lundi 28 juillet 2008

Déchirer le voile.

Découvert une reproduction d'un tableau de René Magritte, Les Amants (1928).
Un couple s'embrasse, lui en costume noir cravate, elle en robe ocre sans manches, sur fond de murs, de mêmes teintes un peu atténuées, et de corniche. Les deux amants ont le visage entièrement empaqueté dans des voiles blancs qui empêchent tout contact physique des lèvres.

N'est-ce pas cela, aimer? Ne pas voir, contempler seulement ses propres ténèbres que nous renvoie l'intérieur des paupières en croyant contempler l'autre, aimer cet autre parce qu'il ressemble à ce que l'on est, à ce qu'on pense être ou à ce qu'on voudrait être.

C'est une idée effrayante mais qui me passe souvent par la tête. Si c'est le cas, la solitude est l'essence même de l'humain et il n'y a plus qu'à serrer les pans de ce voile, qu'il étouffe le visage.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Magritte a su emmailloter nos pensées les plus secrètes et les mettre sur la toile : la représentation mentale du tchadri ou de la burqa n'est pas encore interdits par le ministère de la Culture.

Nos rêves ont des bandelettes, les artistes les déroulent comme des archéologues de l'esprit.

Anonyme a dit…

J'ai oublié de signer ce commentaire : oui, j'adore Magritte (et autres peintres surréalistes).

Calyste a dit…

C'était donc un commentaire emmailloté, lui aussi.