette au détour d'un trimestre, la perdre au milieu des trop nombreuses copies à corriger ou des innombrables réunions à avaler. Penser à se réserver des moments pour être heureux, rien que soi, égoïstement ou en compagnie choisie. Et vivre une année riche et sereine, comme cet été.
samedi 23 août 2008
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6 commentaires:
C'est tout ce que je te souhaite.
Merci, Olivier.
Et puis vient l'autone, la plus belle des saisons, avec ses vêtements chauds, ses marchés, ses arbres...Et l'envie d'hiberner à deux...
Rassure toi ! Tu n'es pas le seul à ne pas avoir envie de reprendre ...
Hé hé : je ne reprends pas, je pars !
Content de te savoir bien.
Ciao ciao.
;-)
Content d'avoir eu la chance de faire ta connaissance lors du "bon" été, en fin de compte !
Le mien aussi, après avoir mal commencé, a été serein et riche en expériences.
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