Un nouveau tic de langage: "pas de souci". Avez-vous remarqué comment cette expression fleurit à tout bout de champ dans les conversations? Posez une question fermée (ça, c'est de la grammaire) et vous n'obtiendrez pas souvent la réponse attendue, oui ou non, mais celle-ci: y a pas de souci!
Outre le côté franchement vulgaire du "yapa" dans certaines occasions (entre copains, d'accord, mais pas face à des inconnus), cela ne veut rien dire. Le souci a remplacé le problème, qui était tout aussi impropre dans ce sens-là. Et sa généralisation m'exaspère: dans les magasins, dans les cabinets médicaux, agences immobilières, SNCF et j'en passe, en fait partout où l'on peut poser des questions et attendre des réponses précises.
Cela m'exaspère d'autant plus que se concrétise par là une tendance plus qu'affirmée au je-m'en-foutisme, au "allez-dégage vite", au "ça, c'est ton problème, mon gars", mais passée au moule baba et cool, bobo et perso. On évacue la difficulté avant même qu'elle n'apparaisse, on ne veut surtout pas la voir, car il faudrait alors la traiter, et on a autre chose à faire, franchement, même si on est payé pour ça: bavarder avec sa camarade, aller fumer son mégot, prendre un café entre copains, se faire les ongles, discuter du dernier match de l'OM... De toute façon, l'individu concerné par le souci nié ce jour-là verra bien plus tard, quand, inévitablement, le souci apparaîtra. Mais il n'aura plus en face de lui l'adepte du "Yapadsouci" qui, lui, s'en sera tiré à bon compte. C'est un autre qui récupérera le bébé!
Voilà, c'était ma remarque réac. du jour. Allez, cool...
mercredi 23 juillet 2008
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9 commentaires:
Oh ! je vous trouve bien sévère. Certes, "je vous en prie" est plus élégant, mais lorsqu'une personne me dit "yapadesouci", je n'ai pas le sentiment qu'elle veuille se débarrasser de moi ou de mes questions. Je crois plutôt que mon anxiété est perceptible et qu'elle cherche à me rassurer. A bientôt Calyste.
Maître! Maître!! on peut dire "no soussaille" ???...
...ou alors "nec calendula"?
Je partage assez l'avis de Anne.
Et le tiens tant qu'à faire sur l'aspect "réac" de ta remarque :)
Mais bon en même temps, y a pas de souci, tu sais.
Je ne suis donc pas le seul à avoir des poussées réac, ça console !
Oui, ça m'arrive et ça permet de mieux supporter le monde ensuite.
Piergil, ma connaissance du latin ne va pas jusqu'à toi. Je ne trouve pas le sens de calendula, même dans le Gaffiot. Je reconnais le suffixe diminutif -ulus. Le radical a-t-il à voir avec calendae, les calendes? "Et pas de petites calendes" (au neutre?). Rapport avec les périodes féminines? Aujourd'hui, c'est toi le maître, Piergil, éclaire ma lanterne. Et si c'est une citation, dis-moi d'où tu la "tires".
J'utilise souvent cette expression et ce n'est pas pour me débarrasser de mon interlocuteur. C'est un peu par déformation professionnelle que je me suis mis à l'utiliser car dans mon travail il ne faut pas employer le mot "problème".
T'aurais pu trouver un indice en pointant ta souris sur mon pseudo (nan c'est pas du language codé)et t'aurais découvert une zolie photo de calendula officinalis = souci des jardin
j'ai juste tenté de faire une version (latine) personnelle sur le thème du sans soucis...;-) mais apparemment chuis meilleur dans le jeux de mot salace..bah tant pis , ne retourne près du radiateur ;-))
Non, non, c'est moi qui, comme dans Le Cercle des poètes disparus, monte sur la table et te salue comme tu le mérites: O Capitaine, mon capitaine!.
Moi je dis souvent "y'a pas moyen". Non je blague. Je sais pas où tu traines mais j'entends peu ce genre de choses. Ou alors tu sais écouter autrui. J'aime quand tu t'insurges sur le bon usage de notre langue périssable ^^
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