mardi 1 juillet 2008

L'été.

Pour moi, l'été commence aujourd'hui. Juin, ce sont les mariages, les communions, les baptêmes. Juillet, c'est l'été. Je sais, c'est idiot mais c'est comme ça dans ma tête.

D'ailleurs, pas que dans la mienne. Bientôt les gens vont se promener à poil dans les rues de Lyon. Aujourd'hui, c'était limite. Nous avons atteint des sommets de chaleur, et d'intimité exposée.

En commençant par les pieds: cette mode affreuse des tongs! Qu'on mette ça chez soi, à la limite, et encore: ça ne doit pas être très confortable. Mais dans la rue, avec la crasse, les merdes de chiens, les risque de se faire marcher dessus. Ou alors, interdiction de s'exposer si l'on ne possède pas de BEAUX pieds (ce qui est extrêmement rare). Je détourne chaque fois les yeux de peur de voir, comme trop souvent, des ongles longs et noirs, des kilos de peau sèche et morte agglutinée sur les talons, des orteils tordus et qui jouent à qui se prendra la meilleure place, des morceaux de chair ressemblant davantage à des saucisses qu'à des extrémités de membres humains, des plaies, des champignons et que sais-je encore.

En continuant par les pantalons. Encore une mode, plus ancienne celle-ci, qui veut que le pantalon ne couvre pas toute la jambe, qu'il laisse le mollet apparent (et le bronzage qui va avec, dans le meilleur des cas). Avec ça, on nous transforme n'importe quel homme de trente ans en gamin de douze ans, trop vite grandi et de qui l'on n'a pas eu le temps de changer la garde-robe. Le pire, c'est que bien souvent, l'habit fait le moine et que l'adulte régresse à un stade infantile. Pauvres de nous! Profitez-en, Mesdames, pour prendre le dessus. Vous êtes en général moins bêtes que le mâle de base.

Pour le haut, quand il existe, nous avons davantage de variété. Mais il faut bien constater que tout se résume à mettre en valeur un maximum de muscles, abdominaux, pectoraux et tutti quanti, en un minimum de tissu. Alors que la femme se libère, l'homme en revient pour lui-même à l'époque du bikini.

L'homme-objet, pourquoi pas? C'est, tongs mis à part, souvent agréables à regarder (bien entendu, on s'arrête là) et l'on aurait tort de s'en priver. Personnellement, je ne m'en prive pas. Pourtant, quelque chose me gêne. Une sorte de déresponsabilisation constatée depuis bien longtemps dans les classes, à l'école, et qui semble avoir gagné le monde des adultes, en tout cas, le monde des jeunes adultes. Je ne tire pas ces conclusions de la seule mode vestimentaire, bien entendu. Pourtant, je trouve qu'elle reflète bien cette évolution.

Je me souviens des tournées d'enfants avec la chorale, en été. Je me tenais toujours au fond de la salle, particulièrement s'ils chantaient dans une église, car j'y ai vu entrer des gens avec des sandwichs à la bouche, d'autres en maillots de bain, d'autres enfin avec "gentil toutou à mémère" au bout de la laisse. Tous sont bien entendus des créatures de Dieu (sandwichs mis à part), mais bon: le respect aussi est une valeur principale de l'humanité. La plupart ne le faisait pas par provocation d'ailleurs mais par ignorance, oubli ou bêtise. Il fallait que je leur explique qu'une église n'est pas tout à fait un lieu de concert comme un autre et que, même dans ces circonstances-là, elle reste un endroit sacré.

Voilà pourquoi j'ai pour l'été des sentiments mitigés. J'aime la chaleur, les jours très longs, la joie qu'il met aux visages de tous, les couleurs que ces visages et ses corps arborent, mais j'y ressens encore davantage que dans toute autre saison la crasse, la débilité, la consommation imbécile, et tout ce qui avilit l'homme: alcool, drogue, violence et égoïsme exacerbé.

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Vive les tongs ! Les tenus ne sont pas faites que pour plaire aux autres mais aussi pour être bien. Le paraître et la décence font parois de très mauvais mariages.
Personnellement, il y a très longtemps que je me moque du qu'en dira-t-on. Et puis bon, tous les pieds, et loin de là, ne sont pas comme tu les décris, heureusement.
Enfin, on a beaucoup moins chaud avec des pantalons courts. C'est surtout pour ça qu'on les porte davantage que pour régresser.
Et puis un peu de régression parfois...
Pardon pour ma verve mais il m'arrive d'être épidermique, et pas que des pieds.

Calyste a dit…

Moi j'aime bien quand tu réagis et comme tu le fais. Je pensais, en écrivant ce billet, que tu allais répondre, et à peu près comme tu l'as fait. Parfois, je crois que tu l'as compris, j'aime bien moi aussi être un peu provoc. Il n'empêche que je n'enlèverai pas un mot sur les gens qui ne respectent rien ni personne: entrer en maillot de bain dans une église, même si l'on n'est soi même pas croyant, je trouve ça très, très con.
Quant aux pieds, je suis comme Nicolas (Querelle): sans doute un problème à régler avec notre inconscient!

Calyste a dit…

PS: dans une église ou n'importe quel lieu qui ne s'y prête pas!

Anonyme a dit…

C'est pas faux, mais je trouve ça assez excitant parfois...!

Anonyme a dit…

Un vrai coup de gueule ... que je partage, principalement pour les tenues vestimentaires dans des lieux sacrés. Pour le reste pieds, mollets, bronzage, culs, seins et pectoraux, je ne regarde depuis longtemps que ce qui me ravi l'oeil. Et justement, en observant la photo du cygne à Miribel, j'aimerais bien être à place. Pas pour les garçons, mais pour faire un petit plongeon. Encore 33 degrés aujourd'hui.

Anonyme a dit…

Oui, oui, oui, je suis d'accord: pas de maillots de bain à l'église.

Mais moi j'aime beaucoup les pieds, et je trouve que la plupart des hommes qui portent des tongs ici aux États-Unis en ont de très beaux. C'est un des plaisirs du temps chaud pour moi.

De temps de temps, cependant, on voit des pieds dégoûtants comme ceux que tu décris, et dans ce cas, bon ben, je suis tout à fait de ton avis!