Oui, bon, d'accord, j'arrive. Bien sûr, j'en vois qui piaffent, qui s'impatientent, qui n'ont plus le moindre frein à ronger. Pourquoi diable nous parle-t-il de ces jeux à la noix et d'une loque alcoolique et mélomane? Sur les amants italiens, on commençait à se réveiller, mais comme d'habitude, il nous met l'eau à la bouche et puis, pffitt, rideau. Ça ne nous intéresse pas. Allez, vite, au fait, on veut savoir comment ça s'est passé! Des détails, du vrai, du scoop, du croustillant! Oui, hier soir, c'était comment?
Eh bien voilà, j'ai perdu ma virginité! Vous êtes contents cette fois? Rien ne sera plus comme avant. Je suis grand maintenant.
Attention, quand je parle de ma virginité, il s'agit bien entendu de celle de blogueur virtuel. L'autre, il y a .... , mais basta, ce n'est pas le sujet. Je me suis matérialisé aux yeux d'un autre blogueur en même temps qu'il me découvrait de même par les siens.
Reprenons du début. Mais si, mais si, puisque vous l'avez voulu!
Nous avions rendez-vous à 21h, presque sous la queue du cheval de Louis XIV, place Bellecour. Je suis arrivé à 21h02, en retard donc, ce dont j'ai horreur, mais j'avais une excuse honorable: la lumière merveilleuse qui baignait Gambetta (le cours, Piergil, le cours) et les quais du Rhône, et une autre un peu plus prosaïque: la chaleur encore élevée et quelques courbatures résiduelles de mon parcours sportif du matin. Vous voyez, je vous dis tout!
21h02, donc. Personne. L'homme s'est-il si vite découragé? S'agit-il du premier lapin de l'été? Le temps de mettre le point d'interrogation à ma première question, il était là. Un sourire, une poignée de mains, un peu de gêne, je pense, de part et d'autre. Que fait-on?
Nous partons à la recherche d'un bar sur les quais de Saône. Tous sont en instance de fermeture. Dans la presqu'île, le café des Négociants regorge de monde. Nous nous installons tout près, à la brasserie Perl. Le dialogue se noue, d'abord un peu formel, puis de plus en plus décontracté. Nous échangeons sur nos goûts littéraires, musicaux, plus généralement culturels, échanges où se mêlent de plus en plus fréquemment des précisions sur nos vies privées, sur notre histoire respective.
Un peu gêné pour ma part par le brouhaha qui règne sur la terrasse autour de nous, je lui propose, si cela lui convient, d'aller faire quelques pas le long des quais. Sitôt dit, sitôt fait. A la hauteur de Saint-Georges et de la passerelle Abbé Couturier, nous nous installons sur un banc et continuons à bavarder. La confiance est maintenant totale, c'est du moins l'impression que j'ai. J'ai appris beaucoup de choses sur lui, je ne me sens plus "défavorisé" par les confidences de mes billets.
Nous abordons longuement le thème de la religion et autres sujets intimes.
Je l'ai quitté à 1h30 du matin, à l'angle du quai et du pont de la Guillotière. Une bise sur les deux joues, simplement, comme deux amis.
Voilà, vous savez tout.
Que vous dire de plus? Que je suis ravi d'avoir franchi le pas, que j'ai rencontré quelqu'un d'intelligent, de cultivé, de délicat et de profondément humain. Je sais qu'il va lire ces mots mais je ne les écris pas pour lui faire plaisir. C'est réellement ce que je pense, et j'espère bien avoir l'occasion de renouveller la rencontre. Mais je ne vais tout de même pas vous raconter chaque fois. Non, non, n'y comptez pas.
dimanche 20 juillet 2008
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
10 commentaires:
Et on ne sait toujours pas qui c'est. Mais éventuellement on se doute.
Ça n'est pas tant la baignade de Gambette (dans la lumière) qui va interpeler Piergil, mais sans doute bien davantage ton rendez-vous sous la queue du cheval. :))
Oui, je pense, Olivier, que toi, tu peux te douter!
Bah, je l'appellerai demain alors.
Pour en savoir encore plus :))
Le monde est trop petit!
wouahh!!! un deflorage quasiment en direct!!! n'en suis tout emoustillé! comment j'vais pouvoir m'endormir maintenant?
Je vais au dodo aussi. Tu n'as qu'à mettre la tête sur mon épaule.:-))
Je me doutais que cela se passerait bien, comment pouvait-il en être autrement ?
Par contre, maintenant, tu ne pourras plus lire ses billets ou ses commentaires sur ton blog de la même façon.
Mais tu as gagné autre chose de bien plus important.
Je connais un blogueur qui loge à 50 mètres de chez moi (il m'a invité plusieurs fois chez lui) et un autre - un commentateur, lui - avec lequel j'ai pris deux cafés à deux intervalles différents.
On a parlé de tout et de rien et du fait que c'était marrant de se rencontrer par ce truchement, comme il en existe d'autres aussi !
Mais le récit est ici très délicat.
Le plaisir était partagé. Merci de m'avoir permis de me changer les idées...
Petrus, ses commentaires s'enrichissent du fait que je le connais maintenant. Effectivement, je ne vais sans doute pas le lire de la même façon.
Dominique, je trouve effectivement intéressant de voir une image se concrétiser, un peu comme un personnage de roman interprété par tel ou tel acteur dans un film. Si ce n'est que là, on passe dans le réel.
Fabrice, à renouveler quand tu voudras, vraiment.
Enregistrer un commentaire