lundi 18 août 2008

Adieu, Lili.

Emilie est morte. Emilie pas jolie. Ma tante Lili. La belle soeur de mon père.
Toute sa vie en arrière. Protestante dans une famille de catholiques. Écrasée par son époux, mon oncle, le terrible. Ce qu'elle aura eu de mieux, c'est sa vieillesse. Elle est partie, doucement, sans faire de bruit.

C'est mon cousin germain qui m'a prévenu. Il a soixante-quatre ans. Parti lui aussi depuis longtemps. Nous avons dû nous voir trois ou quatre fois dans notre vie. Nos pères ne se fréquentaient pas. Une vieille brouille familiale, absurde comme toutes les histoires de famille. Nous sommes restés longtemps au téléphone. Découverte mutuelle. Encore là, Lili fut oubliée. Il a l'idée d'organiser quelque chose à l'automne, pour que nous nous retrouvions tous. C'est vrai que les rangs commencent à être clairsemés. Pourrons-nous, dans cette réunion, parler aussi librement que tout à l'heure, au bout du fil?
Je n'aime pas les foules. Je n'y découvre personne et personne ne peut m'y deviner.

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