A Saint-Etienne donc. Ce matin avait lieu, dans une petite église de la banlieue stéphanoise, le service funéraire pour ma tante.
Elle était protestante. C'est donc un pasteur qui a officié. J'ai aimé la façon d'approcher les textes bibliques mais ai été un peu gêné par le fait que l'assemblée soit si peu sollicitée dans sa participation. Un très bel hommage cependant, rendu par une de ses petites-filles.
Par la présentation du pasteur, j'ai même appris des détails sur la vie de ma tante: qu'elle était née sur le plateau de Haute-Loire, près du Chambon-sur-Lignon, que son père est mort alors qu'elle n'avait que trois ans, qu'elle avait exercé le métier de couturière. Étrange pour moi d'apprendre tout cela au moment de son décès. Bien sûr, je l'ai peu fréquentée, mais elle était aussi l'élément effacé de la famille. Je suis heureux de savoir qu'au moins un membre de cette famille fut proche d'elle.
J'ai donc retrouvé mes cousins germains, que je ne croise guère qu'en ce genre de circonstances. La ressemblance de ma cousine avec ma grand-mère, notre grand-mère, m'a estomaqué. J'ai cru la revoir: la même corpulence, le même nez, le même menton, la même façon de se mouvoir, de sourire en plissant la partie haute du visage. Le temps d'une seconde, elle fut là, à quelques pas de moi. J'aimais beaucoup ma grand-mère. L'apercevoir le temps d'un soupir m'a beaucoup touché.
J'ai aussi pensé à tout ce que je n'ai pas vécu avec eux, ma famille la plus proche, que je connais à peine. Nous reprenons contact maintenant, alors que tous, nous sommes proches de la retraite ou déjà retraités. Je ne les ai presque pas revus depuis l'enfance. Moi surtout, plus que mon frère et ma soeur, parce que je suis parti plus tôt, j'ai coupé les ponts. J'étais l'électron libre de cette parenté.
Cela me touche mais pas de nostalgie. Je ne regrette rien, surtout pas mon choix. Il correspondait à mon caractère, me permettait de vivre plus librement ma vie d'homo. S'il nous reste des choses à nous dire, il est encore temps de le faire. Mais ce sera de façon volontaire et choisie, pas à cause des liens du sang. C'est cette famille-là à laquelle je tiens.
mercredi 20 août 2008
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1 commentaire:
Comme tu dis, ne rien forcer parce qu'il y a les liens du sang... Faire par envie, par besoin, surtout ! Et suivre son coeur, bien plus que la raison ou les convenances...
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